Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • sans titre

    fd6c012793c26faf9146e5b8dd446d49.jpgJe mets du temps à lire pars vite et reviens tard pour deux raisons :
    - vous l'aurez remarqué, je me suis mis au vert ces derniers jours
    - et puis je ne suis pas spécialement enthousiasmé pour cette lecture. J'expliquerai pourquoi.

    Parallèlement je lis (enfin) les passagers du Roissy- Express de François Maspero et là par contre, c'est un régal. J'aime beaucoup l'idée d'un road-movie en zones péri-urbaines.
    extrait :
    Donc ils partiraient pour un mois loin de chez eux, disant adieu aux leurs, comme on part pour n'importe quel pays que l'on veut visiter. Il noterait, elle photographierait. Ce serait une balade le nez en l'air, pas une enquête : ils n'avaient nullement l'intention de tout voir, de tout comprendre et de tout expliquer. La règle de base, celle qui conditionnait toutes les autres, c'était de prendre le RER de station à station et, à chaque fois, de s'arrêter, de trouver à se loger et de se promener. Ils regarderaient les paysages, les admireraient ou les détesteraient suivant les cas, chercheraient les traces du passé, visiteraient les musées et iraient au spectacle si l'occasion s'en présentait, ils essaieraient de saisir la géographie des lieux et des gens : de voir leurs visages. Qui étaient ceux qui avaient habité là ? Comment y avaient-ils vécu, aimé, travaillé, souffert ? Qui y vivait aujourd'hui ?

    Si je fais un petit effort et que le weekend est pluvieux, compte-rendu du livre de Fred Vargas, dimanche soir.
     
    loïc, 8h25 

  • le jardin sympa (2) - réalisation d'une rocaille

    8157664fd291c90738c14c2296b868d2.jpgAprès la mise en place d'une pinède vendredi dernier (aujourd'hui, trois jours après, je considère l'opération comme étant un succès), la deuxième étape de ces travaux de printemps consistait en la réalisation d'une rocaille, sur la droite de l'allée quand on entre dans la propriété. La première tâche fut d'arracher l'herbe, ce qui a nécessité plusieurs bérouettes. Ensuite, j'ai préparé le terrain  en enlevant les vieilles racines, toutes les saloperies et en démotant la terre. Suite à quoi, j'ai eu l'ingénieuse idée d'agrémenter ce parterre d'une espèce d'amphore dont je ne savais que faire (et que le précédent propriétaire des lieux nous avait laissé) ainsi que d'un gros caillou, qui jusque là se situait dans un endroit où il f8f9430e8c59aaca98065cfad868d7a7.jpgn'avait pas sa place.


    A ce moment de récit, je dois préciser une chose. Je me suis inspiré pour cette affaire de l'album 'Martine embellit son jardin' (au passage, je signale que je suis fan de Martine depuis longtemps et en tout cas bien avant tout ce barnum autour des titres des albums). Explication : dans les manuels pour jardiniers, les choses sont souvent trop complexes à réaliser pour au final arriver à faire des jardins..dignes de professionnels. Ce n'est pas mon but. Je veux un jardin simple, familial et pas prise de tête..et c'est en pensant à ça que je me suis souvenu de ces album où la petite Martine, aidé de son frère Jean s'attelle au jardinage et à l'entretien de9f54d15b1a16a1ab5686a5879d628b89.jpg la propriété de leurs parents. Plus que dans le texte, ce sont les images qui m'inspirent (depuis que j'ai lu le roman d'Ovaldé , je ressens ce besoin de revenir à des livres simples..). Par exemple, dans ce livre, j'ai appris comment on pouvait débourber une bérouette avec une simple planche en bois. Et puis surtout, il y a cet escalier en pierre qui me fait rêver. J'ai essayé dans ma rocaille de faire quelque chose d'approchant mais j'en suis loin. Je n'ai pas de si beaux cailloux.


    Ce qu'il y a de sympa quand on fait du jardinage, ce sont les courses..surtout que les jardineries sont ouvertes le dimanche. Prisca a choisi la moitié des plants et moi l'autre moitié (cependant que comme d'hab les filles faisaient un bordel monstre dans les allées  a7eef635c0070c167618ed71ab13b740.jpgdu magasin). On en a eu pour 50 euros : correct. Le lendemain, j'ai poursuivi les frais en achetant des bordures en bois (pas visibles sur les photos). Au final, on en a en tout et pour tout pour environ 100 euros.


    Après quoi, un peu d'imagination est nécessaire pour disposer tout ça. Il faut considérer la rocaille sous différents angles et faire attention à ne pas trop serrer les plants, surtout quand ils sont appelés à s'étendre, ce qui est souvent le cas avec les vivaces. J'ai fait tout ça ce soir et Moumoute me tenait compagnie. Le résultat me plaît assez même si au départ les plants et arbustes étant petits, on a du mal à se faire une idée de ce qui cela peut donner. Mais j'ai confiance en l'avenir. La nuit étant tombée, je n'ai pas pu prendre de photo avant de rentrer. Loïc lt

     

    38d933661198771b5004316b99b8b48c.jpg
    f1ab0467ab37c44249b1dda6b9a9a265.jpg
     

     

  • printemps des poètes (7) - Charles Baudelaire, poète surestimé.

