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thomas bernhard

  • CR181 : extinction - Thomas Bernhard

    Extinction-couv.jpgLe narrateur (dont on apprend à la fin qu’il s’appelle Murau),  un autrichien exilé à Rome et l’un des enfants d’une riche famille autrichienne propriétaire du vaste domaine de Wolfsegg, apprend par télégramme que son père, sa mère et son frère ainé sont morts dans un accident de voiture. Il doit donc se rendre à Wolfsegg pour assister aux obsèques. Il devient l’héritier du domaine. Cette tragédie est le prétexte pour Mureau de dire tout le mal qu’il pense de sa famille, de Wolfsegg, de l’Autriche, des traditions, de quasiment tout ce qui fait son passé. S’adressant continuellement à son étudiant romain prénommé Gambetti, il compare sa vie à Rome à la vie à Wolfsegg en exagérant (ce qu’il assume totalement), en répétant souvent la même chose...

    exemple p475 : je ne vais pas me laisser dominer par les classeurs. Des millions de gens sont dominés par des classeurs et n’échappent plus à cette domination humiliante, ai-je pensé. Des millions de gens sont opprimés par ces classeurs. Depuis, un siècle, l’Europe entière se laisse opprimer  par les classeurs et l’oppression des classeurs ne fait que s’accentuer, ai-je pensé. Bientôt, l’Europe entière sera non seulement dominée par les classeurs, mais anéantie par les classeurs. j’ai dit un jour à Gambetti que ce sont surtout les allemands qui se sont laissé opprimer par les classeurs. Même la littérature des allemands est une littérature opprimée par les classeurs, ai-je dit un jour à Gambetti. Chaque livre allemand que nous ouvrons et qui date de ce siècle, ai-je dit à Gambetti, est l’un de ces livres opprimés par les classeurs....

    Tout le livre est à peu près du même tonneau. Beaucoup de répétitions, de redondances,  afin d’appuyer l’argumentation implacable du narrateur. C’est un peu lassant par moments mais le style est très fluide..et heureusement que l’écriture est fluide, ai-je dit à Théodule car, cerise sur le gâteau, il n’y aucun alinéa et juste en tout et pour tout deux chapitres.
    Sur le fond; j’ai trouvé que le narrateur était quand même très manichéen, qu’il avait peu le sens de la nuance, qu’il n’était pas du tout tolérant et c’est d’autant plus choquant de la part de quelqu’un qui se dit proche des artistes et des valeurs modernes. Encore que, son raisonnement est souvent plus réactionnaire que progressiste. Enfin bref, un type vraiment bizarre cd Murau..comme le fut d’ailleurs Thomas Bernhardt nous informe wikipedia.
    Ce roman (intitulé extinction en ce sens que  l’auteur veut par ce livre en finir avec Wofsfegg, ai-je dit à Hippolyte, il veut éteindre Wolfsegg, les siens, l’Autriche etc) est souvent agaçant mais c’est quand même une belle expérience de lecture. Je mets 3/5 à cette oeuvre parce que ça vaut quand même plus que la moyenne mais pas plus pour toutes ses longueurs.

    roman , paru en 1986

    traduit de l’allemand par Gilberte Lambrichs

    l’imaginaire (Gallimard), 509 pages

    lecture du 01 au 18  septembre 2010

    note : 3/5