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Arthur Rimbaud - Page 2

  • CR229 : un coin de table - Claude Chevreuil

    51xYGpGX0uL._SS500_.jpgS’il y a un portrait de Rimbaud qui me plaît et qui correspond à l’idée que je me fais du poète, c’est bien celui réalisé par Henri Fantin-Latour dans ce tableau. Assis près de son ami Verlaine ( en train de se boire un pichet de rouge à lui tout seul), il tourne le dos aux autres (Léon Valade, Ernest d’Hervilly, Camille Pelletan, Pierre Elzéar, Emile Blémont, Jean Aicard, poètes qui auront laissé une trace dans l’histoire que par leur présence dans ce tableau). Dans ce groupe des “vilains bonshommes”, il apparaît clairement qu’il n’y a que deux vrais vilains bonshommes : Verlaine et Rimbaud, le couple qui fait scandale dans le tout Paris de l’époque. Scandale et génie, tout est là.
    Claude Chevreuil raconte la genèse de cette oeuvre et pour se faire, fait parler Henri Fantin-Latour, peintre réaliste faisant dans le portrait et la nature morte. On traverse avec lui les tourments de la guerre de 1870 et de la Commune de Paris. On y découvre un homme serein, prenant beaucoup de distance avec les événements, un homme qui sacrifie sa vie amoureuse pour pouvoir s’occuper de son père malade. Courtois, humaniste, il est apprécié  des poètes qui se succèdent chez lui pour se confier ou pour lui faire part de leurs dernières productions. Au départ, le projet est de faire un tableau en hommage à Baudelaire (d’ailleurs ce sont les fleurs du mal que lit Ernest d’Hervilly sur la toile) et puis, le projet évolue, Arthur Rimbaud a débarqué de Charleville et à la lecture de ses poèmes, tout le monde comprend que quelque chose se passe, Fantin-Latour le premier. Il décide que Rimbaud sera présent sur la toile, qui finalement s’intitulera un coin de table.
    Dans la foulée, parce que j’aime bien fouiner dans les limbes de la littérature, j’ai lu un roman de l’un des autres vilains bonhommes, celui en haut-de-forme et qu’on voit de profil. Personne ne se souvient de lui, il s’agit de Pierre Elzéar et j’ai trouvé sur le site de la bnf, un de ses romans : la femme de Roland. Je l’ai lu cet après-midi, c’est une sorte de huis clos sentimental entre 6 personnes dont la figure principale est un vieux peintre qui devient aveugle et dont la jeune femme affriolante s’acoquine de son médecin. C’est plutôt une pièce de théâtre, ça n’a rien d’extraordinaire et en tout ça n’a rien de dérangeant, pour un vilain qu’il était censé être.

    lecture : mars/avril 2012
    éditions de Fallois,  281 pages
    année de parution : 2010
    note : 4/5

  • littérature !

    Après avoir effectué quelques travaux de saison, lire devient à nouveau une envie pressante...ce n'est pas la première fois qu'en début de printemps, je traverse comme ça une sorte de passage à vide, peut-être un besoin d'asssimiler pour mieux repartir. Prendre du recul. Par exemple, ces derniers jours, je me disais que l'art français de la guerre d'Alexis Jenni m'avait plus marqué que je ne le pensais.

    La liseuse a quand même bien bouleversé ma vie de lecteur. C'est quand même fou comme truc. J'ai envie d'un livre, hop, il est à moi 30 secondes plus tard. J'ai déjà téléchargé tout Proust, tout Balzac, tout Hugo, tout Tchekov...2€ chacun...Le petit soucis avec les livres numériques est qu'il n'y pas de prix "poche". Un livre qui sort vaut environ 14€ en numérique (contre 20 pour la version papier) mais reste définitvement à 14, alors qu'en version papier, ça descend à 6. Au niveau confort de lecture, c'est le top, c'est simple, c'est identique à un livre papier. Ça n'a rien à voir avec un écran digital classique..l'écran kindle est sobre et ne fatigue pas les yeux et quand la lumière est éteinte, on ne voit rien. Les quelques personnes à qui j'en ai parlé sont restés indifférentes, ont semblé considérer ça comme un gadget sans importance. Cela devrait pourtant boter les écolos : plus de papier, plus de transport, le livre arrive à la maison, immatériel, comme tombé du ciel.