    20dbfc50627c3d12b6641d5d1d174e2b.jpg Charles Baudelaire occupe une place à part dans mon coeur parce que c'est le poète grâce auquel je suis entré en poésie. J'étais au lycée en seconde et comme souvent à cet âge-là , j'étais un peu con, voire très con, rebelle, antisocial, vêtu de noir et donc, je me retrouvais beaucoup dans les fleurs du mal. Je trouvais qu'il parvenait à mettre des mots sur des idées noires et me récitais par coeur des poèmes comme l'ennemi ou une charogne. (et puis surtout je laissais volontairement le recueil dépaser de ma poche pour que mes camarades et profs puissent voir que je lisais du Baudelaire...) Et puis avec les années, je suis devenu rieur et optimiste et alors Baudelaire m'est sorti par les trous de nez. Aujourd'hui, non seulement, je ne me retrouve plus dans ses vers mais en plus je trouve tout cela convenu et classique. Je ne vais pas vous dire qu'avec un bon dictionnaire de synonyme, on peut arriver à faire quelque chose d'approchant mais bon,y'a de ça. (par contre faire du Grand Corps Malade est à la portée de n'importe quel abruti).
    Aujourd'hui, les gens de lettres ou les philosophes se proclament facilement de Rimbaud, Mallarmé ou Aragon mais rarement de Baudelaire. Par contre, à une personne désireuse de connaître les règles prosodiques ou qui voudrait se mettre au sonnet, on  conseillera du lire du Baudelaire. Ce type avait l'obsession du vers bien construit et pour lui la poésie ne pouvait se faire sans respecter des règles ancestrales. ça peut sembler être contradictoire avec l'idée qu'on se fait d'un Baudelaire 'Moderne' et précurseur du symbolisme. ça l'est. Sur le fond aussi, il cultivait l'ambiguïté . Exemple : sa hantise de l'automne et de l'hiver alors qu'on aurait pu penser que ces périodes siéraient mieux à un mec vivant une sorte de dépression permanente. Mon idée est que là encore, il était trop imprégné de classicisme et suivant la trace des romantiques, il s'est senti obligé de condamner ces saisons où la nature décline et s'endort.
    Bon, maintenant que j'ai bien cassé le bonhomme, il me faut admettre que quelques poèmes échappent à cette ambiance morose. Non seulement, ils échappent mais ils sont aussi des hymnes à la beauté, à la nature et à la vie. Je pense au  'voyage' (pour l'enfant amoureux de cartes et d'estampes...) mais surtout aux correspondances, sonnet où le poète tente de déchiffrer des analogies entre l'homme et la nature. Ce poème a un sens profond mais est également de toute beauté. J'aurais pourtant une raison de le détester attendu que je l'ai étudié en classe de première de fond en comble, par tous ses bords et ses rebords.
    Mais globalement quand même, je trouve que Baudelaire est largement surestimé. (Par les gens de lettres et par l'éducation nationale).

    Voici les correspondances :


    La Nature est un temple où de vivants piliers
    Laissent parfois sortir de confuses paroles;
    L'homme y passe à travers des forêts de symboles
    Qui l'observent avec des regards familiers.

    Comme de longs échos qui de loin se confondent
    Dans une ténébreuse et profonde unité,
    Vaste comme la nuit et comme la clarté,
    Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

    II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
    Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
    - Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

    Ayant l'expansion des choses infinies,
    Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
    Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.



  • le jardin sympa (1) - plantation d'une pinède

    Quand on me demande pourquoi je veux faire une pinède sur la partie nord-est de ma propriété (vu la grandeur, c'est ainsi qu'il faut s'exprimer), je réponds que j'ai une fascination pour le pin maritime et tous ses petits cousins. En effet, le pin m'évoque les bords de mer, ambiance vacances etc et puis il y aussi cette odeur de résine qui monte à la tête. L'autre raison est que je suis avant tout un paresseux et que, j'ai remarqué que mes voisins d'en face, qui ont également des pins sur quasiment tout leur jardin n'ont presque aucun entretien à faire attendu que l'herbe ne pousse presque pas au pied des pins. A la place de l'herbe, le sol est tapissé d'épines de pin et tout cela me fait rêver.

