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sonnet holorime

  • le printemps des poètes (2)

    medium_220px-Steinlein-chatnoir.jpgOn sait tous évidemment ce qu'est un sonnet. C'est un peu désuet aujourd'hui, j'en conviens. Mais ça reste mon style préféré !!! (toujours du sépia plein les doigts hein). Dans un sonnet, comme dans tous les styles de poésie classique, les rimes ne se font qu'en fin de vers. Jean Goudezki lui est allé plus loin en étant le premier à composer un sonnet holorime. Voici comment wikipédia nous définie un sonnet holorime : ' Un poème holorime est un poème constitué de vers entièrement homophones ; c'est-à-dire que la rime est constituée par la totalité du vers, et non pas seulement par une ou plusieurs syllabes identiques à la fin des vers comme dans la rime « classique ».

    Tout ça est très technique. Par principe la poésie ne devrait pas s'embarasser de tant de contraintes. Mais là, connaissant Goudezki (le plus grand poète de tous les temps), on peut penser qu'il s'agissait d'un jeu comment ils en faisaient beaucoup au cabaret du chat noir. Ce n'est ni plus ni moins que de la poésie sans prétention, pour s'amuser devant un verre d'absinthe.

    Alors, évidemment, composer un sonnet holorime impose de faire des concessions sur le bon sens. Voici dont le fameux sonnet de Goudezki intitulé 'invitation' :

     

    Je t'attends samedi, car Alphonse Allais, car
    A l'ombre, à Vaux, l'on gèle. Arrive. Oh ! la campagne !
    Allons - bravo ! - longer la rive au lac, en pagne ;
    Jette à temps, ça me dit, carafons à l'écart.

    Laisse aussi sombrer tes déboires, et dépêche !
    L'attrait (puis, sens !) : une omelette au lard nous rit,
    Lait, saucisse, ombre, thé des poires et des pêches,
    Là, très puissant, un homme l'est tôt. L'art nourrit.


    Et, le verre à la main, - t'es-tu décidé ? Roule -
    Elle verra, là mainte étude s'y déroule,
    Ta muse étudiera les bêtes ou les gens !


    Comme aux dieux devisant, Hébé (c'est ma compagne)...
    Commode, yeux de vice hantés, baissés, m'accompagne...
    Amusé tu diras : " L'Hébé te soûle, hé ! Jean ! "


    Très fort. Respect à Goudezki. Si j'avais croisé Goudezki dans une station de ski, je lui aurais dit 't'es good..eh, ski !!! ' nul...ok...