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photographie

  • de l'autre côté de la plage.

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    310520091193.jpgIl y a souvent une route qui longe l'océan et de laquelle on peut apercevoir d'un côté la plage et la mer et de l'autre côté rien. Rare sont ceux qui regardent l'autre côté, côté terre. En général, ce qui s'y donne à voir, c'est une vaste étendue de dunes, plus ou moins sablonneuse avec des herbes et des mauvaises herbes de quelques sortes. Il peut y avoir de petits points d'eaux, des trous d'eaux plutôt, des déchets traînant ici ou là. Parfois de petits sentiers peuvent traverser la zone. Ils permettent à certains plagistes de rejoindre leur résidence plus rapidement, à vol d'oiseaux.
    Des mètres carrés entiers de ces zones n'ont jamais été foulés.
    Et d'autres si, car on peut voir parfois plantés au milieu de ces zones désertes, des cabanes ou des constructions insolites, des blockhaus aussi (bien que ces derniers soient le plus souvent côté plage), des pancartes vierges, preuve que des gens ont bossé en ces lieux, pour qui, pour quoi, dans quel but, on sait pas.

    Ce sont quelques réflexions que je me faisais hier à la plage de Gâvres et à Gâvres, la zone de dune a cette particularité d'être aussi un terrain militaire. Et j'ai même vu deux personnes s'étant assises en bord de route, côté zone, c'est à dire tournant le dos à la mer. Je n'ai pas pu les prendre en photo, ni même aller à leur rencontre mais ce n'est pas l'envie qui me manquait. "Alors vous faîtes l'effort de venir en bord de mer et une fois sur place, vous lui tournez le dos et lui préférer cette zone vide et aride. Il faut m'expliquer".

    La plage, c'est bien. On trouve toujours à s'occuper.

     

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  • colline verdoyante, mode d'emploi

    colline_verdoyante.jpgDimanche matin, comme je m'ennuyais au boulot, je me suis mis à fixer bêtement le célèbre fond d'écran par défaut de windows xp (dont une rumeur dit qu'il s'agit d'une photo prise par Bill Gates lors de vacances en Suisse - certaines personnes  auraient même presque retrouvé l'endroit exact-).

    Comme ça à première vue la photo a l'air simple, neutre et sans grande signification. Ce qui vient à l'esprit c'est le côté bucolique et naturel de l'ensemble. Mais en fait, si on y regarde de plus près, zut quoi, tout ça n'a rien de naturel. Cette herbe verdoyante que l'on voit est une espèce de ray-grass utilisé par l'agriculture intensive. Je crois même pouvoir  avancer qu'il s'agit d'un ray-grass d'Italie. Je n'ai pas travaillé 10 ans au cer56 cerfrance (avant de me faire cordialement viré), pour rien. Un ray-grass d'Italie est idéal pour les broutages de printemps et les boeufs adorent cette herbe tendre et onctueuse. Aidé d'apports conséquents en ammonitrate et en phosphate, ce ray-grass pousse très vite et encore plus si on pense à arroser le tout de pesticides empêchant la pousse de mauvaises herbes (comme le liseron ou le chiendent). En fin de printemps, cette herbe pousse si vite que les boeufs ne peuvent suivre le rythme. Alors le paysan fauche le tout à l'aide de barres de coupe hyper puissantes qui peuvent avoir une envergure de 3mètres. Une fois fauchée, on laisse l'herbe reposer et on la fane ( à l'aide  d'une faneuse) et puis quand elle est bien sèche, on la fout en roundballers, qu'ensuite l'agriculteur va stocker. Cela lui fera de fourrage pour l'hiver. Pour information, il faut savoir que certains printemps, lorsque les conditions climatiques sont idéales (soleil+pluie), il arrive que l'heureux paysan puisse faire deux récoltes dans la même parcelle.

    A ce propos, on devine quelques roundballers au fond à droite de la photo, ce qui pourrait laisser penser que la photo fut prise aux environs de mai ou de juin. D'ailleurs, les montagnes au loin ne semblent pas enneigées. Mais là-dessus, je ne m'avancerai pas.

    Ensuite quoi. Le ciel prend plus de la moitié de la photo. Il est parsemé de cumulus et de quelques cirrus. (signe de beau temps à venir).  On a l'impression dans la forme des nuages que le vent les pousse du fond à droite de photo (du côté des montagnes qui doivent être les Alpes) vers le devant à gauche. Il pourrait s'agir donc d'un vent de sud-est. Pas forcément le plus doux. Mais à cette époque de l'année, il ne peut s'agir que d'une petite fraîcheur pas désagréable. On devine par ailleurs l'ombre des nuages sur la colline et perso j'ai toujours adoré être le spectateur de ombres gigantesques qui vont et viennent dans les champs ou les forêts. Je n'ai pas tout dit. Vers le bas de la photo, on distingue comme un petite faille qui sépare la colline en deux. Il doit s'agir d'une petite vallée où coule comme un petit ruisseau qui doit s'assécher très vite en été. On notera quand même que l'herbe est verdoyante jusqu'au bord de ce ruisseau. Conclusion : je n'irai pas remplir ma gourde là-dedans, tant ça doit contenir tout un tas de nitrates et autres polluants.

