A vrai dire, je n'ai eu aucune surprise lors de ce concert. J'avais déjà vu les performances live de Dominique A ici ou là, su Youtube ou ailleurs et je savais comment il se comportait et ce qu'il était capable de faire, je savais aussi ce qu'il allait chanter. Mais vivre un concert en live, être là à trois mètres du chanteur, entendre le vrai son des guitares, des basses, de la batterie n'a pas d'équivalent. Rien n'enlèvera, aucune technologie n'enlèvera le plaisir de sentir l'humain près de soi. Nous restons des humains avant tout, on a besoin d'être ensemble, de vibrer avec des inconnus autour de soi et on espère toujours furtivement croiser le regard du chanteur.
Nous étions 1500 environ dans une salle à l'étage de la salle Le Liberté à Rennes ( où je vécus 22 ans plus tôt, les émotions musicales les plus fortes de ma vie, 22 ans, quand j'y pense....ce n'est pas possible quand même que tout soit allé si vite).
Robi a super bien assuré la première partie et si vous ne connaissez pas la dame, je vous conseille d'écouter on ne meurt plus d'amour que j'avais mis dans une playlist il y a quelques années et que j'avais oublié. J'ai été content de le réentendre avec la force du live et puis tous les chansons de Robi sont fortes et furent d'exquises mises en bouche. Mention spéciale au bassiste et sa drôle de façon de gratter sa machine.
Ensuite est arrivé Dominique A, celui qu'avec Prisca nous avons très vite appelé l'homme-tronc. Le bonhomme est composé d'un corps divisé en deux parties, sa tête et le reste, le reste des pieds au coup est un bloc robuste comme un arbre qui ne se ploie que très peu sauf par moments où on dirait que quelque chose se débloque et là il se déhanche dans tous les sens...jouant ou pas de la guitare, ou dansant (enfin danser...bouger on va dire..un moment après s'être lâché comme un fou, il est revenu au micro pour dire au public 'je vous rassure, c'est la dernière fois que je danse comme un singui (?), je ne tiens pas à mourir sur scène'.
La Setlist fut celle annoncée dans la précédente note. J'avais ce rêve un peu bête que Daho, rennais d'adoption le rejoigne pour un duo de en surface mais ce qui nous semble simple et évident à nous publics ignorants est bien plus compliqué dans le show-business. Globalement, je m'attendais à un son plus synthétique mais le clavier est resté est sourdine, étouffé par la guitare basse de Jeff Hallam, la batterie et les guitares de Dominique et de l'autre guitariste discret au fond. Un son très électrique donc, saturé par moments mais qui n'empêchait pas d'entendre clairement la voix de Dominique. Ce n'est pas toujours le cas dans les concerts, saluons-le.
Dominique a joué quasiment tous les titres de son dernier album et quelques anciens titres (mais pas ceux de son premier album la mémoire neuve, c'est un peu dommage), des titres que je ne connaissais pas dont les paroles de l'un m'ont fait beaucoup rire genre retrouvailles :
Rappelle-moi ton nom
Je connais ta tête
Je connais ces dents
Déchaussées devant
Et ce front bas
Et ces yeux flottant
Sur des cernes
Mais ton nom, là
Pardonne-moi mais
Ça m'échappe pour le moment..
...des titres que je n'ai jamais trop supporté comme le courage des oiseaux mais qui en live, plus binaire m'a vraiment fait dériver. Quelques titres sont passés inaperçus, on ne peut pas tout aimer mais cette note n'a pas pour but de refaire toute la discographie de Dominique A. Je voulais juste dire que ce que j'aime chez lui, c'est son univers déjanté ( il faut écouter Central Otago, mélange de fantaisie et d'humour). Cet artiste a une imagination débordante, chaque texte est un monde nouveau libre d'interprétations et je pense par exemple à l'énigmatique une autre vie dont il va falloir que je m'occupe) et un talent de compositeur hors-pair.
Et qu'importe qu'il soit inconnu du grand public.
Loïc LT , recenseur de cabines téléphoniques et journaliste qui s'y croit,
23h50