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  • plaidoyer écologique

    Les programmes politiques de droite comme de gauche ont un point commun : ils promettent toujours plus...plus de pouvoir d’achat, plus de croissance, plus de redistribution...tout est ramené à des questions financières. Le bonheur des gens ne dépendrait que de leur niveau de richesse. Même les petits partis qui soit disant sont là pour faire rêver n’y coupent pas...l’argent, l’argent, l’argent...et si ce n’est pas l’argent, c’est la position sociale, le rapport de force. A l’extrême gauche, par exemple, on cogne sur les riches, on pense qu’il en faut moins...mais là aussi, ce sont des considérations purement matérialistes. Argent, lutte des classes, on n’en finit pas, toujours la même rengaine.
    Il y a une petite exception : ce sont les écologistes. Les écologistes en  défendant prioritairement la protection de la nature et le développement durable sont les seuls à ne pas mettre la croissance et les considérations financières au dessus de tout. Ce sont les seuls. Officiellement, ils ne parlent pas vraiment de décroissance mais je sais que certains l’évoquent... tout comme la semaine de 32 heures. Je l’ai déjà dit sur ce blog : moi je suis carrément pour les 32 heures. Puisque nous ne parviendrons pas à réindustrialiser la France, et bien, faisons de notre doux pays, un havre de paix et d’amour. Culture et loisirs comme fers de lance du progrès social.
    Ceci dit, je ne suis pas écolo et ce pour trois raisons principales :
    . je ne crois pas au réchauffement climatique
    . je suis pour le nucléaire.
    . je suis pour l’agriculture intensive
    Ces trois points étant essentiels, voter écolo est impossible pour moi. Mais je respecte le vote écolo, et l’envie même car voter écolo c’est voter pour une autre valeur que la consommation, ce en quoi le vote écolo est un vote résolument poétique. Dommage que les dirigeants du parti europe écologie soient  des politiciens de gauche calculateurs et carriéristes qui ne font rêver personne (quand on voit comment ils ont réussi à négocier des dizaines de circonscriptions avant que les français ne votent...).
    Pour l’anecdote, pour cette élection, j’ai procédé par conviction et élimination. Impossible pour moi de voter pour les extrêmes, il reste donc trois candidats crédibles. Hollande est sympa et responsable mais je n'ai pas compris comment il voulait faire pour réduire la dette. Bayrou avait le meilleur programme mais je n’aime pas le bonhomme. Et je me souviens avoir entendu le président sortant (dont j'apprécie, dans cette campagne,  le côté seul contre tous) parler de belle du seigneur d’Albert Cohen...c’était pas du cinéma, ça lui venait vraiment des tripes..et donc parfois il y a de petits détails comme ça qui font la différence (surtout quand ce détail est d'ordre littéraire..). 

    llt

  • Henri Thomas, un certain poète #2

    Avril

    Je songe, je perds
    mon peu de raison,
    je vois le désert
    au fond des maisons,

    Le printemps revient,
    qu’est-ce que j’attends ?
    on ne cueille rien
    aux vignes du temps,

    — rien, mais sous l’azur
    dorment mes images,
    frissons de l’impur,
    noirceur des feuillages,

    — rayons hésitants,
    nuages des jours,
    que me veut le temps ?
    j’ai d’autres séjours.

    (signe de vie, Gallimard)

    J'ai eu du mal à trouver un nom pour ce petit hommage en poèmes à ce grand poète que fut Henri Thomas. Un certain poète m'est venu comme ça entre deux portes et je trouve que ça définit bien sa poésie et son existence. Mais évidemment, l'expression étant trop évidente, elle a déjà été employée par une certaine Florence Chapiro.

    J'ai reçu hier par la poste ses poésies parues chez Gallimard. Elles rassemblent les recueils travaux d'aveugle, signe de vie, le monde absent, nul désordre et sous le lien du temps. Un poème, c'est à prendre ou à laisser. Si le premier vers ne me parle pas, je n'insiste pas. Je recherche sens et musique.

    — rayons hésitants,
    nuages des jours,
    que me veut le temps ?
    j’ai d’autres séjours.


  • Manu Larrouy - je sèche

    Entendu cette nuit sur France Inter (chez Serge Levaillant).

    GROS COUP DE COEUR !


