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claude sautet

  • César et Rosalie

    Il y a quelques jours, j'ai revu avec plaisir ce chef d'oeuvre de Claude Sautet et je me suis dit tout en le regardant que ce n'est pas plus mal de se priver de visionner les films qu'on aime pendant quelques années. Celui-là, je l'avais même presque oublié. J'ai passé vraiment une agréable soirée et il s'en ait fallu de peu que je ne me le repasse après. Je ne l'ai pas fait mais on trouve sur youtube quelques unes des scènes les plus marquantes dont celle qui suit. La première rencontre entre César (Yves Montant) et David (Sami Frey). Le dialogue, les silences, les regards..tout est parfait

     

     

  • CR123 : classe tous risques - José Giovanni

    classetousrisques.gifrésumé : Quand on a été un caïd et qu'on se retrouve les flics au train, fauché comme les blés, avec deux gosses à charge, on peut toujours essayer de s'adresser aux copains.
    Mais si les copains sont rangés des voitures et ne veulent pas se mouiller, on en est réduit à se rabattre en solitaire sur des petits coups miteux.
    Abel en a fait l'amère expérience.
    Seulement voilà : la vengeance, ça existe, et Abel a le coup de flingue facile...


    mon avis : Je crois avoir déjà expliqué pourquoi je n'aimais pas le cinéma et je n'ai pas envie de me répéter (sauf sur demande) mais j'ai quand même quelques réalisateurs fétiches, qui à mon sens sortent du lot parce que quelque part ils ont fait (ou font) quelque chose de supérieur au cinéma, quelque chose qui se rapproche de la littérature. Jean-Luc Godard, Jacques Demy et Quentin Tarantino en font partie..ainsi que, Claude Sautet.
    Avant de faire ses grandes fresques socio-bourgeoises des années giscardiennes, Sautet a réalisé dans les années 60 de bons petits polars dont classes tous risques, adaptation d'un roman de José Giovanni. C'est la raison pour laquelle j'avais acheté ce polar (paru chez Gallimard dans la fameuse série noire) il y a quelques années. N'ayant jamais trouvé l'opportunité de le lire, je me suis enfin décidé à l'ouvrir par une rieuse matinée d'automne.
    Et quelques jours plus tard, par une journée toute aussi rieuse, lorsque je l'ai achevé d'un browning 7.65, mon premier sentiment fut que Sautet avait été très fidèle au roman. Ce roman est un polar d'excellente facture, sans fioriture qui nous plonge dans le monde du grand banditisme des années 50 avec son lot d'amitiés viriles, de coups bas et de reconversions mal assumées. Rien à redire, c'est bien envoyé, efficace et haletant.

    Et la mort d'un truand est l'occasion pour Jose Giovanni de proposer au lecteur quelques considérations métaphysiques  (p199).
    Gibelin n'avait pas senti venir la mort. Il était passé sans souffrance, du stade de l'évanouissement à celui de cadavre. De son goût de l'argent, de sa ténacité, de sa manière d'aimer sa femme, de son habitude de se moucher en pressant toujours sur la même narine, il ne restait rien qu'une carcasse vide qui n'accomplirait plus aucun geste, et que personne ne rencontrerait jamais plus.

    roman, parution 2tr 1958
    Gallimard, série noire n°428, 248 pages
    lecture du 10/10 au 12/10/09
    note : 4/5
    à venir : affliction, Russel Banks

     

    classe-tous-risques-movie-1960.jpg
  • Vincent, François, Paul et les autres...

