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  • recensement des cabines # 75 - Coëtlogon (22)

    Petit poème naïf (imaginé ce matin sous la couette, levé en sursaut pour l'écrire) pour ce reportage dont je n'ai presque aucun souvenir. Heureusement, les photos sont là. Je me suis aidé pour le composer de la mélodie  de Clerval, Laurence de Alex Beaupain (qu'on peut écouter ici ). 

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    cabine téléphonique, Coëtlogon, Côtes d'Armor, 2016

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    Coëtlogon, (22210), Côtes du Nord , bourgmestre  : Annie Robert,  237 coëtlgonnaises  (et un petit garçon) , un téléphone situé dans l'abri qui sert de toilettes aussi. numéro d'appel 02 96 25 90 24.   reportage réalisé le 10 avril 2016.

    Loïc LT

  • CR303 : il reste la poussière - Sandrine Collette

    Sandrine Collette, roman noir, littérature, prix Landerneau polarJe n'aurais jamais lu ce roman si je n'avais pas rencontré son auteure lors d'une séance de dédicace à Vannes alors que j'étais venu accompagner ma femme, fan du groupe Boulevard des Airs qui se donnait en showcase à l'espace culturel du Leclerc. Il y a avait tellement de monde dans la file d'attente que je m'en suis extirpé pour aller flâner dans la librairie et je suis donc tombé par hasard sur la table de Sandrine Collette et là, pour le coup, c'était un peu le boulevard désert (non, ce n'est pas tout à fait vrai mais j'avais vraiment envie de sortir ce jeu de mots - mais quand même c'était pas la foule - ). Sandrine Collette, que je ne connaissais pas est pourtant connue dans le milieu du polar et elle a même eu l'honneur d'être l'invitée de François Busnel dans la grande librairie.
    Je n'ai pas parlé beaucoup avec elle, je lui ai juste dit que le titre du roman  était beau, elle m'a évoqué un peu le cadre de l'action (la Patagonie en Argentine) et puis je suis reparti dans la file d'attente et je suis revenu pour le prendre. Elle l'a dédicacé (pour Loïc, je pense que c'est la première fois que ce livre sera ouvert dans la file d'attente d'un concert...mais il faut une première fois à tout ! Amicalement ) et j'ai effectivement commencé à le lire dans la file  qui avançait à reculons. 
    Voici le contexte dont j'aurais pu me passer mais qui ne me vaudra pas une convocation au commissariat de Guémené-sur-Scorff. 
    Parlons maintenant du roman. J'avais pas capté que le prix qu'avait obtenu l'auteure était le Landerneau Polar et non le Landerneau tout court. C'est après coup  que je m'en suis aperçu. Va pour un polar. Hervé Le Corre dont je viens d'encenser un roman avait obtenu le même prix il y a 2 ans...alors...
    L'action se passe donc en Patagonie, dans une région hostile où il pleut tous les 33 du mois mais suffisamment quand même pour qu'on puisse élever des bœufs et des moutons qui se contentent des herbes sauvages et des maigres récoltes de foin. Une famille, la mère (une sorte de Vitalie Rimbaud en pire) et ses quatre fils. Les 2 fils aînés sont jumeaux, le troisième Steban est un demeuré, c'est "le débile" et le quatrième est Rafael, celui qui n'a pas connu son père alcoolique que sa mère a tué plus ou moins volontairement avant de le couler dans un marais lointain. Les fils bossent dur, la mère (dont on ne saura jamais le prénom) gère l'exploitation d'une main de fer et les jumeaux sont la terreur des deux plus jeunes. Les sentiments humains sont réduits à la portion congrue, il y a juste peut-être un peu d'affection entre les deux jumeaux, mise en avant quand l'un deux doit partir car "la mère" après avoir perdu une fois de plus au poker (car elle se rend parfois en ville pour affaires, pour boire et pour jouer) et n'ayant plus de thunes a dû se résoudre mais sans état d'âme à payer sa dette en donnant un de ses fils jumeaux qui doit donc partir dans une autre exploitation. (je ne parierais pas ma collection de la Pléiade sur l'exactitude grammaticale de cette dernière phrase)
    Dans ce roman noir et sec comme un coup de trique, les humains et les bêtes sont traités de la même façon, les fils sont encore plus malheureux que les bêtes car ils ne connaissent même pas le plaisir sexuel. 
    Le héros est le petit Rafael, tête de turc des jumeaux, à qui il arrive une aventure. Il doit quitte l'estancia (c'est le nom qu'on donne aux grandes exploitations en Amérique du Sud) pour récupérer deux chevaux qu'il a négligemment laissés partir et il va faire une rencontre qui va changer sa vie et celle de cette "famille" uniquement liée par les liens du sang. 
    Plus qu'un polar (pas d'enquête et police inexistante et c'est bien pour ça que c'est là-bas que se cache Xavier Dupont de Ligonnès, hein -) , j’appellerais ça plutôt un "roman noir" car il s'agit avant tout d'un drame familial dans une famille rurale rustre (comme on peut en trouver en France sauf en Bretagne)  Le tout se déroule en quasi huis clos et on se doute qu'il ne va pas se terminer à cinq. Le style est splendide et la description des paysages saisissante (pourtant m'a dit l'auteure, elle n'est jamais allée en Patagonie). 
    C'est une belle découverte. Merci Boulevard des Airs !
     
