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irlande - Page 2

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 4 (suite)

    suite de la journée du lundi 26 octobre 2015, 

    Après Cong où malgré quelques restaurants aux vitrines attirantes, nous n'avons pas trouvé notre bonheur, nous filons à Clonbur, situé à 5 kilomètres un peu à l'ouest. Lorsqu'on est arrivé sur zone, il neige alors que la température extérieure avoisine les 13°. Encore un mystère de l'Irlande !

    clonbur, irlande

    Bon, c'est une blague foireuse : c'est une photo que j'ai pris d'une photo affichée dans le restaurant de Clonbur où nous avons déjeuné, preuve s'il en est que si aucun oranger ne pousse sur le sol irlandais, il arrive qu'il neige. Il est 14h30 et les condisciples ont faim et cette fois-ci on ne met pas longtemps à trouver LE restaurant. Il s'agit du John J.Burke and Sons.

    clonbur, irlande,

    A vrai dire, on a mangé ni mieux ni moins bien qu'ailleurs par contre, ce restaurant s'est révélé être un véritable musée. Un après-midi ne suffirait pas pour y faire le tour.  Revenus 50 ans en arrière, nous avons le droit aux nappes Vichy, à de la vaisselle de grand-mère et puis partout des antiquités, c'est bien simple, pas un pan de mur n'est inoccupé. 

    clonbur, irlande,

    Même pas besoin de chercher la cabine dans le bourg, elle a été réquisitionnée par John J.Burke, qui dispose en plus d'une autre relique dans laquelle si j'ai bien compris, on ne peut insérer de monnaie avant l'appel de l'opérateur. 

    clonbur, irlande

    La terrasse extérieure couverte d'une pergola donne sur une vallée ainsi que sur un bosquet de bambous qui évidemment a retenu mon attention, d'autant qu'il s'agissait des premiers bambous que je voyais en Irlande. Il s'agit du classique pseudosasa japonica mais ne boudons pas notre plaisir. 

    clonbur, irlande,

    Après avoir quitté Clonbur (dont je vous épargne les rues colorées et tout et tout), nous nous sommes arrêtés au bord d'un lac parce que deux condisciples voulaient pêcher. Sur un écriteau était écrit 'no fishing' mais hélas, nous avions oublié notre dico anglais-français. 

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    Une humble cabane de pêcheur si situe au bord du lac mais j'ai vérifié : Xavier Dupont de Ligonnès ne s'y cache pas.

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    Ensuite, nous rentrons au bercail. Un petit arrêt est nécessaire au lieu-dit Baile Na Habhan où se situe une supérette de marque CostCutter. Pendant que mes amis font quelques emplettes (eau, pain sec, passoire trouée...), je vais prendre des photos des abords. Rien ne doit échapper au regard du reporter, même les coins les plus sinistres. Genre, cette ruine en béton avec l'inscription 'Free Palestine'.

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    Près de la supérette, une folle faisait dix pas en avant et neuf pas en arrière, cherchant quelque chose dans son sac, le posant sur le muret et le reprenant, ce manège a duré tout le temps de ma présence à Baile Na Habhan et sans doute après...et sans doute tous les jours. On ne sait pas comment ça fonctionne dans la tête de certains. Mais les 'fous' ne sont pas toujours ceux qu'on croit.  Elle avait sans doute ses raisons que nos raisons ignorent. 

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    Le ticket de caisse indique 15h43. Montant : 35.81€. Numéro de téléphone du CostCutter : 091-593156 ( mais faire le 33 avant si on appelle de l'étranger ?). 

