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lecture - Page 4

  • CR204 : la disparition de Richard Taylor - Arnaud Cathrine

    book_cover_la_disparition_de_richard_taylor_47098_250_400.jpgRichard Taylor vit à Londres avec sa femme et leur petite fille. Il est trentenaire, brillant, beau gosse et travaille à la BBC. Il disparait du jour au lendemain. On le retrouve alors fréquentant le milieu homo, errant de villes en villes, dépressif et alcoolique.
    Les personnes l’ayant côtoyé avant ou après sa fuite en avant se succèdent pour donner leur vision des choses, pour tenter de donner des explications, des motivations.
    Bien que les roman à plusieurs voix me lassent, ce système trouve ici tout sa pertinence. Arnaud Cathrine parvient à nous immerger très vite dans l’univers de chaque narrateur. Certes, le thème du type qui quitte tout sans crier gare à la recherche de la vraie vie, de son moi profond n’est pas très original mais j’ai trouvé cette lecture globalement agréable.
    Le dernier reproche que je fais et c’est toujours le même dans ce genre de roman (et c’était déjà le cas pour les liaisons dangereuses)  : les auteurs pratiquent le même style d’un narrateur à l’autre...ce n’est pas crédible car on a tous une façon différente de s’exprimer et surtout pas à la même aisance devant l’écriture..Or dans ce roman, on dirait que tous les narrateurs sont des écrivains.


    Antoine est un inconditionnel de Arnaud Cathrine. C’est lui qui m’a conseillé ce roman.

    lecture du  01.04 au 05.04.2011
    folio n°4730, 214  pages
    note : 3.5/5
    à suivre : dalva, Jim Harrison

  • les loups, jour après jour, page 207 à 351

    Alors que Marie-Jeanne Jobourg  ignore toujours tout ce qui se trame autour d’elle, la famille Jobourg fait l’objet de tensions de plus en plus fortes. Suite à une dispute avec son père, Genevieve quite la maison une nuit pour aller dormir chez son amant Gilbet  Saint-Rémon...quant à Benoit, l’un des trois fils Jobourg, il se tire en Angleterre avec une danseuse de cabaret. Pendant ce temps, Maximilien continue de cacher et de voir sa fille, Valérie au nez et à la barbe de Marie-Jeanne, qui, comme les cocus sera la dernière à ne pas savoir ce qui se passe dans son dos. Georges Peige, le gendre,  banquier de son état, qui a fini par connaître le fin mot de l’histoire exerce une sorte de chantage sur son beau-père et l’oblige à tout remettre à plat son portefeuille d’actions, ce qui provoque le courroux du notaire des Jobourg qui pense que c’est du grand n’importe quoi. Didier, l’ainé des trois frères reste stoïque devant tous ces événements...et en attendant de réaliser son rêve, c’est à dire de prendre la mer, il se promène dans la ville et parfois en compagnie d’Elisabeth, la fille ainée des Durban, dont il n’est pas amoureux..ce dont doute Marie-Jeanne qui, en rentrant de ses courses, rencontre par hasard le couple marchant bras dessus bras dessous. MJ, qui est contre cette union se dépêche d’aller averti Jenny Durban, qui, elle, est plus cool et ne semble pas se formaliser..

    mon avis : j’ai atteint un rythme de croisière qui me permet d’envisager une fin de lecture plus tôt que prévu..comme je l’écrivais précédemment, et je le confirme ici, le roman se laisse lire gentiment et le style un peu précieux de Guy Mazeline n’est pas déplaisant..ce n'est pas barbant et je ne connais pas d'auteurs français contemporains qui seraient capables d'en faire autant...

     

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  • les loups, jour après jour, page 61 à 107

    Je me suis trompé avant-hier : les Jobourg ont eu 5 enfants, Didier, Vincent, Benoit, Genevieve et..Blanche...Lors de ces deux atroces journées de lecture, le lecteur courageux que je suis a fait connaissance avec les deux soeurs Jobourg. Genevieve a 23 ans, vit chez ses parents et elle voit en secret un certain Gilbert Saint-Rémon, banquier de son état...Lors de leur premier rendez-vous nocturne, le long de la digue, le couple se fait surprendre par une commère qui se dépêche de faire envoyer une lettre anonyme à ses parents. C’est la mère Jobourg qui prend connaissance de la chose puisque son mari, Maximilien n’est toujours pas rentré de son étrange rendez-vous.
    Quant à Blanche, elle  est mariée avec Georges Peige, un type qui bosse dans l’entreprise des Jobourg (à ce que j’ai pu comprendre) . Le couple vit dans la maison Jobourg, même si Gilbert n’est pas trop bien vu des parents ni des trois frères. On le trouve un peu trop envahissant, il veut se mêler de tout.
    En dehors de Maximilien qui n’est pas encore rentré, tout le monde est au courant de la liaison de Genevieve et celle-ci fait savoir qu’elle veut épouser Gilbert, ce à quoi s’oppose Georges..non mais franchement, celui-là, de quoi je me mêle !

