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  • l'amélioration d'un habitat

    Quand on a acheté cette maison en 2007, c'était une horrible neo-bretonne mal isolée. Nous  ne supportions pas ces pierres granitiques qui cernaient les ouvertures. Photo :

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    Les travaux effectués, voici ce que cela donne (je ne montre que le côte sud parce qu'en ce moment, le parterre nord qu'on voit sur la photo ci dessus n'est guère présentable).

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    J'en profite pour évoquer mon olivier transplanté de chez un type en août et qui était donné pour mort (pas le type, l'olivier). Et bien, il vit. De minuscules bourgeons sont apparus pendant cet automne doux et humide. 

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  • CR252 : nue - Jean-Philippe Toussaint

    41qPFJEaUxL.jpgprésentation de l’éditeur : La robe en miel était le point d'orgue de la collection automne-hiver de Marie. A la fin du défilé, l'ultime mannequin surgissait des coulisses vêtue de cette robe d'ambre et de lumière, comme si son corps avait été plongé intégralement dans un pot de miel démesuré avant d'entrer en scène. Nue et en miel, ruisselante, elle s'avançait ainsi sur le podium en se déhanchant au rythme d'une musique cadencée, les talons hauts, souriante, suivie d'un essaim d'abeilles qui lui faisait cortège en bourdonnant en suspension dans l'air, aimanté par le miel, tel un nuage allongé et abstrait d'insectes vrombissants qui accompagnaient sa parade. Nue est le quatrième et dernier volet de l'ensemble romanesque Marie Madeleine Marguerite de Montalte, qui retrace quatre saisons de la vie de Marie, créatrice de haute couture et compagne du narrateur (Faire l'amour, hiver, 2002 ; Fuir, été, 2005 ; La Vérité sur Marie, printemps-été, 2009 ; Nue, automne-hiver, 2013)

    mon avis : Ce livre m’est littéralement tombé des mains et j’en suis d’autant plus désolé que Jean-Philippe Toussaint est un auteur dont j’aime le style d’écriture (nous sommes aux éditions de minuit, maison de Claude Simon et de Jean Echenoz ; on n’y édite pas n’importe qui) et j’avais d’ailleurs si je me souviens bien plutôt apprécié la vérité sur Marie et son énergie romanesque tout en ayant déjà posé des réserves quant à certaines longueurs…qui ici s’allongent encore. C’est une succession de  scènes de la vie quotidienne, de transits dans des gares, de déambulations ; on se demande ce que l’auteur veut nous dire et où il veut nous emmener. Marie, insaisissable femme fatale ne mérite-t-elle pas mieux que ces mornes descriptions ? Vers la fin quand même, l'auteur-narrateur, conscient que peut-être il ennuie ses lecteurs avance une explication :

    Je me rendis compte que tout ce que je vivais d’important dans ma vie était toujours transformé en images dans mon esprit, et que ces scènes qui avaient pu paraître anodines à l’origine, qui demeuraient prosaïques, contingentes ou fortuites, tant qu’elles restaient enfouies dans la vie réelle où elles avaient eu lieu, devenaient progressivement, reprises dans mon esprit, retravaillées, macérées et longtemps ressassées, une matière nouvelle, que je remodelais à ma main, pour la révéler, et faire surgir une image inédite, où intervenaient autant le souvenir que le sentiment, la mémoire que la sensibilité.

    Ceci excuse-t-il cela ? Presque. 

    lecture : novembre 2013

    éditions de minuit, 09/2013 ; 170 pages

    Kindle. note : 2 /5

  • les souvenirs

     

    Laissez les sous venir plaisantait mon grand-père

    A qui voulait l’entendre à l’heure du labour.

    Hélas, de souvenir de cet ancêtre cher

    Je n’ai que vieux clichés et ce beau calembour !


    Loïc LT (1992?)

