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compte rendu de lecture - Page 18

  • CR104 - les déferlantes - Claudie Gallay

    080720091575.jpgprésentation de l'éditeur : La Hague…Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu’il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d’hommes. C’est là que la narratrice est venue se réfugier depuis l’automne. Employée par le centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu’elle voit Lambert, c’est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d’un certain Michel. D’autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l’ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L’histoire de Lambert intrigue la narratrice et l’homme l’attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.

    mon avis : un roman de terroir, 4 étoiles, tel serait mon premier sentiment. Très caricatural (l'étranger beau et sombre qui débarque dans un petit port où le vent souffle en tempête, une fille un peu rebelle et à la beauté ravageuse qui meurt d'envie d'aller voir ailleurs,des pêcheurs bourrus, le curé avec sa soutane qui regarde le village depuis le perron de l'église, des vieux qui en ont vu d'autres, la petite auberge où tout le monde se retrouve etc etc), un style quelconque avec pas mal de lourdeurs dans la mise en forme des dialogues (avec des agaçants "elle a dit " en bout de réplique) et dans le récit...mais malgré son épaisseur je l'ai lu jusqu'au bout, happé par l'histoire comme on peut l'être avec un polar et puis je crois que je me sentais plutôt bien dans ce huit-clos de bord de mer, à l'intérieur de cette petite auberge..un peu comme on se sent bien chez soi, sous les combles, lorsqu'il fait très mauvais dehors.
    Donc, je pense que ça vaut mieux que du Christian Signol (encore que je n'ai pas lu de Signol, pour qui me prends-je) mais je reste quand même sur ma fin au regard de ce que j'avais pu en lire préalablement sur les blogs (où ce roman a fait l'objet d'un quasi plébiscite).

    roman, paru en 02/2008
    édition france loisirs, 585 pages
    lecture du 05.07 au 08.07/09
    note : 3.5/5
    à venir : la route, Cormac Mccarthy

  • CR103 - la vie devant soi - Romain Gary

    050720091490.jpgprésentation de l'éditeur : signé Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975.
    Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que « ça ne pardonne pas » et parce qu'il n'est "pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur". Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son « trou juif », elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré « des peuples à disposer d'eux-mêmes » qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort.


    mon avis : roman très touchant, mimi comme tout, plein de fraicheur, d'innocence et de générosité dans les sentiments et de tolérance dans le propos. Amusant aussi lorsque Momo confond certains termes (par exemple pour lui, se faire avorter signifie se faire anesthésier). Et puis, il s'agit aussi et avant tout même, d'un plaidoyer en faveur de l'euthanasie.
    Ceci dit, je partage un peu l'avis de Charles Dantzig (dont le dictionnaire égoïste de la littérature française est devenu une bible pour moi), qui écrit à propos de Romain Gary : "quand on lit Gary, on passe son temps à enlever ce qu'il a mis en trop, les explications, les adjectifs, les adverbes, les clichés".

    un autre avis ici (que je partage)

    extrait : ( p136, Momo à propos de Madame Rosa) : Moi je pense qu'on ne respecte pas assez les vieilles putes, au lieu de les persécuter quand elles sont jeunes. Moi si j'étais en mesure, je m'occuperais uniquement des vieilles putes parce que les jeunes ont ds proxynètes mais les vieilles n'ont personne. Je prendrais seulement celles qui sont vieilles, moches et qui ne servent plus à rien, je serais proxynète, je m'occuperais d'elles et je ferais règner la justice. Je serais le plus grand flic et proxynète du monde et avec moi personne ne verrait jamais une vieille pute abandonnée pleurer au sixième étage sans ascenseur.

    roman, paru en 09 1975
    folio, 274 pages
    lecture du 01.07 au 05.07.09
    note : 3.5/5
    à venir : les déferlantes, Claudie Gallay

