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CR306 : au commencement du septième jour - Luc Lang

au commencement du septième jour.jpgJe continue à faire des fiches de lecture parce qu’à la base, c’est la raison d’être de ce blog, parce que ça m’oblige à écrire et aussi parce que je ne conçois plus lire un roman sans écrire ensuite ce que j’en ai pensé. Donc, il me reste des souvenirs des romans que j’ai lus avant 2006 mais cela reste juste de bons ou de mauvais souvenirs mais je n’ai plus le ressenti précis que j’en ai eu après la lecture. Aujourd’hui, faire un compte rendu me semble indispensable à tel point que lorsque je lis, je suis déjà dans l’optique du compte rendu. Je ne dis pas que c’est la finalité de la lecture, la lecture est avant tout un plaisir et la littérature un moyen de comprendre ce monde et l’intimité de mes congénères.

Voici donc un petit préambule que je tenais à écrire car dernièrement, quelques gens de “la vraie vie” m’ont dit qu’ils lisaient mon blog avec plaisir sauf les comptes rendus de lecture...Je peux comprendre. Je ne veux pas être condescendant vis à vis de ceux qui ne lisent pas, ils ont d’autres occupations tout aussi louables mais si en plus il faut lire un compte rendu d’un roman qu’on ne lira jamais...quel intérêt ?  Ça ne peut intéresser que des lecteurs qui cherchent des idées de lecture et qui font des recherches sur tel ou tel roman.

Passons maintenant au roman proprement dit, estampillé ‘rentrée littéraire 2016’, ça sort du four donc, c’est soumis à des critiques dans la presse spécialisée, c’est bien exposé dans les librairies et tout et tout (on peut peut-être même le trouver dans la médiathèque de Pleugriffet).

Il s’agit d’un roman d’une facture assez conventionnelle. L’auteur nous raconte l’histoire d’une famille française aisée (pas locataire donc -). Thomas, le mari travaille dans une boite informatique où l’on fabrique des logiciels ayant pour but de surveiller à la trace les employés des entreprises acheteuses. On le critique beaucoup pour ça. Camille, sa femme, travaille en Normandie dans une multinationale et occupe un poste à grosses responsabilités où il faut signer de gros contrats et tout, ce qui fait qu’elle ne rentre dans la maison familiale à Paris que le weekend. Deux enfants. Famille normale. Puis le drame. Camille est victime d’un accident de voiture en rentrant de Normandie le vendredi soir. Après une longue hospitalisation, elle décède. Thomas ne comprend pas les circonstances de l’accident. Logiquement, pour rentrer, Camille prend l’autoroute Le Havre-Paris sauf que là, l’accident a lieu sur une petite départementale ne menant nulle part et donc où elle n’avait aucune raison d’être. Thomas mène sa petite enquête en examinant l’ordinateur de bord mais ses questions restent sans réponse. A ce moment du roman, j’ai dans l’idée que l’enquête sera l’objet du récit. Camille avait-elle une double vie ? Du fait de son poste sensible, a-t-elle subi un sabotage de la part des concurrents ? Mais on n’en saura pas plus. L’auteur laisse tomber l’affaire. Fin du livre 1. 

Livre 2, on retrouve Thomas en montagne (Pyrénées ?)  dans la maison où il a grandi. Il y vient régulièrement. Son frère Jean y tient une bergerie. Thomas fait des excursions en montagne. Les enfants, Anton et Elsa sont heureux, ils participent aux travaux de la ferme et en hiver profitent des plaisirs de la neige. Jean adore ses neveux. On parle un peu de Pauline, la petite sœur partie au Cameroun ouvrir des dispensaires et puis on apprend aussi des secrets de famille, que le père n’est pas mort accidentellement justement du fait d'un de ces secrets. Je ne vais pas tout dévoiler.

Livre 3, Thomas a laissé ses enfants à sa mère et retrouve Pauline après moult péripéties. Il s'accommode mal de la vie au Cameroun, de la chaleur, de la mentalité etc etc mais il s’y fait. Il suit Pauline dans ses pérégrinations et tente de la convaincre de rentrer en France mais elle refuse. Quand on vit longtemps en Afrique, même dans le plus profond dénuement, on ne veut pas rentrer (c’est le syndrome Rimbaud).