    Réveillé dans la nuit par accident
    Par tout ce que je t'ai pas dit à temps
    Aujourd'hui je sais que le silence est d'or
    Mais rempli de regrets, de remords

    Je croyais stupide, le reste à venir
    Mais je reviens du vide, c'est pire
    Parce que je crois au pouvoir des muses
    D'ici je t'envoie mes excuses

    J'ai tendu la perche entre nous
    Mais il y a des jours où je sèche, c'est tout
    J'ai tendu la perche entre nous
    Mais il y a des jours où je sèche, c'est tout

    J'ai ouvert les yeux sur toi dans le lit
    Je fais rager les dieux de jalousie
    Je sue dans tes bras, que tout recommence
    L'amour est fait pour ça, je pense

    Sentir ta peau contre la mienne
    C'est ce qu'il y eu de plus chaud dans mes veines
    Surfer sur tes lèvres dans l'horizon
    Plonger dans tes rêves, c'était bon

    J'ai tendu la perche entre nous
    Mais il y a des jours où je sèche, c'est tout
    J'ai tendu la perche entre nous
    Mais il y a des jours où je sèche, c'est tout

    A l'orée du jour, je t'ai vue partir
    Partir pour toujours sans rien dire
    Sur l'autre rive, il n'y a plus que moi
    Le cœur à la dérive, tu vois

    J'ai tendu la perche entre nous
    Mais il y a des jours où je sèche, c'est tout
    J'ai tendu la perche entre nous
    Mais il y a des jours où je sèche, c'est tout

     

     

  • Henri Thomas (1912-1993), un certain poète

    henrithomas.jpg

    La dernière strophe est splendide. J'ai lu et commenté un roman de cet écrivain oublié qui a fini ces jours du côté de Carnac.

    poésie, poème, henri thomas, littérature

  • CR229 : un coin de table - Claude Chevreuil

    51xYGpGX0uL._SS500_.jpgS’il y a un portrait de Rimbaud qui me plaît et qui correspond à l’idée que je me fais du poète, c’est bien celui réalisé par Henri Fantin-Latour dans ce tableau. Assis près de son ami Verlaine ( en train de se boire un pichet de rouge à lui tout seul), il tourne le dos aux autres (Léon Valade, Ernest d’Hervilly, Camille Pelletan, Pierre Elzéar, Emile Blémont, Jean Aicard, poètes qui auront laissé une trace dans l’histoire que par leur présence dans ce tableau). Dans ce groupe des “vilains bonshommes”, il apparaît clairement qu’il n’y a que deux vrais vilains bonshommes : Verlaine et Rimbaud, le couple qui fait scandale dans le tout Paris de l’époque. Scandale et génie, tout est là.
    Claude Chevreuil raconte la genèse de cette oeuvre et pour se faire, fait parler Henri Fantin-Latour, peintre réaliste faisant dans le portrait et la nature morte. On traverse avec lui les tourments de la guerre de 1870 et de la Commune de Paris. On y découvre un homme serein, prenant beaucoup de distance avec les événements, un homme qui sacrifie sa vie amoureuse pour pouvoir s’occuper de son père malade. Courtois, humaniste, il est apprécié  des poètes qui se succèdent chez lui pour se confier ou pour lui faire part de leurs dernières productions. Au départ, le projet est de faire un tableau en hommage à Baudelaire (d’ailleurs ce sont les fleurs du mal que lit Ernest d’Hervilly sur la toile) et puis, le projet évolue, Arthur Rimbaud a débarqué de Charleville et à la lecture de ses poèmes, tout le monde comprend que quelque chose se passe, Fantin-Latour le premier. Il décide que Rimbaud sera présent sur la toile, qui finalement s’intitulera un coin de table.
    Dans la foulée, parce que j’aime bien fouiner dans les limbes de la littérature, j’ai lu un roman de l’un des autres vilains bonhommes, celui en haut-de-forme et qu’on voit de profil. Personne ne se souvient de lui, il s’agit de Pierre Elzéar et j’ai trouvé sur le site de la bnf, un de ses romans : la femme de Roland. Je l’ai lu cet après-midi, c’est une sorte de huis clos sentimental entre 6 personnes dont la figure principale est un vieux peintre qui devient aveugle et dont la jeune femme affriolante s’acoquine de son médecin. C’est plutôt une pièce de théâtre, ça n’a rien d’extraordinaire et en tout ça n’a rien de dérangeant, pour un vilain qu’il était censé être.

    lecture : mars/avril 2012
    éditions de Fallois,  281 pages
    année de parution : 2010
    note : 4/5

  • conversation avec Gambetti # présidentielle 2012

    Il a repris contact avec moi ! Il vote Mélenchon le bougre ! Moi je n'ai jamais été attiré par les extrêmes. J'ai grandi dans la campagne languidicienne où une grosse majorité de gens votaient centre-droit...Comme la ligne éditoriale de Ouest-France, la quotidien régional de référence par ici et que je lis encore quotidiennement.