  • CR102 : trois hommes seuls - Christian Oster

    9782707320506.jpgprésentation de l'éditeur : Marie m'invitait à passer quelques jours en Corse. Je pouvais venir avec qui je voulais. J'en ai donc parlé à Marc, que je fréquentais depuis trois mois sur un court de tennis, du côté de la porte de Clignancourt. Lui-même en a parlé à un type que je ne connaissais pas. Sur la banquette arrière, j’ai pu caser la chaise que Marie m’avait laissée en s’en allant, deux ans plus tôt, et qu’elle me demandait de lui rapporter. Après quoi, tous les trois, on s’est dit qu’on ferait connaissance en chemin, et on est partis.

    mon avis : A défaut d'être un grand chef d'oeuvre, ce livre est un petit bijou. Il m'a fait beaucoup rire, beaucoup réfléchir (sur la façon dont se comportent entre eux des hommes qui se connaissent trop peu) et puis, il faut le dire, ses 174 pages sont une véritable leçon de français et notamment du fait de l'usage régulier du subjonctif de l'imparfait, qui passe comme une lettre à la poste.
    Je regrette juste un peu que la deuxième partie (après l'arrivée chez l'ex-femme) parte un peu en vrille mais le sentiment général est largement positif (et de toute façon publié aux éditions de minuit, il ne pouvait en être autrement)
    C'est mon premier gros coup de coeur estival !
    Mes respects, Mr Oster !

    roman, paru en septembre 2008
    éditions de minuit, 174 pages
    lecture du 29.06 au 01.07.09
    note : 4.5/5
    à venir : la vie devant soi, Romain Gary

     

  • CR101 - un secret - Philippe Grimbert

    9782253117186.jpgprésentation de l'éditeur : Souvent les enfants s’inventent une famille, une autre origine, d’autres parents. Ainsi l’imaginaire, par la grâce de ce « roman familial », vient-il au secours d’une réalité à laquelle, sans doute, il manque quelque chose.
    Le narrateur de ce livre, lui, s’est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu’il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas… Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque : ce frère a existé. Et c’est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu’il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l’Holocauste, et des millions de disparus sur qui s’est abattu une chape de silence.
    Psychanalyste, Philippe Grimbert est venu au roman avec
    La petite robe de Paul. Avec ce nouveau livre, couronné en 2000 par le prix Goncourt des lycéens et en 2005 par le Grand Prix littéraire des lectrices de ELLE, il démontre avec autant de rigueur que d’émotion combien les puissances du roman peuvent aller loin dans l’exploration des secrets à l’œuvre dans nos vies.

    Un secret est un petit roman très émouvant avec l'holocauste en toile de fond, le drame dans les familles juives etc etc, sujet maintes fois rabâché dans tous les sens, dans tous les styles et perso je m'en lasse, comme je l'ai déjà dit souvent, je ne suis évidemment pas insensible aux drames, aux guerres, aux atrocités dont son capables les hommes mais un moment stop.
    Mais j'avais quand même envie de lire celui-là tant il était encensé sur les blogs et partout. Et c'est vrai que le récit en bien mené, l'histoire est émouvante mais c'est le type même de roman que j'oublie très vite. Un peu trop court par ailleurs pour pouvoir bien cerner la psychologie des personnages.
    Et puis, c'est vrai qu'entre la fin de cette lecture et la rédaction de ce compte-rendu, j'ai lu, que dis-je j'ai dévoré un pur chef d'oeuvre...et qu'à côté ce un secret est bien palot.

    roman, paru en mai 2006
    le livre de poche, 185 pages
    lecture du 27 au 29.06.09
    note : 2.5/5
    à venir : trois hommes seuls, Christian Oster (le chef d'eouvre en question -)