    817fb841e5ad45cc7f18355158e74b82.jpgb00fbb7f6aff8f3f59a4f747923fe801.jpga09e193ab290c7cc43614a61c8297474.jpgJ'avais débuté les opérations en septembre 07 avec la plantation d'un pin sylvestre. On l'a appelé Kafka. L'arbre a très bien passé l'hiver et il a déjà pris 2 ou 3 centimètres. J'avais acheté ce pin chez un pépiniériste. Vu le prix et sur le conseil d'amis trotskistes, j'ai décidé pour la suite de procéder autrement en allant me servir directement dans la forêt toute proche. C'est ce que j'ai fait ce matin. Muni d'une cagoule pour ne pas me faire remarquer et de ma fourche pour déplanter comme il faut les arbres, je suis parti en vadrouille..et suis revenu deux heures plus tard avec 3 pins dans le coffre. Je les ai planté et baptisé dans la foulée (Kafka grandira donc désormais en compagnie de Kundera, Pessoa et Zola -l'idée étant que le nom d'un pin doit se terminer par la lettre a).

    Je ne suis pas du tout convaincu que les 3 prennent. J'ai notamment très peur pour Zola qui est déjà un grand pin et qui risque de mal prendre ce déracinement brutal, d'autant plus que début mai, la fève est en pleine montée. Déjà ce soir, ces sommets montraient des signes de faiblesse. 

    En tout état de cause, j'arrose bien mes 4 arbres, je les bichonne et vous tient au courant de tout ça.

    Loic, 17h30 

     

    5e9129e57d63aed8df973a8bffc5a3fd.jpg
  • passages choisis : les motels vues par Bruce Bégout

    5e955b642ca63ebe544213fa2022c6ec.jpgLes motels, tels qu'on les voit dans les séries ou films us n'existent pas vraiment en France ni en Europe. On a des choses ressemblantes comme les formule 1 mais ce n'est pas tout à fait pareil. Bruce Bégout a eu la bonne idée d'écrire un essai sur ce sujet. Le livre est sorti aux éditions Allia, dont il faudrait parler tant elle fourmille de petits livres pas chers sur des thèmes rares et peu porteurs. Je ne fais que parcourir ce livre mais j'avoue que c'est une forme de littérature que j'aime beaucoup car il s'agit de décrire ce que Raymond Queneau appelait des espèces d'espaces, des espaces neutres et sans intérêt.

    page 16, Bruce Bégout décrit précisément ce qu'est un motel :

     

    Le motel se présente comme un bâtiment simple, souvent de plain-pied, qui n'offre à sa clientèle passagère qu'un unique service : une chambre à coucher. De par sa forme ordinaire et ses matériaux rudimentaires, il ressemble à un entrepôt de marchandises, muni de fenêtres identiques et d'un hall d'entrée d'une simplicité spartiate, où une forte odeur de détergent insensibilise tout sens de l'hospitalité. Les chambres sont austères pour la plupart, pourvues de commodités essentielles (lits, douche, lavabo, télévision), proches d'une place de parking et reliées entre elles en un assemblage monotone. On s'y arrête pour passer une ou deux nuits au maximum, en marge de la ville, presque en marge de la vie, tant on n'accorde en général aucun intérêt affectif ou esthétique à ce séjour. Seul le prix modique nous y attire. Les facilités de paiement, l'accès immédiat, la simplicité des services, une place de parking garantie, comptent également pour beaucoup dans notre choix. La logique du peu régit de part en part notre usage du motel. Pour l'homme urbain, cette modicité du séjour n'est pas qu'économique ; elle n'épargne pas seulement son portefeuille, mais aussi ses nerfs. Favorisant une forme d'abattement tranquille, le motel entraîne en effet chez ses visiteurs une manière d'économiser gestes et paroles, de se laisser envahir par l'anesthésiante simplicité du Banal.

    0078318f60c79e2cae59878d0ca3cef8.jpgL'atonie générale du bâtiment prêt-à-dormir se retrouve dans les façons frustes d'occuper l'espace : les formalités administratives qui accompagnent habituellement l'installation dans un hôtel sont ici réduites à leur plus simple expression. Il suffit de donner son nom ou plus simplement encore le numéro d'immatriculation se son véhicule, et, quelques secondes après, on peut se diriger vers sa chambre. De la même manière, tous les codes de sociabilité plus ou moins tacites qui organisent les relations au sein des bâtiments publics sont ici limités à quelques mots d'usage, au geste rudimentaire de prendre et de rendre sa clef. La codification minimale des lieux déteint sur le comportement humain. L'échange entre les clients se réduit à une entente mutuelle très pauvre qui consiste généralement dans la volonté de ne pas empiéter sur le domaine de l'autre, de ne pas lui faire d'ombre ni de lumière, cet autre présent et absent, devenu presque mystérieux par sa discrétion, que l'on devine furtivement au bout d'un couloir, en train de pénétrer dans sa chambre, ou toussant derrière les cloisons, mais que l'organisation spatiale du motel nous empêche absolument de rencontrer. Même si les voyageurs ou le gérant voulaient nouer une relation plus profonde, la structure des lieux les en dissuaderait. Dans un motel, tout est fait pour couper court à chaque tentative de constituer des "lignes de sympathie", des transistions douces d'une humeur à une autre, d'une parole à un geste. La disjonction règne en maître et renvoie chacun à sa propre existence privée sans porte ni fenêtre.