    Là, je suis en train de lire un coin de table de Claude Chevreuil, un roman sur la genèse du tableau de Fantin-Latour. J'ai toujours un peu de mal quand la littérature prend des libertés avec l'histoire mais cette réserve faite, c'est un livre agréable dont j'aurais l'occasion de parler dans le CR229.

    ignace_henri_fantin-latour_-_un_coin_de_table_-_1872.jpg

  • photo inédite d'Arthur Rimbaud

    arthur_rimbaud_son_portrait_adulte_reference.jpg

    Depuis une demi heure, je regarde attentivement cette photo inédite d'Arthur Rimbaud dégotée dans une brocante par deux libraires parisiens (qui vont maintenant se disputer par avocats interposés pour savoir à qui elle appartient vraiment). Inconsciemment, sans doute, je cherche dans ce regard des clés pour comprendre les illuminations. Si un jour, je les trouve, j'en parlerai ici évidemment (en 2040 peut-être).

    Pour en savoir plus  : ici

    Promontoire

    L'aube d'or et la soirée frissonnante trouvent notre brick en large en face de cette villa et de ses dépendances, qui forment un promontoire aussi étendu que l'Épire et le Péloponnèse, ou que la grande île du Japon, ou que l'Arabie ! Des fanums qu'éclaire la rentrée des théories, d'immenses vues de la défense des côtes modernes ; des dunes illustrées de chaudes fleurs et de bacchanales ; de grands canaux de Carthage et des Embankments d'une Venise louche ; de molles éruptions d'Etnas et des crevasses de fleurs et d'eaux des glaciers ; des lavoirs entourés de peupliers d'Allemagne ; des talus de parcs singuliers pendant des têtes d'Arbres du Japon ; les façades circulaires des "Royal" ou des "Grand" de Scarbro ou de Brooklyn ; et leurs railways flanquent, creusent, surplombent les dispositions de cet Hôtel, choisies dans l'histoire des plus élégantes et des plus colossales constructions de l'Italie, de l'Amérique et de l'Asie, dont les fenêtres et les terrasses à présent pleines d'éclairages, de boissons et de brises riches, sont ouvertes à l'esprit des voyageurs et des nobles qui permettent, aux heures du jour, à toutes les tarentelles des côtes, et même aux ritournelles des vallées illustres de l'art, de décorer merveilleusement les façades du Palais-Promontoire.

     

  • CR145 : Rimbaud tel que je l'ai connu - Georges Izambard

    9782844181381FS.gifIl y a quelques jours de cela, j'errais dans  les rayons de la fnac de Vannes à l'affut de quelque nouveauté, lorsque soudain, je tombai sur  cet ouvrage improbable signé Georges Izambard, le professeur de rhétorique d'Arthur Rimbaud et qui fut aussi pendant une courte période l'ami du poète.
    En fait, il ne s'agit pas à proprement parler d'un livre écrit par Izambard mais un assemblage réalisé après sa mort (il est décédé en 1921 soit 30 ans après Rimbaud) de lettres et articles où il parle de son ancien élève. Il y est beaucoup question du conflit qui l'opposa à Paterne Berrichon (mari d'Isabelle Rimbaud, soeur d'Arthur et qui entreprit d'écrire une biographie d'AR). Les deux hommes eurent en effet des échanges houleux par presse interposée. Izambard reprochait surtout à Berrichon de complètement travestir la réalité afin d'offrir au public un Rimbaud plus conforme à ses aspirations au point de tout simplement changer des mots ou de supprimer des phrases entières de lettres écrites par Arthur Rimbaud.
    Mais, plus que ces querelles pseudo-littéraires, le rimbaldien trouvera dans cet ouvrage de nombreuses anecdotes, truculentes pour beaucoup (comme par exemple l'emploi du temps d'Arthur lorsqu'il séjourna chez les soeurs Gindre ) ce qui n'apporte certes pas grand chose à la compréhension de l'oeuvre du poète mais qui permettent d'alimenter un peu plus le mythe (ou parfois de l'écorner..). Et à titre personnel, je suis friand de toutes ces anecdotes, presque plus que de l'oeuvre (dont je suis revenu) car il y a quelque chose de fascinant dans la figure de Rimbaud, qui dépasse son oeuvre.
    Une anecdote en particulier m'a beaucoup amusée. Rimbaud avait envoyé le poème le coeur supllicié à Izambard. Celui-ci le trouva quelconque et voulu lui prouver qu'il pouvait en faire autant. extrait, p 33 :

    et il m'envoyait, comme un échantillon de la formule nouvelle, ces triolets fameux que j'ai remis plus tard à Verlaine avec le reste, et qui ont fait la joie de plusieurs générations de décadents :

    le coeur supplicié (Arthur Rimbaud)

    Mon triste cœur bave à la poupe ...
    Mon cœur est plein de caporal!
    Ils y lancent des jets de soupe,
    Mon triste cœur bave à la poupe...
    Sous les quolibets de la troupe
    Qui lance un rire général,
    Mon triste cœur bave à la poupe,
    Mon cœur est plein de caporal!