  • calme plat (en Bretagne et ailleurs)

    Je voulais juste rassurer mes lecteurs concernant la situation en Bretagne. Il n’y a pas de climat insurrectionnel. Comme partout en France, les bretons sont majoritairement désintéressés par la chose publique, ils rouspètent contre les impôts et les taxes certes mais pas plus et pas moins qu’avant. Ils pensent aussi que les hommes politiques sont des incapables et qu’ils s’en foutent plein les poches mais pas plus et pas moins qu’avant.

    Le discours médiatique est encore à mille lieux de la réalité. Le climat est au jemenfoutisme. L’autre jour, j’étais à table avec 4 contribuables et 3 ne savaient pas le nom du premier ministre.

    Globalement, sur la situation en France, c’est un peu pareil. On parle d’un raz le bol fiscal parce qu’un ministre, lequel celui de l’économie je crois, a utilisé cette expression de façon tout à fait fortuite parce qu’il a senti que c’était ce que les journalistes voulaient entendre. Mais le raz le bol fiscal est une pure invention médiatique. Le gouvernement demande un effort afin de réduire le déficit (ce sera vain mais au moins il n’augmentera pas) mais cet effort touche avant tout les gens qui ont les moyens de le faire. Les riches ne sont pas à plaindre, la classe moyenne non plus (même s’il faut peut-être reporter quelques dépenses superflues et encore), les entreprises font des bénéfices. Quant à ceux qui sont dans la merde (chômeurs, sdf et un peu les classes populaires mais pas tous) et bien ne payant pas d’impôts sur le revenu et bénéficiant des minimas sociaux qui ne sont pas remis en cause, rien ne va changer pour eux non plus, rien ne va s'améliorer hélas non plus mais là, c'est structurel. 

    Donc voilà, je ne sais pas si ça vous rassure mais pour revenir à la Bretagne, et bien sachez que les bonnets rouges ne courent pas les rues et qu’il y a de fortes chances que ce micro-phénomène disparaisse (pour peu qu’il soit apparu) quand les médias auront décidé de passer à autre chose.

  • Du côté de chez Gambetti

    L'heure de Gambetti est venue. Dans les quelques textes qu'il m'a envoyé, j'ai choisi de commencer par celui-ci pour plusieurs raisons. La première est qu'il évoque la ville de Lorient qui est ma ville de cœur, la seconde est que j'ai eu une prédilection pour les zones blanches urbaines (sujet du livre blanc de Philippe Vasset que je n'ai pas oublié). Enfin, il y a quelques années, j'avais eu dans l'idée de faire la même chose avec des rhizomes de bambous( mais en forêt avec évidemment des incidences tout autres). 

    L’homme qui plantait des arbres

    Le projet est venu lentement. Il s’est insinué dans le regard que je porte sur la ville. La ville avec nulle part où poser un regard de campagne. La ville aux arbres domestiqués. Aux prairies rasées de près. Aux arbustes poussant sur des sols plastifiés. Je veux faire quelque chose. Agir. Ici et maintenant.

