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  • recensement des cabines # 62 - Saint-Jean-Brévelay (56)

    Aujourd'hui, je vous fais visiter Saint-Jean-Brévelay, un bourg qui se situe au centre du Morbihan (le département le moins cité par les médias selon une enquête du FBI pour FoxNews) et que je connais un peu pour y avoir effectué ma formation de fagotier en 2006. L'école (qui n'existe plus) formait aussi des bûcherons et ils étaient forcément mieux vus et ils étaient condescendants envers les fagotiers alors que c'est injuste car on ne peut pas allumer un feu casser d’œufs. J'ai passé trois semaines dans ce bourg où j'ai appris toutes les ficelles du métier (bien qu'on n'attachait les fagots aussi avec du fil de fer). 

    J'ai trouvé cette carte sur ce site (je suis quelqu'un qui cite ses sources) et elle n'a pour fonction que de vous situer le bourg. Maintenant, si la répartition territoriale des différentes activités agricoles vous intéresse, cela peut toujours servir). 

    Saint-Jean-Brévelay

    Mais venons-en au sujet qui nous occupe. Ce bourg où naquit le poète Eugène Guillevic compte encore deux cabines et c'est aujourd'hui 28 avril que j'ai découvert la seconde sans la chercher. Je suis retourné sur place après une première visite avec un camarade le 1er avril où nous avions trouvé une cabine près de l'église. Photo de cette courte escapade du 1er avril :

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    Le téléphone ne fonctionne pas. Son numéro d'appel est le 02 97 60 30 53 mais il ne sert à rien, sauf peut-être pour quelqu'un qui n'aurait pas d'idée pour les chiffres du loto.  Cabino était de la partie mais était un peu fatigué. 

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    On est resté que cinq minutes sur zone car nous voulions visiter deux autres patelins : Cruguel et Billio mais nous sommes revenus bredouilles. Plus de cabines dans ces bourgs. Perte de temps donc mais au moins les choses sont claires. Je veux aller jusqu'au bout du bout du recensement. 

    28 avril 2016,

    Il fait sans doute plus frais que le 1er avril mais le printemps a commencé à donner de l'allure aux parterres. Je suis revenu seul sur place pour prendre des photos de la ville, ce que je n'avais pas fait la précédente fois.

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    Depuis le 1er avril, les parterres ont été recouverts de copeaux, les fleurs des tulipes ont éclose ainsi que  les jacinthes du Pérou. Les abords de l'église Sainte-Ernestine de Louvois avaient fière allure.  Je me sentais bien dans ce bourg à 12:27 bien qu'il faisait moins 12°. 

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    J'ai continué ma balade insouciante en me disant que Eugène Guillevic avait emprunté ces mêmes trottoirs, qu'il avait craché dans ces mêmes caniveaux et par une même température et je comprenais qu'il ne soit pas resté dans le bourg toute sa vie (qu'il a fini à Carnac où il s'est transformé en roc), lui qui ne parlait guère plus souvent qu'une pierre  et le soir dans le noir il allumait une bougie et s’asseyait auprès d'elle pour le très grand plaisir de regarder la flamme. 

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    Ensuite, j'ai remonté la grande rue et suis passé devant l'hôtel-restaurant du Cheval Blanc. On pourrait faire le tour de France et ne dormir et manger que dans des auberges de ce nom. 

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    J'ai continué à errer dans ce froid glacial et quelle ne fut pas ma surprise, alors que je ne cherchais plus rien de tomber sur une autre cabine. 

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    Cette cabine accessible aux handicapés est hors service également. Elle se situe non loin du Crédit Théorique de l'Ouest (CTO) et j'ai profité que les banquiers sortaient pour aller déjeuner pour leur demander gentiment de me prendre en photo. Ils étaient gais et rieurs et l'un deux, vêtu comme un banquier et chaussé de souliers pointus a accepté de bon cœur. 

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    Pour l'anecdote, le numéro de la cabine (à carte) est le 02 97 60 33 68. Une cabine de plus dans ma collection sans l'avoir cherchée. J'ai redescendu la rue en sifflant un air idiot. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit. Ici n'est point mon pays natal mais presque. 

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    Avec la participation de Guillevic, reportages réalisés les 1er avril et 28 avril 2016. Deux cabines à carte hors service. Saint-Jean-Brévelay (56660), 2800 brévelay, maire : Guénaël Robin (liste des substances extrêmement préoccupantes). 

