Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • la ville est un combat.

    Petite virée à Vannes aujourd'hui afin de régler quelques broutilles administratives. Dans cette période un peu trouble que je traverse, c'est risqué.  Avant toute chose, une demi-heure pour me garer et encore le parking est payant et je ne paye pas zut quoi.  A la préfecture où je suis venu pour actualiser une carte grise suite à changement de domicile (celle de ma compagne)(démarche obligatoire, je le rappelle, il faut toujours que l'adresse de la carte grise soit l'adresse actuelle du propriétaire du véhicule), on me fait des difficultés à l'accueil comme quoi j'ai pas de procuration et qu'il en faut une car je ne suis pas marié et que donc ça ne vaut pas la peine que j'aille plus loin à moins que j'ai du temps à perdre, bon j'ai du temps à perdre...alors le type, agacé, me donne mon ticket avec le numéro 90 et puis un formulaire à remplir. J'ai tout mon temps pour le remplir attendu que l'écran n'affiche que le 79 seulement voilà, les deux stylographes à disposition du public ne fonctionnent pas et comme tout le monde se fait la gueule, ou comme tout le monde me fait la gueule plutôt, je peux compter sur personne pour m'en prêter un. Dépité, j'attends mon tour. 90, ouf, j'y vais, j'explique que je suis le compagnon de la personne pour qui je veux actualiser la carte grise et ça ne semble poser aucune difficulté pour la fonctionnaire (très belle fille, regard sombre, coupe au carré et tout) qui me demande juste une pièce d'identité, ce que, soulagé, je donne. Les choses se présentent bien et j'explique que je n'ai pas pu remplir le formulaire alors on le fait ensemble. 5 minutes après, je sors de la préfecture avec ma nouvelle carte grise non sans jeter un regard victorieux au type de l'accueil.
    Je file en courant à ma place de parking en espérant qu'il n'y ait pas de contravention. Bon il n'y a pas de contravention mais une moto s'est garée derrière, je ne peux pas sortir. J'attends, j'attends et un type arrive et s'excuse. Je lui souris, je m'en fous, j'ai obtenu ce que je voulais à la préfecture. Ensuite, trois quart d'heures de bouchons (dont 10 minutes bloqué dans une rue par un camion-toupie en train de déverser son béton sur un chantier) pour rejoindre l'agence france-télécom où je dois porter mon téléphone associé à la box qui n'a jamais marché. J'arrive là-bas, il n'y a personne à attendre mais les deux employés sont occupés avec deux clients alors je me dis c'est bon j'attends. Sauf que 20 minutes plus tard, ils sont plus que jamais affairés avec les deux clients dont l'un est une vieille dame qui ne comprend rien à sa facture orange sur laquelle est indiquée qu'elle est éligible à la télé via adsl or dit-elle je n'ai pas la télé par adsl, cela veut-il dire que je paye indûment quelque chose, et par trois fois, l'employé lui explique et puis la conversation vire à une histoire de point fidélité, je n'ai pas bien compris là et je me suis impatienté et me suis dit que j'allais aller faire un tour, qu'il y a peu de monde dans les magasins en ce mardi après-midi et que donc je reviendrai dans une heure et qu'on s'occupera de moi très vite. Le temps pour moi d'acheter quelques bouquins à l'espace culturel de Leclerc, John Le Carré, Henry Miller, Jack London, Patrick Modiano et je reviens mais là, plusieurs personnes attendent et comme je suis un mec patient je m'exaspère pas et j'attends mon tour en titubant dans le magasin entre les magnifiques téléphones et les somptueux écrans plats exposés. Mon tour, j'explique, j'ai avec moi tout le matos mais on me dit qu'il manque l'émetteur dect, le petit truc en croix qu'on branche sur la box. On est désolé, on ne peut pas faire l'échange sans. C'est pas grave, je dis, ça fait deux ans que ça ne fonctionne pas, je ne suis pas à une journée près et puis quand même, je n'allais pas espérer deux succès en un jour. Carte grise + Téléphone, impossible. Faut pas rêver.
    Ensuite quoi, je boirais bien une bière. Ce petit bar en face de l'agence ft fera bien l'affaire. Je rentre, m'assieds, je sors mes bouquins neufs, ils sentent bon, ils sont beaux et plein de promesse. Mais on ne vient pas prendre les commandes des clients dans ce troquet ? Garçon ! Garçon ! évidemment, il m'entend pas. C'est toujours pareil. Il faut toujours que je cris à pleins poumons pour qu'on m'entende alors que certains un claquement de doigt suffit. Moi en ville, je suis transparent, d'ailleurs souvent dans la rue, les piétons, au lieu de m'éviter, me foncent dedans, véridique. Et les gens sont surpris "oh, excusez-moi". Donc finalement, je me fais entendre et le garçon arrive 2 minutes plus tard avec un café..mais quoi, monsieur, ce n'est pas un café que j'ai commandé, c'est une bière, "oh, excusez-moi", pas grave, je suis habitué et puis je m'en fous car vous avez vu ça (je lui montre la carte grise), je l'ai eu, les gens et les choses ont beau s'être ligués contre moi, ça ne m'a pas empêché d'y arriver. Le garçon pense qu'il est tombé sur un fou. Pas grave. glurp glurp je bois ma bière, je règle, je taille.
    Après je quitte la ville. ouf.