    Arrivés à Spiddal, on me dépose en ville car j'ai à faire. Destination : la petite ville dans la ville que j'avais repéré lors de mon footing. J'y rentre la fleur au fusil mais un homme m'accoste et m'informe que l'endroit est privé, qu'il s'agit d'une "fausse ville" où l'on tourne des scènes de séries irlandaises (telegael). Mais l'individu, comme tout irish qui se respecte est sympathique et même si on a du mal à se comprendre, je parviens à lui informer du but de ma visite et il me guide vers la cabine, accepte de me prendre en photo et m'explique que les boudins noirs pleins de sable au sol de l'édicule (tout en plastique) l'empêche de s'envoler quand il y a du vent car la chose n'est pas scellée et est amenée à changer de place selon les besoins des tournages de scènes pornographiques. En repartant, je regrette de ne pas avoir pris d'autres photos de cette cité playmobil. 

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     Loïc LT

     

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 4

    lundi 26 octobre 2015

    Je ne gère pas le planning, laissant cette corvée à mes condisciples. Sans compter que je ne conduis pas non plus, j'ai un peu le beau rôle dans cette histoire. Humblement, je me dis que j'essaie d'apporter un peu de fantaisie mais ça n'engage que moi. Le programme du jour est chargé. Il est prévu que nous montions vers le nord à l'est du lac Corrib, le plus grand lac de la région de Galway, comprenant pas moins de 1300 îles ou îlots (d'où ma question : certaines îles ont-elles déjà été foulées par l'homme ?). 

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    Lors du parcours, le spectacle de la nature est saisissant, c'est le Connemara rêvé, l'Irlande fantasmée, la terre sans l'homme, sans la faune et avec une flore dérisoire. Il n'y plus de combats juste celui des éléments qui se déchaînent contre ces herbes sauvages dont on se demande si elles portent un nom. 

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    C'est toujours pareil mais on ne s'en lasse pas. Quand on contemple ces espaces infinis, je me demande si l'homme y a déjà mis les pieds. Il y a sans doute en haut des collines là où ne poussent rien pas même des orangers, des endroits où aucun burundais n'a mis les pieds. On en reste bouche-bec. 

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    Après en avoir pris plein les yeux et pollué la nature de nos clichés ( comme Chloé qui n'a pas ménagé son nouveau smartphone sans fil ) qui doivent bien laisser des traces aussi infimes soient-elles, 

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    nous arrivons à Cong vers les 14h00, petit village qui se situe à la pointe nord du lac. Il tombe des hallebardes. Je cours dans tous les sens pour immortaliser avec mon apn (quel touriste à la noix) ce village qui s’enorgueillit d'avoir servi de lieu de tournage au film l'homme tranquillethe quiet man  de John Ford avec John Wayne).

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    Je ne vais pas préciser une fois de plus que les bourgs irlandais sont très colorés, d'ailleurs, c'est la dernière fois que je le dis. La logique est simple : le bourg a pour mission de casser la monochromie  (néologisme sans doute) des landes et des espaces sans fin qui les entourent. 

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    I got into it a little bookshop to protect me from the rain that was in full swing but also a bit of curiosity but what a bookstore which can not be read from? Furthermore, the saleswoman was not very friendly (in addition to not be beautiful, like it will learn), it did not come to meet me and it can estimate happy I got out without stealing anything . But once again, a library in a village of 750 inhabitants hallucination of the mind. Much to open a bookstore or Kergonan, Tréauray ... well, if you are not languidiciens ..

    traduction google de : Je suis rentré dans ce bookshop un peu pour me protéger de la pluie qui battait son plein mais un peu aussi par curiosité mais que faire dans une librairie dont on ne peut pas lire des extraits ? Par ailleurs, la vendeuse n'était pas très aimable (en plus de ne pas être belle, tiens ça l'apprendra), elle n'est pas venue à ma rencontre et elle peut s'estimer heureuse que je sois sorti  sans rien voler. Mais une fois de plus, une librairie dans un bourg de 750 habitants : hallucination de l'esprit. Autant ouvrir une librairie à Kergonan ou Tréauray...enfin bref, si vous n'êtes pas languidiciens..

    irlande,irlande 2015,connemara,cong

    On n'est pas resté longtemps à Cong et je n'ai donc pas pu faire le cong. N'empêche que cette histoire de film m'a interpellé et lorsque je suis rentré en France, je l'ai téléchargé de suite.  Dans le village, une statue représente John Wayne portant  Maureen O'Hara, les deux têtes d'affiche.