    lecture sept 2016, sur livre papier (et oui !), 302 pages, éditions Denoël/Sueurs Froides, parution janvier 2016, prix Landerneau Polar 2016, note : 4/5 ( Télérama aime beaucoup)
     
    Loïc LT 

  • recensement des cabines # 74 - Auray (56)

    Dans la charte du recenseur que je me permets de modifier selon mon bon vouloir, il était stipulé de ne pas s'occuper des villes mais bon, je ne vais pas être convoqué au commissariat de Guéméné-sur-Scorff pour avoir enfreint cette contrainte que je me suis fixé tout seul ? Il faudrait que dans ce pays, les pouvoirs publics arrêtent de vouloir se mêler de tout. 

    Hier soir, je me suis donc rendu à Auray, non pas pour aller à Vannes en courant, (ça j'ai déjà donné) mais pour assister à un mini-concert électro dans la chapelle du Saint-Esprit qui est le plus vieux bâtiment alréen. Cette chapelle sécularisée est aujourd'hui un lieu de culture et en l’occurrence, ce concert clôturait une exposition de Nastasja Duthois. J'ai toujours trouvé que la musique techno et une église allaient bien ensemble ( depuis une séquence de Basic Instinct peut-être) mais le concert en question n'était pas à la hauteur de ce que j'attendais (pas de jeux de lumière sur les grandes fenêtres de l'église démunis de vitraux). Mais j'ai quand même passé un bon moment. On sentait que le public n'était trop amateur d'électro et les gens allaient et venaient découvrant ou redécouvrant les fresques de Nastasja Duthois, comme celle-ci par exemple :

    Natasja Duthois

    Mais je reviendrai sur cette soirée dans quelques secondes, juste après vous avoir parlé de cette cabine, qui s'est offerte à moi telle Pamela Anderson sur le bord d'un lac et son cœur sur mon cœur qui respire et l'horizon qui soupire...). Elle se situe juste à côté de la chapelle, c'est peut-être la dernière d'Auray mais je ne peux pas le garantir. 

    cabine téléphonique, Auray

    Hors service, je ne peux même pas donner son numéro d'appel puisque quelqu'un d'intelligent s'est amusé à changer des chiffres et puis la même personne sans doute, à mettre un numéro de téléphone sur l'appareil...peut-être Nastasja (oui, avec un Jet un S devant le T) Duthois, allez savoir...ces artistes contemporains sont capables de tout -)

    cabine téléphonique, Auray

    Il y a bien un CRS pour surveiller l'édicule mais il est là depuis si longtemps qu'il n'a pas pris racine (difficile dans le bitume) mais il fait désormais corps avec le mur. Parfois, on se demande si les effectifs de police sont utilisés à bon escient, on a ici quand même une preuve flagrante que c'est pire que ce qu'on croyait (sur la première photo, on ne le voit pas, il était parti faire une ronde). 

