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  • du sépia plein les doigts (2)

    Comme mon corps a décidé aujourd'hui de ne pas aller se faire exploiter à l'usine, je me suis maté deux films avec Lino Ventura à savoir 'le bateau d'Emile' et '100.00 dollars au soleil'. Et j'ai pris beaucoup de plaisir à les regarder bien que vus déjà plusieurs fois. 'Le bateau d'Emile' n'est pas très connu (mais quand on est fan d'un truc, on aime parler de choses pas très connues -)) mais c'est un monument de drôleries, de poésie. Le tout se passe dans un petit port où chacun a ses habitudes. J'adore. '100.000$ au soleil' est plus connu. Lino joue avec Belmondo. il s'agit d'une rivalité entre camionneurs dans le désert algérien. Les dialogues sont fins (signés Audiard va sans dire) et les situations assez cocasses. (il y a dans ce film une scène de cuite avec Lino et Blier, pas aussi connue que celles des tontons flingueurs mais tout aussi bidonnante).
    Il y a beaucoup d'autres films avec Lino que je vénère : 'classes tous risques (en plus, réalisé par Sautet..alors, t'imagine), 'les tontons flingueurs' bien sûr, 'ascenseur pour l'échafaud', 'un papillon sur l'épaule', 'un taxi pour Tobrouk'...enfin, presque tout en fait. Lino était un grand bonhomme, fondamentalement bon, fidèle en amitié, généreux etc..
    Je vous reparlerai de tout ça dans une prochaine note..Pour patienter, voici, quelques musiques de ses films (et plus bas, une bannière contetant l'adresse du forum consacré à Ventura où j'officie sous le pseudo de Plouc) :
    medium_elias_ban2.2.jpg
    zut, on voit pas bien. adresse : http://tontonsflingueurs.actifforum.com/index.htm

  • printemps des poètes (4)

    Une grosse différence entre le socialisme et le libéralisme est que le socialisme cherche à gommer les différences au 'profit' de la collectivité. Or l'homme est complexe et ne peut pas toujours se fondre dans un tout. C'est de cet état de fait que nous parle Jean Tardieu dans ce petit poème, véritable pamphlet contre la police aux ordres du socialisme :

     

    Procès-verbal :

    Cet individu était seul
    il marchait comme un fou
    il parlait aux pavés
    souriait aux fenêtres
    pleurait en dedans de lui-même
    et sans répondre aux questions
    il se heurtait aux gens, semblait ne pas les voir
    Nous l'avons arrêté.

    Jean Tardieu

  • printemps des poètes (3)

    bonsoir les amis, 

    Veuillez nous pardonner cette absence de quelques jours mais le fait est que l'ensemble des membres du collectif 'Europe libérale' est affairé en ce moment à la rédaction du 'pacte poétique' qui devrait être prêt dans les semaines à venir. Il sera alors demandé aux candidats à l'élection présidentielle de bien vouloir le signer. ça vous faire rire ? pourquoi ça vous fait rire ? tous les candidats (sérieux) n'ont-ils pas signé le pacte écologique, alors que si on le lit bien, on se rend compte qu'il s'oppose totalement au projet des candidats (il parle par exemple de 'décroissance' : imaginez un instant que Royal ou Sarkozy promettre une croissance de -2%...). Donc à partir du moment où les candidats ont signé ça, ils seront bien capable de signer le pacte poétique (également appelé 'pacte d'orphée'). Ce pacte a pour but de remettre la poésie sur le devant de la scène et d'en finir avec le prosaïsme ambient. L'objectif est que dans 10ans, il soit obligatoire de faire des alexandrins (ou des octosyllabes) et de rimer ses phrases dans le langage parlé (commercial etc). Nous savons qu'il s'agit d'une révolution mais elle nous semble indispensable à l'heure où la langue française se fourvoie dans le langage sms ou dans les anglicismes. 

    Voici en exclusivité une ébauche des premières lignes de ce pacte : 

    1 - Nous préconisons la création d’un poste de vice-Premier ministre en charge du développement poétique, c’est-à-dire avec la responsabilité d'assurer cette dimension dans  
    tous les choix politiques. Numéro 2 du gouvernement, il élaborera et veillera sur la feuille de route de chaque ministère dont l’action concourt au développement de la poésie.
    Avec son administration dédiée, le vice-Premier ministre aura des prérogatives clairement définies pour planifier, impulser et coordonner une autre politique et proposer au gouvernement une vision poétique de la société.

    2 - Pour stabiliser la concentration des textes techniques dans la société et éviter la catastrophe prosaïque, les publications mondiales de romans doivent avoir diminué de moitié d’ici 2050 par rapport à ce qu’elles étaient en 1990, soit une division par quatre dans les pays francophones. Il faut donc diviser par quatre notre consommation de romans.