  • CR100 - le bruit et la fureur - William Faulkner

    33698-0.jpgprésentation  (Amazon.fr) : C'est avec cet ouvrage explosif que William Faulkner fut révélé au public et à la critique. Auteur de la moiteur étouffante du sud des États-Unis, Faulkner a réellement bouleversé l'académisme narratif en plaçant son récit sous le signe du monologue intérieur, un monologue d'abord "confié" à un simple d'esprit passablement dépassé par les événements qui se déroulent autour de lui. Confusément, les images qui lui parviennent font remonter ses souvenirs : il brosse de façon impressionniste et chaotique l'histoire douloureuse de sa famille. Vient ensuite le moment d'écouter les confessions de Quentin, son frère, exposant les raisons qui le pousseront à se donner la mort. D'amours déçues en déchirements, la fratrie (qui compte un troisième membre ayant lui aussi son monologue) se désagrège. Jouant subtilement avec les différences de registres en passant d'un personnage à l'autre, Faulkner conclut en tant que narrateur extérieur ce roman violent, où chacun se débat tant bien que mal sans réellement pouvoir se soustraire à un destin funeste.

    Je viens de terminer un lecture très exigeante et peut donc aborder juillet le coeur léger avec un poids en moins dans ma pal (car ça faisait quand même pas mal d'années que je voulais me faire ce roman adulé autant que détesté).
    Et en fait, ce roman n'est pas si difficile que ça et si je peux en rassurer certains, je dirais que plus on avance, plus ça se simplifie.
    Dans le premier mouvement (le récit de Benjy), j'y comprends tellement rien que j'ai envie d'arrêter à toutes les pages, dans le 2ème mvt (le récit de Quentin), c'est toujours très difficile mais enfin je me dis que c'est plus clair qu'avec Benjy. Dans le 3ème mouvement (récit de Jason) , cela va beaucoup mieux, j'arrive à comprendre de quoi il est question et j'en arrive même à trouver ça prenant et  le 4ème mouvement (narrateur hors de l'histoire) est de facture presque classique.
    Et en fin de compte, lorsque j'ai refermé le livre, je n'en veux pas à Faulkner ne m'avoir fait tant souffrir car je me dis que le roman n'aurait eu aucun intérêt raconté autrement. Il fallait ces visions chaotiques de Benjy, les considérations métaphysiques de Quentin et le discours haineux de Jason pour comprendre et bien s'imprégner de l'univers de la famille Compson composée de membres aux caractères bien trempés mais aux obsessions différentes.
    Et félicitation à Maurice Edgar Coindreau pour l'excellente traduction (avec une boulette quand même page 380 - dans le 4ème mvt, alors que la narration est extradiégétique, le lecteur a le droit à un étrange dis-je lors d'un dialogue entre Jason et Mrs Compson) et surtout pour la préface, sans laquelle on serait encore plus largué qu'on peut l'être déjà.

    roman, paru en 1929
    le livre de poche, 435 pages
    lecture du 20.06 au 27.06.09
    note : 3.5/5
    à suivre : un secret, Philippe Grimbert

  • CR99 - dans la solitude des champs de coton - Benard-Marie Koltès

    Le blog passant en mode été, le lecteur devra se contenter pour ce cr99 de ces quelques notes grifonnées sur un post-it. S'il ne comprend pas bien, et bien qu'il me réclame une mise au propre. La demande doit être transmise par télégramme (ou par mail, à la limite, il parait que les jeunes utilisent beaucoup ce mode de communication) avec les motivations ainsi que les prétentions. Réponse lui sera rendu dans un délai variable.

    230620091457.jpg

    pièce de théâtre, parue en 1986
    éditions de minuit, 61 pages
    note : 3/5
    à suivre : le bruit et la fureur, William Faulkner

