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CR237 : l'herbe des nuits - Patrick Modiano

compte rendu de lecture, littérature, patrick modiano, lecture, roman, livre, culture, littérature françaiseL'herbe des nuits, c'était bien. Voyez comme je suis inspiré en ce moment. Première lecture depuis deux mois, c'est déjà une bonne chose. Maintenant, il faut se remettre à écrire, trouver les mots, les idées. C'est difficile pour moi, de plus en plus difficile. J'ai du mal à m'exprimer. Confortablement installé dans ma petite vie d'ouvrier, normalement accaparé par mes responsabilités familiales, occupé dans mon jardin dont je ne sais en fin de compte si le jeu en vaut la chandelle, la littérature est reléguée au second plan. Alors l'autre jour, je me suis dis qu'il fallait réagir, se forcer un peu bon sang, sinon on se laisse aller comme ça, on trouve toujours autre chose à faire qu'à lire...il faut que tu t'y remettes me suis-je dis et donc ça tombait bien puisque le jour du sursaut coincida avec celui de la sortie du nouveau roman de Patrick Modiano, qui bon an mal an reste sans doute mon écrivain préféré. 

Alors, l'herbe des nuits, c'était vraiment bien ? Oui. Mais encore ? C'était du Modiano tout simplement. Le narrateur s'appelle Jean et il évolue dans le Paris d'aujourd'hui, ce Paris où d'aucuns usent d'Iphone (l'auteur en parle, c'est fou non...pas vraiment mais quand c'est Modiano, ça fait bizarre) et il possède un petit carnet noir dans lequel il a pris des notes à propos de personnages un peu louches avec qui il fit plus ou moins connaissance dans les années 60. C'était une sorte de bande aparemment d'origine marocaine que Dannie, l'amie de Jean  (avec qui il ne couche pas hein, ah non, pas de ça chez Modiano -) et proche de la bande appelait 'les toquards de l'Unic Hôtel', l'Unic Hôtel étant un  hôtel situé dans "l'arrière-Montparnasse" (c'est à dire dans le Montaparnasse périphérique où personne ne va sauf les héros de Patrick Modiano) dans lequel se retrouvait la bande afin sans doute de préparer un mauvais coup. 

Quel mauvais coup ? L'exquis en même temps qu'agaçant François Busnel (agaçant cette façon se s'adresser à ses interlocuteurs à la 3ème personne) y a vu l'ombre de l'affaire Ben Barka dont je viens de prendre connaissance sur wikipedia. Soit. Peut-être mais qu'importe. Qu'importe car dans les romans de Modiano, l'histoire ne compte pas autant que l'atmosphère et les phrases qui l'évoquent. Pour l'anecdote, il y a un mort à la fin. On ne sait pas trop qui (Ben Berka lui-même ?). 

Mais les dimanches, surtout en fin d'après-midi, et si vous êtes seul, ouvrent une brèche dans le temps. Il suffit de s'y glisser. C'est juste ce que je demande à un bon roman : une atmosphère et quelques phrases qui font mouche. 

A propos de ce roman, Eric Chevillard écrit

Je lis L’Herbe des nuits, le nouveau roman de Modiano, comme à chaque fois porté aux nues par la critique. Et certes l’auteur est attachant, certes il a un univers : Paris le soir il y a longtemps. Mais tout de même, c’est bien fluet, non ? Pauvre en sucre, pauvre en graisse. On ne va pas s’en crever la panse, sûr. Et si cette poignante nostalgie qui nous vient en le lisant était d’abord celle de la littérature ?

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lecture : octobre 2012, éditions Gallimard, kindle, note : 4/5

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