  • procrastination aiguë

    06042009857.jpgDepuis quelques jours, je souffre de procrastination aiguë et ce mal touche toutes les parois de mon existence. C'est ainsi que j'ai considérablement baissé mon rythme de lecture car je trouve que la littérature est difficile et contraignante. C'est ainsi aussi que lassé de la nausée, je l'ai purement et simplement abandonnée. Et là j'ai peut-être fait l'erreur de m'attaquer à un roman que je savais un peu prise de tête, à savoir la route des Flandres de Claude Simon, une sorte de roman expérimental conçu pour étudiants en lettres modernes. Car la  route des Flandres est un roman difficile, avec peu de ponctuation, j'au du mal à m'y retrouver car les choses ne sont pas explicitées et l'auteur passe du coq à l'âne sans crier gare et sans même changer de phrase.
    J'ai pensé abandonné également mais dans un sursaut d'orgueil, j'ai dit "non !". L'idée est de vaincre le mal par le mal comme on dit et donc je poursuis la lecture. Pour m'aider dans cette audacieuse entreprise, j'ai cherché sur la toile des résumés un peu plus complets que la toute petite chose écrite* en quatrième de couverture mais je n'ai rien trouvé. Soit, on fera sans. Et on tentera de comprendre quelque chose à cette affaire et on aidera même les futurs courageux en tentant de faire soi-même un résumé.

    * voici le résumé : Le capitaine de Reixach, abattu en mai 40 par un parachutiste allemand, a-t-il délibérément cherché cette mort ? Un de ses cousins. Georges, simple cavalier dans le même régiment, cherche à découvrir la vérité. Aidé de Blum, prisonnier dans le même camp, il interroge leur compagnon Iglésia qui fut jadis jockey de l'écurie Reixach. Après la guerre, il finit par retrouver Corinne, la jeune veuve du capitaine... Résumé assez trompeur car semble augurer un récit conventionnel, ce que n'est pas du tout la route des Flandres.

    Ensuite..
    - l'âge d'homme, Michel Leiris
    - le désert des Tartares, Dino Buzzati
    - Un Balzac mais lequel

  • Pet Shop Boys, quand tout est vain

    Il y a des après-midi comme ça où tout est vain, la littérature est vaine, les jeux d'enfants sont vains, faire du sport est vain, où cliquer cent fois sur le bouton "un article au hasard" de wikipedia est vain, sortir est vain, toute rencontre est vaine, dans ces instants-là, on a envie de se laisser transporter par quelque chose de simple et de limpide, quelque chose qui ressemblerait à une mélodie des Pet Shop Boys.

    the way it use to be, Pet Shop Boys (album Yes)

    décorticage de Yes ici.

  • la nausée

    9782070368051.jpgJe ne suis pas trop du genre à arrêter les romans en cours et pourtant là, avec la nausée, je suis bien tenté, tant ce livre me déprime et c'est à tel point que je le juge responsable d'une certaine tristesse qui s'est abattue sur moi depuis quelques jours. A chaque fois que je reprends la lecture, ça m'emmerde de retrouver ce héros désabusé, revenu de tout et  qui traîne dans une ville portuaire moche telle une âme en peine. Il passe ses journées dans une bibliothèque à réaliser la biographie d'un type assez banal mort il y a longtemps et le soir, il erre dans les rues, croise des vieilles dames et rentre chez lui où il trouve que son rapport aux objets a changé. Et c'est apparemment l'intrigue du roman. Quelque chose ayant rapport avec la perception du monde est en train de changer en lui.
    Qu'est ce que je vais faire avec un roman comme ça moi ?