    J’ai la tentation d’aller voir le conseiller municipal à l’environnement. Il y a des permanences le samedi matin pour les simples citoyens comme moi. Mais, j’ai relu une énième fois « l’homme qui plantait des arbres » de Giono : « Si  on l’avait soupçonné, on l’aurait contrarié. » Depuis que je me suis décidé, l’automne ne vient pas. Cela fait deux mois que je le guette. Que je guette les pluies froides et les feuilles rousses. Septembre arrive enfin, en traînant des pieds. Je me mets à déambuler dans la forêt de Toul Fouen. Je fais ce qui est écrit. A la lettre. Je choisis scrupuleusement des glands de chêne blanc, je les choisis selon leur taille et leur aspect. Ils doivent être sans défaut, sans blessure, sans aucune trace d’attaque par quelque ver. J’estime dans leur aspect leur vitalité, leur capacité à germer. Je les mets dans des petits sacs en papier par paquet de cinquante. Je collecte ainsi dix mille glands. Pas de châtaignes, aucun arbre qui pourrait donner des fruits comestibles. On ne les laissera pas croître en ville. Cela doit être une règle dans les villes de France, mais je n’ai jamais vu un arbre avec des fruits comestibles dans aucune de celles que j’ai traversées ou habitées.  Il y a bien des hêtres, mais cette année n’est pas une année à faines. Je stocke tout ça dans la pièce du haut, non chauffée. J’achète, pour mon dessein, un plan de Lorient. Et puis je pars roder en voiture, à la recherche d’espaces non entretenus, de recoins sauvages dans la ville. Pas de pelouses, pas d’espaces verts. On ne les laissera pas croître. De la friche, des endroits oubliés par le bitume ou même des endroits où la nature, malgré l’asphalte, reprend ses droits, où les pousses d’herbes habillent le sol.

    Il s’agit, une fois un endroit potentiel trouvé de répondre à la question : cet arbre, s’il pousse, aura-t-il sa place dans l’environnement immédiat ? Va-t-il habiller « naturellement » la ville ? Va-t-il pouvoir s’étendre ? Sera-t-il encore à sa place dans vingt ans ou alors va-t-il gêner les habitants ?

    Je prévois de creuser le sol à l’aide d’une simple fourchette et de déposer la graine avant de reboucher rapidement. Le plus naturellement possible. Sans précipitation mais sans traîner non plus. Je dois simplement m’assurer que je suis seul. Et même si je suis vu ! Je compte sur l’oubli. La ville regorge de gens bizarres aux comportements étranges. Je compte sur l’amnésie collective. Quelqu’un qui s’accroupit dans un terrain vague, personne n’y prête vraiment attention. Banales lubies. Je prévois ensuite de noter scrupuleusement  par une croix sur le plan l’endroit où j’ai planté et le nombre de glands.

    Je veux miter le paysage urbain. Lorient est une ville déjà assez arborée, avec, paradoxe, quasiment aucun jardin public, à part la place principale. Sur le plan ou sur place, en déambulant, je cherche des espaces libres. Colonisation. Béton contre chlorophylle. Guerre du vert.

    Le port. Le port de pêche et de commerce. Dans ces friches industrielles à l’abandon je me mets à roder. Comme un voleur. Malaise. Lieux interlopes. Tags. Squatteurs. Clochards… C’est là que je comprends le problème des espaces arborés en ville. Surtout dans des quartiers excentrés non consacrés à l’habitation. Cela n’est pas toléré, pour des raisons, je crois comprendre, des raisons de sécurité. Il faudrait sinon circonscrire ces forêts de murs comme les jardins parisiens. Et les faire garder.

    Ne pas choquer. Ne pas déranger. Fondre mon projet dans la ville, le plus possible, pour qu’un jour, chaque arbre ayant une place qui aura été pensée, sa découverte soit une surprise. Une agréable surprise. Comme si la nature avait bien fait les choses. Epouser la ville. Epouser sa philosophie. Ourler les perspectives de vert. Accompagner de cette couleur les lignes de fuite. Surtout ne pas encombrer l’espace.

    Mars arrive. Je suis prêt, je piaffe d’impatience. Je prends quelques sacs de glands et j’en sors une poignée. Leur aspect a changé. Fébrilement, j’enlève la coque de quelques uns : dessous, ils sont tous flétris et noirs de moisissures. Inutilisables.  

    Gambetti. 