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    De la cabine, on a une belle vue de la façade sud de  l'édifice. Le policier en faction m'a soufflé que cette chapelle est le dernier vestige de la commanderie d'Auray qui à partir du XIIème siècle s'était donnée comme mission de soulager les riches et les bien-portants. 

    chapelle du Saint-Esprit, Auray

    A l'intérieur, ce n'était pas véritablement la fête. Rémi Pommereuil  jouait (en première partie de Jumo) pourtant une électro assez emballante mais l'ambiance était studieuse et contemplative. 

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    Une chose est sûre, cet endroit est fait pour une vraie soirée électro. 

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    Bien que quelques fêtards ayant bu trop d'eau dansaient, le tout est quand même resté très sage. L'ennemi qui m'accompagnait s'est d'ailleurs barré très vite et je suis resté seul à errer dans cet espace tentant de comprendre le travail de Nastasja Duthois (dont la brochure précise qu'elle invite le visiteur à se perdre dans les interstices, à reconsidérer les attaches qui nous lient, nous soudent ou nous entravent)  et de la raison de construire un nouveau rond-point sur une route droite sans carrefour du côté de Pluneret. 

    Natasja Duthois

    Sur cette toile (technique du dessin au fil), on aperçoit un groupe de gens dont on ne voit que la silhouette. Certains discutent, l'un est allongé, comme mort, d'aucuns tiennent un parapluie, d'autres tendent les bras, l'un semble courir et quelques uns semblent danser. Difficile à interpréter, mais précise encore la brochure, l'artiste nous retrace  ses histoires au plus proche de l'humain, profile la solitude noyée par la foule, tisse des relations et fait naître des filiations. Ce tableau me semble aller dans ce sens. 

    Avant Jumo, Rémi Pommereuil a illustré de son électro acide et envoûtante cette exposition intitulée  sauvage ordinaire

    Jumo a joué ensuite une techno déroutante et imprévisible. 

    Jumo

    Et je suis sorti et j'ai erré dans les rues calmes d'Auray. Derrière moi, la chapelle dominait les lieux. Ma mémoire ne devrait pas sélectionner cette soirée dans mes souvenirs à venir mais une découverte artistique, qu'elle soit musicale ou plastique n'est jamais une perte de temps. 

    Loïc LT

  • dix romans sur un continent peuplé

    Un continent peuplé...au lieu d'une île déserte....qu'est-ce que je suis drôle -)

    Ça fait longtemps que je n'avais pas mis à jour le top dix de mes romans préférés. Je me souviens qu'au temps révolu des "forums" de discussion, nous nous amusions à ça. J'avais même fait une liste de cinquante romans. Donc ici, c'est une liste de dix. Je pense qu'il n'y a pas beaucoup de changements depuis la dernière à part peut-être "les gommes". Une seule règle : il ne peut pas y avoir deux romans d'un même auteur. Sinon, c'est dans le désordre. 

    Désolé pour les femmes...tous les auteurs sont des hommes. J'ai pourtant failli mettre le grand jeu de Céline Minard -)

    Loïc LT

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  • semi-marathon Auray-Vannes 2016 # compte rendu

    C'était mon 5ème Auray-Vannes (après 2009, 2013, 2014, 2015) dont j'étais en terrain connu mais terrain connu ne veut pas dire partie facile car lors des 4 autres, je ne me souviens que de souffrances (sauf peut-être 2014 me rappelle ce cr ). J'avais donc décidé de préparer 2016 de façon optimale. J'ai mis l'accent sur 3 points :

    - entrainement intensif dès début août

    - perte de poids (5 kgs en 3 mois)

    - hygiène de vie irréprochable la semaine précédent la course (zéro alcool, sucres lents, repas protéinés, cure de magnésium)

    Le 12 septembre au matin, j'étais donc au top et pressé d'en découdre avec l'intention de faire mieux qu'en 2015 (triste édition, crampes et au final un temps pitoyable de 01h52). On entend souvent que dans un semi-marathon exigeant comme Auray-Vannes (les côtes ne sont cependant pas insurmontables à côté de celles que je me tape à côté de chez moi), il s'agit de bien gérer sa course. Je mettrais un bémol. Le jour j, soit tu as les jambes, soit tu ne les as pas et quand tu les as, tu t'en rends compte assez vite (dès le 1er km) et donc, tu peux te permettre d'aller au-delà du timing prévu, tes jambes ne te lâcheront pas.

