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  • CR169 : en crabe - Günter Grass

    en_cr21157.gifle 30 janvier 1945, le paquebot Wilhelm Gustloff contenant des milliers de civils allemands fuyant l’avancée de l’armée rouge est torpillé par un sous-marin de la marine soviétique. Il s’agit sans doute de la plus grande catastrophe maritime de tous les temps, une catastrophe oubliée par l’histoire du fait de sa promiscuité avec des drames comme l’holocauste et parce que dans cette période tourmentée, il est évident qu’on pose l’allemagne plutôt en agresseur qu’en victime. Et pourtant des milliers d’enfants innocents, de femmes et de jeunes hommes périrent dans ce naufrage.
    C’est cet oubli que tente de réparer Gunter Grass dans ce roman qui se présente sous la forme d’une enquête faite par un journaliste dont le petit fils, néo-nazi, dirige un site internet qui a pour sujet le naufrage de Wilhelm Gustloff. Pour se faire le narrateur raconte les destins croisés de trois figures liées au nauvrage : Wilhelm Gustloff, un leader nazi assassiné et qui donné son nom au bateau, David Frankfurter, l’étudiant juif qui assassina Gustloff et Alexandre Marinesko, le capitaine du sous-marin soviétique qui torpilla le paquebot.
    Je dois avouer que je ne suis pas un fan des histoires de guerre et en particulier celle de 39-45 (du fait d’une overdose dont je fus victime au collège et au lycée), mais ce récit est narré avec tant de virtuosité que je ne me suis pas ennuyé un seul instant. Cette façon de romancer l’histoire sans la trahir est très pertinente et la force de cette plume m’a fait penser à des romans de Philip Roth.


    Je vais sans doute ajouter le tambour (du même gazier) à ma suite allemande.

    roman (Allemagne), paru en 2002 (titre original : Im Krebsgang)
    traduit par Claude Porcell
    Points, 243 pages
    lecture du 06.07 au 08.07.2010
    note : 4.5/5

  • CR168 : déluge - Karen Duve

    9782743610661.jpgdéluge porte bien son nom. Il ne cesse quasiment pas de pleuvoir tout le long de ce roman de Karen Duve dont l’action se situe quelque part dans une zone marécageuse peu habitée à l’est de l’Allemagne. Léon Ulbricht, un petit écrivain de Hambourg vient d’y acheter une maison passablement délabrée où il espère  trouver l’inspiration nécessaire à l’écriture d’une biographie qu’un type un peu louche lui a commandé (moyennant une coquette petite somme). Il emménage avec sa compagne Martina et ne tarde pas à faire connaissance de ses deux étranges voisines  : deux soeurs hideuses dont l’une, énorme, se promène parfois toute nue dans le jardin de Léon.
    Les emmerdements s’accumulant dans la maison humide (et que la pluie incessante n’arrange pas), Léon s’adonne a de pathétiques travaux de bricolage, aidé de Martina (qui lui cache de sérieux problèmes de boulimie).
    Ce faisant, le livre n’avance pas. Le commanditaire s’impatiente et vient voir Léon deux fois et se fait de plus en plus menaçant. Déprimé, cassé de partout, Léon finit par coucher avec la grosse voisine.
    Les dernières scènes sont grand-guignolesques. Des meurtres se produisent et Léon ressemble de plus en plus aux limaces de son jardin qu’il n’a cessé de combattre depuis son emménagement.
    Dès le départ, tout se délite dans ce roman, sous la pluie et les coups de malchance qui frappent le pathétique héros. Mais c’est avec le sourire aux lèvres que j’ai lu ce petit bijou d’humour noir à l’atmosphère humide et gentiment oppressante

    l’avis d’un confrère blogger ici


    roman (Allemagne), paru en 1999 (titre original : regenroman)
    traduit par Pierre Deshusses
    Rivages poche, 267 pages
    lecture du 03.07 au 06.07.2010
    note : 4/5