    Loïc LT

     

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  • CR296 : dispersez-vous, ralliez-vous ! - Philippe Djian

    Comme Patrick Modiano, Philippe Djian fait partie de ces auteuPhilippe Djianrs qui écrivent toujours le même bouquin en changeant un peu l'histoire, le nom des personnages mais en gardant le fond et la forme. Et ce n'est pas un reproche, ce sont deux auteurs que j'adore et ce n'est pas parce que j'ai apprécié un repas avec des amis que je ne veux pas revoir ces amis. 

    Donc, la dernière livraison de Djian s'intitule "dispersez-vous, ralliez-vous!", extrait d'un poème de Rimbaud que, seul petit défaut du roman, l'auteur place pompeusement tout à la fin comme cela se fait souvent quand on veut placer le titre dans un récit.

    Le narrateur est une femme et c'est peut-être la particularité de ce roman. Elle s'appelle Myriam et vit quelque part dans une ville américaine imaginaire. Elle a un frère qui s'appelle Nathan avec qui elle entretient des relations tendues. De toute façon, toute son adolescence est un immense bordel, la mère part sans crier gare, Nathan fait n'importe quoi et le père périclite. Ensuite, elle rencontre Yann, un type bien plus âgé qu'elle avec qui elle va vivre moult péripéties. Myriam est le type même des personnages de Djian. Indifférente à tout, en même temps que lucide, on pourrait la qualifier d'existentialiste des temps modernes. Elle s'entoure de gens qui bossent plus ou moins dans le show-biz et qui finissent tous par péter un câble, elle a un enfant avec Yann mais ne ressent pas d'amour maternel. Sa vie sexuelle est débridée ainsi que celle des gens qui l'entourent, la drogue est la nourriture quotidienne et l'alcool coule à flots. Tous ces gens ne foutent pas grand chose mais mènent grand train. A l'image du titre, on ne s'étonne pas des retournements de veste et des décisions prises à l'emporte-pièce. Avec Djian, tout est toujours excessif jusque la météo qui est complètement détraquée. 

    C'est toujours plaisant à lire et on devine le plaisir que prend l'auteur à inventer des histoires aussi abracadabrantesques. Et comme d'habitude, Djian ne se soucie pas trop de la forme, même s'il a son propre style qu'on reconnaîtrait les yeux fermés (ça veut rien dire mais je suis fatigué). Lire Djian, c'est s'octroyer une folle parenthèse, c'est comme regarder un dessin animé ou un film érotique avec de grands acteurs. Une fois de plus, l'auteur remplit son contrat. Et c'est tout ce qu'on lui demande. 

    lecture avril 2016, sur kindle, 208 pages, éditions Gallimard, parution en mars 2016, note : 4/5

    Loïc LT

  • recensement des cabines # 61 - Monterblanc (56)

    Chers lecteurs,

    Avant de vous ennuyer avec une description succincte du petit bourg de Monterblanc (qui se situe un peu au nord de Vannes), je vous offre une petite réjouissance.  Je me suis rendu sur place le 19 avril 2016 sur les coups de midi et j'ai trouvé un quidam qui a accepté de prendre en photos mes clowneries autour de la cabine. Pour changer, j'ai transformé le tout en une petite vidéo. 


    Voilà qui est fait. Bon d'accord, je tombe comme une grosse merde mais il faut savoir que le quidam en question qui m'avait l'air sympathique a profité que j'étais sur le toit de la cabine pour partir en courant avec la chaise et je ne l'ai jamais revu. Je n'ai pas prévenu la Maréchaussée car il a quand même eu la patience de me canarder dans toutes les positions et je ne suis pas du genre à porter plainte pour un oui ou pour un non. Je ne tenais de toute façon pas spécialement à cette chaise pliable qui m'était très chère. 

    Je ne suis resté que dix minutes à Monterblanc, bourg qui possède quelques commerces mais qui n'a pas été fichu de me vendre un sandwich. La boulangère m'a dit que pour ça, il fallait que je me rende au bar-restaurant Le Forban qui se situe près  du camp militaire de Meucon (qu'il faut traverser à nos risques et périls pour se rendre à Monterblanc). 

    Il faisait beau sur le patelin et l'antenne relais pour mobiles (et TNT aussi je crois)  de 53 mètres de hauteur  relayait parfaitement des conversations intéressantes des gens ayant des choses à se dire car en général on n'appelle pas pour ne rien dire. 