    Sinon, pas un arbre ni aucune autre végétation que l'herbe sur la photo. C'est malheureux quand on sait qu'il y a des coins en Suisse un peu plus pittoresques. Mais c'est clair que le pdg de Microsoft a bien pensé son affaire. Il voulait pour illustrer son nouveau système d'exploitation une espèce de paysage vide et consensuel, qui ne heurte aucune sensibilité (mais je prouve le contraire) et dont on ne se lasse pas. Il ne s'y est pas trompé car c'est fou le nombre de gens qui n'ont jamais changé de fond d'écran. Et c'est surtout le cas dans les entreprises ou des centaines de collines verdoyantes se côtoient pour le bonheur et la joie de tous.

    Après quoi, je me suis fait un petit solitaire.

    loïc, 22h00

  • les photos (sympas) d'Eric Tabuchi

    16_caravane1.jpgIl est plus difficile qu'on pense de prendre des photos représentant des zones frontières ou ce qu'on appelle des non-lieux. On pourrait croire qu'il suffit d'aller photographier des terrains vagues ou des limites des zones industrielles, mais en fait, c'est assez complexe et ça demande une certaine inspiration. Je dis ça parce que j'ai tenté l'expérience et ce ne fut pas concluant (il faut dire aussi que mon pentax option 60 est une merde).
    Tout ça pour mettre en relief le travail de Eric Tabuchi (découvert grâce à François Bon) qui est un peu de la même école qu'un Thibaut Cuisset ou qu'un Emmanuel Pinard. Enfin comme ça, je parle comme un mec qui en connais un rayon mais il n'en est rien. Il s'agit juste me concernant d'une passion...un peu limite.

  • des jours et des blogs (5) - fricheries

    Il faut visiter ce blog de photos industrielles avec commentaires éthérés :
     
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  • des jours et des lieux (2) - Camors et environs.

    Lorsque je passe à cet endroit de mon circuit de footing, j"ai comme une drôle d'impression..non pas drôle, étrange..Je ne sais pas comment l'exprimer..Ce serait juste le sentiment que je suis déjà passé ici avant même de venir y courir. Et qu'il s'y est passé quelque chose de pas anodin. Je n'irai pas jusque parler d'une vie antérieure (où j'aurais été par exemple un brin d'herbe sur le bord de la route) mais presque. C'est bizarre.

    De toute façon, lorsque je cours, plein d'idées me traversent l'esprit. Je fais le bilan de ma journée où je fais dans la métaphysique. Lorsque je cours aussi, je trouve stupide certaines choses que j'ai fait ou dit et j'ai honte. C'est fou la lucidité d'esprit que j'ai en galopant. Souvent je me dis 'cette idée, faut que je la garde, faut que je m'en souvienne pour la griffoner sur papier dès arrivé à la maison'..mais comme en 10 bornes, une multitude d'idées me viennent, je n'en retiens aucune.

    Voici l'endroit. C'est à un kilomètre de ma bicoque. 

    (Loïc, 18h20)

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  • des jours et des lieux - Camors et environs. (1)

    On a une nouvelle mairie à Camors (Morbihan). Je commence à me dire qu'elle me plait..Un peu grande peut-être pour un bourg de 3000 habitants..mais au moins, on peut voir venir. La police municipale (qui n'existe pas...sauf dans mes rêves !) surveille déjà les lieux. N'est-il pas vrai que ça va avoir de l'allure pour un couple de nouveaux mariés de descendre ces marches ? Du coup, je vais peut-être réfléchir à la question. Enfin non, on va réfléchir..enfin non, on va pas réfléchir.

     

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    Loïc, 21h20

  • paysage avec zone # 5

    Depuis maintenant plus d’un siècle la planification urbaine n’a cessé de montrer son incapacité à contrôler à grande échelle la forme de la ville. Le phénomène de métropolisation contemporaine ne fait que renforcer cet échec : les fragments qui constituent l’archipel de la ville planifiée sont dispersés sur l’immensité de la ville spontanée.

    Les photos d’Emmanuel Pinard rendent compte de cette difficulté à contrôler le territoire, en s’attachant à la description de lieux qui, dans le cadre de la dialectique de la planification, sont généralement considérés comme " non qualifiés ".

    Leur indétermination formelle et programmatique les rend accueillants à des pratiques sociales multiples. Ces images représentent les traces de ces pratiques, ainsi que celle des limites physiques de la planification - la limite construite entre ville planifiée et formations spontanées.

