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goncourt 2011

  • CR224 : l'art français de la guerre - Alexis Jenni

    9782070134588FS.gifS’il l’art français de la guerre n’avait pas remporté le plus célèbre prix littéraire français, je ne l’aurais jamais lu, tout juste aurais-je parcouru sa 4ème de couverture et alors, j’aurais passé mon chemin.  Mais voilà, il y a quelques années, je me suis juré de lire tous les nouveaux goncourt (l’année suivante la consécration des bienveillantes, ouf j’ai eu chaud), alors celui-là n’a pas fait exception à la règle. Car non seulement le sujet ne m’intéressait pas (les guerres subies et menées par la France dans la deuxième partie du XXème siècle à travers le regard du Victorien Salagnon, un soldat-peintre qui les aura toutes faites), en plus c’est un pavé de 630 pages et enfin, on peut dire que la critique l’a diversement appréciée, voire même ignorée (télérama ne l’a même pas chroniqué).
    Ce roman n’a donc rien pour lui...à part d’être le Goncourt 2011 (et encore, est-ce un gage de qualité ?).
    Lecture vient d’être faite...en 15 jours..avec des hauts et des bas, des moments d’agacement, d’autres d’ennuis et puis certains autres plus exaltants. des sentiments variables donc mais globalement quand même un certain malaise devant cette France telle que décrite par Alexis Jenni. Ce n’est pas tant le rappel de ce que furent les méthodes employées par l’armée française lors des guerres coloniales (qui n’ont rien à envier aux méthodes des khmers rouges) mais c’est cette description de la France contemporaine uniquement axée sur les problèmes de violence urbaine, d’émeutes dans les banlieues, de cohabitation entre les “races” etc. On a vraiment l’impression à lire ce livre que la France de 2010 est devenu un pays de non-droit, où les gens ont peur et se calfeutrent. Des groupes armés s’organisent pour tenter de maintenir l’ordre (telle la bande de Mariani à Voracieux-les-Bredins). Le propos de Jenni est de dire en quoi le poids de l’histoire se ressent dans le présent, d’où l’explication de cette violence généralisée. Soit. Mais j’ai vraiment trouvé cette vision de la France d’aujourd’hui un peu restrictive.
    D’un autre côté, le héros du livre, Victorien Salagnon n’est pas si inhumain que son parcours pourrait le faire penser. A plusieurs reprises, on le sent dégoûté par les méthodes employées par ses camarades. Et Il trouve dans la peinture à l’encre ce supplément d’âme qui le rend différent des autres. Victorien Salagnon représente le compromis  entre la rigueur de l’armée et une certaine élégance française, ce en quoi il peut servir de modèle au narrateur du roman, un type un peu désabusé et en quête d’identité,  à qui il apprend à peindre.
    Un pavé qu’on parvient à terminer ne peut pas être foncièrement mauvais (je viens encore de caler sur le tambour de Gunter Grass) mais c’est quand même une lecture fastidieuse. En bon petit soldat de la littérature, il m’a fallu de la discipline (50 pages par jour au minimum)  pour vaincre l’ennemi. Je signe la fin des hostilités.

    Et voici la critique d'une étudiante bretonne....de 18 ans. La France a de l'avenir !


    lecture : du 02.01.2012 au 15.01.2012
    Gallimard, 632 pages
    année de parution : 2011
    note : 2.5/5