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    Des monterblancais profitaient de ce beau temps et buvaient de l'eau en terrasse du bar l'Escale. Un des trois larrons me regardait de loin. Il est vrai que ça ne se fait pas de prendre des gens en photos à leur insu. Mais qu'il ne s'inquiète pas, je ne suis pas de cette génération internet qui met tout et n'importe qui en ligne. 

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    Voici le clocher de la chapelle Saint-Pierre, qui n'a rien de particulier. Si ce n'était la maudite antenne, ce serait le point culminant du bourg (à moins que ce ne soit le sommet de la cabine qui est situé sur les hauteurs de Monterblanc). Souvent dans les bourgs, l'église principale est dédiée à Saint-Pierre, comme à Languidic par exemple dans laquelle j'ai dû mettre les pieds près de 900 fois (52*16). Je suis imprégné par Saint-Pierre que je le veuille ou non. 

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    Saluons l'artiste qui a peint ce transformateur edf, ce qui lui donne évidemment une toute autre allure. Mais je m'intéresse pas aux transformateurs bien qu'ils soient indispensables mais ils ne sont pas en voie de disparition et je n'ai pas vocation à recenser tous les équipements publics. En tout cas, celui-ci est un poste de transformation haute tension 56137 P55 LES ROSEAUX et il y a danger de mort. Il est déconseillé de grimper dessus et d'y installer sa chaise. 

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    Monterblanc est un village composé de vieilles demeures en pierre mais également de nombreuses résidences et établissements avec une architecture plus contemporaine. Nous ne sommes pas à Priziac mais à 18 minutes de Vannes, une ville économiquement et touristiquement dynamique et cela se diffuse dans les bourgs périphériques. Je n'ai pas grand chose de plus à vous dire, je n'ai pris que peu de photos. Le temps me manquait. Mais que les monterblancaises ne soient pas déçues, cette note est la première avec une vidéo et elle fera donc date. 

    Monterblanc , (56250), Morbihan , maire :  Gérard Guilleron  (liste "Monterblanc est un bourg"), 3200 monterblancais. cabine téléphonique, modèle de Paris, en service. numéro d'appel : 02 97 45 95 86. reportage réalisé le 19 avril 2016 entre 12:35 et 12:55.  météo : beau. Si vous retrouvez la chaise, appelez-moi à la cabine de Carteret (50), celui qui répondra fera suivre. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

    Loïc LT, le 20 04 2016, 23:30 

  • CR295 : naissance - Yann Moix

    naissancen yann moixPour le punir d’avoir écrit un si gros roman, je vais faire un petit compte rendu. De toute façon, il m’est impossible de décrire toutes les sensations ressenties en lisant naissance de façon exhaustive, alors soyons bref, ce que Moix ne sait pas faire que ce soit en littérature ou en sa qualité de chroniqueur télé. Bon, alors, naissance de quoi s’agit-il ? Le narrateur Yann Moix raconte sa naissance et son enfance d’enfant battu. L’accouchement proprement dit est interminable et se réalise sous le regard haineux du père qui nous rabâche d’interminables monologues sur le fait que ce fils n’est pas désiré et une fois qu’il est né que c’est un monstre qui ne mérite pas de vivre, idée que partage la maman ainsi que le personnel de l’hôpital. Seul un certain Marc-Astolphe Oh, voisin du couple  a une autre idée du nourrisson et constatant la haine des parents décide d’être l’ange protecteur du petit. N’empêche que Oh ou pas, l’enfant va connaître une enfance en enfer (qu’il vit avec philosophie). Ses parents le frappent, le privent, le détestent et participent même à un salon de la maltraitance où l’on explique comment molester au mieux son enfant. La partie salon est interminable et on a le droit à tous les détails avec des stands consacrés au fouet, d’autres à  la mise en cage ou d’autres à l'écartèlement.

    La seconde partie du roman met Marc-Astolphe Oh sur le devant de la scène. S’occupant toujours du petit Moix, ce personnage excentrique et haut en couleur qui est une encyclopédie ambulante, raconte sa vision décalée du monde, ses exploits sexuels dans de longs monologues hilarants par moments, redondants parfois.