    Dimanche, j'avais les jambes (deux en tout) donc j'ai passé le 10e km plus vite que prévu (en 48 mns), comme il faisait chaud (mais sans plus), je me suis sans cesse désaltéré et aspergé d'eau. Je passe le 15ème en 01h14 et après la côte du Vincin que je monte sans problème, je finis le semi-marathon en boulet de canon, m'octroyant même un sprint acclamé par personne sur la piste de Kercado. Au final je fais un temps de 01h45:38, mon deuxième meilleur chrono sur ce semi (mais en 2009, j'étais particulièrement bien affûté), un temps qui ne défraiera pas la chronique républicaine du pays de Fougères mais c'est quand même 8 mns de mieux qu'en 2015. Et pas de crampe, pas de souffrance, contrat rempli. 

    Lorsqu'on met toutes les chances de son côté, on parvient à ses fins. En ce sens, le sport est l'école de la vie et en fin de compte je me dis que je devrais être aussi discipliné dans ma vie personnelle et professionnelle que je le suis lorsque je prépare une course. Mais non, mais non ! Le sport manque de fantaisie, car même si ça doit rester un plaisir, c’est un combat contre soi-même, des contraintes en plus qu’on se met dans un quotidien où il y en a déjà assez. Le running est un sport exigeant exercé essentiellement par des quadras et des quinqua (et plus)  qui n'ont plus leur place dans les sports collectifs et qui sont enclins à prendre du poids à force de barbacues et de pardons de Saint-Nicolas en Languidic trop arrosés. 

     données techniques

    . temps : 01.45.38 (2015 : 01:52:27, 2014 : 01:48:02, 2013 : 01:52:28, 2009 : 01:41:05)

                       passage au 10 kms en 48:39

                       passage au 15 kms en 01:14:41

                       vitesse moyenne : 12.1 kmh

                       km le plus rapide : 7ème en 04:37

                       km le plus lent : 15ème en 05:31 (au alentours du Moustoir, un faux plat interminable)

     

    profil de l'épreuve (exigeante mais sans grandes difficultés) :

    AURAYVANNES2016.jpg

    vidéo où j'apparais (à 3:29 le loustic un peu voûté qui lève les bras vers son fanclub)...et merci à ma femme pour la vidéo. 


     

    Loïc LT

    compte rendu 2015 ici

    compte rendu 2014 ici

     

  • CR302 : le grand jeu - Céline Minard

    le grand jeu.jpgLire des romans de la rentrée littéraire n'est pas une nécessité absolue d'autant plus lorsqu'on ne trouve rien qui nous tente. Mais bon, j'ai toujours l'espoir que comme dans la musique ou dans d'autres arts, la littérature évolue, sur la forme et sur le fond. Les auteurs français ont beaucoup donné dans l'expérimentation littéraire, il serait peut-être temps qu'ils renouent avec ce qui est le propre de la littérature : raconter une histoire (vraie ou fausse) de la façon la plus affinée possible. Mais apparemment, c'est trop demander. Evidemment, ce n'est pas une généralité mais quand même, globalement, c'est le reproche qu'on peut faire aux auteurs français : de se prendre pour des défricheurs quand on voudrait qu'ils soient des raconteurs. 

    Ce récit de Celine Minard partait d'une bonne intention : la narratrice décide, pour des raisons obscures (bien qu'elle égraine ici ou là une certaine forme de misanthropie) de s'isoler en haute montagne dans un caisson high-tech accroché à flanc de rocher et près d'un endroit où il lui est possible de cultiver un petit jardin et d'aménager un cellier. On n'a pas le droit non plus de savoir comment elle s'est prise pour faire installer tout cela mais on a, dans la première partie, le privilège de pouvoir suivre le cours de l'installation à tel point que j'avais l'impression de lire un bouquin scientifique, genre d'un géologue ou un chercheur en je ne sais quoi. Une fois installée, cette femme mystérieuse se lance dans des défis montagnards insensés, quittant son gîte quelques jours pour aller faire de l'alpinisme et accessoirement mettre sa vie en danger. Cette partie est tout aussi pénible et ne peut plaire qu'aux alpinistes amateurs. 