    3 - Nous proposons que les subventions culturelles de toutes sortes soit progressivement transférées vers la création poétique de qualité par un encouragement dès le cours préparatoire à l'écriture de vers. Il faudra encourager l'usage de l'alexandrin et des rimes dans le langage parlé dès la maternelle.

    Voilà donc les premières lignes. 

    A priori, le candidat qui nus semble le plus proche (ou disons le moins loin) de nos préoccupations poétiques semble être Nicolas Sarkozy qui fait de belles envolées lyriques dans ses discours. Ceci dit, Le Pen qui manie à merveille le subjonctif de l'imparfait est pas mal non plus. Nous ne sommes pas du tout impressionnés par les propos de Royal qui dit se perdre régulièrement dans 'les contemplations' de Victor Hugo. ça ne lui colle pas. C'est de la mauvaise foi, nous pensons qu'elle n'a jamais ouvert ce recueil. Le pire candidat est Bové (mais l'extrême gauche dans son ensemble ne sait pas parler français). Nous accepterons bien sûr qu'ils signent le pacte mais nous ne seront pas dupes..

    Nous vous souhaitons un joli weekend..plein de poésie... 

  • le printemps des poètes (2)

    medium_220px-Steinlein-chatnoir.jpgOn sait tous évidemment ce qu'est un sonnet. C'est un peu désuet aujourd'hui, j'en conviens. Mais ça reste mon style préféré !!! (toujours du sépia plein les doigts hein). Dans un sonnet, comme dans tous les styles de poésie classique, les rimes ne se font qu'en fin de vers. Jean Goudezki lui est allé plus loin en étant le premier à composer un sonnet holorime. Voici comment wikipédia nous définie un sonnet holorime : ' Un poème holorime est un poème constitué de vers entièrement homophones ; c'est-à-dire que la rime est constituée par la totalité du vers, et non pas seulement par une ou plusieurs syllabes identiques à la fin des vers comme dans la rime « classique ».

    Tout ça est très technique. Par principe la poésie ne devrait pas s'embarasser de tant de contraintes. Mais là, connaissant Goudezki (le plus grand poète de tous les temps), on peut penser qu'il s'agissait d'un jeu comment ils en faisaient beaucoup au cabaret du chat noir. Ce n'est ni plus ni moins que de la poésie sans prétention, pour s'amuser devant un verre d'absinthe.

    Alors, évidemment, composer un sonnet holorime impose de faire des concessions sur le bon sens. Voici dont le fameux sonnet de Goudezki intitulé 'invitation' :

     

    Je t'attends samedi, car Alphonse Allais, car
    A l'ombre, à Vaux, l'on gèle. Arrive. Oh ! la campagne !
    Allons - bravo ! - longer la rive au lac, en pagne ;
    Jette à temps, ça me dit, carafons à l'écart.

    Laisse aussi sombrer tes déboires, et dépêche !
    L'attrait (puis, sens !) : une omelette au lard nous rit,
    Lait, saucisse, ombre, thé des poires et des pêches,
    Là, très puissant, un homme l'est tôt. L'art nourrit.


    Et, le verre à la main, - t'es-tu décidé ? Roule -
    Elle verra, là mainte étude s'y déroule,
    Ta muse étudiera les bêtes ou les gens !


    Comme aux dieux devisant, Hébé (c'est ma compagne)...
    Commode, yeux de vice hantés, baissés, m'accompagne...
    Amusé tu diras : " L'Hébé te soûle, hé ! Jean ! "


    Très fort. Respect à Goudezki. Si j'avais croisé Goudezki dans une station de ski, je lui aurais dit 't'es good..eh, ski !!! ' nul...ok...

  • le printemps des poètes (1)

    Je suppose que ce poème doit être marrant puisque hier soir, lorsqu'il me pris de le dire à voix haute à Prisca, elle a ri de bon coeur, elle qui de façon générale n'est pas trop sensible à ces choses là (encore que):

    Qui qui rime avec : vingt ans ?

    C'est le printemps ;

    Qui qui rime avec : Beauté ?

    C'est l'Eté ;

    Qui qui n'inspire pas beaucoup de vers ?

    C'est l'Hiver ;

    Mais qui qui rime toujours avec : monotone ?

    C'est fichtre bien l'Automne !!