  • CR98 - terminal frigo - Jean Rolin

    51xzQsmIW-L._SL500_AA240_.jpgle mot de l'éditeur : Ayant largement passé le cap de la cinquantaine, un homme qui aurait pu devenir capitaine au long cours, jadis, s'il avait été moins paresseux, entreprend un voyage de plusieurs mois sur le littoral français. Apparemment guidé par sa fantaisie, il séjourne dans la plupart des villes présentant une activité industrielle et portuaire conséquente.
    À Saint-Nazaire, c'est l'époque où s'achève la construction du Queen Mary 2, à laquelle ont contribué des hommes venus des quatre coins de la planète.
    À Calais, les immigrants vivent clandestinement dans l'attente d'un hypothétique passage vers l'Angleterre.
    À Dunkerque, alors que l'on s'apprête à détruire un bâtiment hautement symbolique de son passé, la communauté des dockers ne parvient pas à surmonter les déchirements entraînés dix ans auparavant par la réorganisation de la profession.
    Au Havre, la population d'un quartier enclavé dans la zone portuaire se voit peu à peu cernée et menacée d'étouffement par les conteneurs.
    Près de Marseille, sous le vent des usines pétrochimiques de Lavera, un hôtel condamné par les règlements de sécurité vit ses derniers jours, tandis que tout autour prolifèrent les chats errants. Et ainsi de suite.
    Chemin faisant, il apparaît que des souvenirs plus ou moins obscurs lient le narrateur à certains des lieux qu'il visite, et ainsi se dessine progressivement, en filigrane, une sorte d'autobiographie subliminale.


    mon avis : En lisant Terminal Frigo, j'ai eu l'impression de relire zones du même auteur et je lui ai trouvé les mêmes charmes et la même petite musique. Mais ici les zones parcourues sont exclusivement portuaires (chantiers navals, ports de commerce) et le narrateur "apparemment guidé par sa fantaisie" trimballe le lecteur de Saint-Nazaire à Dunkerque, en passant par Calais ou Le Havre. Les récits sont passionnants et dépendent de l'actualité ou de l'histoire du port où se trouve le narrateur (drame du Queen-Mary 2 à Saint-Nazaire, grève des dockers à Dunkerque -et présentation des frères Gouvart, figures locales et meneurs de luttes, les clandestins à Calais...). Passant d'un port à un autre, il reprend le fil d'un récit abandonné et tout cela coule comme de l'eau de source. Ce faisant (je mets entre italiques tant j'ai pu remarquer combien les 4èmes de couverture en étaient truffés), c'est un peu une description de la France contemporaine que nous décrit Jean Rolin, un peu comme si les ports étaient la représentation en miniature de l'état d'un pays.
    Et figurez-vous un livre avec des descriptions de ce genre (p137)

    Une fois sur la route de Gravelines, on peut rejoindre le littoral en empruntant le chemin des Dunes dans la direction du centre aéré Jules-Ferry. Passé celui-ci, la route, qui bientôt se transforme en piste, longe sur la gauche un cordon dunaire, au-delà duquel s'étend une baie qui découvre sur plusieurs kilomètres à marée basse. Les Allemands ayant attendu là le débarquement, ils ont truffé les dunes d'ouvrages fortifiés parfois considérables, aujourd'hui plus ou moins ruinés et conchiés, plus ou moins envahis par la végétation, leurs ouvertures béant sur des étangs où des chasseurs particulièrement taciturnes, certains paraissant même à demi idiots, ont disposé par dizaines des canards en plastique et parfois des appelants vivants. C'est un décor qui fait froid dans le dos, et peut-être d'autant plus que la visibilité est meilleure et permet d'embrasser des étendues plus vastes.

    Exquis. Jean Rolin est redemandé par l'espèce de blogueur (l'occasion peut-être de franchir la clôture).

    Le tiers livre en parle ici
    Et le Pitou aussi.

    roman, paru en 02/2005
    217 pages
    lecture du 14.06 au 17.06.09
    note : 4.5/5
    à suivre, dans la solitudes des champs de coton, Bernard-Marie Koltès

  • CR97 - bonbon palace - Elif Shafak

    9782752902825.jpgprésentation de l'éditeur : Un roman choral qui, à travers le prisme d’un immeuble des bas quartiers d’Istanbul, offre un saisissant portrait de la société turque contemporaine.
    Un récit haut en couleur aux personnages aussi inattendus qu’attachants, mené tambour battant par la géniale conteuse qu’est Elif Shafak (La Bâtarde d’Istanbul, Phébus, 2007: 24000 exemplaires vendus, sélectionné pour le Grand prix des lectrices de Elle).