    Ce qui aurait pu changer la donne et mettre un peu d'émotion dans ce roman est sa rencontre avec une sorte d'ermite, qu'elle appelle "la nonne" avec qui elle parle très peu mais boit beaucoup de rhum. Je signale au passage que cette nonne est assez capée en alpinisme également. Mais cette relation qui aurait pu casser le caractère un peu trop technique de l'ensemble laisse un goût d'inachevé. Je n'ai jamais compris ce que l'une attendait de l'autre et j'ai encore moins compris les paragraphes méta-philosophiques qui closent chaque chapitre. Donc, je suis passé à côté de ce roman atypique, un brin perché (pardon pour le jeu de mots) et mal embranché. 

    Je ne fais pas une fixation sur le Goncourt mais je constate  d'ailleurs que 'le grand jeu', malgré le fait que Céline Minard soit une auteure connue,  ne figure pas dans la première sélection (pourtant très élargie) et je n'en suis pas surpris. Je ne le conseillerais même pas à Julie Schittly me faisant part de son souhait d'aller s'isoler quelques mois en haute montagne. Ce serait le desservir. 

    lecture sept 2016, sur liseuse kindle, 192 pages, éditions Rivages, parution août 2016, note : 1.5/5

    Loïc LT

  • recensement des cabines # 73 - Merlevenez (56)

    Que faisais-je à Merlevenez (bourgade du sud du Morbihan qui n'a pas les pieds dans l'eau mais presque )  en ce samedi 10 septembre 2016 lourd et à moitié pluvieux ? Parfois, on se demande comment on arrive à certains endroits, sachant que la télétransportation ne fonctionne pas et que ce n'était pas un rêve. J'errais bien dans ce bourg en écoutant une playlist électro qui détonnait avec l'archaïsme des lieux. Mais qu'il est bon de se laisser bercer par une techno mélodieuse et de traîner ses savates dans un bourg avec comme seul objectif que de se laisser guider par le hasard. 

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    Je marchais, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit. (en mode manque d'inspiration donc -). Cette chaumière typiquement bretonne a eu l'honneur d'être le premier cliché. Elle se situe à l'entrée du bourg en venant du nord, c'est à dire d'Hennebont.  

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    Ensuite, l'occasion faisant les lardons, je me suis mis en recherche de ce que les moins de vingt ans regardent avec curiosité voire circonspection à savoir une cabine téléphonique. Arrivé au centre du bourg, alors que Bubble de Julian Jeweil excitait mes tympans, je repère très vite les PTT ( lieu où selon mes statistiques, il  y a le plus de chance de trouver le Graal). 

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    C'est un bâtiment de PTT standard (voir s'il n'y a pas un recensement à faire de ce côté-là aussi tant ces bureaux d'origine sont de moins en moins courants) avec un étage qui a servi par le passé à loger la famille du directeur et dans lequel je ne rentrerais pas par effraction en pleine nuit, bien que ne croyant pas aux fantômes. Mais bon, comme vous avez pu le remarquer, il y a bien une cabine devant (fonctionnelle et portant le numéro 02 97 65 70 53). Le type habitant la maison en face (au fond de la photo) a eu la gentillesse de me prendre en photo et m'a fait cette annonce fracassante : il a travaillé aux ateliers de Kerpont où l'on fabriquait des cabines téléphoniques. Je m'étonne quelques heures plus tard de ne pas avoir été plus curieux, il avait sans doute beaucoup de choses à me dire. 

    Mais il aurait au moins pu me dire de réajuster mon col. 

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    Même s'il ne me l'a pas dit (au fait, il m'a quand même dit qu'elle était régulièrement utilisée...), j'ai tout de suite repéré qu'il s'agissait du modèle T-X, successeur du modèle T1000 (celui de Saint-Congard), modèle constitué d'un endosquelette de métal dont le châssis est renforcé et adapté pour le combat (d'où la raison sans doute, menace terroriste étant, qu'elle n'ait pas été démantelée). Le combiné du téléphone est équipé d'un dard lui permettant d'injecter dans le corps des usagers des transjecteurs nanotechnologiques afin d'en prendre le contrôle à distance.