    J'ai répondu à Gambetti.

    Et je voulais te poser une question aussi...qu'est ce que tu voudrais qui change concrètement dans la vie des gens, dans le quotidien des gens, dans ton quotidien,  en cas de victoire d'un candidat comme Mélenchon ?
    Quand tu parles de rêve et d'espoir, mais c'est quoi au juste, concrètement ? Me dis-pas que c'est juste une question de salaire et de pouvoir d'achat ou de précarité du travail ? Comme je te le disais, je pense que la dégradation sociale est un mythe entretenu par les médias...Ce que je vois autour de moi ne colle pas avec ce qu'on nous raconte. Au dessus de chez moi, il n'y avait qu'un champ quand on a acheté en 2007 et aujourd'hui, il y a deux grosses maisons construites par des gens de notre génération. Ce ne sont pas des riches, ce sont des gens normaux, des employés comme il y en a des millions en France. 2 berlines par foyer, vacances en été, en hiver etc. Et il en est de même pour les parents des enfants de l'école primaire où j'envoie mes filles. Je sais qu'il y a des gens, dans les banlieues ou ailleurs  qui ont des vies plus difficiles mais pour une grosse majorité de français, ça n'est pas le cas.
    Alors pourquoi faire la révolution ? Pour qui ? Plus de 90% des français s'estiment heureux (les enquêtes sur le bonheur valent ce qu'elles valent mais bon, ça donne une idée quand même). Pourquoi changer les choses ?
    Dernier point : je suis contre les 35h...car je suis pour les 32h. 4 jours au taf par semaine et basta.
    Je ne crois plus au retour d'une croissance forte et je pense que c'est très bien. Laissons les pays émergents produire puisque pour l'instant, on ne peut pas concurrencer. 1 ou 2% de croissance, c'est bien. Faut arrêter avec la croissance.
    Je me définirais comme un libéral de gauche. J'aurais voté DSK avec enthousiasme. En 2007, j'ai voté Sarkozy et je l'assume, j'ai toujours bien aimé ce type-là, j'aime bien les gens qui clivent.  Pour cette année, je ne sais pas trop..je pense que Sarkozy s'est mis une trop grande majorité des français à dos pour pouvoir imposer une rigueur ( qui s'impose car l'unique problème est le niveau de la dette, comme je l'ai déjà dit) sans risquer l'explosion. Hollande peut le faire lui...et même aller plus loin..il aura l'assentiment des médias, des bobos, des artistes et l'indulgence de tout le peuple de gauche.

    Et ensuite, on a continué à échanger..mais il faut que je lui demande l'autorisation pour retranscrire ses réponses ici.

  • littérature !

    Après avoir effectué quelques travaux de saison, lire devient à nouveau une envie pressante...ce n'est pas la première fois qu'en début de printemps, je traverse comme ça une sorte de passage à vide, peut-être un besoin d'asssimiler pour mieux repartir. Prendre du recul. Par exemple, ces derniers jours, je me disais que l'art français de la guerre d'Alexis Jenni m'avait plus marqué que je ne le pensais.

    La liseuse a quand même bien bouleversé ma vie de lecteur. C'est quand même fou comme truc. J'ai envie d'un livre, hop, il est à moi 30 secondes plus tard. J'ai déjà téléchargé tout Proust, tout Balzac, tout Hugo, tout Tchekov...2€ chacun...Le petit soucis avec les livres numériques est qu'il n'y pas de prix "poche". Un livre qui sort vaut environ 14€ en numérique (contre 20 pour la version papier) mais reste définitvement à 14, alors qu'en version papier, ça descend à 6. Au niveau confort de lecture, c'est le top, c'est simple, c'est identique à un livre papier. Ça n'a rien à voir avec un écran digital classique..l'écran kindle est sobre et ne fatigue pas les yeux et quand la lumière est éteinte, on ne voit rien. Les quelques personnes à qui j'en ai parlé sont restés indifférentes, ont semblé considérer ça comme un gadget sans importance. Cela devrait pourtant boter les écolos : plus de papier, plus de transport, le livre arrive à la maison, immatériel, comme tombé du ciel.

    Là, je suis en train de lire un coin de table de Claude Chevreuil, un roman sur la genèse du tableau de Fantin-Latour. J'ai toujours un peu de mal quand la littérature prend des libertés avec l'histoire mais cette réserve faite, c'est un livre agréable dont j'aurais l'occasion de parler dans le CR229.

    ignace_henri_fantin-latour_-_un_coin_de_table_-_1872.jpg