présentation de l’auteur : En France, tout ce qui pèse et qui compte se veut et se dit « sans frontières ». Et si le sans-frontiérisme était un leurre, une fuite, une lâcheté ?
Partout sur la mappemonde, et contre toute attente, se creusent ou renaissent de nouvelles et d’anciennes frontières. Telle est la réalité.
En bon Européen, je choisis de célébrer ce que d’autres déplorent : la frontière comme vaccin contre l’épidémie des murs, remède à l’indifférence et sauvegarde du vivant.
D’où ce Manifeste à rebrousse-poil, qui étonne et détone, mais qui, déchiffrant notre passé, ose faire face à l’avenir.
mon avis : j’ai lu ce petit exposé avec beaucoup de plaisir bien que n’étant pas vraiment d’accord avec le propos. Mais Regis Debray a de la suite dans les idées, un sens de la métaphore et puis surtout, son écriture est raffinée, ce qui fait presque de ce court exposé un objet littéraire.
Sur le thème même des frontières, je dirais deux choses :
. que quoi qu'en pense l’auteur, le sans-frontièrisme ne me semble pas majoritaire dans l’opinion (française tout du moins mais ailleurs, cela doit être pareil). Les français n’ont que faire de l’union européenne et le mot de mondialisation a une connotation péjorative. A la limite, ce sont les élites qui sont majoritairement sans-frontiéristes.
. à titre personnel, je pense que la suppression des frontières va dans le sens de l’histoire et que malgré toutes les résistances, nous allons vers un état mondial et démocratique..à quelle échéance, je ne sais pas..mais en tout cas sans doute avant que nous ne parvenions à voyager en dehors du système solaire.
Je ne suis pas patriote, je n’aime pas le mot nation. Mais il y a une frontière à laquelle je suis attaché : celle qui protège ma petite famille d’éventuelles agressions extérieures. Pour ce, j’ai clôturé ma propriété, acheté 2 pitbulls et installé un système de vidéosurveillance. Chacun chez soi, zut quoi.
roman, paru en 2010
Gallimard, 96 pages
lecture du 03/02 au 06/02/ 2011
Commentaires
2 pitbulls, petit joueur, tu aurais dû aller jsq à cinq, une meute c'est vraiment dissuasif ;-)
Personnellement, je pense qu'il faudrait abolir toutes les frontières, abandonner toute idée de nationalité. Un monde où chacun pourrait aller et venir à son gré. La mondialisation, pas seulement celle du fric. Et à mon avis, cette mondialisation là changerait la donne de pas mal de choses.
Au fait, j'oublie toujours de te le dire : j'aime beaucoup la présentation de ton blog.
D'accord avec toi, Carla sur la suppression des frontières...
merci pour tes compliments.
Ce livre est pédant et prétentieux, il étale son savoir encyclopédique sans autre utilité que de se faire croire qu'il est à contre courant, ce que beaucoup semblent prétendre. Or vous faites très justement remarquer qu'il n'est peut-être pas si non conformiste que cela.
De fait je n'arrive pas à trouver une critique négative de ce bouquin qui finit par les deux phrases : « Tenant à ce qui me reste de réputation, je me serais bien gardé de soutenir à Paris, devant un public français des propos aussi mal sonnants. Sans la certitude de ne pas en être entendu, je n’aurais pas eu pareille inconscience. » C’est ridicule et prétentieux sur la forme et dans le fond.