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    Mais je reparlerai de  Cong dans un autre domaine puisque cet humble village de 750 habitants (possédant donc sa librairie et je ne sais pas combien de commerces, imaginez ça en France dans un bourg avec si peu d'habitants) dispose d'une belle cabine, un reportage spécial lui sera donc dédié). 

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    Quand on quitte Cong, on a que l'embarras du choix. On opte pour Clonbur et l'avenir nous dira qu'on avait bien fait. 

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    Et comme j'aime bien être précis, je vous indique où l'on s'est fourvoyé. Nous sommes en fait au nord du lac Corrib. Je ne crois pas que dans le suite de notre voyage, nous soyons monté plus haut et d'ailleurs je ne crois pas non plus que de toute ma vie je sois monté aussi prêt du cercle polaire, aussi prêt du vortex qui tourbillonne autour des pôles et qui nous posent parfois quelques soucis quand telle une pieuvre il s'égare par coulées vers des zones où on aimerait bien resté au chaud.  

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    Et comme je n'aime pas faire durer les notes, ce jour 4 aura une suite. 

    Loïc LT

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 3

     dimanche 25 octobre 2015

    Certains ont mal aux cheveux et mettent cela sur le compte de l'eau ferrugineuse. Une partie du village n'a plus de courant. Je prends une douche froide qui me remet les idées en place : « je suis catholique ! ». La matinée se passe, edf tente de trouver la panne :

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    Nous allons faire un tour dans le coquet bourg de Spiddal que je bombarde de photos. Tout est coloré, typiquement irlandais. Avant d'arriver au bourg, on longe la mer remplie d'eau humide. Les irlandais font les digues les plus résistantes du monde : un empilement de cailloux qui tiennent les uns par dessus les autres, même par grosse tempête grâce au phénomène de l'arzet

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    On tombe sur la droite sur un petit village artisanal où l'on vend des bijoux, des souvenirs, des attrape-nigauds de toutes sortes.

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    De l'autre côté, le local des surveillants de baignade ( il doit quand même y avoir pendant les trois mois d'été quelques inconscients à se baigner dans cette eau) ne manque pas de charme non plus).

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    Après, on arrive à Spiddal qui s'écrit là-bas 'An Spidéal'SPIDDAL251015 (4).JPG

     

    Comme souvent, lorsque je suis en territoire inconnu, j'avance, je recule,  je fais le poirier, le pommier, l'amélanchier,  je scrute, je bouge, j'interroge les gens du coin si bien que je perds mes amis qui ont déjà pris  le chemin du retour. Quelques photos de Spiddal :

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    Un peu paresseux sur les bords de la baie , je décide de faire du stop et la première voiture s'arrête. L'irlandais est très hospitalier, je tiens à le signaler. Je tombe dans une vieille bourlingue remplie de détritus conduite par un conducteur un peu dingue et sans doute ivre écoutant de la musique folklorique et qui balance sa canette coca par la fenêtre. Très aimable, il me dépose un kilomètre plus loin là où j'ai repéré mes condisciples marchant le cœur vaillant.

    Après avoir déjeuné, nous filons vers le nord dans l'espoir d'y trouver quelque lac mais en vain. Nous pénétrons dans une zone désertique, vallonnée et où les herbes folles poussent autour de cailloux qu'on dirait tombés du ciel. De superbes villas plantées ici ou là au bord des routes cassent un peu la routine. A qui appartiennent tous ces espaces ? Qui construit des palaces au milieu de nulle part ? C'est le mystère de l'Irlande. Étrange, je n'ai pris aucune photo de cette première excursion dans les contrées du Connemara. 