    Ithyphalliques et pioupiesques
    Leurs insultes l'ont dépravé;
    À la vesprée, ils font des fresques
    Ithyphalliques et pioupiesques;
    Ô flots abracadabrantesques,
    Prenez mon cœur, qu'il soit sauvé!
    Ithyphalliques et pioupiesques,
    Leurs insultes l'ont dépravé.

    Quand ils auront tari leurs chiques,
    Comment agir, ô cœur volé?
    Ce seront des refrains bachiques
    Quand ils auront tari leurs chiques!
    J'aurai des sursauts stomachiques
    Si mon cœur triste est ravalé!
    Quand ils auront tari leurs chiques,
    Comment agir, ô cœur volé


    "et je me mettais à mon tour en frais de triolets, histoire de pasticher les siens : les miens avaient pour titre : la Muse des Méphitiques..."


    la muse des Méphitiques ( Georges Izambard)

    Viens sur mon coeur, Muse des Méphitiques
    Et roucoulons comme deux amoureux.
    Pour bafouer toutes les esthétiques
    Viens dans mes bras, Muse des Méphitiques ;
    Je te ferai des petits rachitiques,
    Froids au toucher, verdâtres et goitreux..
    Viens dans mes bras, Muse des Méphitiques,
    Et folâtrons comme deux amoureux.
    Viens !... Tu verras le bourgeois baveux qui s’offusque
    Se cramponner d’horreur à son comptoir,
    Comme à son roc s'agglutine un mollusque
    Viens, tu verras le bourgeois baveux qui s’offusque
    Et son oeil torve, au fond d'un vase étrusque,
    Sa main crispée agrippant l'éteignoir.
    Et tu verras le Bourgeois qui s'offusque
    Se cramponner d'horreur à son comptoir.
    Voici venir l'ère des pourritures,
    Où les lépreux sortent des lazarets.
    O fleurs du Laid, rutilantes ordures,
    Nous fourrageant dans les monts d'épluchures,
    Voici venir l'ère des pourritures
    Psalmodions l'hosannah des gorets !
    Voici venir l'ère des pourritures
    Où les lépreux sortent des lazarets.


    fin de citation. Il faut admetre que le pastiche soutient bien la comparaison. Cela amusa beaucoup Rimbaud nous dit Izambard. Dans le même esprit, Izambard ne fut pas impressioné par la lettre du Voyant (vous revoilà professeur...) et le commentaire linéaire qu'il en fit ressemble à une leçon d'un professeur à son élève..de quoi calmer certains spécialistes un peu trop enthousiastes.

    biographie, paru en 01/2010
    Editions La Part Commune, 230 pages
    lecture du 08.02.2010 au 11.02.2010
    note : 4/5

  • CR110 - Rimbaud le fils - Pierre Michon

    Rimbaud-le-fils.jpgle mot de l'éditeur : « Qu'est-ce qui relance sans fin la littérature ? Qu'est-ce qui fait écrire les hommes ? Les autres hommes, leur mère, les étoiles, ou les vieilles choses énormes, Dieu, la langue ? Les puissances le savent. Les puissances de l'air sont ce peu de vent à travers les feuillages. La nuit tourne. La lune se lève, il n'y a personne contre cette meule. Rimbaud dans le grenier parmi les feuillets s'est tourné contre le mur et dort comme un plomb. »

