L'histoire se déroule dans la petite bourgade de Lochrist dans le Morbihan, au début du XXième siècle, en 1906 précisément. Un jeune instituteur, Yvon Le Braz débarque à l'école publique et se trouve mêlé au monde ouvrier des forges d'Hennebont, un monde où la lutte des classes et l'affrontement est une réalité quotidienne. Petit à petit, il tombe amoureux de la mère d'un de ses élèves qui est justement la leader de la contestation ouvrière. Lui est épris de liberté, de république, de laïcité, de poésie, de buccolisme et tente d'analyser la marche du monde avec hauteur et surtout dans la nuance. Elle, n'aime pas les livres et ne considère son salut et celui des siens que dans l'affrontement, la lutte, la 'grève à outrance'. Il essaie de la modérer. En vain. Elle essaie d'en faire un révolté. En vain. . La grève de 1906 éclate, dure et échoue. Les maîtres des forges n'ont pas cédé.
En clair, tout le monde campe sur ses positions...car n'oublions pas qu'on est en Bretagne et que les bretons sont têtus.
Mon commentaire : lecture forte agréable et très instructive. Je me suis senti d'autant plus intéressé que le décor m'est familier (Hennebont, le Blavet, la campagne bretonne, les noms de famille..). Un siècle plus tard, on réalise que tout ce qui semblait insensé en 1906 (la journée de 8 heures réclamée par les 'rouges' était considérée comme étant de l'utopie) est devenue une réalité..ainsi que les congés payés..la sécurité sociale...1936, 1968, 1981 sont passés par là.
L'écriture est très agréable, sans temps mort, sans phrase inutile. Le narrateur est l'instituteur et il y dans le troisième tiers du roman quelques pages féériques, en dehors du temps lorsqu'Yvon et ses élèves vont en promenade dans un ancien bourg ouvrier. Je n'ai pas tout compris d'ailleurs à cet endroit mais juste saisi une petite musique du bonheur.
un passage : ce fut Colette qui me révèla que la différence des classes se marque jusque dans le teint. Ses camarades, pour la plupart mal nourris, avaient les privilèges qu'accorde la nature à ceux qui vivent par force hors de l'abri des maisons. Leurs joues larges et rouges, avivées par le vent, se couvraient de hâle et de taches de son dès les premiers jours de Pâques. Colette, en toute saison, gardait le tient pâle, en partie parce que sa peau prenait mal le soleil, mais surtout parce qu'en dehors des heures d'école elle vivait douillettement dans la belle demeure que la direction des usines avait mise à disposition de sa famille, à Langroix, de l'autre côté de la rivière.
A savoir : Gisèle Le Rouzic est la femme de l'ancien maire socialiste de Inzinzac-Lochrist.
le livre-objet : collection France-loisirs. pas d'odeur particulière. 3 semaines pour lire ce livre de 360 pages..lecture longue faute de temps.
note (/5) : 3.5
J'ai lu ce petit livre en deux heures chrono, d'un souffle, sans boire un café, sans même lever la tête. Et pourtant il n'y a là-dedans aucune considération métaphysique, aucune pensée sybilline..non il y a juste le récit d'une adolescente bourgeoise en vacances avec son père dans une villa au bord de la Mediterranée, une fille qui aspire à tout ce que les filles de son âge aspirent, l'amour tout court, l'amour physique, la complicité avec le père, les bains de mer, la paresse etc. Mais elle se trouve empêchée de vivre ses idéaux par la nouvelle maîtresse (Anne) de son père, qui, sous prétexte qu'ils envisagent le mariage se croit déjà obligée de parfaire l'éducation de sa future belle-fille. Cécile (tel est son nom) reconnait à Anne des qualités intelellectuelles et morales mais regrette déjà le temps de l'insouciance et de la nonchalance qu'elle vivait avec son père depuis sa sortie de pension deux ans auparavant. Anne est le genre de personne, qui pousse les autres à s'expliquer, à expliquer les comportements alors que justement Cécile et son père (un don juan) vivaient pleinement leurs vies sans jamais avoir à se justifier. L'intrigue : Cécile va profiter des faiblesses de son père pour échafauder un plan visant à rendre Anne jalouse. Et cela va plus ou moins réussir. Ce roman se lit d'un trait. Les propos sont simples mais finalement l'ensemble est très subtil; On est bercé par une certaine atmosphère propre aux villas des bords de mer (canicule, terrasses, chaises longues, petites criques, voiliers, paresse...) Le style est vif et les phrases dépouillées de descriptions inutiles. Sagan va à l'essentiel tout en poussant loin l'introspection. J'ai d'autant plus aimé aimé ce livre qu'il s'agissait d'un vieux bouquin (acheté sur ebay il y a quelques années) et qu'il s'y dégage une odeur propre aux livres ayant quelques trentaines d'années. Jusque-là, de Sagan, je ne connaissais que la rencontre avec Pierre Desproges (culte), je connais désormais son talent d'écrivain. Mieux vaut tard que jamais.
C'est l'histoire d'un type, Antoine, qui est malheureux car il se trouve trop intelligent et donc ne cesse de se morfondre sur l'absurdite de nos vies, sur la misère etc. Comme il en a marre de toujours chercher à comprendre tout, il décide de changer brutalement sa vie et de devenir stupide. Il essaie l'alcool mais il ne le supporte pas. Il essaie le suicide mais ça ne lui convient pas non plus. Finalement, grâce au médicament l'heurozac, il parvient à vivre pleinement. Par l'entremise d'un vieil ami, il devient courtier en bourse. Gagnant plein d'argent suite à de gros coups de bourse, il mord à pleine dent dans la société de consommation. Mais ses anciens amis rebelles le ramènent à la réalité. Avant de quitter sa boite, il provoque volontairement une crise financière mondiale et reprend sa petite vie de bohème. A la fin, il rencontre une fille qui lui ressemble..