    Le soir, alors que la nuit tombe rapidement, je prends sur moi et vais faire un footing dans les rues de Spiddal afin de bénéficier de la lumière. Je tourne en rond dans les rues et au bord de la mer. Un moment, un peu en retrait du bourg, je tombe sur une ruelle et je me retrouve à courir dans une ville dans la ville, des magasins rutilants, trop beaux pour être vrais (et pourquoi ces boutiques, station essence, épicerie, distributeur de billets....et cabine téléphonique concentrés dans un tel endroit ?). Je me promets d'y revenir, quelque chose m'échappe et cette cabine téléphonique avec des boudins remplis de sable au sol m'intrigue. Je rentre en longeant la côte, la mer est déchaînée. Je reçois quelques vagues sur la tronche.

    Après avoir pris une douche (chaude cette fois-ci), je retrouve mes condisciples tranquillement installés sur les sofas et buvant de l'eau d'une source locale. Nous goûtons un peu de toutes les marques, de la plus riche en magnésium à la plus carbogazeuse. Du moment qu'elle n'est pas ferrugineuse, il serait dommage de s'en priver. 

    Loïc LT 

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 2

    samedi 24 octobre 2015

    Au petit matin, alors que du pont numéro 6 où je suis allé prendre l'air, j'aperçois les lumières de la ville de Cork. Je ne suis ni fatigué, ni plein d'énergie, j'en ai juste un peu marre d'écouter toujours la même chanson.

    Mes condisciples me rejoignent pour prendre le petit-déjeuner mais certains sont tellement blancs et patraques qu'ils retournent aussi secs dans leur cabane. Je n'ai pas encore vu ma partenaire alors j'en profite pour regarder d'autres dames. On a le droit non ?

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    On reste cinq ou six à table. Pour ne pas dormir, j'avais bu du café corsé toute la soirée, alors comprenez que je n'ai pas accueilli ce énième café avec beaucoup d'entrain.

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    bonne tête de breton, tricot compris (marque Saint-James, messieurs dames, c'est ma marque préférée). Sinon, parenthèse, sur ce carnet de voyage, je ne mettrai pas les photos de mes neufs condisciples. 

    Puis c'est le défilé des voitures et des camions qui quittent le bateau. Les dix condisciples sont répartis en deux véhicules motorisés et sans prendre le temps de souffler ou de prendre un bain de mer, nous prenons la direction de Galway qui se situe a à peu près 4 heures de route du port.

    Le bourg où les cottages nous attendent s'appelle Spiddal et se situe à une demi-heure à l'ouest de Galway dans la partie nord de la baie du même nom.

    J'ai beaucoup dormi dans la voiture mais dans cette somnolence, il me tardait de savoir si là-bas au Connemara, on n'accepte toujours pas la paix des gallois ni celle des rois d'Angleterre. Je voulais aussi comme Maureen plonger nu dans un lac même si nous n'étions pas au printemps suivant.

    On roule donc vers le nord, la route est bonne mais le paysage est quelconque. J'écoute toujours en boucle "le chrome et le coton" de Jérôme Echenoz. A chaque voyage, il y a toujours une chanson qui m'accompagne et des années après lorsque je la réécoute, je l'identifie aussitôt au dit voyage. 

    Au bout de deux heures de route, on s'arrête au SPAR du village de Bunratty, un village dont on n'a rien vu mais qui possède parait-il un château en pierre valant le détour mais nous ne sommes pas encore en mode tourisme ( j'ai un principe en ma qualité de reporter, c'est de ne diffuser que des photos que j'ai pris moi-même or n'ayant pas vu le château, voici une photo de la carte postale le représentant ) :

    irlande, irlande 2015, irlande du sud, voyage, spiddal

    On s'installe aux tables mises à disposition de la clientèle et deux sportifs en short et maillot de rugby s'installent à nos côtés.

    Fidèle à moi-même, j'engage la discussion avec les deux individus, conversation qui constitue mon premier contact avec l'irlandais. On arrive à se comprendre, ils reviennent d'un footing et font partie du club de rugby local.

