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CR230 : la montagne magique - Thomas Mann

9782253057529.jpgAu début du XXème siècle, le contribuable allemand Hans Castorp, ingénieur de 23ans, fils et orphelin de bonne famille rend visite à son cousin Joachim Ziemssen qui se soigne d’une tuberculose au sanatorium Berghof qui se situe dans les Alpes suisses sur la commune de Davos (connue aujourd’hui pour être un lieu de rencontre pour les communistes du monde entier). A la base, il ne doit y rester que 3 semaines, ce qui est déjà pas mal pour une visite de courtoisie, mais à l’aise dans cet endroit où il n’y a rien d’autre à faire que de s’allonger sur des chaises longues et de refaire le monde entre camarades de la haute société, il trouve le prétexte d’une température corporelle légèrement excédentaire (37°4...tu parles) pour prolonger le séjour avec l’assentiment du docteur Hofrat Behrens, médecin en chef du Berghof (épaulé par l’excellent docteur Krokovski qui oblige tous les “malades” (entre guillemets car les ¾ des pensionnaires du Berghof sont des malades imaginaires, Hans Castorp le premier) à venir écouter ses conférences psychanalytiques.
Pendant ce long séjour qui dure quelques années, il ne se passe pas grand chose dans la vie de Hans Castorp si ce ne sont de longues discussions de haute tenue qu’il entretient avec différents protagonistes dont le plus marquant est l’inénarrable Ludovico Settembrini, italien de nationalité, humaniste et apôtre de la Raison et du Progrès. Par ailleurs, l’ami Hans tombe amoureux d’une Clawdia Chauchat (l’histoire d’amour du roman, on va dire...mais très platonique quand même).
La vie du Berghof suit son cours avec son rythme,  ses codes et ses fantaisies, des pensionnaires partent, d’autres arrivent, il arrive même que certains décèdent..Joachim, militaire de profession  décide de partir, contre l’avis du Berhens...Hans Castorp, reste, fidèle parmi les fidèles, trainant toujours cette température de 37.4, voire au-dessus, waouh ! il ne conçoit plus de retourner en plaine
“il vivrait là-bas dans le monde du pays plat, au milieu d’hommes qui n’avaient aucune idée de la manière dont il fallait vivre, qui ne savaient rien du thermomètre, de l’art de s’empaqueter, du sac de fourrure, des trois promenades quotidiennes, de...il était difficile de dire, il était difficile d’énumérer tout ce dont ils ne savaient rien en bas.”
...c’est vrai que je n’ai pas parlé du cérémonial de la couverture...ou comment, allongé sur sa chaise longue  s’empaqueter intégralement en utilisant qu’une seule main.
Ce faisant, 1914 étant, l’Europe est en proie à quelque agitation. Si ce n’est Settembrini, nos hypocondriaques réunis ne semblent pas s’en inquiéter. Mais finalement Hans Castorp, que sept années de discussions et de méditations auront grandi, se sent enfin concerné par l'état du monde,  s’en va et lui pour qui les dernières années ne furent que rêveries et repos finit sur un champ de bataille et l’auteur de laisser au lecteur  le choix de son destin.

Et moi, de vous dire que j’ai adoré ce livre mi-roman mi-essai, qui aborde en 800 pageset sans prise de tête à peu près tous les grands thèmes de notre époque (4ème de couv) non sans une certaine dose d’humour et de dérision.
La montagne magique porte bien son nom.

lecture : du 18.04.2012 au 15.05.2012
kindle, 818 pages
année de parution : 1924
traduction : Maurice Betz
note : 4.5/5

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