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confiture

  • CR242 : le vase où meurt cette verveine - Frédérique Martin

    compte rendu de lecture,littérature,littérature française,livre,culture,confitureC'est un cadeau de noël. Parait-il que je l'avais mis sur ma liste. Je ne m'en souviens plus. Peut-être que j'avais été subjugué par le titre..le vase où meurt cette verveine (extrait d'un poème de Sully Pruhomme).

    Pour des raisons de santé, Joseph et Zika, un couple de septuagénaires, doivent se séparer et quitter leur maison après cinquante huit ans de vie commune ininterrompue. Chacun est pris en charge par un des enfants. Commence alors une relation épistolaire où l'on se dit qu'on s'aime, qu'on se manque, on se rappelle les jours heureux, de la jeunesse, des enfants, ce qu'on n'a pas pas bien fait pour qu'ils soient si ingrats, et puis il y a la verveine dont Joseph doit s'occuper mais finalement elle meurt, symbolisant le dénouement  de cette histoire familiale pas drôle (nouvelle variation sur le thème 'les familles sont des asiles de fous') somme toute très moderne. 

    Si l'histoire tient  la route et donne à réfléchir sur la vieillesse et sa prise en charge, une fois de plus, j'ai été agacé par un roman épistolaire...deux êtres s'envoient des lettres, ce ne sont pas des fins lettrés (Joseph travaillait dans l'agriculture, je crois) et pourtant le style est impeccable, style d'écrivain en fait, et surtout, il n'y aucune différence entre les lettres sur la forme. On a tous son propre style, non ? Par ailleurs, afin d'informer le lecteur de certains événements ayant jalonnés leur vie (rencontre par exemple), l'auteur a dû faire dire a chacun des émissaires, des choses qu'ils savaient puisque les ayant vécu tous les deux. Cerise sur la gâteau : les lettres sont émaillées de dialogues dont le but est de retranscrire au mieux le quotidien de chacun. 

    C'est la raison pour laquelle, je ne suis pas fan des romans épistolaires. Ou on fait un roman épistolaire, et alors le narrateur doit vraiment se mettre dans la peau de celui qui écrit et abandonner son style propre( pas évident mais bon) soit on fait un roman tout court avec un narrateur extérieur au roman mais qui sait tout. 

    lecture : janvier 2013
    folio n°3309, 117 pages
    note : 2.5/5
    à suivre : oh, Philippe Djian

  • CR241 : adieu ma jolie - Raymond Chandler

    53633549.jpgJe me suis imposé la règle de rédiger un compte rendu après chaque lecture...quel qu'il soit. Alors, rédigeons celui de ce polar lu il y a un mois ou deux et dont je ne garde qu'un lointain souvenir. Le premier sentiment après l'avoir terminé était la fierté..fierté de l'avoir terminé déjà et fierté aussi de l'avoir compris..dans l'ensemble. Car lire Chandler n'est pas simple. Il y a un an ou deux, je m'étais cassé les dents au bout de quelques pages devant le grand sommeil, son bouquin le plus connu. Le style de Chandler est déroutant car il utlise un américain très familier (genre Léo Malet en France), ne s'embarrasse pas avec les explications et laisse à l'auteur le soin de démêler l'écheveau savamment constitué. 

    C'était quoi cette histoire ? Un prisonnier noir et de très grande taille sort de prison avec le désir de tuer son ex-femme qui l'a dénoncé aux flics. Sur le perron du bar où bosse la femme en question, il fait la connaissance de Philippe Marlowe, le détective récurrent de Raymond qui décide de le suivre. A l'intérieur, il ne trouve pas la femme mais tue le gérant de l'affaire. Parrallèlement, Marlowe est embauché par un type qui doit se rendre à un rdv pour remettre des billets à des gens en échange de bijoux qu'on lui avait préalablement dérobé. Les deux histoires finissent par fusionner pour je ne sais plus quelle raison. 

    Extrait. Pour les besoins de l'enquête, Marlowe se rend chez une vielle dame, moche et alcoolique vivant seule dans une maison de pierres rousses et calcinées qu'entoure une pelouse rousse et non moins calcinée : 

    Comme la sonnette ne marchait pas, je frappai sur le montant de l'écran grillagé. Des pas traînants s'approchèrent et la porte s'ouvrit. Et je me trouvai nez-à-nez, dans la pénombre, avec une grosse souillon en train de se moucher. Elle avait le teint brouillé et le visage soufflé. Ses cheveux broussailleux étaient d'une teinte vague, queue de boeuf, trop ternes pour être roux, trop sales pour être gris. Son corps était empaqueté dans une espèce de robe de chambre de flanelle dont la couleur et la forme n'étaient plus que l'ombre d'un souvenir : un machin à se mettre sur le dos. Ses larges orteils s'étalaient de façon flagrante dans des pantoufles d'hommes en cuir brun avachi. 

    Ba quoi, on a tous un 'machin à se mettre sur le dos' !. Description savoureuse qui donne une bonne idée du style de Chandler. Je me souviens qu'au collège, nous avions étudié la façon dont les écrivains décrivaient leurs personnages..et c'était pénible et convenu. Je ne sais pas ce que nous aurions pensé d'un tel passage mais au moins, nous ne serions pas restés de marbre. 

    Je parlais de Léo Malet...et bien, depuis j'ai lu un Léo Malet et je préfère de loin, mais c'est avant tout une question d'atmosphère, celle de Malet me parle plus. 

    lecture : novembre 2011

    kindle. sans coquilles (c'est rare)

    note : 3/5