    affiche-Vincent-Francois-Paul-et-les-autres-1974-1.jpgJe ne suis pas très cinéma (pas du tout même, je trouve le cinéma globalement trop superficiel...ne serait-ce que comparé à la littérature -en fait mon idée est que l'inconvénient d'un réalisateur par rapport à un écrivain est que le réalisateur est assommé par les contraintes financières, techniques, météorologiques et cela l'empêche de se livrer entièrement alors que l'écrivain n'a pas de contraintes et peut laisser son cerveau travailler en toute liberté-*) mais j'ai quand même quelques films références. Les films de Claude Sautet en font partie. Et parmi ses nombreux chefs d'oeuvre (à part son premier film, il n'a fait que des chefs d'oeuvre), Vincent, François, Paul et les autres est mon préféré. Je passe sur les raisons, c'est mon préféré c'est tout (suivi de Nelly et Mr Arnaud). Donc évidemment, possédant le dvd de Vincent..., je peux le regarder quand je veux, où je veux etc. Ce que je fais très souvent.
    Or ce soir, il passe à la télé. Sur Arte évidemment, pas sur tf1.
    Mais je ne sais pas si chez vous c'est pareil mais quand bien même je possède un film en dvd, je me sens toujours obligé de le regarder quand il passe à la télé. Je cherche les raisons : il y a sans doute une saveur particulière à savoir que des millions de gens regardent un même film au même moment et puis d'un point de vue technique, les films ont un grain particulier quand ils passent à la télé.
    Si on veut pousser le bouchon un peu plus loin, j'ai vu ma compagne enregistrer sur vhs un film qui passait à la télé alors qu'elle savait pertinemment qu'on l'avait en dvd. Mais comme il passait à la télé, elle s'est sentie obligée de l'enregistrer.

    * Je n'ai jamais eu de grandes émotions cinématographiques en salle de cinéma. j'ai beau réfléchir, je ne vois pas un seul film vu en salle qui m'ait marqué.

  • le cinéma, c'est pas bien.

    00d45aa9637a49cd3047a0d9d58dfb5f.jpgBon sang que j'aime pas le cinéma. J'aime pu. J'aime pas me dire 'voilà, pendant deux heures, tu vas te taper un film. ça va te raconter une histoire, tu vas voir un décor, des acteurs, des ambiances. On va te mener dans une direction et tu devras t'y tenir.'. Regarder un film, ça te gache deux heures dans la soirée pour rien. Tu as une journée de boulot dans les pattes et il faut encore que tu t'imposes deux heures d'ennui. Même les bons films sont ennuyeux quand on ne veut pas de cinéma.

    'alors, t'es allé au cinéma ces temps-ci ?'. - Ah non et ça risque pas, le cinéma c'est trop nul. En plus, la salle la plus proche est à une demi-heure de route. ça fait une heure en tout de perdu dans les transports, un quart d'heure d'attente et de publicité avant le film et comble de l'ennui, le film. C'est nul les films, ça ne laisse aucune place à l'imagination. ça dit tout au lieu de suggérer. Un bon livre, au moins, tu te construis ton propre décor, des visages. Et puis, tu vas au fond de la conscience des personnages. Dans les films, ça n'est qu'effleuré. On n'y peut rien, c'est comme ça. C'est le principe même du cinéma que de tout dévoiler ce qui est superficiel et de laisser de côté ce qui est essentiel.

    Un livre, tu l'ouvres, tu le fermes, tu fais ce que tu veux, tu le lis à ton rythme. Alors qu'un film, quand il a démarré, il faut le voir jusqu'au bout. ça commence, il est 21H00..ah, on ne retrouvera la vie libre qu'à 23 ! deux heures derrière les barreaux. beurk

    Ce qui est bien, c'est de ne rien faire, or regarder un film, c'est donner tout son esprit au film.

    8548eaadc5e7709c5152a9f15f1f142f.jpgTout à l'heure, j'ai regardé l'emploi du temps de Laurent Cantet... en faisant autre chose. Je bouquinais, surfais, buvait du café et j'entendais vaguement les dialogues du film, et même de temps en temps, dans quelque moment d'égarement, il m'est arrivé d'en voir des passages. Ce film avait l'air très bien. Mais je stressais plus ou moins à l'idée que le type allait buter toute sa famille. Mais en fait, non. Le final est différent que l'histoire vraie dont il est tiré. ouf, j'étais content. Je me suis levé, j'ai bombé le torse, j'ai déboulé dans la pièce d'à côté en mimant le chimpanzé.  J'étais de bonne humeur, tiens..pour un film..mais vu dans ces conditions, je dis pas non, au contraire même, j'aime bien.