    L'objectif est d'arriver en soirée dans nos cottages, pas de visiter l'Irlande intérieure et de discuter avec le premier venu. Mais comme je suis curieux de tout, même des aires de repos et des endroits ne valant pas un coup de cidre, je m'amuse à photographier les environs, le magasin, le parking etc.

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    A chaque fois que je tombe sur une voiture de collection, j'ai pris l'habitude de la prendre en photo avec une de mes filles devant. Ce véhicule est une Mercedes 280SLC (immatriculé ZV 52932), un modèle sorti dans les années 1970.

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    Je n'en dirais pas plus sur Bunratty, petit bourg où certains ne roulent pas en vieille Mercedes. Sinon, pour l'anecdote, Bunratty est le village natal de l'ancien  voisin d'un grand-oncle de Gambetti. 

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    Direction Spiddal (An Spidéal pour les irlandais ) en passant par Galway. 

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    Soulagés et repus, nous reprenons donc la route. Etonnants voyageurs que nous sommes ! Quelles nobles histoires allons nous vivre vers ces lointains horizons ! (merci Baudelaire). Nous arrivons à Spiddal sans armes mais avec des bagages et investissons les locaux réservés. Voici nos maisons de vacances à qui Brittany Ferries donne le nom de cottages (ça fait mieux, ça fait petite maison de pierre en toit de chaume nichée au cœur d'une vallée, entourée de végétation et devant laquelle coule une rivière avec une cascade) :

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    Pendant que nos condisciples investissent les lieux, ma partenaire et moi partons en excursion. Les cottages se situant sur les hauteurs de Spiddal, on peut y voir la mer, la baie de Galway et donc nous prenons la direction de la côte au soleil couchant.

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    Deux kilomètres de marche nous font du bien après une journée avachis dans nos véhicules motorisés. On discute de l'architecture des maisons (souvent de superbes villas), on s'émeut de deux roses que l'automne a oublié de flétrir.

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    Nous descendons encore l'un à l'autre collés comme on s'accroche aux rêves, on entend l'océan rugir, sans doute nous appelle-t-il mais même l'un à l'autre accrochés, du haut d'un rocher, nous ne plongerons pas - contrairement à Maureen -) 

    J'ai mis en italique, hein, je me suis inspiré de Dominique A et la référence à Sardou, n'ayons pas peur du mélange des genres)

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    Le soir, mes neufs condisciples se réunissent dans le même cottage pour boire de l'eau et manger du pain sec et du homard. 

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    Malgré tout, la soirée est festive, nous chantons, fêtons des anniversaires et parlementons (notamment à propos du programme du lendemain). Ivres d'eau et repus de pain sec, tout le monde se couche sans que personne ne comprenne ce goût qui ne s'explique pas que nous avons pour le Connemara.

    A suivre !

    Loïc LT 

  • carnet d'un voyage en Eire # jour 1

    vendredi 23 octobre 2015

    Le rafiot Pont-Aven a décollé de l'aéroport de Roscoff comme prévu à 23 heures. Nous sommes dix compatriotes à nous rendre vers les terres brûlées irlandaises chantées par quelqu'un, prêts à en découdre quoi qu'il en coûte.

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    Mes neuf compatriotes ont dormi dans des cabanes aménagées sur le bateau alors que moi, noctambule notoire, jamais aussi bien dans mes Campers que lorsque tout le monde dort (sur terre ou sur mer), j'ai erré toute la nuit, arpenté  les rues, monté et descendu des étages à reculons , espérant dans cette errance nocturne où je n'ai croisé quasiment personne si ce ne sont quelques membres du personnel et des gens perdus ne voyant pas la moitié de leur misère, un peu d'inattendu. Un moment quand même la fatigue s'est fait sentir alors vers les 2 ou 3 heures du matin, j'ai rejoint une salle obscure dédiée à tous les gens n'ayant pas réservé de cabane. Dans cette semi-obscurité, je devenais des formes d'apparence humaine, surtout des jeunes trimbalant des gros sacs. Certains somnolaient sur les sièges pas confortables et beaucoup pionçaient à même le sol se servant de leur balluchon comme oreiller. Je me suis installé sur un siège mais je n'ai pas réussi à l'incliner, je pensais même que ce n'était pas possible (ce qu'on me contestera plus tard). J'ai réussi à dormir un peu en écoutant une émission de France Culture (où il il est question de la Marne) qui me sert à m'endormir.