    Yann Moix a pris le parti pris de l’exagération et du burlesque alors comme on dit dans ces cas, le lecteur doit suspendre son incrédulité. En voulant critiquer la société de l’enfant-roi, l’écrivain décrit une situation totalement inverse (mais jamais ne nous explique comment ces enfants maltraités - qu’on voit au salon- puissent survivre ou pire devenir adultes sans garder de grosses séquelles). Évidemment, pour que le tout soit possible, il faut faire abstraction du fait que la police et les autorités sanitaires puissent intervenir. Pourtant, nous vivons bien dans notre monde et il est par exemple question de la canicule de l'année 1976 qui est l’année charnière du roman (qui se déroule, j’ai oublié de le préciser mais est-ce important, à Orléans). Ceci dit, la société dans laquelle évolue l'action est peu évoquée si bien qu'on a l'impression d'être en vase clos. 

    Donc, il ne faut pas avoir peur des pavés,ne pas avoir l’âme sensible et pour les femmes, bien s’accrocher pour ne pas être dégoûté de la place qui leur est donnée car on frise la misogynie (femme objet)  mais comme tout est exagéré et improbable, je pense qu’il vaut mieux en rire que de s’offusquer. On rit beaucoup dans ce roman dans lequel tous les personnages (à part le narrateur) portent des noms ridicules, certaines séquences sont à tomber par terre (comme la vente aux enchères à laquelle assiste Marc Astolphe Oh où non seulement on vend des choses abstraites mais surtout lorsque Oh tombe sous le charme d’une participante et imagine tout ce qu’il pourrait faire avec elle, au plumard bien entendu). La deuxième partie est plus intéressante que la première où l’on a souvent l’impression de relire la même page quand il s’agit de décrire les supplices qu’endure le pauvre Yann.

    C’est quand même une belle expérience de lecture  et quand un roman vous suit presque deux mois, forcément, il commence à faire un peu partie de votre vie. Je n’ai pas parlé du style Moix. Évidemment, c’est de la grande littérature et comme c’est un grand auteur, il a le droit de créer des néologismes, ce dont il ne se prive pas, grande littérature certes mais gâchée par le côté un peu déballage lorsque pendant des pages entières, l’auteur va faire défiler comme un pelote de laine  tout ce qui a trait au sujet évoqué. A chaque fois, l’auteur tente d’épuiser un thème en y présentant tout ce qu’il induit et ce sont donc des listes à n'en plus finir ( comme par exemple les 50 tableaux préférés de Marc Astolphe oh).

    On ne doute pas une seconde que le tout est assumé par l’auteur qui a voulu frapper un grand coup, un coup d’épée dans l’eau diront certains mais en tout cas, personne ne peut nier le génie de Moix, un génie qui a bossé quand même puisque toutes ces descriptions précises de concepts a dû nécessiter un travail de documentation assez conséquent.

    Flamboyant, agaçant, grandiloquent...les 1200 pages de ce roman ne peuvent en tout cas pas laisser indifférent. Personnellement, même si en cours de roman, je commençais à sérieusement m’agacer je ne regrette pas de l’avoir lu. Il sort quand même des sentiers battus (pardon du jeu de mots) et ça nous change un peu de la littérature sans estomac que nous inflige trop souvent les auteurs français (qui en plus se contentent souvent de 150 pages...même si quantité ne signifie pas forcément qualité).

    Ecrit d’un trait de plume, le 19.04.2016 à 02:00. Des fautes sont possibles.Je corrigerai en me relisant.

    Loïc LT

    lecture mars-avril 2016, sur kindle, 1200 pages, éditions Grasset, parution en  2013, prix Renaudot. note : 4/5

  • recensement des cabines # 60 Radenac (56)

    Nous sommes le 16 mars 2016, le soleil brille sur le Morbihan et donc sur Radenac, petit bourg se situant quelque part au centre du département, à quelques kilomètres au nord de la fameuse route nationale 24, une voie express de 141 kms et qui est entièrement à 2X2 voies depuis 1994 (et combien je me souviens de cette dernière portion à 2 voies du côté de Brocéliande où il y avait quelques couloirs 2X2 voies hypers dangereux car tous les gens voulaient doubler tous les gens et ses portions étaient courtes et sinueuses). Aujourd'hui, la RN 24 n'est pas à proprement parler une belle route, l'enrobé laisse à désirer mais c'est appréciable de pouvoir y accéder à 2 kms de chez soit que ce soit pour aller à Lorient ou à Rennes. J'ai une longue histoire avec cette route...mes années étudiantes lorsque je remplissais ma BX d'amis lorientais le dimanche soir et les ramenais le vendredi après-midi, et quand j'étais jeune, j'étais un peu fou. Lors de mon service militaire à Saint-Cyr-Coetquidan, on avait acheté un pack de bière et le soir avec des camarades, je ne sais plus ce qu'on voulait faire, toujours est-il qu'un moment, on s'est arrêté sur un de ces petits parkings qu'on trouve sur les voies express et on a repris une bière, on a mis de la musique et comme la RN24 était peu empruntée, on a dansé sur la route et comme on avait une bonne visibilité, on se rangeait quand passait une voiture. 