    Dans ce roman Elif Shafak donne vie au Bonbon Palace et à ses habitants. Cet immeuble à l’élégance désuète fut bâti en 1966 à Istanbul, sur le site d’un ancien cimetière musulman et arménien, par un riche Russe pour sa femme qui ne s’émouvait plus qu’à la vue de friandises…
    Aujourd’hui décati, infesté par la vermine et les ordures, Bonbon Palace abrite dix appartements. S’y côtoient des voisins farfelus et très différents, composant une mosaïque de la société turque actuelle, reflétant ses aspirations, ses tensions et ses contradictions. Il y a d’abord le narrateur, un homme à femmes avec un penchant pour Kierkegaard. Puis le gérant de l’immeuble, le très religieux Hadji Hadji, conteur cruel à ses heures. Il y a aussi Cemal et Celal, les jumeaux coiffeurs; Hygiène Tijen qui n’a pas volé son surnom; Nadia, desperate housewife accro à un soap opera; la cafardeuse «maîtresse bleue»; la flamboyante Ethel en quête du grand amour…
    Roman choral, roman truculent à l’ambiance digne d’un Almodovar, Bonbon Palace frappe par son énergie, sa fantaisie, son ironie. Il séduit par l’éventail des émotions qu’il déploie, passant en un clin d’œil du comique au tragique.


    mon avis : Après la vie mode d'emploi de G.Perec (qu'en fin de compte j'ai moyennement apprécié), l'élégance du hérisson de Muriel Barbery (dont j'ai trouvé la lecture plaisante mais dont il ne me reste rien), encore un roman narrant la vie d'un immeuble. Ici, la bâtiment se situe à Istambul au début de ce siècle. L'auteur nous présente les habitants chapitres après chapitres, leurs passés, leurs fêlures, leurs manies, la façon dont ils font connaissance..avec à bonbon palace (surnom donné à l'immeuble par son premier propriétaire), en toile de fond, le problème des ordures qui s'amoncellent devant l'immeuble et qui sert de fil conducteur au récit.
    Roman ambitieux, bien construit, belle plume, qui donne une image sympa de la Turquie...mais en fin de compte agaçant. Trop de longueurs sur le passé des gens, trop d'histoires imbriquées qui n'apportent rien. J'aurais préféré qu'on soit plus souvent dans le temps présent. Mais il y a quand même un vrai travail qui a été fait et me concernant c'est sans doute la première fois que je me plongeais dans la Turquie contemporaine, cette Turquie qui fait tant parler d'elle aujourd'hui, à l'heure où elle frappe aux portes de l'Europe . Évidemment, à la lecture de ce roman, on se dit que ce pays est plus complexe que les vieux clichés qu'on en a. Je dis évidemment parce qu'on s'en doutait, tout est tellement plus complexe qu'on ne pense et d'autant plus dans ce pays situé à un carrefour géopolitique et qui contient 70.000.000 d'âmes.
    Malgré la petite déception,  je note quand même cette auteur dont le talent doit vraiment se faire sentir dans un récit à la trame plus classique.

    Ce qu'en dit Amanda.

    roman, paru en 08/2008
    450 pages
    lecture du 05 au 14/06/09
    note : 2.5/5