Voici globalement de quoi il en retourne. Mon avis est mitigé. J’ai trouvé que la mort de Camille était vite passée au second plan même si le changement de vie de Thomas après l’accident est lié à ce drame mais le fait est qu’à la fin du roman, on n’en sait pas plus sur sa personnalité qu’au début. On voit bien sa fuite en avant mais jamais il n’est question du manque. La psychologie de Thomas reste un mystère. Seul l’amour (naturel) qu’il porte à ses deux enfants et  la façon dont il essaie de les soutenir est évoqué mais le malaise vient de ce qu’on a le sentiment que Camille n’est qu’un élément de sa vie et qu’il est passé à autre chose. Cette fuite en avant qui  suit (qui conduira à la perte de son boulot) est-elle une façon de provoquer une rupture brutale afin de ne pas s’apitoyer et vivre dans le deuil perpétuel ? Thomas apparaît pourtant comme un homme sensible mais on ne peut guère en dire plus. Un roman de 514 pages pouvait se permettre de pousser plus loin l’introspection. Ce ne fut pas le choix de Luc Lang qui a préféré faire de son roman une sorte de  road-movie avec un petit détour par la case "retour aux sources". Pour enfoncer le clou, le roman est truffé d’anecdotes qui n’apportent rien comme par exemple les détails techniques dans la boite informatique qui est plus un terrain de combat de coqs qu’une société soucieuse d’apporter satisfaction à ses clients.

A vouloir trop en dire, à vouloir épuiser son sujet, Luc Lang a oublié l’humain, les conséquences de la perte d’un être proche. Et je dois être plus con que la moyenne, je ne comprends pas le titre. J’ai plusieurs interprétations mais peu importe, je ne l’aime pas, il est trop long et fait mal aux oreilles.

lecture octobre 2016, sur liseuse kindle , (544 pages en version papier), éditions Stock, parution août 2016, note : 2/5

Loïc LT

(correction ortho et coquilles à venir)

Commentaires

  • Cette couverture de roman, qu'est-ce qu'elle est moche ! c'est incroyable qu'on puisse encore faire des couvertures aussi moches.
    Je te rassure : je lis toujours tes CR avec attention et intérêt, d'autant plus que je ne lirais probablement jamais les bouquins dont tu parles, car toi et moi avons des goûts différents, et c'est justement ce qui me plait bien dans tes compte-rendus, cette ouverture vers des littératures vers lesquelles je n'aurais pas été.

  • Merci Carla. Ta fidélité me touche d'autant que je ne vais sans doute pas aussi souvent sur ton blog que toi sur le mien (en fait, je vais rarement sur les autres blogs) mais j'aime bien quand tu t'alarmes sur la nature qu'on saccage autour de chez toi, de ton désarroi...et de tes anecdotes de boulot avec le bonhomme vert en toile de fond -)
    C'est vrai que la couverture est ratée. Comment ce type peut-il être de face alors qu'on voit le tableau de bord ? Il est où dans la voiture ce type ? En plus, on dirait qu'il est debout ! Comment peut-on sortir un bouquin censé être une référence et concevoir une telle couverture ? Rien ne colle dans ce dessin.

  • Moi aussi j'aime les comptes rendus de lecture ! (même si je lis souvent les billets en retard, n'allant sur les blogs qu'irrégulièrement). Au début de ma découverte de blogs de lecture, j'étais même assez puriste à ce sujet et me détournais des blogs qui publiaient plus de billets perso que de billets de lecture. Aujourd'hui j'ai un peu changé d'avis. J'aime bien les blogs qui ne sont pas qu'une suite ininterrompue de billets de lecture, mais qui laissent apparaître un peu de la vie du blogueur et donc aussi le contexte de lecture. Par contre dans ce roman de Luc Lang rien ne m'attire.

  • Ne lis pas ce roman, perte de temps !
    Par contre, je te rassure, je continuerai à délirer...de ma vie ...et autres

  • Là, je reste vraiment sur ma faim. Et Camille ? on la laisse tomber comme une vieille chaussette ? Ca commence comme un polar et puis, plus rien ? Même toi tu ne t’indignes plus de ne pas savoir au bout de deux livres.

  • Ba si je m'indigne ! Je m'insurge que ' la mort de Camille passe très vite au second plan' et plus haut que le mari laisse tomber l'enquête !
    Il a peut-être prévu une suite mais vu le contenu des livres 2 et 3, ça m'étonnerait !

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