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[actualité] la "crise" de la classe moyenne, le retour

classe moyenne, société, crise, économieTous les trois quatre ans les journalistes nous ressortent l’idée que la classe moyenne est en crise. Ça les pique comme ça, on ne sait pas pourquoi. Si, on devine pourquoi : ça touche pas mal de monde et l’idée de classe moyenne est suffisamment abstraite pour qu’on puisse en dire n’importe quoi..et évidemment, à chaque fois, il ne leur ait pas dur de trouver un pingouin qui vient de sortir un bouquin sur la question.
Je dis ça parce j’ai entendu des débats à la radio sur ce thème deux fois en trois jours...deux fois de trop...à chaque fois ça m’a énervé. Tant de suffisance de la part des journalistes et des sociologues en énonçant des contre-vérités m’horripilent au plus haut point.
On veut nous faire croire que la classe moyenne d’aujourd’hui esr plus pauvre que celle des trente glorieuses et même que celle des années 80, qu’elle serait sur le point de tomber sous le seuil de pauvreté..comment comprendre alors toutes ces berlines qui me doublent sur l’autoroute, ces maisons contemporaines immenses qui sortent de terre dans le petit bourg où j’habite, comment comprendre que le montant de l’épargne de la dite classe moyenne n’a jamais été aussi élevé, que les stations de ski affichent complet, que lors des deux derniers noel, des records de consommation ont été battus..etc etc
Perso, je fais partie de la classe moyenne, de la classe moyenne inférieure on va dire, puisque je suis payé au smic (ma compagne un peu plus). Et bien, on s’en sort. Oh, ce n’est pas toujours facile, on n’a pas trop le droit à l’erreur, mais on s’en sort...et ça vaut le coup de se battre..et je n’ai aucune leçon à recevoir de ces journalistes et sociologues de pacotilles qui ne savent pas de quoi ils parlent, qui ne connaissent pas la vie des millions de français qui s’en sortent et qui rigolent pas mal de s’entendre dire qu’ils sont en crise.
Tiens, je ne devrais pas dire ça. Ce matin, sur radio-bobo (france inter, va sans dire), on cherchait des solutions pour sauver la classe moyenne.  Youpi ! Un économiste dont j’ai oublié le nom (un certain Pikety je crois) proposait de prélever 15 milliards d’euros en plus par an sur les 3% de français les plus riches pour les redistribuer à la classe moyenne..pas aux pauvres, hein, juste à la classe moyenne..et bien, c’est chouette ça ! Pourquoi s’en priver. Un calcul à l’emporte-pièce (15 milliards d’euros divisés par 40 millions de français moyens multiplié par le nombre de français moyens composant mon foyer) m’indique que cela me rapporterait 1500€ par an... banco ! vive la crise de la classe moyenne !...champagne..ah, mais non, je risque pas de devenir imposable avec ça ? A moins que ce ne soit pas compté...à suivre.

loïc lt, 22.00

 

* photo par Raymond Depardon

Commentaires

  • Si je réfléchis aux années 80, nous vivions à trois, mes parents et moi, sur le seul salaire de mon père. J'étais enfant donc ma perception des choses était probablement incomplète, mais j'avais l'impression qu'on vivait bien. Aujourd'hui, entrée à mon tour dans la vie active, je constate qu'il faut impérativement être deux à travailler dans un couple pour s'en sortir correctement (la situation est compliquée dans notre cas par le fait que nous vivons à Paris où tout est plus cher). Comme toi, je trouve quand même que les discours sont catastrophistes et qu'on aboutit à des situations paradoxales où les gens se plaignent de leur niveau de vie le matin et réservent des vacances à l'étranger l'après-midi... Alors, est-ce que finalement le fond du problème ça ne serait pas que nous avons nous-mêmes fait monter notre niveau de vie en nous créant de nouveaux besoins ? Ou la classe moyenne est-elle réellement en crise ? Autre problème, il y a dans les discours des spécialistes de tout poil un point de vue "surplombant" (je ne sais pas comment le dire autrement) qui me gêne toujours, comme s'ils regardaient toujours les choses de l'extérieur alors que par définition ils sont inclus eux aussi dans la marche de l'économie, de la société, de la politique...

  • Ils sont inclus mais en étant quand même dans la frange supérieure. Et c'est vrai pour les nouveaux besoins..pas seulement dans la high tech.
    De toute façon, je me méfie de la "crise", balancée à toutes les sauces : crise sociale, crise du logement, crise économique, crise morale, crise financière, crise écologique, crise de l'école, crise de panique, crise d'urticaire etc. Il faut bannir ce mot..(ainsi que pagaille que je ne supporte pas).

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