    mon avis : Les êtres humains sensibles à la poésie ont pour la plupart une histoire toute personnelle avec Rimbaud, un poème préféré, une théorie pour expliquer ses adieux à la littérature et une autre pour dire que même en Abyssinie, Rimbaud le trafiquant continuait d'être un poète. Et quelques-uns d'entre eux pensent que cette histoire vaut le coup d'être partagée.
    Combien de biographies, combien d'essai sur l'homme aux semelles de vent, ô saisons, ô chateaux, quel âne est sans défaut.
    Mais aussi combien de tintins (dont je fais partie) pour se moquer de toutes ces biographies qui n'apportent rien de plus que de l'oseille dans la poche de ce celui qui s'y est collé.
    Ce Rimbaud Le fils de Pierre Michon (l'occasion pour moi de découvrir cet écrivain) m'a globalement ennuyé. Style pompeux avec de longues phrases mal boutiquées et ce pour un défilé d'anecdotes plus ou moins véridiques (mais j'ai quand même apprécié le passage où il est question de la séance de photographie chez Carjat (la fameuse). Sinon, bof, rien de nouveau en Rimbaldie . (et rien à voir mais je garde un très bon souvenir des jours fragiles de Philippe Besson..que je me verrais même bien relire afin de replonger dans ses jours suspendus alors qu'Arthur revenu en ces terres natales fait de longues promenades en calèche avec Isabelle, sa soeur...exquis.)

    essai, paru en 11/1991
    Folio, 109 pages
    lecture du 26/07 au 27/07
    note : 2/5
    à venir : la pluie avant qu'elle tombe, Jonathan Coe

     

    65.jpg
  • le bateau ivre expliqué à Chloé : strophes 2 et 3

    24012009347.JPGJ'étais insoucieux de tous les équipages,
    Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
    Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
    Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

    définition de équipage. équipage : ensemble du personnel embarqué sur un navire, un avion, un char etc, dont il assure la manoeuvre et le service.
    On dirait que Rimbaud a étendu la notion d'équipage à l'ensemble des marchandises que le bateau transporte. Parce qu'à la base, un équipage ce ne sont que des gens. Mais bon, le poète fait ce qu'il veut, il est libre et Rimbaud, peut-être plus que tout autre. Débarrassé des haleurs (dont je t'ai donné la définition lors de l'étude de la strophe 1), le bateau file, emporté par les eaux.

    Dans les clapotements furieux des marées,
    Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
    Je courus ! Et les Péninsules démarrées
    N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.


    Ça se complique ! Le bateau continue de s'exprimer et nous apprend ici que sa folle aventure se déroula "l'autre hiver" et qu'il était plus sourd qu'un cerveau d'enfants. J'explique : quand tu ne veux pas manger ta soupe, tu n'en démords pas, et quand on t'oblige à la goûter, tu fais la sourde. Le bateau, c'est pareil : rien ne peut le faire revenir en arrière. Que sont "les péninsules démarrées" ? Je sais pas trop mais on va dire que ça signifie que le bateau entre juste en mer et qu'il fait tellement de vague qu'elle se ressentent jusqu'au large.

    tohu-bohu : grand désordre ; agitation confuse et bruyante

  • "le bateau ivre" expliqué à Chloé : strophe 1

    18 10 2008056.JPG

    Comme je descendais des Fleuves impassibles,
    Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
    Des Peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles,
    Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

     

    - Un fleuve, Chloé, c'est une rivière qui se jette à la mer. C'est important que tu le saches, car à ton âge et pendant bien des années, je croyais qu'il n'y avait que quatre fleuves en France : la Seine, le Rhône, la Loire, la Garonne. Mais ce n'est pas vrai et d'ailleurs, il parait qu'il y a des fleuves qui ne font que quelques kilomètres.
    - Bon, alors, le "je" qui descend le Fleuve est un bateau. Tu me diras qu'un bateau ne parle et ne pense pas..mais le poète peut tout se permettre, c'est ce qui fait la beauté de la poésie. En l'occurrence, quand on fait parler un objet, on appelle ça "personnification". Le poète fait du bateau une personne. Pendant tout le poème, il en sera de même.
    - Le bateau descend un fleuve et non pas des fleuves comme dit Rimbaud. On ne peut pas descendre (c'est à dire aller vers la mer) plusieurs fleuves à la fois. Il ne s'agit pas d'une erreur évidemment mais je pense que pour des raisons métriques (je ne vais pas te parler de ça en détail), il a dû mettre fleuve au pluriel.. Et puis, ce n'est pas si choquant : en utilisant le pluriel, il veut aussi dire qu'il s'agit de n'importe quel fleuve.
    - Jadis, quand les bateaux n'avaient pas de moteur, des gens qu'on appelait des haleurs tiraient les bateaux depuis le chemin de halage. Mais je crois que ça pouvait être des chevaux aussi. Mais ici, Rimbaud parle d'hommes...capturés par des peaux-rouges, c'est à dire, des indiens. Les peaux-rouges capturent les haleurs, si bien que le bateau se retrouve tout seul. Non seulement, les haleurs sont capturés mais ils sont déshabillés et cloués à des poteaux. Assez cruel tout ça donc, mais ce n'est qu'une image utilisée par Rimbaud pour signifier qu'on se trouve dans un pays lointain et qui donne une touche d'exotisme au poème.
    Voilà pour le premier quatrain. Il y en a 24 à suivre !