    Les voies express sont un peu comme des rivières bitumées. Elles séparent l'espace en deux et il faut des ponts pour les traverser. Et comme les affluents se font happer par la rivière mère, les voies express se terminent en se faisant avaler par une autre voie express, en l’occurrence pour la RN 24, par la RN 165 qui part de Nantes et qui file droite et fière vers Brest où elle se jette quasiment dans l'océan Atlantique. La RN 24 prend sa source dans les quartiers ouest de Rennes au niveau du stade de foot. Des géologues ont tenté de trouver exactement le lieu précis où se situe la source mais c'est un sujet qui fait polémique. Nous sommes en Bretagne donc point de péage. Le paysage qui l'entoure est plutôt agréable et varié avec en point d'orgue la traversée de Brocéliande (mais pas vraiment de la forêt qui se situe plus au nord) et il m'arrive quand je suis seul de prendre la sortie Campénéac pour aller me balader dans ces villages empreints de légendes (Paimpont, Beignon...). 

    Il y a une concurrence entre ces deux axes mais moi, du fait de sa proximité géographique, je préfère la route nationale 24 et quand je veux lire un bouquin, je préfère m'installer au bord de la voie express 24 et regarder passer les automobiles et les camions comme autant de péniches et de barques naviguant sur les eaux calmes du Blavet.

    En dissertation de français, on appellerait cela du hors-sujet...mais je suis sur mon blog et je dis ce que je veux. On parlait donc de Radenac lors de ce fameux 16 mars 2016 ensoleillé. J'avais calculé qu'il était possible de m'y rendre pendant ma pause déjeuner à condition de ne pas rester sur zone plus d'un quart d'heure (une demi-heure de trajet). Je savais grâce à un livreur que ce bourg célèbre pour une raison que je préciserai ou pas plus tard disposait d'une cabine. 

    recensement des cabines,cabine,cabine téléphonique, radenac

    Sur cette carte on distingue bien la RN 24 qui contourne Josselin, Locminé et qui finit dans les bras de la N165. Je suis arrivé à Radenac vers les 12:35 et pressé, j'ai tout de suite fait mon boulot de recenseur. Voici donc l'objet et son environnement proche. Pas de quoi pavoiser mais je ne recherche pas la beauté des choses. Notons la présence derrière l'édicule d'un abribus affublé du logo de Groupama comme 80% des abribus du Morbihan. 

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    Le téléphone qu'on peu appeler au numéro 02 97 22 40 35 ne fonctionne pas mais à Radenac, on en tellement marre d'avoir perdu tous ses commerces qu'on n'est pas mécontent de garder des édifices publics, comme témoins d'un passé plus glorieux. Je suppose des choses car je n'ai parlé à aucun radenacois (car en fait, la cabine va disparaître comme partout et cela aura le mérite de faire perdre un support aux colleurs d'affiches du Front National (parti qui fait de gros scores dans ce bourg, voilà, c'est dit...et je dirais même plus, Radenac est la commune morbihannaise où le FN fait ses plus gros scores). 

    La place de l'église était vide. De toute façon, je n'avais pas de guide portant un joli nom. 

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    J'ai quand même vu de loin une radenacoise. Si j'avais eu un peu plus de temps, je serais allé à sa rencontre mais là, je courais dans tous les sens afin d'optimiser mon déplacement. Elle aurait eu sans doute des choses à me dire sur le passé de ce bourg qui compte 1000 habitants (source wikipedia) et qui a aussi la particularité de ne pas avoir connu de variation démographique depuis au moins l'an 1793 (source wikipedia). Radenac est un bourg qui ne se meurt pas, tout au plus stagne-t-il et il semble tenir à ce seuil des 1000 habitants autant qu'à sa cabine et à son distributeur à pains. 