  • CR251 : au revoir là-haut - Pierre Lemaitre

    412Lh92RjsL._AA278_PIkin4,BottomRight,-43,22_AA300_SH20_OU08_.jpgAlors que fusent les dernières balles de la guerre 14-18 , Albert et Edouard, deux soldats de la même compagnie sont les témoins des méfaits de leur chef, le lieutenant d’Aulnay-Pradelle. Ce dernier, afin de motiver ses troupes et ainsi se couvrir d’honneur avant l’armistice assassine froidement deux poilus qu’il avait envoyés en éclaireurs. Edouard qui sauve Albert d’un ensevelissement provoqué par le lieutenant se fait démolir la tronche par un obus. Aidé d’Albert qui commet un vol de papiers, Edouard ne souhaitant pas retrouver sa famille bourgeoise se fait passer pour mort et prend l’identité d’un soldat tombé sur le front. Les deux hommes qu’un lien indéfectible unis  emménagent dans un petit appartement poisseux de Paris. Edouard est défiguré, n’a plus de mâchoire, se cache derrière des masques et se drogue avec de la morphine qu’André a bien du mal à lui trouver. Artiste dans l’âme, il dessine pendant qu’Albert additionne les petits boulots. Puis, rendu fou par la morphine il décide de monter une escroquerie impensable : dessiner des monuments aux morts, en faire un livret et les vendre aux communes et se barrer avec les acomptes avant que l’on s’aperçoit de la supercherie. Dans un premier temps, Albert, plus raisonnable refuse..mais il finit par accepter. Parallèlement, comme le monde est petit (surtout dans les romans où ça aide quand même), Henri d’Aulnay-Pradelle qui fait des affaires un peu louches dans les cimetières militaires se marie avec la soeur d’Edouard…Albert qui a besoin d’argent pour monter l’escroquerie accepte un poste de comptable que lui propose le père d’Edouard (qui croit son fils mort, je le rappelle pour ceux qui suivraient pas).

    Dans ce roman apocalyptique et désenchanté, on voit bien que tout le monde va droit dans le mur, consciemment et avec application. C’est une histoire absolument effrayante et qui fait mal aux êtres humains que nous sommes , incapables de tirer les leçons de l’histoire. La traîtrise, la cupidité et l’inconscience guident nos actes. La fraternité et l’amour mettent du baume au cœur mais trop peu.

    Pierre Lemaitre est spécialisé dans le polar et cela se sent dans ce roman écrit à la façon des grands nouvellistes du début du XXème. L’écriture sobre est au service de l’histoire.  C’est à tel point que bien que j’en ai pris l’habitude sur la kindle, je n’ai pas surligné un seul passage. 

     

    lecture : novembre 2013

    Albin Michel

    Kindle / 577 pages

    note : 4/5

  • les chansons de l'innocence retrouvée

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    les chansons de l'innocence retrouvée/Etienne Daho

    C'est un moment savoureux que celui où l'on découvre les nouvelles chansons d'un artiste apprécié. Après quelques minutes d'écoute, je suis d'ores et déjà en mesure d'affirmer que c'est l'un sinon le meilleur album d'Etienne (en concurrence avec Corps Et Armes où il avait mis la barre très haut). Un nouveau printemps me rappelle une musique de Philippe Sarde pour Sautet. Le duo avec Dominique A (en surface) est exquis. Ces deux-là étaient faits pour se trouver. Sinon, et bien la nuit dernière, je suis tombé par hasard sur une rediffusion de Eclektik, l'émission de Rebecca Manzoni sur France Inter. Passait jamais je ne t'ai dit que je t'aimerai toujours chantée par Anna Karina, suivi de la voix de Daho nous expliquant en quoi c'est une chanson parfaite. Sauf que c'est une chanson qui m'a toujours agacée mais bon, étant lié à Pierrot Le Fou, elle ne m'a jamais laissée indifférent. Ensuite, Daho et Rebecca Manzoni ont continué l'entretien dans une ambiance très sympa. Etienne avait très à l'aise, d'ailleurs, je crois que ça se passait chez lui. 