    mon avis : toujours aussi laborieux..cette lecture me fait mal au ventre, c’est terrible. Je ne vois rien à quoi m’accrocher..il n’y a même pas un personnage pour lequel j’ai de la sympathie..au début j’avais pensé à Genevieve..avec son côté un peu coquette et rebelle mais en fait, il s’avère que c’est une bourgeoise qui consacre ses soirées à la prière...dans cette partie quand même, peut-être ce passage a pu éveiller mon intérêt quelques secondes. En dehors du contexte, elle est sans doute difficilement compréhensible.mais en étant indulgent,  je lui trouve des accents proustiens...

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  • les loups

    Je m’étais promis de lire les loups de Guy Mazeline..et bien c’est parti ! Mais c’est laborieux car ce n’est pas très intéressant...d’ailleurs, les rares critiques que j’ai pu lire ici ou sont unanimes : ce roman est repoussant au possible..mais quand même, je vais me faire violence..la littérature me donne tant de plaisir que je lui dois bien parfois quelques efforts..et puis j’ai toujours pensé que tout effort, même en matière de lecture, finit d’une façon ou d’une autre par être récompensé...des années plus tard peut-être (pour la même raison, il m'arrive de faire dix fois le tour d'un rond-point ou de laver deux fois de la vaisselle propre ou alors en tant que lecteur de relire une page que je viens de lire).
    Je réfléchissais aussi à la façon de rendre cette lecture plus agréable, plus vivante..et pourquoi pas en faisant quotidiennement sur ce blog un résumé de la partie lue...cela commence donc dès la note de suite...

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  • CR195 : le seigneur des porcheries - Tristan Egolf

    seigneur-des-porcheries-Tristan-Egolf.jpgSi le seigneur des porcheries se situe dans la droite lignée des grands-romans fleuves américains (dans lequels on peut lire une histoire contrairement à une grosse partie de la production française), il reste cependant un roman singulier, qui en fait d’ailleurs pour beaucoup un roman culte...singulier de par son thème et l’environnement dans lequel se situe l’action..le style, lui, traduction oblige est plutôt banal même si Tristan Egolf a glissé dans son texte quelques expressions étranges pour désigner des groupes humains (citrons, trolls, rats de rivière..)
    J’ai eu du mal à cerner la personnalité de John Kaltenbrunner., le héros de cette histoire.et d’ailleurs, au bout des  six cent pages, on se rend compte qu’on ne sait pas grand chose de sa psychologie. et puis le personnage est paradoxal : en même temps qu’il prétend vouloir s’élever au dessus de la bêtise et de la médiocrité environnante, le fait est que lui-même est quand même rustre et bouseux dans son genre. Et à aucun moment, il n’est question de sa vie sentimentale...pas plus d’ailleurs que celles des autres personnages du roman (le seigneur des porcheries porte décidément bien son titre). Et si l’on éprouve de la sympathie pour John, c’est avant tout du fait de sa haine envers cette ville de Baker, cliché du genre de bourgades conservatrices et noyées dans l’alcool que comptent l’Amérique profonde.
    Et donc, ce qui fait la force de ce roman, et qui le rend si jubilatoire (ah, non il ne faut plus dire jubilatoire, il faut dire truculent), c’est cette vengeance ruminée, annoncée dès le départ sans qu’on en connaisse la forme..John Kaltenbrunner, humilié jusque son adolescence, invente la vengeance collective..on est tous derrière lui pour ça..car celui qui n’a pas eu ce genre d’idées envers une communauté ou un groupe humain jette la première pierre (ou le premier commentaire !).