    Mais quand tu vas dans une salle de cinéma, tu ne peux rien faire d'autre que de mater le putain de film. Si, tu peux faire autre chose, mais à la base, c'est pas fait pour. Quand tu vas au cinéma, tu t'assieds dans les fauteuils confortables et tu ne fais que regarder le film. Tu laisses de côté tes talents créatifs et tu attends que ça se passe. Le cinéma, c'est pas le septième art, c'est pas un art...et pour les rares réalisateurs qui ressemblent à des artistes, toute leur énergie est mise dans les prouesses techniques, la recherche de lieux de tournages potables ou la construction de décors crédibles. Mais ça vous tue un artiste tout ça !!! Les choses de la vie de Claude Sautet aurait plus gagné en profondeur si l'équipe de tournage ne s'était pas emmerdé des jours et des jours à filmer un accident de bagnole, qui en plus, aujourd'hui s'avère mal fait.  De toute façon, y'avait pas besoin de nous montrer cet accident. Juste le mec au volant de sa caisse, un crissement de pneus (allez, si on veut quand même, pour faire la transition) et puis le mec à l'hôpital. Sans la scène de l'accident, on aurait gagné 10 minutes, 10 minutes qui auraient bien servis pour autre chose, genre approfondir les derniers instants de Paul avec sa femme. Mais non, même Claude Sautet, le plus psychologue de tous s'est senti obligé de tourner cette scène inutile..alors, je vous raconte pas les autres.

    Un bon film, ça peut se regarder..mais distraitement, comme on écoute la radio sur un chantier.

    'alors, t'es allé voir quoi comme film dernièrement' ?

    signé Loïc.

  • les choses de la vie

    medium_cesar.jpgTout à l'heure en écoutant quelques mélodies de Philippe Sarde, compositeur attitré de Claude Sautet, je me suis dit bien des choses...mais je ne vous les dirais pas, c'est mon jardin secret et c'est mon droit aussi de dire que je n'ai rien envie de dire.

    Sautet ? j'ai découvert son cinéme fin 1997. Je quittais Saint-Cyr (????) et j'avais plus ou moins inconsciemment décidé de glander un peu. J'allais me ballader en bord de mer pour voir la tempête et j'allais souvent aussi à la médiathèque de Lorient où en 2 mois je dévalisai les lieux de tous les chefs d'oeuvre du cinéma français. Avec le recul, 3 réalisateurs comptent toujours pour moi, Jean-luc Godard (j'ai pris une claque en regardant Pierrot le Fou que je considère toujours comme le pendant au cinéma des illuminations de Rimbaud), Jacques Demy (féérique) et surtout finalement Claude Sautet....que de dire de Sautet. En a t-on trop dit ou au contraire en-a-t-on rien dit. Longtemps, on s'est moqué de son cinéma pour petits bourgeois quadragénaires en quête de sens, d'amour et surtout d'amitié. Sautet ne serait que le documentaliste des années Giscard...il y a de ça mais pas que, et en tout cas, ce n'est pas ce que je retiens. Les films de Sautet sont avant tout des films d'ambiance, des films à 'climat' avant d'être des histoires (bien que les scnérarios étaient hyper bien préparés). 3 personnes discutent dans une brasserie parisienne, il pleut des cordes dehors, les garçons de café s'agitent et la salle est enfumée (quasiment tout le monde fume dans un film de Sautet). On discute sans en dire trop, tout est dans le regard, le geste et dans une courte formule. On se donne des conseils, on se rassure, on s'entraide puis on se quitte pour retrouver sa petite vie pas si bien rangée.

    Sautet s'est entouré des plus grands (Michel Piccoli*, Romy, Serge Reggiani, Lino Ventura, Michel Serrault... ) et leur laissait en général une liberté de ton assez grande et c'est d'ailleurs ce qui fit le succès de ses films : l'impression que tout est naturel, que tout coule comme un fleuve limpide. et l'excellente musique (pourtant discrète...mais si mélodieuse ) de Sarde arrive au bon moment pour confirmer une impression et donner une unité de ton.

    J'adore définitivement le cinéma de Sautet. Il me parle et je crois même qu'inconsciemment il a influencé ma façon d'être, de me comporter par rapport aux autres. Il m'arrive d'ailleurs de revisionner un court passage précis pour étudier de près une attitude, une façon de faire son chignon, un ton de voix etc. Mes deux péférés sont Vincent, François, Paul et les autres et Nelly et Monsieur Arnaud mais je les aime tous (avec une mention spéciale pour le tout premier film 'classe tous risques' qui fut un échec mais que j'adore pour son côté mi-ascenseur pour l'échafaud mi-Pierrot le fou.)

    * Piccoli a quand même joué pour les 3 grands réalisateurs sus-nommés à savoir Godard, Demy et Sautet....la classe.