A chaque rentrée littéraire, autant j’hésite à lire certains livres, je me tâte, j’hésite, je tergiverse, j’ergote, autant celui-là s’est imposé à moi dès sa sortie parce que le titre m’a sauté aux yeux et parce que je suis amateur de ce qu’on pourrait appeler de la littérature industrielle. Lorsque les écrivains s’emparent d’une usine ou ici d’un chantier, on a eu il y a quelques mois centrale d’Elisabeth Filhol et en cet automne 2010, le nouveau roman de Maylis de Kerangal dans lequel il est question de la construction d’un pont près de la ville américaine imaginaire de Coca.
Comme on dit dans ces cas là, le pont est donc le personnage principal du livre..on suit évidemment l’histoire de quelques individus (John Johnson dit le boa, l’instigateur, Diderot, le maître d’oeuvre, Sanche, le grutier, Summer, la responsable du bétonnage..) mais aucun ne se détache vraiment. Le pont s’érige. Il nécessite deux cent millions de tonnes de béton, quatre vingt mille d’acier, cent vingt neuf mille kilomètres de câbles. Mais un chantier n’existant pas sans contre-temps, les écologistes obtiennent une suspension des travaux de trois semaines afin de permettre aux oiseaux peuplant les lieux de se reproduire, un mouvement social oblige la direction à faire quelques concessions..
L’idée est bonne, le style très beau mais tout le temps de la lecture, j’ai toujours eu l’impression d’en être à la présentation. Tout est juste effleuré comme si l’écrivain avait été un peu dépassé par l’entreprise..Et puis, tout se passe un peu trop normalement dans ce roman pas assez romanesque.
roman , paru en 2010
éditions Verticales , 317 pages
lecture du 07/10 au 16/10/ 2010
note : 2.5/5
à venir : incidences, Philippe Djian