  • CR59 : Meuse l'oubli - Philippe Claudel

    IMGP5681.JPGC'est en flânant cet été sur un marché de la région que je suis tombé sur ce bouquin. Je dois dire que le titre m'a tout de suite interpellé (bien plus que l'auteur que je n'avais jamais lu). Meuse l'oubli, Meuse comme le fleuve qui arrose Charleville, cette ville où j'ai passé il y a quelques années deux jours qui resteront à jamais gravé dans ma mémoire.


    Comme je descendais des Fleuves impassibles,
    Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
    Des Peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles,
    Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.


    Dans ce petit roman, Philippe Claudel fait de petites allusions au poète mais guère plus. Il faut dire que l'action ne se situe pas dans les Ardennes mais en Belgique. Mais quand même zut, je n'y peux rien, pour moi la Meuse, cela reste le fleuve des rimbaldiens.
    Venons-en au roman proprement dit : le narrateur est inconsolable suite au décès brutal de sa compagne Paule. Il décide d'aller se réfugier dans un petit village belge, paumé de chez paumé. Il débarque, trouve une chambre et des mois duranttraîne dans le village, et notamment au bar l'Ancre où il se prend des bitures avec les habitués. Il se lie d'amitié aussi avec le fossoyeur du cimetière, avec sa logeuse Madame Outsander. Il tente de noyer sa peine dans cette atmosphère bucolique et loin de tout. Les mois passent et la lourde peine devient une petite cicatrice mais hélas pense-t-il, c'est plus la marque du temps (ce grand réparateur) que de son travail intérieur.
    Ce petit roman se lit bien et malgré le sujet, j'ai eu presque sans cesse le sourire aux lèvres. Le tout est baigné dans une poésie rieuse et chatoyante. Les anecdotes* se succèdent aux descriptions très colorées et il faut dire ce qui est : on passe un bon moment de lecture. Il s'agit du premier roman et sans doute le plus méconnu de PhilippeClaudel.

    * Le fossoyeur croise par hasard le narrateur qui se promène dans le cimetière : " quand je vous ai vu la première fois, cet hiver que je vous ai vu, je me suis dit tout de suite, 230x200x110 pour la fosse, il faut toujours compter plus large, et à vue de nez, 45x60x70 pour la taille de la caisse qu'il vous faudrait, la caisse à réduction, car vous êtes tout de même assez grand...Une vraie manie de métreur, je ne peux pas m'en empêcher, dès que je vois quelqu'un, il faut que je le réduise..."

    note : 3/5
    lecture du 29.10 au 31/10
    à venir : à voir

  • des nouvelles sympas en provenance de Rimbaldie

    a33f0e44389dab3bb20b191a3bd572d0.jpgJ'étais tranquillement en train de regarder Louis La Brocante avec ma tendre et chère. Louis, armé jusqu'aux dents, s'apprétait à effacer de la carte une centrale électrique à l'aide de son lance missile star 4432. Il fallait qu'il se dépêche car Roger de la ferme d'en bas se rameutait avec toute sa fine équipe, tous munis d'armes automatiques et prêts à les utiliser pour empêcher le Louison de faire des bêtises.

    Quand tout à coup, un signal email se fait entendre. Et je ne sais pas pourquoi, malgré le suspense, je suis allé voir. Email groupé provenant de la webmatrice du forum mag4 consacré à Rimbaud. Elle informe tous les rimbaldiens, (avec ou sans papier) qu'un journaliste belge vient de découvrir un inédit du poète : un article paru dans le progrès des Ardennes du 25 novembre 1870. Dossier complet  avec l'article en question par ici

    Alain Borer n'a plus qu'à réactuliser son oeuvre-vie. 6ae870123aa9de08721306381d9994da.jpgEt moi je retourne voir ce qu'il en est de mon Rimbaud Rambo national.

    Loïc