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la figure de Beauchamp (vestiaire de l'enfance, Patrick Modiano).

Beauchamp entre en scène à la page 99 d’un roman qui en compte 144. Et encore, il ne rentre pas vraiment en scène puisqu’il s’agit d’un type évoluant lors de la période parisienne du narrateur, c’est à dire vingt ans avant l’action du roman. Le narrateur, Jean, essaie de se rapprocher de Rose-Marie, une actrice de théâtre de second plan et pour y parvenir,il s’occupe de la fille de Rose-Marie, la petite. Il s’occupe d’elle notamment le soir lorsque sa mère joue au Gavarni. Mais un soir, elle lui fait comprendre qu’un type appelé Beauchamp vient régulièrement la voir. Beauchamp offre à Rose-Marie des bouquets de fleurs ainsi que des bijoux très chers dont elle n’a que faire. On ne connait pas vraiment la nature de la relation entre Beauchamp et Rose-Marie. Lui, semble attiré par elle mais ce n’est pas réciproque. Rose-Marie est un peu déjantée alors que Beauchamp est du genre un peu guindé.
p101 : J’imaginais mal Beauchamp montant l’escalier raide, dans ses costumes gris à la coupe impeccable, et se retrouvant au milieu du désordre de la chambre (de Rose-Marie qui loue une chambre non loin du théâtre où elle travaille ndlr).
Beauchamp disparait du tableau p136. Le narrateur voir pour la dernière fois Rose-Marie et la petite.  Beauchamp est de la partie. On se balade et cela finit dans un obscur café situé dans le bois de Vincennes. Rose-Marie n’est plus là. Beauchamp prend une fine, le narrateur un jus d’orange et la petite, une grenadine.  Et puis, c’est fini, Beauchamp disparait
p136 : Et il disparait pour toujours. J’aurais envie de m’attarder encore sur lui. Il avait gardé du charme, malgré sa déchéance. Il avait connu une période plus brillante d’après le peu que je savais de lui. Il me faisait penser à mon père et aux amis de mon père : mêmes gestes, même voix, mêmes cheveux noir aile-de-corbeau plaqués en arrière, même désinvolture, même expédients, même vie incertaine...

On n’en sera pas plus. Beauchamp est l’archétype du personnage modianesque, une ombre évoluant dans un passé lointain et incertain, un type banal venant d’on ne sait où et cherchant on ne sait trop quoi (vie incertaine) mais qui compte quand même pour le narrateur pour avoir eu le même  intérêt pour une même femme..sans d’ailleurs que celà soit de l'amour..(chez Modiano, il y a plus de fascination que d'amour entre les êtres)

Beauchamp est une ombre...et d’ailleurs quand on tape Beauchamp vestiaire de l’enfance sur google, il n’y a comme seule réponse que ce blog. Je suis le seul humain qui s’intéresse à cet obscure personnage de fiction portant le nom de Beauchamp. Il y a de fortes chances que Patrick Modiano lui même l’ait oublié.
Même cette étude (très intéressante d’ailleurs n’en fait pas mention).
Beauchamp...Beauchamp, Beauchamp.

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