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    Distributeur à pains :

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    Il y a bien un dépôt de pains dans le bourg :

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    ...mais je suppose qu'il n'est pas ouvert tous les jours ou alors il faut considérer le "dépôt de pains" comme le distributeur automatique. En tout cas, les radenacois ne sont pas trop à plaindre parce qu'en plus de disposer d'une cabine, d'un bar, d'une épicerie, d'un salon de coiffure, le bourg possède aussi un magasin : 

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    Peu de bourgs voire de villes possèdent une boutique sobrement intitulée magasin, or avec un terme aussi vague, on peut s'imaginer n'importe quoi. Que vend-on dans un magasin ?

    J'ai tellement de choses à dire sur ce bourg que je n'arrive pas à faire le tri. Alors, je vais arrêter là en rajoutant une photo où je tire une de ces tronches. Mais comment sourire dans ce no man's land ? Je veux bien faire des efforts mais il y a des limites. 

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    Radenac , (56500), Morbihan , maire :  Bernard le Breton  (lutte patronale pour la défense des patrons anarchistes), 1000 radenacois pile. cabine téléphonique, modèle de Paris, hors service. numéro d'appel : 02 97 22 40 35. reportage réalisé le 16 mars 2016 entre 12:35 et 12:55  météo : beau. Plus d'info sur 36 15 RADENAC. Ah, non, y'a aussi un site ici

    Loïc LT 

     

  • recensement des cabines # 59 Plougoumelen (56)

    Cet après-midi, un collègue de boulot qui affirmait que je m'étais dévergondé me fit part alors que je passais dans son bureau afin d'accéder à un autre qu'il était passé récemment devant une cabine téléphonique située rue du Kenyah sur la commune de Plougoumelen, dans une zone industrielle longeant la RN165, la voie express qui va de Nantes à Brest et qui surtout passe à Lorient. Divine surprise. Je restais sur une déception lors de la pause-déjeuner et donc dès avoir quitté l'entreprise, je me suis rendu sur zone muni de tout l'équipement : appareil photo, Kabino, smartphone, mon corps, ma bagnole etc. 

    plougoumelen, cabine téléphonique

    Je n'ai pas mis longtemps à trouver la chose. Mon collègue se demandait à juste titre ce qu'elle foutait là et je confirme. Il semble que les Méchants se concentrent sur les cabines des bourgs et oublient celles qui sont situées dans des endroits improbables, genre au bout des zones industrielles où tout est tellement moche que la laideur de la cabine ne saute pas aux yeux et que donc son démantèlement n'est pas une priorité. Peut-être que ce sont sur ces endroits que je dois concentrer mes derniers efforts. 

    plougoumelen, cabine téléphonique

    J'adore ces endroits péri-urbains où l'esthétisme n'a aucune importance. Seule l'activité économique compte et les communes se gardent bien de créer des parterres ou de planter des arbres. Ce serait inutile, quand les gens viennent visiter Plougoumelen, il y a peu de chance qu'ils viennent se balader par ici (d'ailleurs, je me demande pourquoi mon collègue passait par là). J'en reviens toujours à Stéphen Shore et Raymond Depardon, photographes des non-lieux, des périphéries mais dans cette zone, j'avais le sentiment d'être dans une photo de l'un ou l'autre. 

    Kabino, lui, peu importe l'environnement, il est content de présenter la cabine. 

    plougoumelen, cabine téléphonique

    Il s'agit d'une cabine "modèle de Paris". La plupart de ses vitres sont cassées et le téléphone ne fonctionne pas. Par contre, c'est la première fois que je vois ce type de téléphone. On dirait un téléphone dernier cri (beaucoup de plastique) et je pense donc qu'il a été mis en place (ou en a remplacé un autre qui ne fonctionnait pas) aux alentours des années 2000). 

