J’ai déjà dit plusieurs fois ici que je n’aimais pas trop le cinéma et j’ai expliqué pourquoi et je ne n’ai pas envie de le répéter. Fouillez dans les archives si vous en avez le courage. Par contre, il y a des films qui m’ont marqué, qui me sont cultes, une petite dizaine à peu près que j’ai plaisir à voir et revoir (globalement des films de Claude Sautet, Jean-Luc Godard, Quentin Tarantino et de Stanley Kubrick). Pour quelqu’un qui n’aime pas le cinéma, j’ai même la prétention d’affirmer que je suis plus incolable sur les films de ces cinéastes que les cinéphiles. Voilà pour l’introduction pour que les choses soient claires et que vous compreniez que lorsque je vais au cinéma ou que je regarde un film à la maison, je pars défaitiste. Mon dernier coup coeur filmographique date (non, pas tant que ça, j’avais adoré Le Havre de Aki Kaurismäki datant de 2011). Globalement, dans cette réserve que j’ai par rapport au cinéma je préfère quand même les drames aux films d’action.
Hier soir sur les conseils d’un collègue, j’ai regardé Interstellar, un blockbuster américain comme on dit, réalisé par Christopher Nolan (qui avait réalisé l’incompréhensible, intéressant mais déroutant Inception). Interstellar date de 2014 est un film de science-fiction ‘spacial’ (je précise spacial car la plupart des films de SF ne se déroule pas forcément dans l’espace). Or il se trouve que dans mes films cultes, on trouve 2001, l’odyssée de l’espace de Kubrick que j’ai dû regarder une dizaine de fois. C’est un film de 1968 qui me grise et qui en plus d’être pour l’époque blindé d’effets spéciaux et d’images virtuelles qu’on aurait du mal à égaler aujourd’hui est un space opera métaphysique qui retrace toute l’histoire de l’humanité des premiers singes jusque la conquête spatiale. C’est un film qui fait réfléchir et le tout dans un décor époustouflant. Le vaisseau Discovery One en cylindre est une merveille et les acteurs évoluent dans un univers art deco revenu à la mode aujourd’hui. Il ne manque rien à ce film. Il n’a qu’un seul défaut : à partir de sa sortie, réaliser un film de SF spacial l'égalant est impossible. Pour pallier à ce fait, les réalisateurs ont décidé de faire des films de SF divertissants ( StarWars), décalés (Mars Attack) ou à la gloire des Etats-Unis (Independance day). Réaliser un film de SF spacial sérieux et spirituel était de toute façon mission impossible à moins de vouloir bêtement copier Kubrick.
Et bien, c’est le défi auquel s’est attaqué Nolan. C’est courageux de sa part et d’ailleurs il assume tout à fait avoir été influencé par 2001. Ce qui est quand même remarquable c'est que bien que presque 50 ans séparent les deux films, cela se voit à peine au niveau des effets spéciaux, je trouve même qu’ils sont mieux faits chez Kubrick (notamment le final mais le reste aussi). Mais au fait, qu’attend-on aujourd’hui du cinéma quand on sait qu’en terme d’effets spéciaux, on peut tout faire ? J’aurais du mal aujourd’hui à comprendre que quelqu’un sortant d’une séance de cinéma me dise ‘j’ai été époustouflé par les effets spéciaux’. A partir du moment où avec l’informatique, on peut TOUT faire, il n’y a aucune raison d’être surpris par les effets spéciaux. Si certains ne s’en lassent pas, tant mieux pour eux, moi j’attends autre chose. J’attends que les acteurs soient bons, que le film dispose d'un bon scénario et qu’il donne à réfléchir, trois points qui manquent à Interstellar. Les acteurs sont quelconques et ont l’air de s’ennuyer (aucune complicité entre eux), les dialogues sont si techniques qu’on ne comprend rien, le scénario est banal : la planète étant devenue inhabitable...euh, pas la planète vraiment mais les Etats-Unis pardon parce que Nolan ne doit pas savoir que la Terre ne s’arrête pas aux States) et les hommes décident d’aller à la recherche d’exoplanètes (où ils ne peuvent s'empêcher de planter le drapeau national comme si des touristes allaient passer dans le coin). Je ne vais pas rentrer dans le détail, il y a tout le résumé sur wiki. Mais Nolan, qui veut toujours complexifier les choses nous impose des théories (sur la gravité notamment) pseudo-intellectuelles, incompréhensibles va sans dire mais qui doivent donner l’impression aux spectateurs que c’est de la science de haute voltige. Ensuite, profitant de la théorie de la relativité toujours bonne à prendre, on se retrouve avec un fils (le pilote du vaisseau) qui se retrouve plus jeune que sa mère...Pratique éculée ( dans Nimitz, retour vers l’enfer entre autres). Sinon, le film à coûté 165 millions de dollars mais on se demande où ils ont été investis...pas dans la vieille ferme et le champ de maïs à perte de vue qui est le décor d’environ une heure du film. Ensuite, il y a bien les installations spatiales et le vaisseau, d’accord mais bon tout étant modélisé sur ordinateur, ça ne doit pas non plus être si onéreux. Quant aux exoplanètes visitées, l’une un immense océan (donc filmé sur Terre), l’autre est une planète de glace vallonnée pas compliquée à trouver sur Terre non plus en opérant quelques retouches. Quand je vois ça, je me demande si des intermédiaires ne s’en mettent pas plein les poches profitant du fait que le grand public est persuadé qu’un tel film ne peut que coûter cher.
Bon, il faut que je finisse par une note positive. Je cherche. Il n’y a pas d’humour donc ce ne sera pas ça, Le robot genre R2D2 est moche et inconsistant donc pas ça non plus. Bon, si je trouve un truc, je mettrai en commentaire.
Interstellar. Pays d’origine : GB + USA. Réalisateur : Chistopher Nolan, 2014. visionné le 13 août 2015. entrées en France : 2.600.000.
Loïc LT, 14/08/2015.
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