    L'écoute se poursuit. Sur Deezer, casque sur les oreilles, feu allumé, lumières tamisées. Les orchestrations sont très riches, avec beaucoup de violons et un son globalement très seventies. Là, je viens de terminer l'écoute de onze mille vierges, l'impression de déjà entendu prédomine mais ce n'est pas un problème. Je ne parviens pas à te dégoûter de moi chante-t-il suavement, on reconnait bien là l'amoureux torturé...l'innocence est-elle vraiment retrouvée ?

    Je vous livre mon top 3 à chaud : l'homme qui marche/un nouveau printemps/en surface

    Par convaincu par : les lueurs matinales (dommage car titre prometteur)/un bonheur dangereux/Bleu Gitanes

  • vie et mort d'un doudou

    PB140095.JPGLe doudou de Chloé n’est pas vraiment en retraite, il sort encore de temps en temps. On va dire qu’il est en préretraite et qu’il l’a bien mérité après 11 ans de bons et loyaux services. Physiquement, il ne s’en sort pas trop mal, il a ses deux yeux, tous ses membres, il est juste un peu maigrichon peut-être mais j’en connais un autre (celui de Lola) qui est dans un tout autre état.

    Ce doudou est entré à la maison fin 2002, quelques semaines après la naissance de Chloé. C’est ma petite sœur qui le lui offrit et parmi toutes les peluches dont on l’entourait, c’est celle-ci qu’elle a choisi rapidement.

    L’étiquette collée à son cul indique ‘ importé par Baby Nat,95320 Saint-Leu-La-Forêt, France, lavable à 30°’. Tout prête à penser donc qu’il est né en dehors du territoire national et qu’après son exportation,depuis sans doute un pays d’Asie, il a transité par le bourg de Saint-Leu-La-Forêt où la société Baby Nat doit avoir un dépôt. Baby Nat existe toujours indique le site internet et commercialise toutes sortes de doudous. A ce propos, je tiens à informer qu’une grande vente usine est organisée les 29 et 30/11 et le 01/12 à Taverny (on dirait donc que la société a déménagé tout en restant dans le Val d’Oise).

    Il me souvient que aux alentours de 2004/2005,  nous avions écrit une lettre à cette boite dans laquelle nous leur avions demandé poliment s’ils vendaient toujours ce même type de doudous et si oui, si on pouvait commander à distance. Je crois que c’était parce que nous avions failli le perdre à plusieurs reprises et qu’au cas où cela se reproduirait, nous voulions un doudou de rechange et exactement le même pour que CloClo ne soit pas trop perturbée. Ils nous répondîmes tout aussi poliment qu’hélas non, ils n’en vendaient plus. Je suppose que ce genre de société, spécialisée dans le doudou doit être habituée à ce genre de requêtes. Quand on fait dans le doudou, il faut l’assumer jusqu’au bout et je tiens avec quelques années de retard à remercier Baby Nat pour sa réponse rapide et cordiale.

    Après avoir transité chez Baby Nat, j’imagine que le doudou, en compagnie de milliers de ses congénères  a rejoint une centrale d’achat quelconque dans laquelle il est resté un certain temps, ce n’est pas la période la plus joyeuse de sa vie..ensuite, il a sans doute rejoint un supermarché ou une enseigne spécialisée dans les produits pour enfants, genre Aubert par exemple. Il faudrait que je demande à ma petite sœur si elle s’en souvient.

    Il est amusant  de se dire qu’on peut enquêter sur tout. J’imagine que si le FBI, pour une raison ou pour une autre avait besoin de savoir tout sur les origines de ce doudou  et bien il parviendrait à ses fins, il arriverait à savoir tout jusqu’aux champs ayant produit les cotons le constituant en passant par le conteneur exact dans lequel il est arrivé dans quel port de France ou d’ailleurs.