    à suivre !

    Loïc LT 

  • CR287 : le pornographe - John McGahern

    le pornographe2.JPGJ’ai mis du temps à lire ce roman mais l’automne a été chargé. Voyages, ramassage de feuilles mortes, cueillettes de pomme, séjour en prison, recensement des cabines etc etc. C’est dommage parce que c’est un bon roman et je n’aime pas mettre des semaines à lire un livre car on a du mal à s’y immerger et lorsqu’on reprend sa lecture, il faut retourner en arrière etc.

    C’est donc à Bécherel, le village bretillien où il est interdit de vendre autre chose que des livres que j’ai dégoté ce bouquin. Je cherchais de l’irlandais et de bouquiniste en bouquiniste bourrus et fumant la pipe, un peu comme un jeu de piste, on a fini par me trouver celui qui pourrait satisfaire mes besoins (librairie l'autre sommeil)

    L’histoire se passe à Dublin. Le narrateur (dont l’auteur ne précise jamais le prénom à moins que je l’ai loupé), originaire de la campagne aux alentours de Dublin, subvient à ses besoins primaires en publiant des romans pornographiques. On a le droit à quelques extraits de sa production, ce qui donne un peu de piment au roman, il faut en convenir !

    Il a une trentaine d’années, additionne les conquêtes et rencontre Joséphine, une fille à qui il fait un bébé parce qu’elle refusait qu'il mette un préservatif. Mais comme il n’a pas de sentiment pour cette fille, il refuse de se marier laissant la dame dans le désarroi. Mais elle ne lui en veut pas et ne cesse de lui clamer son amour. Il est quand même bien embêté avec cette histoire, il voudrait qu’elle avorte ou que le bébé se fasse adopter, ce qu’elle refuse. Il est dans un sacré merdier.

    Parallèlement à cette histoire (qui ne serait pas un problème aujourd’hui), le narrateur se rend régulièrement au chevet de sa tante qui est atteinte d’un cancer en phase terminale et qui dépérit dans un grand hôpital dublinois. A chaque fois, il lui envoie une bouteille de cognac, ce qui atténue ses douleurs. Lors d’une de ces visites, il fait la rencontre d’une jolie infirmière que sa tante déteste. Le couple se fréquente, d’autant qu’entre temps, la future maman est partie à Londres pour rejoindre une vieille connaissance qui veut l’épouser (mais toujours avec l’espoir que le futur papa la rejoigne et change d’avis).

    Le roman qui se boit comme du petit lait (boisson que ne semble pas connaître le narrateur qui boit plus de whisky que James Bond dans ses meilleurs jours) met donc en parallèle la vie à venir et le déclin de la tante, deux événements avec lesquels le  narrateur doit jongler. Égoïste, macho et nonchalant, il vit tout cela non pas avec indifférence mais en bon existentialiste qui arrive toujours à justifier ses erreurs.

    C’est un roman à l’écriture simple et limpide comme le courant du Shannon, qui derrière son côté un peu léger est plus profond qu’il n’y paraît. John McGahern, décédé en 2006 gagne à être connu sauf des pudibonds.

    lecture papier en sept/oct 2015, 410 pages, parution en 1979, traduit en français par Alain Delahaye. éditions Albin Michel. note 4/5

  • Terre brûlée au vent des landes de pierre !

