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CR161 : sur la dune - Christian Oster

644813-787243.jpgprésentation de l'éditeur : J'étais en route vers la côte landaise, où je devais aider des amis à désensabler leur maison. Plus tard, je m'installerais à Bordeaux, c'était décidé. En attendant, j'avais l'intention de vivre un peu, juste assez pour que ça me laisse des souvenirs. Il y avait peu de chances, toutefois, que quelque chose m'arrive sur la dune déserte, entre deux pelletées. Puis, à l'hôtel, j'ai rencontré Charles Dugain-Liedgester, qui ne dormait plus avec sa femme et qui lisait tard le soir.

mon avis : Avec sur la dune (penser à varier le début des notes puisque sur la précédente, j'ai également débuté par un sur avec le nom du roman à suivre), j'ai retrouvé ce style unique qui fait la force des romans de Christian Oster. Ecrits à l'imparfait, il en découle un usage régulier du subjonctif du même temps sans que cela ne fasse désuet. Les phrases sont souvent très longues, parsemées de virgules qui permettent au lecteur de reprendre son souffle. Il ne semble pas ridicule de comparer Oster à Proust d'autant que sur le fond, comme chez l'auteur d'à la recherche du temps perdu, il ne se passe pas grand chose et il est question pour l'auteur de disséquer le quotidien (de gens d'une quarantaine d'années profitant d'une situation sociale plutôt confortable), à travers les attitudes, les gestes, les regards, les gênes..
Comme dans trois hommes seuls , le narrateur, du fait de concours de circonstance, se retrouve en compagnie de gens qu'il ne connait pas et dans des situations où il doit apprivoiser l'autre au plus vite..et c'est donc l'objet du roman que de décrire comment tout se monde  fait connaissance, les freins que plus ou moins consciemment on met afin de se protéger ou de cacher un désir naissant ou une timidité excessive.
C'est soyeux, raffiné et cela constitue une bonne piqûre de rappel aux collégiens que nous fûmes lorsque pendant les cours de français, nous prenions connaissance des richesses mais aussi des pièges de la plus belle langue du monde. Ce en quoi, je pense que Oster est l'écrivain idéal pour être étudié en cours (mais je crains hélas qu'à l'éducation nationale, on ne connait pas les éditions de minuit ou alors si on les connait, on ne les prend peut-être pas au sérieux. Encore que je m'avance.

roman, paru en 2007
les éditions de minuit, 191 pages
lecture du 23.05 au 30.05.2010
note : 4.5/5

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