    Il m'arrive aussi parfois de trouver le nom des objets bizarres. Par exemple, je peux être à côté d'une cabane et puis trouver tout à coup étrange que cette chose en face de moi s'appelle CABANE. Mais combien de fois dans ma vie ai-je prononcé ce mot pour désigner la chose s'en m'en étonner et voici que là, je trouve la sonorité bizarre et je ne trouve pas que CABANE soit le son adéquate pour désigner cette chose où je range mon boui-boui . On m'a toujours dit qu'on devait désigner ça CABANE et ça m'a toujours semblé naturel de le faire, et voici que là, non, ça ne colle plus, c'est pas ça.
    Ou bien, ça m'arrive aussi de me retrouver en face d'un visage très connu, que je vois tous les jours et dans ce moment particulier,j'ai l'impression de le regarder pour la première fois et d'en mesurer la singularité. Avant je ne regardais pas ce visage, je le voyais juste, comme le visage de untel point barre. Et puis, plus rarement, ça peut se doubler d'un autre effet : voilà, ce visage connu qui m'était cependant inconnu, et bien est le visage d'un individu qui s'appelle Untel. Je le savais, ça, je l'appelle par ce prénom tous les jours, mais là, à ce moment précis, savoir qu'il s'appelle Untel me surprend.
    Ça m'arrive parfois mais ce sont des idées qui me semblent si singulières et si peu exprimables que je n'aurais pas l'idée de les exprimer dans un roman par exemple. Sartre lui le fait. Tant mieux pour lui si ça le soulage de quelque chose. Et puis les philosophes sont peut-être capables de disserter sur des faits anodins pour en donner une portée universelle. Mais je ne vais pas avoir la patience. Au revoir Sartre. Adieu même sans doute.

     

  • CR82 - Courir - Jean Echenoz

    courir.jpgmot de l'éditeur : On a dû insister pour qu’Émile se mette à courir. Mais quand il commence, il ne s’arrête plus. Il ne cesse plus d’accélérer. Voici l’homme qui va courir le plus vite sur la Terre.

    mes avis (deux pour le prix d'un) :
    1 - Un petit Echenoz après un grand classique ne peut pas faire de mal. Courir est le dernier roman de l'écrivain qui a donc décidé après Ravel de continuer dans la veine biographique. J'ai lu pas mal de commentaires négatifs de courir qui pour beaucoup est un petit Echenoz et qui n'apporte rien de plus de ce qu'on savait de Zatopek. Ok mais perso, je ne savais rien de Zatopek avant. Donc, j'ai joins l'utile à l'agréable comme on dit avec ce bouquin que j'ai lu en une heure, temps pendant lequel le coureur a pied arrivait à parcourir 20kms. Le style Echenoz est bien toujours là par moment, par petites touches ici ou là mais est peut-être moins marqué que d'habitude au point que j'ai eu souvent le sentiment de lire une simple biographie.

    2 - Même si je n'ai pas retrouvé dans ce petit roman (lu en 1heure, c'est à dire durée pendant laquelle Zatopek parcourait 20kms), le style si particulier d'Echenoz, au moins j'ai découvert la vie et les exploits de ce Zatopek, coureur à pied tchécoslovaque hors norme de l'après-guerre. L'auteur rappelle également, et non sans une certaine ironie, les excès du communisme et la récupération par le pouvoir du phénomène Zatopek.
    Que dire de plus si ce n'est que c'est une bonne petite biographie sous-titrée quand même "roman" comme pour permettre à l'auteur de prendre quelques libertés dans les anecdotes relatées. On peut dire quand même qu' en dehors d'un travail de recherche (par exemple sur la technique du coureur à pied), Jean Echenoz ne s'est pas beaucoup "foulé" sur ce coup-là.
    On l'attend au tournant.


    lecture : le 28.03.2009
    note : 3/5
    à venir : la nausée, Jean-Saul Partre

    zatopek_qr.jpg