    Ces fragments de ville permettent, en rendant compte, d’une part, de la résistance des territoires à la planification, d’autre part, de la qualité positive de ces situations, de tenir un propos général sur la ville contemporaine à partir de situations locales choisies pour leur exemplarité.

    Un séjour prolongé dans ces lieux conduit Emmanuel Pinard à une connaissance fine de leur configuration physique et de leurs usages. Ses images sont ainsi comme des précipités chimiques qui condensent les caractéristiques des paysages photographiés. Ce travail s’inscrit dans une lignée historique qui, depuis le XIXe siècle, met la rigueur de l’approche photographique au service de la description de la ville. Cette approche documentaire permet aujourd’hui de se saisir de la complexité des paysages de la ville contemporaine au-delà de leur caractère superficiellement chaotique.

     

    par Eric Lapierre.

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    en savoir plus : ici
  • paysage avec zone # 4

    C'est en écoutant Métropolitains ce soir sur FC que j'ai découvert Emmanuel Pinard, un photographe de non-lieus (il parle plutôt d'espaces résiduels pour qualifier ces endroits neutres). Ce type a un débit de paroles très intéressant et assez plaisant. j'ai passé une heure d'intense émotion. Il fait ce genre de photos :

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    Quant à moi, muni de mon pentax optio 60, j'ai parcouru en juillet de long en large toutes les zones les plus improbables de ma région. La conclusion est qu'il est plus difficile que l'on croit de faire des photos vraiment moches.Mais quand même, j'ai trouvé cette gare désaffectée avec une caravane munie d'une parabole. Apparemment, un être humain (un peu paumé sans doute) a fait de ce lieu (gare de Baud) son quotidien..

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  • paysage avec zone # 3

    79646b61e82f6922df1cf5ab517fa3f8.jpgCe matin, muni de mon Pentax optio 60 6MP3XZOOM12MBBUILT, j'ai dans l'idée de dégoter quelques terrains vagues. Direction Hennebont, ville pittoresque (communiste, hélas..), médiévale mais qui recelle dans ses alentours de zones industrielles pratiquement abandonnées. Deux lieux m'intéressent en particulier :
    - la zone industrielle du Ty-Mor (où je vécu un an dans ce qui ressemble plus à un hangar) au bord du Blavet. Des épaves y gisent dans des marais entre deux industries navales et quelques entrepôts en taule à moitié dévastés. Quelques appartements hideux ici ou là, les restes d'un ancien bar typique : le bonheur pour un 'photographe en quête de non-lieux.
    - les alentours des anciennes Forges d'Hennebont (usine ayant comptée jusque 3000 ouvriers, fermée depuis 1966) toujours au bord du Blavet. Pas mal de bâtiments en tôle rouillées, qui plus est, souvent en ruine. Cependant, quelques petites industries squattent 55606ba4d03385bb59e7d4fe0043bec7.jpgune partie des forges mais pour l'essentiel, c'est un vrai spectacle de désolation où la végétation tente tant bien que mal de rependre ses droits.

    2 soucis cependant :
    - j'emmène dans ce périple aux confins de nulle-part mes deux gamines pas forcément intéressées (et on les comprend) par ces endroits.
    - mon appareil photo est loin de m'apporter entière satisfaction et ce, depuis que nous l'avons acheté il y a deux ans. Je ne suis pas un pro mais je trouve le rendu approximatif, j'ai de gros soucis avec le zoom, avec le flash..etc

    En fin de compte, on va dire que j'ai fait du repérage. Déjà, je ne suis pas descendu de voiture (sauf pour discuter avec un type qui pêchait en face de forges). Je reviendrai un soir d'automne quand le temps et les heures seront aussi absents et destructurés que ces endroits fc60f32cf7fa7b79c0fceffe59673b6b.jpgoubliés. Donc, je vous livre juste quelques photos pour vous donner un aperçu des lieux (clic dessus pour agrandir).

     

    J'ai une idée de titre pour illustrer cette quête de lieux moches : terrains vagues à l'âme.  Je vais essayer de faire des recherches sur cette école de photographes. Pour l'instant, connaissant très peu (à part Thibaut Cuisset), je suis en train de me fixer mes propres règles à savoir :

    - aucun être humain sur la photo. Un être humain est synonyme de vie or la démarche vise l'absence de vie et de temps.

    - il y a des endroits comme les décheteries ou les poubelles qui sont hideuses par définition. Ce serait trop facile. Donc, pas de ces photos-là non plus

    - préférer des jours nuageux et venteux. C'est plus dans l'esprit. La lumière du soleil est trop synonyme de vie. Eviter aussi la végétation, synonyme de croissance et de buccolisme.

    Pour vous donner une idée de ce qui se fait de mieux dans cet esprit, admirez les photos ci-dessous (la seconde est de Wiliam Eggleston) :

     

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