    Si j'avais dû rester une journée sur place, je crois que je me serais amusé à épuiser l'endroit. C'est un vieux rêve que j'ai et dont je parle parfois (référence à Perec) : rester dans un lieu quelconque et le photographier de toute part, écrire tout ce que l'on voit, tout ce qui s'y passe, faire des rencontres et vider l'espace de tous ses mystères. On peut écrire 600 pages et plus là-dessus, Yann Moix ne m'impressionne pas et pas tout dire parce que c'est impossible mais par la photo, les écrits, les rencontres et les sensations que l'on garde, partir en ayant le sentiment d'avoir violer une zone. Puisque la littérature a tout dit des relations humaines, il est temps qu'elle s'attaque aux lieux mais pas les lieux où les gens aiment se balader mais ces lieux qui sont la matière première de notre société de consommation. Je ne dis pas qu'en évoquant un lieu, il faille occulter l'être humain, non mais il faut l'évoquer de par son rapport à ce lieu. J'ai vu ce soir un chauffeur routier garer son camion car il y avait non loin de la cabine, un parking de poids lourds. Il est resté un quart d'heure dans son camion (transports TRM, transports Rapides du Maine, société basée à Laval, 93 boulevard Galilée à gauche sur la photo) , puis une voiture s'est garée devant. Il est descendu de son camion, a fait un bisou à une dame et ils sont partis. Elle était venue chercher le camionneur qui partage sa vie (ou peut-être a-t-il une maîtresse dans toutes les villes où il s'arrête). Il ne m'a manqué que peu de courage pour aller vers eux et de les questionner poliment sur leurs habitudes à cet endroit. 

    plougoumelen, cabine téléphonique

    J'ai dit que j'aurais aimé rester plus longtemps pour tenter de saisir l'essence de ces lieux où les gens ne font que passer si ce n'est pour ceux qui vont au bar restaurent Le Kenyah. Je ne sais pas ce qui vaut cette enseigne mais elle est sans doute surtout fréquentée par les employés qui bossent sur la zone..

    plougoumelen, cabine téléphonique

    ...genre, par exemple, ceux qui vendent des camping-cars à Narbonne Accessoire (qui fait partie du groupe Bretagne Sud Loisirs, concessionnaire pour les marques Pilote, Chausson et Autostar) ou ceux qui bossent dans d'autres bâtiments plus discrets ou alors les gens qui bossent aux brûleries d'Alré, un torréfacteur un peu connu dans le Morbihan et qui a son siège pas loin de la cabine aussi :

    plougoumelen, cabine téléphonique

    Après, je suis évidemment allé dans le bourg mais le cœur n'y était plus. Il était resté dans cette zone commerciale. Plougoumelen ressemble à tous les bourgs bretons typiques mais il est quand même plutôt en haut de l'échelle si l'on considère ses chaumières et maisons en pierre qui sont en harmonie avec les constructions contemporaines. C'est le genre de bourg qui dispose de beaucoup de thunes au regard des entreprises se situant sur son territoire et qui doivent donc verser je ne sais plus quelles taxes à la commune. Je me suis arrêté devant une boîte à livres et j'en ai pris trois : Compartiment tueurs de Sébastien Japrisot, Ivanhoé de Walter Scott et orient express de Graham Greene (auteur que j'adore). Logiquement, il faut donner le même nombre de livres qu'on a pris mais je n'en avais pas sur moi mais j'ai trop de respect pour les livres et pour l'esprit des boîtes à livres alors je reviendrai très vite avec des livres et pas des vieux, j'en mettrai dix, promis. 

    plougoumelen, cabine téléphonique

     

    plougoumelen, cabine téléphonique

    Plougoumelen , (56400), Morbihan , maire :  Olivier Kilman  (lutte patronale pour la défense des ouvriers libéraux), 2473 plougoumelenistes. cabine téléphonique zc du Kenyah. numéro d'appel : 02 97 29 09 24, hors d'état de nuire. reportage réalisé le 04 avril 2016 vers les 18 heures  météo : variable

    Loïc LT

    plougoumelen, cabine téléphonique

  • recensement des cabines # 58 Priziac (Morbihan 56)

    Je viens de faire le point sur tous mes comptes rendu foireux et je suis surpris de constater que je n'ai pas fait celui de Priziac, bourg qui se situe quelque part dans le nord du Morbihan et que j'ai visité le 30 janvier 2016 (le même jour, j'ai fait Gusicriff, Langonnet, Plouray et Roudouallec et je les ai tous zappés aussi, ce qui me rassure quant au fait que je vais peut-être pouvoir atteindre les 100 cabines - parce qu'à partir de maintenant, ça va devenir très difficile d'en prendre d'autres).

    Donc Priziac me tient à cœur, c'est donc par ce bourg que je vais commencer concernant cette journée du 30 janvier. Il me tient à cœur pour des raisons sentimentales et même si ce blog n'est pas un journal intime, je m'autorise à vous dire que c'est à Priziac que j'ai donné mon premier rencard à ma future femme. Pour l'anecdote, il y avait une autre fille à Priziac qui me plaisait (mais c'était avant) mais elle trouvait que j'avais un trop gros nez, le menton en galoche et les oreilles décollées. Voilà pour la séquence intime. 