    roman , paru en 1998

    folio n°3422, 607 pages

    lecture du 03/01 au 10/01/ 2011

    note : 4/5

  • CR192 : l'attrape-coeurs - J.D. Salinger

    51FV05TVM3L.jpgLe narrateur de ce célèbre roman (dont l’action se situe dans les années quarante ou cinquante, c’est pas très important) s’appelle Holden Caulfied, un adolescent issu de la petite bourgoisie new-yorkaise. Il vient d’être viré de son collège pour manque de résultats et tout. Alors comme il n’est pas pressé de rentrer chez lui l’annoncer à ses parents, il erre dans la ville, d’hôtels en hôtels, de bars en discothèques  en passant par Central Park et cherche à renouer avec de vieilles connaissances et tout..ce faisant, il nous fait le récit de son enfance, de ses amours, de ses années d'étude
    C’est un roman très touchant car Holden n’est pas un mauvais bougre mais on sent qu’il est capable du pire à tout moment (c’est pour ça que j’ai été rassuré à la fin de savoir qu’il allait gentiment  retourner à l’école) et puis Holden est un altruiste qui a le coeur sur la main (son affection pour sa petite soeur est émouvante)..un attrape-coeurs...Somme toute, c'est est un adolescent banal, c’est à dire un être immature avec plein de certitudes mais qui en même temps se questionne sur le monde des adultes, sur la sexualité etc...ce qui nous donne quelques maximes du genre “c’est marrant, suffit de s’arranger pour que quelqu’un ne pige rien à ce qu’on lui dit et on obtient pratiquement  tout ce qu’on veut” (je connais une personne qui arrive tellement à embrouiller les gens quand elle leur demande un truc que ces derniers n’osant pas dire qu’ils n’ont pas compris acceptent la demande afin qu’on les laisse tranquille).
    On appelle ça un roman d’apprentissage...Dans le genre, ça rappelle un peu la vie devant soi..avec ce style parlé, les tournures familières et tout..
    Il n’y a pas besoin d’être un grand écrivain pour écrire un chef d’oeuvre. Il suffit d’avoir dix sept ans et d’écrire ce qui vous passe par la tête et tout ..moi à cet âge-là, je faisais des sonnets mais ils étaient moches* et puis tout le monde s’en fout des sonnets.

    roman , paru en 1951
    traduit par Annie Saumont
    Pocket, 252 pages

    lecture du 01/12 au 09/12/ 2010

    note : 4/5


    *sauf cet extrait peut-être :
    toute ma vie durant, je n’aurai de compagne
    que mon âme fertile en pensées lumineuses
    et nous irons tous deux à travers la campagne
    traquer l’éternité des heures silencieuses

  • CR191 : l'éblouissement des bords de route - Bruce Bégout

    9782843351778.jpgprésentation de l’éditeur : Histoires sans chute, amorces de récits, nouvelles tronquées, expériences vécues et inventées, impressions et réflexions, ce livre rassemble, tel un carnet de voyage métaphysique et charnel, quelques facettes de la route américaine : chambres de motel, stations-service, resto-routes, parkings, centres commerciaux, etc. C'est là, dans cette banlieue illimitée, dévastée par la misère culturelle et la barbarie marchande, que l'auteur traque le presque-rien de nos existences standardisées, non sans y découvrir encore des possibilités de rencontres inopportunes, d'errances libératrices, de réveils enchanteurs.
     
    mon avis : cela fait longtemps que je parle de Bruce Bégout sur ce blog fréquenté par quelques égarés de la toile. J’avais été séduit par son essai sur les motels ‘lieu commun. le motel américain” sans l’avoir lu entièrement. L’éblouissement des bords de route m’a ébloui. Ecrire sur le rien qui fait nos vies n’est-il pas le but ultime de la littérature ?
    A travers les 21 chapitres, Bruce Bégout donne à réfléchir sur ces zones péri-urbaines où les gens passent, s’arrêtent parfois, se garent, consomment, dorment ou s’adonnent à diverses activités banales dont se composent nos existences occidentales. Rien de fondamental ne semble s’y jouer, tout y est provisoire. Les gens se croisent sans se parler.
    Une nouvelle en particulier a retenu mon attention. Dans une région reculée de l’Utah, le narrateur a posé ses bagages dans l’une des chambres du motel 6 (on peut réserver en ligne). Le gérant lui raconte l’histoire d’un homme qui vit dans ce motel depuis 5 ans. Il travaille dans une scierie des environs, part le matin, rentre le soir. Il est réservé mais très poli. “iI paye sa chambre chaque fin de semaine”. Il ne reçoit aucune visite et n’a pas du tout personnalisé sa chambre. Il ne semble s’intéresser à rien et possède juste un livre écrit par un certain Thoreau (et wikipedia m’apprend que Henri David Thoreau est l’auteur d’un récit intitulé Walden ou la vie dans les bois, récit qui raconte l’histoire d’un type qui s’isole pendant deux ans dans une cabane perdue au fond d’une forêt).
    Et puis, j’ai également été très sensible à la plume de Bruce Bégout..très raffinée sans être pédante...il suffit de lire cette phrase qui résume à elle seule l’éblouissement dont est victime le narrateur :

