Petit intermède musical pour vous parler de Françoiz Breut, une chanteuse française injustement méconnue du grand public et dont je suis fan depuis le premier album sorti quelque part dans le milieu des années 90. J'avais quelques craintes avant la sortie du dernier (à l'aveuglette) étant donné que pour la première fois, elle était l'auteur des textes, et dans ces cas-là, comme on sait, c'est quitte ou double. Écrire des paroles ne s'improvise pas, c'est un métier. Après plusieurs écoutes de l'album, non seulement les craintes ne sont pas confirmées mais il s'avère que la plume de Françoiz vaut le détour et qu'on se dit même que c'est dommage qu'elle ne s'y soit pas mis plus tôt.
Son dernier album est une merveille et se situe en ce qui concerne la musique et l'instrumentation dans la lignée des précédents. Tiens, j'aime tellement cet album que je me demande si je ne vais pas...l'acheter. D'ailleurs, si, je vais le faire, quitte à passer pour un has-been.
Le son Breut est très particulier et ressemble beaucoup à celui de son ex-partenaire Dominique A, c'est à dire un mi-chemin entre minimalisme et variété. Ce serait un peu à ranger dans la même famille que feu Autour de Lucie ou Holden (dont on attend impatiemment le nouvel album). La sensation que j'ai à l'écoute des chanson de Breut est un peu celle d'une jolie fille qui chante dans un grand hangar désaffecté avec pour l'accompagner un groupe avec batterie, guitare, clavier, basse et ça se passerait quelque part dans le Nord un jour de canicule.
Alors, les jeunes pousses semble être le titre phare de ce nouvel album. Dans cette chanson, FB arrive a donner une espèce de grandeurs d'âmes aux frasques adolescentes. Le rythme de la chanson me fait vaguement penser à la bof du film César et Rosalie, signé Philippe Sarde. (hasard ou coïncidence, elle avait repris dans un précédent album la chanson d'Hélène, également composée par Sarde pour Sautet). J'ai écouté cette chanson en boucle et ne m'en suis pas encore lassé. La retranscription des paroles est de ma pomme n'ayant rien trouvé sur la toile. Mais elle n'est pas achevée car je cale à certains passages (voir ****, à bon entendeur salut). bonne écoute et attention, je vous préviens, c'est grandiose. Vous pourriez ne pas vous en remettre.
ils demandent qu'à courir
dans l'herbe tendre, cheveux au vent
aux joues fougueuses et rayonnantes
ivres de cris et plein d'élan.
dans les cours toutes ratatinées
ils se défoulent à perdre haleine
les trottoirs sont toujours trop étroits
dans l'énergie qui se déploie
on aimerait qu'ils soient sans limite
que leur course n'est jamais ****
qu'ils puissent prendre leurs jambes à leur cou
et hurler comme des loups
les jeunes poussent à toute allure
bien étourdis par l'air cinglant
la sève déborde, les branches s'allongent
vers la lumière qui ne fait que passer
ils rêvent de gazon vert et ****
pour survoler à perdre la tête
sans se soucier des petites bêtes
et oublier les bruits qui grondent
je les espère solides et grands
pieds bien ancrés dans un seul fer
qu'ils ne plient pas sous la tempête
et fassent chaque jour une fête
Commentaires
le texte :
Ils ne demandent qu'à courir
dans l'herbe tendre
cheveux au vent,
bourgeons fougueux et rayonnants
ivres de cris et pleins d'élans.
Dans les cours toutes ratatinées,
ils se défoulent à perdre haleine.
Les trottoirs sont toujours trop étroits
pour tant d'énergie qui se déploie.
On aimerait qu'ils soient sans limite,
que leur course n'ait jamais de fin.
Qu'ils puissent prendre leurs jambes à leur cou
et hurler comme des loups.
Les jeunes poussent à toute allure
bien étourdis par l'air cinglant.
La sève déborde, les branches s'allongent
vers la lumière qui ne fait que passer.
Ils rêvent de gazons verts et soyeux
pour se rouler à perdre la tête,
sans se soucier des petites bêtes
et oublier les bruits qui grondent.
Je les espère solides et grands,
pieds bien ancrés dans un sol ferme.
Qu'ils ne plient pas sous la tempête
et fassent de chaque jour une fête.