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variété

  • tentative d'explication : danser sur la table - Vincent Delerm

    Toi, tu disil me manque, tant de choses je n'sais pas, toutes les choses qui me manquent”.

     

    Toujours je reste là, effacé, incapable de parler fort comme ça, de danser sur la table

     

    Toi, depuis le départ, tu as raté cent fois, un amour, une histoire

    Un geste maladroit, un garçon inflammable

    Et une autre que toi a dansé sur la table

     

    Toi, tu dis ‘je préfère les étés sous les toits, La plage, le rayon vert’.

    Je fais ça juste là, pour retirer le sable. 

    Ne me demandez pas de danser sur les tables. 

     

    Toi, tu disil me manque tant de choses tu sais toi, 

    Toutes ces choses qu'il me manque, 

    Et ma vie passera, et ma vie incroyable

    Et je vivrai comme ça sans danser sur la table”. 

     

    . en italique : la femme parle

    . en caractère gras : le type parle

    Ce qui me perturbe dans cette chanson triste comme un dimanche soir pluvieux, c’est de savoir qui s’exprime à tel moment et surtout qui ne veut pas danser sur la table. Spontanément, je vois un couple avec un homme effacé, qui n’aime pas trop faire la fête, qui préfère les étés sous les toits, la plage, le rayon vert (?) et une femme plus délurée, qui s’ennuie dans le couple et à qui il manque un homme exubérant capable de danser sur la table, n’importe quand ou en fin de soirée. La femme s’ennuie à tel point que son mari finit par admettre que depuis le départ de leur relation, elle a raté cent fois un amour...une histoire, un homme inflammable et du coup c’est une autre qu’elle qui a dansé sur la table (donc, l’idée c’est que c’est la femme qui veut danser sur la table ? ) et donc le type qui dit qu'elle a raté tout ça accepte d'être trompé ?

    Donc, je vois ça comme ça mais le texte prête à confusion. De toute façon, l’histoire de ‘danser sur la table’ est une métaphore de ce grain de folie qui manque dans la vie de ce couple. 

    Le texte est très court, mon commentaire aussi. Il est très court et plus simple qu’il en a l’air..il faut juste bien placer la ponctuation parce qu’il n’est pas évident au départ que ce soit le mec qui dit ‘je préfère les étés sur les toits….’ On le devine juste par rapport à ce qu’on a lu avant. C'est le problème avec Vincent Delerm, c'est qu'il écrit comme il parle. 

    Dans la dernière strophe, la femme se fait fataliste, elle ne semble pas vouloir changer de vie ‘et je vivrai comme ça sans danser sur la table’. Et quand elle dit ‘ma vie incroyable’, c’est évidemment de l’ironie, sa vie de merde en fait.

    Vous pouvez retrouver ce titre sur Deezer ou autrement, en vidéo dans la note d'avant. 

    Bon, j'y vais, on va souper. Je vais m'installer à table et faire mon ronchon. Les paysans ne parlent pas à table !

    Loïc LT, psychanalyse de bazar.

     

  • coup de coeur pour : Françoiz Breut

    412RKQGXRUL._SS500_.jpgPetit intermède musical pour vous parler de Françoiz Breut, une chanteuse française injustement méconnue du grand public et dont je suis fan depuis le premier album sorti quelque part dans le milieu des années 90. J'avais quelques craintes avant la sortie du dernier (à l'aveuglette) étant donné que pour la première fois, elle était l'auteur des textes, et dans ces cas-là, comme on sait, c'est quitte ou double. Écrire des paroles ne s'improvise pas, c'est un métier. Après plusieurs écoutes de l'album, non seulement les craintes ne sont pas confirmées mais il s'avère que la plume de Françoiz vaut le détour et qu'on se dit même que c'est dommage qu'elle ne s'y soit pas mis plus tôt.
    Son dernier album est une merveille et se situe en ce qui concerne la musique et l'instrumentation dans la lignée des précédents. Tiens, j'aime tellement cet album que je me demande si je ne vais pas...l'acheter. D'ailleurs, si, je vais le faire, quitte à passer pour un has-been.
    Le son Breut est très particulier et ressemble beaucoup à celui de son ex-partenaire Dominique A, c'est à dire un mi-chemin entre minimalisme et variété. Ce serait un peu à ranger dans la même famille que feu Autour de Lucie ou Holden (dont on attend impatiemment le nouvel album). La sensation que j'ai à l'écoute des chanson de Breut est un peu  celle d'une jolie fille qui chante dans un grand hangar désaffecté avec pour l'accompagner un groupe avec batterie, guitare, clavier, basse et ça se passerait quelque part dans le Nord un jour de canicule.

     

    Alors, les jeunes pousses semble être le titre phare de ce nouvel album. Dans cette chanson, FB arrive a donner une espèce de grandeurs d'âmes aux frasques adolescentes.  Le rythme de la chanson me fait vaguement penser à la bof du film César et Rosalie, signé Philippe Sarde. (hasard ou coïncidence, elle avait repris dans un précédent album la chanson d'Hélène, également composée par Sarde pour Sautet).  J'ai écouté cette chanson en boucle et ne m'en suis pas encore lassé. La retranscription des paroles est de ma pomme n'ayant rien trouvé sur la toile. Mais elle n'est pas achevée car je cale à certains passages (voir ****, à bon entendeur salut). bonne écoute et attention, je vous préviens, c'est grandiose. Vous pourriez ne pas vous en remettre.


    ils demandent qu'à courir
    dans l'herbe tendre, cheveux au vent
    aux joues fougueuses et rayonnantes
    ivres de cris et plein d'élan.

    dans les cours toutes ratatinées
    ils se défoulent à perdre haleine
    les trottoirs sont toujours trop étroits
    dans l'énergie qui se déploie

    on aimerait qu'ils soient sans limite
    que leur course n'est jamais ****
    qu'ils puissent prendre leurs jambes à leur cou
    et hurler comme des loups

    les jeunes poussent à toute allure
    bien étourdis par l'air cinglant
    la sève déborde, les branches s'allongent
    vers la lumière qui ne fait que passer

    ils rêvent de gazon vert et ****
    pour survoler à perdre la tête
    sans se soucier des petites bêtes
    et oublier les bruits qui grondent

    je les espère solides et grands
    pieds bien ancrés dans un seul fer
    qu'ils ne plient pas sous la tempête
    et fassent chaque jour une fête