     Ce poème est tellement inconnu que je ne l'ai pas trouvé sur la toile. Celui qui l'a commis est tout aussi méconnu : Jean Goudezki. Qui est Jean Goudezki ? Là, j'ai trouvé ce poème (qui est d'ailleurs plus une plaisanterie qu'autre chose) dans l'anthologie 'les poètes du chat noir', mon livre préféré pour aller aux toilettes. Un recueil de poème comme celui ci est idéal pour le petit coin car contrairement à un roman, on peut prendre n'importe quelle page et en plus, dans le cas présent, on rie. Au Chat Noir, on riait beaucoup, fée verte aidant. Il parait clair que Goudezki ne prenait pas la poésie au sérieux. un peu l'antithèse de Mallarmé qui mettait quinze jours à finaliser un alexandrin. A part qu'il fut de l'épopée du Chat Noir, que sait-on de lui ? pas grand chose, dirait-on. Tiens, ça me donne une idée : un peu comme dans le roman 'la secte des égoïstes' de EE Schmit où un type entre dans une bibliothèque et décide de prendre un bouquin au hasard, de s'arrêter sur le premier nom propre venu et de l'étudier à l'extrême, quel que soit l'heureux élu.

    Toujours est-il qu'on a ri de bon coeur. C'était la meilleure façon d'inaugurer le printemps des poètes qui aura sans doute cette année un écho assez fort du fait de la faible actualité politique et sociale en général. Demain, si vous êtes gentils, je publierai ici une de mes vieilles compositions aussi peu sérieuse que celles de Goudezki, que désormais nous vénérons tous !!

  • du côté de chez Proust (2)

    Il y avait un excellent dossier Marcel Proust dans le supplément littérature du Monde de février 2007...mais plus que le dossier, c'est cet extrait qui m'a botté, un passage tellement beau que je m'étonne d'être passé à côté : 

     De ce poste élevé elle participait avec entrain à la conversation des fidèles et s’égayait de leurs " fumisteries ", mais depuis l’accident qui était arrivé à sa mâchoire, elle avait renoncé à prendre la peine de pouffer effectivement et se livrait à la place à une mimique conventionnelle qui signifiait, sans fatigue ni risques pour elle, qu’elle riait aux larmes.

    Au moindre mot que lâchait un habitué contre un ennuyeux ou contre un ancien habitué rejeté au camp des ennuyeux – et pour le plus grand désespoir de M. Verdurin qui avait eu longtemps la prétention d’être aussi aimable que sa femme, mais qui, riant pour de bon, s’essoufflait vite et avait été distancé et vaincu par cette ruse d’une incessante et fictive hilarité -, elle poussait un petit cri, fermait entièrement ses yeux d’oiseau qu’une taie commençait à voiler, et brusquement, comme si elle n’eût eu que le temps de cacher un spectacle indécent ou de parer à un accès mortel, plongeant sa figure dans ses mains qui la recouvraient et n’en laissaient plus rien voir, elle avait l’air de s’efforcer de réprimer, d’anéantir un rire qui, si elle s’y fût abandonnée, l’eût conduite à l’évanouissement. Telle, étourdie par la gaîté des fidèles, ivre de camaraderie, de médisance et d’assentiment, Mme Verdurin, juchée sur son perchoir pareille à un oiseau dont on eût trempé le colifichet dans du vin chaud, sanglotait d’amabilité.

  • du sépia plein les doigts

    joli texte de Vincent Delerm qui se moque d'une certaine France : Tiens tiens Les pensionnats Les chanteurs à croix de bois
    Les taloches, les coups de trique La IIIe République Tiens tiens Les belles images Les enfants du marécage Le vrai goût des vrais fruits Dans une vraie épicerie
    Tiens ça repart en arrière Noir et blanc sur poster Maréchal nous voilà Du sépia plein les doigts À quoi elle pense En s’endormant Cette jolie France Confiture bonne maman Elle pense pareil Pareil qu’hier Avant Simone Veil Avant Badinter

    Et vous, en avez-vous plein les doigts ? moi, parfois oui. Depuis ce matin, je bouquine le bouquin de Yannick Rome 'Grandes et petites histoires des tramways et petits trains en Morbihan'. C'est hallucinant de constater qu'en début du XXème siècle des dizaines de petites communes étaient reliées par des petits trains. Surpris aussi d'apprendre qu'à l'époque les compagnies de chemin de fer étaient privées. Je me régale beaucoup de cette lecture.

    medium_garelambel.jpgIl y a non loin de chez moi une petite gare en ruine (photo à gauche) qui vient d'être rachetée par la commune et qu'un passionné veut faire revivre. ( http://www.ata.free.fr/index.php?lng=fr ). Il y a quelques années, j'allais souvent m'y promener et j'imaginais un tas de trucs, tout un passé oublié, des drames passionnels, un hôtel de fortune à l'étage au cas où le train tant attendu n'arrive pas. Perso, l'architecture des gares me plait et même sans le chemin de fer, on reconnait les batîments de gare. pour 2 raisons : il y a deux étages avant le toit et la grandeur des ouvertures.