    Quel plaisir, me dis-je sans remuer les lèvres, de se perdre dans la substance originelle et non individuée de la vie courante où tout possède une valeur égale et par là même nulle, et de coïncider avec le fond neutre et indifférencié du Commun.

    recueil  , paru en 2004

    éditions Verticales, 138 pages

    lecture du 21/11 au 27/11/ 2010

    note : 5/5

     

     

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  • tant pis pour Bret

     La lecture d’American psycho, le roman le plus célèbre de Bret Easton Ellis était l’occasion pour moi de découvrir ce célèbre auteur américain..mais rien n’y fait, après trois semaines à lire à peine une page par jour, je me vois tenu d’arrêter les frais au bout d’une soixantaine de pages. Car non  seulement, je n’arrive pas du tout à m’intéresser à l’histoire de ce golden boy psychopathe mais c’est surtout l’atmosphère des années 80 qui me gonfle, ce culte de l’argent, du business et de la consommation outrancière (car comme je l’évoquais dans la note précédente, je suis contre la société de consommation -). Je devine que c’est justement pour critiquer cette société financière qu’il l’a décrit avec tant de précision..mais j’ai déjà lu ce genre de roman (Jay Mcinerney, Don de Lillo) et c’est pas le moment, c’est tout.

    Je profite de cette petite note nocturne pour retranscrire une petite chevillarde très amusante (et je rappelle que Eric Chevillard poursuit son blog autofictif..et c’est toujours le même régal tous les matins aux petit dej) :

    Les chaînes H et M, Gap, Comptoirs des cotonniers, Promod, Pimkie, Caroll, Jennifer, Etam et Princesse tam-tam manifestent une inquiétude grandissante suite aux OPA de la librairie Au plaisir de lire de la littérature pointue qui rachète une à une leurs enseignes et leurs boutiques pour s’y déployer sauvagement.

     

    loïc lt, 23:50

  • CR187 : incidences - Philippe Djian

    philippe-djian-incidences.jpgMarc, la cinquantaine, vit avec sa soeur dans une maison de campagne. Il est enseignant en fac et additionne les conquêtes parmi ses étudiantes. Un jour, il se réveille avec l’une d’entre elle mais son corps est sans vie. Il décide alors de s’en débarasser en le jetant dans un ravin que lui seul connait. Ensuite, il va bosser et oublie cet “incident”. Marc a des problèmes relationnels avec son responsable de département et ne supporte pas que ce dernier fasse la cour à sa soeur Marianne. Par ailleurs, Marc débute une liaison avec Myriam, la belle-mère de l’étudiante disparue. Celle liaison fait scandale.
    Mais la malchance poursuit Marc. Lors d’un banal contrôle de police, un flic meurt d’une crise cardiaque dans ses bras. Ne souhaitant pas d’ennuis, il décide une nouvelle fois de jeter ce corps embarrassant dans le ravin...
    Revoilà donc Djian, fidèle à lui-même. La série doggy bag est terminée mais il continue dans la même veine : une histoire décoiffante, des personnages barrés et désinhibés, une société pudibonde dans un monde en déliquescence. C’est divertissant, bon le style est un peu pauvre certes mais pour une fois qu’un auteur français ne nous prend pas la tête avec la forme..Cependant, je ne mettrai pas 4/5 car i'ai trouvé qu’incidences était un peu en dessous de l'excellent impuretés.

    roman , paru en 2010

    éditions Gallimard , 233 pages

    lecture du 18/10 au 22/10/ 2010

    note : 3.75/5

  • cessation d'une lecture

    290420102936.jpgDepuis déjà une dizaine de pages, j'avais perdu le fil et là, parvenu à la page 110, j'en étais au point où les phrases défilaient sans que j'arrive à comprendre ce qu'elles voulaient me dire..Alors, j'ai bu une gorgée de café, j'ai pris le livre de la main droite et je l'ai balancé par terre, côté passager là où règne un bordel indescriptible composé de journaux, de piles usagées, de paquets de biscuits vides, de trognons de pommes et autres fruits comestibles. Je l'ai balancé comme ça avec dédain. Et puis, je me suis senti beaucoup mieux après. Quand je suis rentré  dans l'usine, on me trouvait un sourire niais. Quelqu'un m'a même dit que j'avais l'air d'un catholique en extase devant la statue de la Sainte Vierge.
    Adieu, tailleur de Panama.