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    Continuant mon périple et écoutant désormais le titre Europa de Agoria, je tombe sur une autre cabine dans la rue qui descend vers le sud et au bout de laquelle se situe une chapelle. Egalement accessible aux handicapés cette cabine apparemment plus récente que la précédente ne cache cependant aucune innovation technologique. Je pense qu'elle a été installée ici pour faire diversion. 

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    Egalement fonctionnelle, cela signifie qu'à Merlevenez, on peut s'appeler d'une cabine à l'autre. Il faudrait créer un label (au même titre que village fleuri, cité de caractère et tous ces machins) pour les communes permettant ce type de communication désuèt et dénué d'intérêt. (son numéro : 02 97 65 76 53). 

    Autre angle, version fusain :

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    C'était juste histoire de faire une belle transition avec la suite. Le vernissage d'une exposition de peinture multi-artistes avait lieu dans la chapelle de la Madeleine un peu plus bas.

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    Il y avait à boire et à manger, de l’impressionnisme et du figuratif. J'y suis resté un quart d'heures. On m'a gentiment proposé une coupe de champagne que j'ai arrogamment refusée. 

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    liste des exposants : Josseline Allard (Plouhinec), Marie-Hélène Bardouil (Pont-Scorff), Sophie Bouchain (Riantec), André Bourlard (Merlevenez), Yannick Furault (Hennebont), Joël Garnier (Merlevenez), Raymonde Grouhel (Erdeven), Eloi Le Rolle (Erdeven), Jean-Paul Libessart (Merlevenez), Michèle Pacgagnini (Merlevenez). A moins que cette chapelle soit désacralisée, saluons l'ouverture d'esprit du curé de la paroisse qui abandonne ses locaux à  une exposition de peinture profane. 

    Ce même jour, une fête foraine s'installait sur la pelouse de l'église du bourg (église Notre Dame des filles de joie). Décidément. 

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    Je suis repassé par l'hyper-centre et pris des photos de quelques commerces fondamentaux et notamment les locaux très moches de l'auto-école :

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    Le ciel était gris par dessus les toits. 

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    Maison néo-bretonne construite dans les années 70 (comme je les adore -) : 

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    Le centre ville alterne rues aux murs blancs et rues colorée. Merlevenez synthétise la variété de l'architecture bretonne, avec ses chaumières, ses maisons des années 30, les néo-bretonnes donc et en périphérie bien sûr, des maisons contemporaines sans âme entassées les unes sur (ou sous) les autres. Quel géographe et sociologue je fais ! Déjà que je commence à dire n'importe quoi sur les cabines, comment puis-je être encore crédible...

    Merlevenez, (56700), Morbihan , bourgmestre  : Jean-Michel Corlay  (depuis 2014),  3152 merlevenéziennes (quel horreur ce gentilé) , 2 cabines téléphoniques standard en bon état et en service situées l'une près de la Poste et l'autre dans la même rue (rue de la mairie) mais plus bas. reportage réalisé le 10 septembre 2016.

    Loïc LT

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    Je n'ai jamais compris cette obsession qu'ont les bretons de vouloir des palmiers dans leurs jardins. En général, ils vieillissent très mal et on voit clairement qu'ils sont malheureux. 

     

    playlist electro #  09 2016

    . Square 1 - Paul Kalkbrenner

    . Bubbles - Julian Jeweil

    . Vorfreude - Thomas Schumacher

    . Ringo - Joris Voorn

    . Carny - Pleasurekraft

    . Maeva - Joris Delacroix

    . Berlin - Underset

    . Flockentanz - Boris Brejcha

    . Plein Ciel - N'To

    . Toi - Worakls

    . Europa - Agoria

  • recensement des cabines # 72 - Saint-Congard (56)

    Voici un peu plus d'un mois que nous nous rendîmes à Saint-Congard et beaucoup d'eau a coulé sous le pont enjambant l'Oust depuis, ce pont non loin duquel nous déjeunâmes à l'ombre d'un frêne ou d'un charme, j'ai toujours du mal à identifier certains grands arbres, car quels qu'ils soient, ils ne se laissent pas impressionner par les figures de ma fille qui a décidé depuis quelques temps de vivre la tête en bas ce qui n'est pas facile à gérer au quotidien et par exemple le jour de la rentrée, elle a eu un mal fou à rentrer dans le car sans compter qu'ensuite tous les voyageurs se sont foutus d'elle, ce qui est d'ailleurs étonnant car ledit car était encore vide. Toujours est-il qu'à Saint-Cougar, elle pouvait s'en donner à cœur joie...