    Ce titre est ironique mais c'est un fait qu'à chaque fois que je dis que vais passer une semaine dans le Connemara fin octobre, systématiquement mon interlocuteur soit se met à chantonner la chanson de Sardou soit à en faire allusion. Alors que les choses soient claires : cela me semble logique puisque les français ne connaîtraient pas cette région de l'Irlande ni son nom sans la chanson de Sardou. Je ne suis pas un inconditionnel de Sardou mais je me souviens que dans les années 80, nous l'écoutions beaucoup sur le vieil électrophone de mon père qui se fermait façon valise. On a grandi avec Sardou (et Nana Mouskouri) et comme à cet âge, je n'avais évidemment pas de conscience politique, je ne savais pas que ce chanteur était un brin réactionnaire et volontiers provocateur. Et puis un jour mon père a acheté un best of de ABBA en K7 (c'est la première K7 à être rentrée dans la maison) et Sardou est passé au second plan. 

    Donc aujourd'hui, Michel Sardou ne m'évoque que des souvenirs d'enfance, des dimanches après-midi où l'on écoutait en boucle son album j'habite en France. Il y avait une chanson que je ne comprenais pas bien....petit, va-t-en jouer dans le jardin.....bon, sans doute les adultes avaient des choses à se dire, je ne me souviens plus. Et puis, il était souvent invité dans les émissions de variété (Drucker, Martin) et il essayait de faire son intéressant. 

    20 ans plus tard, Michel Sardou est devenu la cible favorite des progressistes de tous bords...encore qu'aujourd'hui, ne sortant plus d'albums, il ne fait plus trop parler de lui. Personnellement, je n'ai pas trop d'avis sur le type. Sa pensée politique me semble plus complexe qu'elle en a l'air ( opportuniste surtout)   et il me souvient l'avoir entendu dire qu'il regrettait d'avoir chanté certaines chansons faisant dans le patriotisme. Avec l'âge, Il a forcément gagné en sagesse. Mais il n'en reste pas moins que Michel Sardou reste un pilier de la chanson française, tout le monde le connait, il fait partie du patrimoine national. 

    Mais je n'écoute jamais ses chansons. Je suis sans doute tombé dans la marmite trop tôt et j'ai eu ma dose pour la vie entière. 

    Alors voilà, Sardou, c'est fini, on n'en parle plus. 

    Nous partons donc dans le comté de Galway comme on aurait pu aller dans le comté de Meath ou dans les îles d'Aran. Nous débarquerons à Cork et filerons vers le Nord-Ouest où nous avons loué deux cottages. 

    J'ai un bon souvenir de mes vacances dans le Kerry il y a deux ans et j'avais juste regretté de ne pas avoir pu faire les footing comme je l'avais espéré : dès que je quittais les grands axes (sans bas-côtés), je tombais systématiquement sur des petits chemins où je tombais très vite sur une barrière avec marqué 'propriété privée, accès interdit'...et pourtant je voyais tout autour des collines avec des sentiers où j'aurais aimé aller user mes Asics. Alors je revenais un peu penaud...mais tout ceci est anecdotique, un voyage ne se résumant à la possibilité de faire du sport ou pas . Mais ce désagrément était quand même révélateur d'une certaine mentalité que j'ai cru percevoir là-bas : le culte de la propriété privée. Autrement, ce ne sont que de bons souvenirs.

    Je ne me suis pas encore trop attardé sur cette région environnant Galway mais j'aime à penser qu'elle est plus sauvage (déjà que le Kerry l'était beaucoup), plus loin de tout. J'aimerais qu'il fasse mauvais, qu'il vente et que la nuit tombe vite mais pas trop pour qu'on ait le temps de profiter de tristes couchers de soleil . J'aimerais me baigner, coûte que coûte, même dans une eau à 13°, me baigner dans un lac afin de rejoindre une petite île déserte sur laquelle des pins résistent aux bourrasques (genre comme sur la photo). J'écrirai le soir, je lirai dans le lit en entendant le vent souffler contre les volets. Ah non, c'est vrai, les maisons irlandaises sont, malgré les intempéries, dépourvues de volets. J'en n'ai vu aucun dans le Kerry. 

    Loïc LT

     

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