    loïc, 23h40

  • CR96 - personne n'est parfait - Donald Westlake

    personne.jpgle Mot de l'éditeur : Personne n'est parfait LE CÉLÈBRE AVOCAT J. RADCUFFE STONEWILER VIENT DE TIRER DORTMUNDER D'UN MAUVAIS PAS. MAIS, COMME LE FAIT JUDICIEUSEMENT OBSERVER MAY, SA FIDÈLE COMPAGNE : «QU'EST-CE QUE CA VA TE COÛTER ?» C'EST ALORS QUE DORTMUNDER SE SOUVIENT DE CE PETIT BRISTOL QUE L'AVOCAT LUI A GLISSÉ DANS LES MAINS À LA FIN DE L'AUDIENCE. LA CARTE D'UN CERTAIN ARNOLD CHAUNCEY QU'IL ÉTAIT CENSÉ APPELER. DE TOUTE FAÇON, PAS LE TEMPS DE SE POSER DES QUESTIONS ; LE TÉLÉPHONE SONNE, STONEWILER EST AU BOUT DU FIL, CHAUNCEY ATTEND LA VISITE DE DORTMUNDER. POURQUOI AU FAIT ? POUR COMMETTRE UN VOL, BIEN SÛR. MAIS UN VOL BIDON, ET POUR CELA, IL FAUT UN VOLEUR HONNÊTE. DORTMUNDER A LE PROFIL. C'EST LE RESTE QUI NE SUIT PAS. PERSONNE N'EST PARFAIT.

    RIVAGES POURSUIT LA RÉÉDITION DE L'ŒUVRE DE WESTLAKE DANS DES TRADUCTIONS REVUES ET COMPLÉTÉES, QUI RENDENT JUSTICE À L'HUMOUR ET AU STYLE DU CRÉATEUR DE DORTMUNDER.


    mon avis : lecture jouissive avec des personnages hauts en couleurs (pour la plupart des bandits cupides, ingénieux et pas si méchants..), un scénario en béton et un récit mené tambour battant. J'ai trouvé que dans son genre il ressemblait un peu à la merveilleuse perfection du crime de Tanguy Viel que j'ai lu il y a quelques mois. En tout cas, je ne me suis pas ennuyé une seconde, j'ai beaucoup ri et je remercie Amanda de m'avoir donné envie de découvrir cet écrivain (qui est aussi l'auteur du couperet, ayant inspiré le film de Costa-Gravas avec un héros merveilleusement interprété par un José Garcia en état de grâce). Personne n'est parfait pourrait faire un bon film, il en a tous les ingrédients.

    éditions Payot&Rivages, collection rivages/noir
    1977, 342 pages
    lecture du 01.06 au 04.06.09
    note : 4/5
    à suivre : il ne sait.

  • CR95 - métaphysique des tubes - Amélie Nothomb

    2985737-sm.jpgrésumé : Au commencement Dieu était un tube, puissant de l'invincible force de l'inertie, se contentant d'absorber et d'excréter les aliments, sans aucune volonté. Il était né en 1967, au Japon, de parents belges. À deux ans, Dieu se réveilla, il hurla, et seul le plaisir sut apaiser sa colère. Il cessa alors d'être Dieu, pour devenir "Moi". Vint le moment où il pouvait montrer à son entourage qu'il savait parler ; mais quels premiers mots choisir, pour faire plaisir à tous ? Avec une profondeur délicatement ourlée d'humour, la narratrice raconte les trois premières années de sa vie. On y découvre sa première tentative de suicide, sa rencontre avec le chocolat blanc ou son premier deuil. Amélie Nothomb nous offre un roman surprenant, admirablement écrit, en équilibre entre métaphysique et légèreté.

    Dans ce roman,  le narrateur est une petite fille vivant au Japon et dont on suit l'existence de zéro à trois ans. D'abord, simple tube digestif, petit à petit elle évolue, se met à parler, à marcher et à avoir des sentiments. Petite enfance normale donc mais narrée de telle façon qu'on la pense anormale. Perso, je suis tombé dans le piège et à quelques pages de la fin, je croyais encore que cette fille était dieu. Une subtile critique de l'enfant-Roi.
    Rien à dire, c'est bien goupillé, bien construit et ramassé dans une centaine de pages.
    lu d'un souffle sur la plage de Gâvres.

    une phrase : Je choisis de ne plus regarder que les bambous : rien, dans notre univers, ne mérite autant d'être admiré que les bambous. (p147)

    Roman (poche). Paru en 05/2002
    lecture le 31.05.2009
    note : 3.75/5
    à suivre : personne n'est parfait, Donald Westlake