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    Pendant que Lola exerçait ses facéties, nous déjeunions sous une table en bois d'arbre (pour être encore plus à l'ombre) et regardions passer les péniches en faisant des coucous aux gens qui se rendaient de Nantes à Brest ou le contraire (parce que l'Oust fait partie du canal de Nantes à Brest qui permet mais c'est une évidence, de rejoindre ces deux villes par eau douce). Ceci dit, peu de gens ayant à faire ce trajet, pour des raisons professionnelles par exemple, utilisent ce moyen de transport aquatique. 

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    Un moment, alors que l'on profitait du calme des lieux et du bonheur de vivre dans un pays en paix, une adolescente de 16 ans et demi à peu près est venue vers nous. Elle nous fit part de son inquiétude car elle avait rendez-vous avec des amis près du pont sur la rivière l'Oust mais ils n'étaient pas là or elle n'avait aucun moyen de les joindre. Lui ai-je spontanément proposé d'utiliser mon smartphone portable sans fil ou pour faire mon malin, lui ai-je dit qu'il y avait une cabine téléphonique pas très loin (repérée par mes filles dès notre arrivée) ? Je ne saurais dire...Mais bon, peu importe, elle a téléphoné et puis m'a remercié et environ 20 minutes plus tard, il s'est avéré que lesdits amis étaient en fait un ami, c'est à dire son copain. J'étais fier d'avoir pu permettre à ce couple d'amoureux de se retrouver avant d'aller folâtrer par monts et par vaux. 

    La cabine en question se situe en bas du bourg , pas très loin de l'aire où nous nous trouvions. Il s'agit du modèle T1000 et sa particularité est d'être constitué d'un alliage polymimétique, ce qui lui permet de se liquéfier et de se reformer rapidement. Il faut vraiment être un fin connaisseur car elle ressemble à n'importe quelle cabine.

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    De cette cabine, quand on regarde vers le nord, on a une vue d'ensemble sur ce village dans lequel il est difficile de se garer car il n'y a que les saints qu'on gare.

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    Quelques tracteurs perturbaient la tranquillité des lieux mais personne n'en veut aux paysans de travailler, surtout quand ils sont souriants et qu'ils vont cheveux aux vents entretenir, récolter, nourrir et exercer d'autres activités nobles qui font la beauté de la France qu'on aime. 

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    Celui-ci qui part sans doute récolter du foin ou de la paille conduit un Deutz modèle D 40 06 dont la construction s'est arrêtée en 1981. Il ne peut rouler qu'à 25 kmh (et encore moins quand il tire une remorque) et dispose sous le capot d'un moteur F3L912 de 3 cylindres offrant une puissance maximale de 35 chx, ce qui n'en fait pas un foudre de guerre certes mais qui permet quand même d'exécuter moult travaux à moindre prix. 

    Pour le reste, ce bourg discret, situé dans le sud-est du Morbihan non loin de Malestroit et du célèbre Rochefort-en-Terre est agréable et joliment fleuri que ce soit par la commune ou les contribuables. 

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    Nous serions bien restés aux bord de l'eau et à flâner dans ce bourg coquet pourvu d'une cabine en  alliage polymimétique portant le numéro 02 97 43 50 53 et d'une boulangerie réputée qui fait croire qu'elle est à vendre alors que c'est pas vrai mais nous avions à faire ailleurs...

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    Alors, au revoir Saint-Cougar (du nom de l'église dédiée à toutes les femmes âgées attirées par les lycéens et étudiants), nous ne t'oublierons pas et la France peut être fière de toi qui ne baisse pas les bras et qui n'a pas peur de la modernité comme le démontre ces éoliennes qui  dominent tes collines verdoyantes. 

