Comme dans le cadavre dans la voiture rouge, le roman commence par la mutation d’un type ayant des problèmes avec l’alcool dans le nord de l’Islande. Einar, le type en question est journaliste au quotidien le journal du soir et doit donc couvrir l’actualité de la région d’Akureyri, un bled de 15.000 habitants. Il est flanqué de Joa une lesbienne avec qui il passe de bons moments et d’Asbjorn un mec avec qui il ne s’entend pas trop. Au début il s’ennuie et le lecteur aussi. Et puis un meurtre se produit et Einar mène sa propre enquête.
L’intrigue est assez banale et cousue de fil blanc mais ce polar n’est pas inintéressant. C’est même le mieux écrit et le plus atmosphérique des trois polars de cette suite islandaise. Par contre, j’ai eu beaucoup de mal à m’y retrouver avec tous ces noms propres imprononçables, j’ai même failli me faire une fiche. Songez donc : Gunnhildur Bjargmundsdottir, Bjork Gudmunsdottir, Sigrun Thoroddsdottir, Asbjorg Sigrunardottir, Asgeir Eyvindarson, Kjartan Amarson, Runar Valgardsson sont quelques-uns des personnages principaux...et retenez ceci pour votre culture personnelle : en Islande, les noms des femmes finissent toujours par dottir (soit fille de) et celui des hommes par son (soit fils de). Le début du patronyme correspond au prénom. Ainsi par exemple, cela signifie que Gunnhildur Bjargmundsdottir est la fille d’un dénommé Bjargmund. Ce polar est par ailleurs peut-être celui qui m’a le plus appris sur la société islandaise contemporaine (ultra-libérale et corrompue).
Le temps de la sorcière devait être le dernier roman de la suite islandaise mais on m’a prêté hypothermie de Arnaldur Indridason (fils de Indrid donc). Peut-être alors.
lecture : 1ère quinzaine de septembre
points P2016, 426 pages
année de parution : 1995
traduction par Eric Boury
note : 3.75/5

Arni Thorarinsson
Je me souviendrai tout ma vie de la première fois que j’ai vu Patrick Modiano à la télévision. Il était l’invité de l’émission apostrophe (ou était ce déjà bouillon de culture) et présentait son nouveau livre intitulé un cirque passe. Nous étions en 1992 et je ne le connaissais que de nom. On avait à la maison un vieux bouquin de lui que je n’aurais jamais eu l’idée de lire. J’étais étudiant à Rennes depuis quelques mois, quelques semaines peut-être. Je ne rentrais dans la demeure familiale que le vendredi soir et ma soeur qui était encore au lycée avait plein de questions à me poser sur la vie à Rennes. Je ne sais pas si je lui disais la vérité car je ne foutais rien en fac et je ne suis pas sûr de le lui avoir dit. Exemple de mon jemenfoutisme : j’ai dû mettre plus d’un mois avant de trouver du premier coup la route me permettant de me rendre à la fac depuis mon logement universitaire.
Marguerite Yourcenar trouva un jour cette phrase, dans la Correspondance de Flaubert : " Les dieux n'étant plus, et le Christ n'étant pas encore, il y a eu, de Cicéron à Marc Aurèle, un moment unique où l'homme seul a été. " Et l'auteur de Mémoires d'Hadrien ajoute : " Une grande partie de ma vie allait se passer à essayer de définir, puis à peindre, cet homme seul et d'ailleurs relié à tout. "
Lorsque je commence à lire un roman de Philip Roth, je m’attends à m’élever très largement au dessus du niveau de la mer. Le complot contre l’Amérique et surtout pastorale américaine sont de purs chefs d’oeuvre (j’ai moins aimé Portnoy et son complexe, l’un des premiers romans de Roth).
Le roman débute par l’amerrissage d’un hydravion au large de Sukwann Island, une île déserte située au large de l’Alaska. Un père et son fils en sortent et rejoignent l’île en Zodiac munis de leurs bagages. Jim le père a acheté une cabane sur cette île et a décidé d’y vivre en compagnie de Roy, son fils. Les deux hommes s’installent et très vite on comprend que Roy a accepté cette aventure plus ou moins contraint et très vite on comprend aussi que quelque chose ne tourne pas rond dans la tête du père. Et les choses ne se passent pas comme prévues pour les deux Robinson. Seule la pêche semble leur sourire. Pour le reste, le confort est sommaire et l’environnement hostile. Un jour, alors qu’ils sont partis pêcher, un ours vient dévorer quasiment toute leur réserve. Jim est un peu maladroit et Joy le méprise chaque jour un peu plus. L’hiver pointe le bout de son nez et les relations entre les deux hommes se détériorent...jusqu’au drame aussi prévisible qu'inattendu.
Jonas, un chômeur un peu paumé et vaguement alcoolique se voit proposé un poste d’enseignant dans une petite bourgade paumée du Nord de l’Islande. Arrivé sur place, il réalise très vite qu’il n’y s’y plaira pas. Le directeur de l’école lui est très antipathique et puis il se rend compte que le village est tyrannisé par trois ou quatre notables qui décident de tout et qui surtout, ont pas mal de choses à se faire reprocher, et notamment, devine très vite Jonas, au moins un meutre, celui de l’enseignant qu’il a remplacé et qui a disparu du jour au lendemain. 
présentation de l’éditeur :En juin 2000, un tremblement de terre provoque un changement du niveau des eaux du lac de Kleifarvatn et découvre un squelette lesté par un émetteur radio portant des inscriptions en caractères cyrilliques à demi effacées. Le commissaire Erlendur et son équipe s'intéressent alors aux disparitions non élucidées dans les années 60, ce qui conduit l'enquête vers les ambassades des pays de l'ex-bloc communiste et les étudiants islandais des jeunesses socialistes boursiers en Allemagne de l'Est, pendant la guerre froide.
présentation de l’éditeur : Elle porte le nom d'une fleur, mais Lilla n'a jamais eu le temps d'éclore. Elle a grandi dans l'indifférence de ses parents, trop occupés à soigner les enfants des autres. Lorsque son grand amour réapparaît des années plus tard à Reykjavik, Li décide de commencer à vivre. De remuer la terre souillée de ses souvenirs, depuis les nuits passées avec son frère dans le grenier, ses conversations avec une amie imaginaire, à son mariage raté, pour faire enfin pousser le bonheur. Mais les fjords glacés ne murmurent-t-ils pas que les chagrins d'amour se transmettent de génération en génération ? 