    J'ai toujours aimé les voyages en train. J'en fais moins maintenant. Car j'aime l'ambiance dans les gares, ce côté éphémère, le mouvement et le fait que l'on s'accorde vraiment un moment à soi. Les gens lisent dans les trains, regardent défiler le paysage et on ne prend pas si souvent dans nos vies où tout va trop vite le temps de la réflexion que le voyage en train permet. et puis, il y a les bars de gare où l'on se prend un petit café tout en regardant l'heure. J'aimerais beaucoup être barman dans un bar près d'une gare. On voit tant de choses, des couples qui pleurent ou des touristes exentriques.

    à voir cette galerie : ( http://ifg.les.gares.free.fr/archives/minis_cp.php?rep=carte_post )   @ +

  • à moi. l'histoire d'une de mes folies..

    medium_couple-Total.jpg

    Je ne sais plus où j'ai trouvé cette photo. Elle me plait car elle est assez représentative d'une partie de mon quotidien, de mes nuits, de mes pensées. Je n'explique pas trop certaines choses. On doit tous avoir sa part de folie. Quand je me figure tout ça, je pense à cette phrase de Rimbaud : J'aimais les peintures idiotes, dessus des portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rhythmes naïfs. Y'a de ça, y'a de ça...sinon, pourquoi écouterais-je des émissions radiophoniques au bout de la nuit où des gens parlent de sujets qui ne m'intéressent pas ? pourquoi suis-je si passionné par les gares désaffectées...pourquoi 'je', pourquoi 'je', pourquoi dire 'je' sans cesse. pourquoi lorsque je fais de longues distances en voiture, mon regard se perd-il dans les téléphones de secours au bord des autoroutes. J'imagine plein de choses autour de ces postes. Pourquoi l'été, ai-je parfois envie de planter ma toile de tente au centre d'un rond-point en face d'un supermarché, pourquoi mon cerveau bouillonne de plaisir lorsque j'entends Serge Levaillant discuter avec des chanteurs que je ne connais pas et dont je n'aime pas les chansons, pourquoi quand la sncf vient de faire grêve et que tout rentre dans la normale, me dis-je qu'il reste encore une poignée de cheminots qui font grêve ? pour qui, pourquoi continuent-ils ? Pourquoi me demande-je s'il y a encore des gens qui utilisent des machines à écrire ?

    Marcel Proust s'endormait parait-il en lisant un guide des horaires de train. Il était atteint lui aussi ? Là aujourd'hui, je n'ai qu'une hâte : emprunter un livre à mon père où il est question des petites gares du Morbihan du début de siècle.

    Pourquoi ces deux personnes semblent être spectateurs du néant artistique ? un chantier interrompu par la nuit, devant une station service.

    Beaucoup de questions..

  • pocket symphony

    medium_air94R995_RESIZED.2.jpgTrop cool le mec qui écoute Air..bobo attitude à fond...oui oui, je sais..mais si on ne peut plus rien écouter ou lire sans se faire classer dans une catégorie de gens, on n'en finit plus...et Air, je les connaissais avant que tout le monde les connaisse, d'abord !!! Il me souvient avoir lu une très bonne critique en 1997 dans Coda, le magazine de musiques électroniques et comme il s'agissait d'un ep (donc pas trop cher), j'avais acheté et  aimé aussitôt. (vous vous rappelez de la pub de Bouygue Telecom où des gens volaient, la musique c'était eux).  J'étais à cette époque très attiré par l'électro ambient, cette techno sans tempo que les deejays passaient dans les afters au petit matin. J'adorais entre autre la compilation 'musiques pour les plantes vertes' de f com. Mais je trouvais qu'elle manquait un peu d'humanité..bien trop froid par moment. Air a su réconcilié l'électronique et la pop. Depuis 1997, chacun de leur nouvel album  est un événement et je n'ai jamais été déçu. On leur reproche souvent de ne pas changer de recette. et alors ? pourquoi changer uné équipe qui gagne (et avec la manière) ? Nicolas Godin et JB Dunckel, les deux membres du groupe sont des bidouilleurs de génie. Ceci additionné à un sens de la mélodie et ça donne ce que ça donne : le groupe français le plus commu à l'étranger (après les musclés).

    Le dernier album pocket symphony vient de sortir et il y a quelques perles là-dedans, comme mer du Japon. Mais je ne vous mettrai pas d'extraits. Trop d'internautes de goût les passeraient en boucle et me coûteraient très chers !!!

    Mais trouvez mer du Japon (sur itunes par exemple). C'est un ordre !!!