    Ensuite, il a vécu sa vie de doudou, ni plus ni moins. C’est un doudou qui m’a toujours fait marrer. Au début, je m’amusais à le photographier dans tous les sens (avec l’arrivée des appareils numériques, l’homme s’est mis à photographier tout et n’importe quoi), je composais des natures mortes avec doudou dessus. Puis, je me suis calmé. Doudou a continué à remplir son rôle de doudou, toutes les nuits et toutes les fois que Chloé a eu besoin d’un moment de réconfort. Il a voyagé aussi, un peu mais il n’a requitté la France que tout dernièrement à l’occasion de notre voyage en Irlande. Il est passé plusieurs fois au lave-linge, tous les quelques mois (je n’ose pas le demander à Prisca..elle va se demander ce que je suis en train d’écrire encore). Et puis, un jour, Chloé s’est endormi sans lui et cela s’est reproduit et doudou s’est mis à passer ses nuits sous le lit ou sous un tas de fringues. Doudou n’était pas triste parce que, n’étant qu’une peluche et donc un objet, il est dénué de tout sentiment. Il n’a pas conscience de lui-même. N’empêche que, Doudou, du fond de ton inconscience sidérale, je tiens à te remercier pour tout ce que tu as apporté sans le savoir à ma fille.

    Maintenant, demandons-nous ce qu’il va devenir. Chloé va définitivement l’abandonner mais nous parents, allons le garder bien précieusement comme un souvenir de son enfance. Comme ça, quand elle sera adulte, on le ressortira pour rigoler. On en aura des larmes aux yeux. Ensuite, nous,  parents allons mourir parce que, étant des êtres humains, nous sommes amenés à disparaître alors que le doudou, lui, étant une peluche et donc un objet, pour peu qu’on en prend soin, ne disparaît jamais vraiment. Lorsque nous aurons donc disparu, on peut imaginer que Chloé, faisant le tri dans nos affaires tombe sur le doudou et qu’elle décide de le ramener chez elle...ou pas. Toutes les hypothèses sont possibles jusque sa réappropriation par un des enfants ou petits-enfants de Chloé. Ce serait beau mais c’est peu envisageable.

    Un jour, cependant, il disparaîtra parce si un objet ne meurt pas, il s’abîme, se disloque. Il est alors soit transformé en un autre objet soit enfoui sous terre (et alors assimilé par la nature), soit incinéré.

    Ainsi fut et pourrait devenir le doudou de Chloé. 

  • exercice de style

    On ne change pas une équipe qui s’amuse, je viens de composer un petit poème grivois librement inspiré d’un petit poème en prose de Julie (un contact facebook et libraire de son état) que voici :


    Dans un parc je ne sais où

    Tu essaies de me dessiner, je ne sais qui,

    Mais tu n’y arrives pas parce que tu bandes


    Je te pousse dans tes retranchements

    Je te dis « Concentre-toi, imagine au lieu de me regarder »

    Alors, tu pousses un grand soupir et me dessines nue


    Et tu ne bandes plus

    Et dans ton dessin

    Toute la force sexuelle sublimée


    Julie



    Ma version :


    Dans un parc inconnu

    D’une ville sans âme

    Une fille ingénue

    Posait pour un quidam.


    Ce dernier qui n’était

    Autre que son amant

    Bandait tant qu’il pestait

    Contre le firmament.


    Imagine-moi nue

    Lui dit-elle effrontée

    Et peut-être ainsi mue

    Tu pourras débander.


    Et le dessin qu’il fit

    De sa muse effeuillée

    Fut si fort qu’il se vit

    En train de la baiser.


    loïc lt

     

    Je voudrais le compléter par un dernier quatrain, ce serait une ouverture spirituelle sur l’assouvissement et l’automne dans le parc. A suivre, peut-être...

  • En attendant Gambetti

    Gambetti doit m'envoyer des textes ! En attendant ses putatives illuminations, voici un quatrain parfait, signé votre serviteur empruntant les lacets irlandais !

     

    Ce ne sont que des monts

    Escarpés et arides

    Sur lesquels des moutons

    Se remplissent le bide.


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