     

    Priziac

    Donc, je suis arrivé à Priziac en fin d'après-midi et je n'ai pas mis longtemps à trouver l'édicule et j'ai pas mis longtemps non plus à trouver un être humain pour me prendre en photo. De mémoire, je crois que c'est une enseignante de l'école devant laquelle est située ladite cabine qui m'a mis dans la boite. 

    Priziac

    J'étais vêtu de mon uniforme de recenseur à savoir : paire de campers (100€ chez Bessec), Jean coupe straight 85% coton, 2% élasthane (acheté chez Célio Lanester), pull marin  St-James, 90€ (achat dans un magasin Saint-James à Concarneau) et paletot de je sais plus chez qui mais que j'aime bien. Je crois qu'il pleuvait d'où la médiocre qualité des photos dont le viseur se prenait plein de gouttes humides. Comme la dame était très aimable, elle m'a informé ensuite qu'elle pensait qu'il y avait une cabine près de l'étang du bel-air. Chouette, j'adore faire d'une cabine deux coups. En attendant, une corvée m'attendait : prendre quelques photos du village. Je me suis toujours dit et il était communément admis parmi mes collègues lorsque je travaillais au Faouët que Priziac était un bourg particulièrement hideux. Ceci dit, méfions-nous des évidences. Souvent, c'est dans la laideur qu'on trouve les choses les plus belles (et ce n'est pas Lévinas qui me contredira). 

    Comme je ne suis pas le centre du monde, voici quand même la cabine sans le gugusse :

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    En général, je ne prends pas les églises sauf celles dédiées à Sainte-Ernestine de Louvois. Donc, voici l'église dans laquelle une poignée de tartufes (vieux français pour dire pèlerins, j'aime bien me compliquer l'écriture) se rendent lorsque le curé donne une messe quand le cœur lui en dit. La Talbot blanche qui est garée devant, c'est la mienne. Coucou Talbot !

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    Voici l'avenue principale de Priziac. Je ne sais que dire, d'un côté je lui trouve un certain charme (avec ses poteaux edf et ses fils qui se touchent, ses commerces et habitations mitoyens fermés sauf un ou deux) et d'un autre côté, je la trouve moche mais c'est le genre de cliché à la Stéphen Shore que j'apprécie et que je serais bien capable de faire agrandir et encadrer. C'est mon côté paradoxal : je ne vois pas l'intérêt d'orner les murs de sa maison de choses belles. C'est trop évident, trop convenu. Il s'agit de la rue Albert Saint-Jalmes (à ne pas confondre avec Saint-James, la marque de mon tricot 100% laine, à laver à la main de préférence avec une lessive laine agréée Woolmark)

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    Il y a d'ailleurs un bar qui s'appelle le St-Jalmes. Est-il fermé ou fermé définitivement ? Quelques recherches me font dire qu'il est ouvert mais personne n'a donné d'avis sur le service. Mais je vais arrêter de parler de choses qui ne me mènent nulle part. Le jour où j'y rentrerai boire une bière, Mélenchon sera président. 

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    Je ne peux pas ne pas placer ici cela :

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    Bon, puisque la dame a dit qu'il y avait une cabine près de l'étang du bel Air, allons sur zone et espérons....et exultons !

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    La cabine est dépourvue de téléphone mais rien n'interdit les gens de s'y mettre à l'abri pour téléphoner via leur téléphone cellulaire Itineris (à condition qu'ils n'oublient pas de déplier l'antenne parce que l'habitacle en alu des cabines peut empêcher les ondes de traverser comme il faut). C'est l'occasion d'admirer ce lac qu'une légère brume enveloppait lui donnant quelque chose de fantasmagorique. Vous voyez qu'il ne faut pas se faire d'à priori (adjectif invariable). La Bretagne intérieure est riche et même ses bourgs les moins pimpants cachent des surprises.

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    Priziac (ou Priziac-les-Eaux), (56320), Morbihan , maire :  Dominique Le Nivinen  (liste  de naissance) 999 priziacois. cabine téléphonique au centre ville. numéro d'appel : 02 97 34 63 53, cabine près de l'étang dépourvu de téléphone. reportage réalisé le 30 janvier 2016 ( arrivée à 16:37, départ à 16:56 ) météo : couvert, crachin.

    Loïc LT, le 02 04 2016