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    Saint-Congard , (56140), Morbihan , bourgmestre  : Daniel Brulé  (depuis 2014),  749 congardaises, cabine téléphonique standard en bon état (mais  hors service) située près de la mairie au bord de la D764. reportage réalisé le 06 août 2016. Si une autre note succède à celle-ci dans quelques jours, c'est que je serai sorti vivant et psychologiquement indemne (pensez à indemnité si vous vous des envies de foutre 2 m à indemne, zut quoi)  du semi-marathon Auray-Vannes qui a lieu dimanche et dont la préparation  m'occupe pleinement corps et âme.

    Loïc LT

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  • CR301 : après la guerre - Hervé Le Corre

    9782743631550.jpgJ’ai trouvé ce bouquin par hasard dans l'une des deux cabines téléphoniques de Grand-Champ reconverties en bibliothèque. La quatrième de couverture m’a plu et en général quand Michel Abescat de Télérama encense, ça ne peut pas être mauvais.

    L’action se passe à Bordeaux pendant la guerre d’Algérie. Personnages principaux : le commissaire Albert Darlac, un flic corrompu ayant collaboré avec les allemands pendant la guerre et participé aux rafles mais ayant réussi à échapper à la purge. Il règne de main de maître sur cette ville poisseuse dont il connaît les moindres recoins . Pour s’aider dans ses sales besognes, il dispose de malfrats qui font le sale boulot et qu’il tue quand ils deviennent gênants. Dans ma tête, je l’ai identifié physiquement à Michel Neyret, ce flic lyonnais qui encore dans les années 2000, fonctionnait à l’ancienne et qui est aujourd’hui sans doute même pas en prison. Autre personnage : Jean Delbos, survivant des camps de concentration, qui passe quelques années à Paris avant de revenir à Bordeaux pour se venger et venger sa femme Olga morte à auschwitz birkenau. Il se fait appeler Albert Vaillant et échafaude un plan criminel un peu tordu. Autre personnage : Daniel, le fils de Jean. Il bosse dans un garage et n’a pas vu son père qu’il croit mort depuis la rafle. Il a été recueilli par des amis de ses parents. Mais Daniel doit partir à la guerre. Plein d’autres personnages gravitent autour de ce trio, un trio qui ne sera réuni que lors de  l’une des dernières scènes du roman.

    L’histoire de cette vengeance (qui est plus que jamais ici, un plat qui se mange froid) est l’occasion pour l’auteur d’évoquer les années qui ont suivi la guerre 39-45, les règlements de compte, l’injustice et les rancœurs qui vont avec, la boucherie que fut la guerre d’Algérie (qui sont les pages les plus dures du roman). Derrière la Grande Histoire, il y a les humains, tous ces écorchés au sens propre comme au figuré, des humains qui subissent, qui s’aiment et liens familiaux plus forts que la haine. Il n’y a rien de reluisant dans ce polar (dont la prose est si riche qu’on peut dire qu’il frise avec la littérature) dont Darlac est le symbole le plus cruel et pas même Bordeaux qui ressemble plus à Marseille qu’au Bordeaux bourgeois d’aujourd’hui. 

    Le Bateau ivre de Rimbaud est convoqué par moment ainsi qu’Aragon et son célèbre est-ce ainsi que les hommes vivent. Un peu de poésie dans ce monde de bruts ne font pas de mal, pardon si c’est banal.

    On ne sort pas indemne de cette lecture et pas fier de ce que la France, pays des droits de l’homme, a cautionnée, laissée faire que ce soit pendant l’occupation, pendant la guerre d’Algérie et puis aussi pas fier de la façon dont elle a recasé des collabos qui n’ont soit jamais eu maille à partir avec la justice soit très tardivement pour ceux qui ont eu le malheur de vivre vieux (comme Maurice Papon qui fut secrétaire général de la préfecture de Gironde et  dont l’ombre plane forcément sur ce récit).

    Je vais remettre le livre ( que je n’ai pas pu m’empêcher de lire sur liseuse)  dans sa cabine  avec ce commentaire à l’intérieur. Il mérite d’autres lecteurs qu’ils soient bordelais, grégamistes ou tout simplement curieux.


    lecture août/sept 2016, sur livre papier et kindle, 575 pages, éditions Rivages/Noir : mars 2014. classé meilleur polar de l’année par le magazine Lire , note : 4.5/5

    Loïc LT