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cap farvel

  • Cap Farvel - Dominique A (tentative d'explication)

    Je crois que j’associerai longtemps ce printemps 2015 au nouvel album de Dominique A. Quand l’album est sorti, j’ai mis quelques jours avant de le découvrir et puis après, il a ‘tourné en boucle’, si je puis me permettre cette expression désuète lorsqu'on n'écoute plus la musique que sur des formats numériques. Donc, j’ai écouté et réécouté, voyagé, voyagé (car Eleor est comme un carnet de voyages)….le matin au petit dej, ma fille encore à table chantonnait avec moi et puis ma femme l’a aimé très vite aussi...et il y a eu le concert à Rennes, un moment magique, un concert qui débute par le titre Cap Farvel, le plus beau de l’album, mélodieux, sombre, énigmatique. Dominique A stipule souvent dans les médias qu’il ne sait plus après coup ce qu’il a voulu dire dans telle ou telle chanson. Cap Farvel a-t-elle un sens ? Il m’a fallu combien d’écoutes pour découvrir que les amants l’un à l’autre collés se suicident ? ...alors que c’est clair comme l’eau de la baie déserte cernée par les falaises. Le Cap Farvel se situe au sud du Groenland et fait partie de la commune de Nanotarlik, qui est également le titre d’une chanson de Dominique A sur un précédent album.  Il y a des rappels comme ça chez ce chanteur, il essaie de donner un cohérence à son oeuvre et en même temps chaque titre pris indépendamment est une énigme. Cap Farvel en est une belle. Je vais tenter brièvement de la résoudre aidé de mon cerveau cartésien, baigné dans mon quotidien linéaire.

    Je voulais avant tout faire part de ma surprise, voire même d’un certain agacement quant à ce mélange des temps au début de la chanson. Ont-il vu seulement que la brume s’était levée/Alors qu’ils allaient tout deux l’un à l’autre collés...sonne mieux quand même que ce que Dominique A a écrit ? Non, il a fallu que l’auteur nous perturbe au démarrage. On passera là-dessus. Ce dérapage grammatical (assumé sans doute) est largement compensé par l’orchestration avec au départ la grosse caisse seule et puis la guitare qui se glisse subrepticement...ensuite, ce sont guitare, basse, cordes et un rythme binaire bien calé. Un bijou de pop.

    Revenons au sens. Deux amants vont le long des falaises, ils pensent que la fin du monde est arrivée car il n’ont pas vu que la brume s’est levée, ils n’ont pas vu les lumières au loin, que la Terre ne s’est pas arrêtée, non, ils ont rêvé et ils sont restés enfoncés dans leur rêve apocalyptique, ils sont restés cramponnés à ce rêve alors l’un à l’autre accrochés et d’un même rocher, un jour ils ont plongé. Par contre, je ne comprends pas pourquoi l’histoire a usé le soleil...leur histoire à eux qui a brisé tout espoir de vie ?

     

    Loïc LT, recenseur de cabines qui tente de comprendre des textes bizarres.

     

    Ont-ils vu seulement

    Que la brume se lève

    Alors qu'ils vont tous deux

    L'un à l'autre collés

    L'un à l'autre accrochés

    Comme on s'accroche aux rêves

    Dont on sait en dormant qu'il va nous échapper

     

    La longe baie déserte

    Cernée par les falaises

    S'offre à eux quelques points lumineux, isolés

    Briller dans le lointain

    Ils vont se diriger

    Les amants cramponnés aux choses qui se taisent

    Aux choses qui ne disent rien le long du Cap Farvel

    Qui ne murmurent pas que les temps ont changé

    Ni les lumières au loin

    Ni la brume levée

    Ne diront que l'histoire a usé le soleil

    Ont-ils vu seulement que la brume se lève

    Ont-ils vu que la terre ne s'est pas arrêtée

    L'un à l'autre accrochés

     

    Enfoncés dans le rêve

    Ou d'un même rocher

    Un jour ils ont plongé

     

    Et si jamais Neptune, Eole ou bien Gaïa

    Viennent à glisser deux mots

    De ce qui s'est perdu

    L'un à l'autre collés

    Ils n'écouteront pas

    Cramponnés pour toujours

    Aux choses qui sont tues

    Aux choses qui ne disent rien le long du Cap Farvel

    Qui ne murmurent pas que les temps ont changé

    Ni les lumières au loin

    Ni la brume levée

    Ne diront que l'histoire a usé le soleil

    Ont-ils vu seulement que la brume se lève

    Ont-ils vu que la terre ne s'est pas arrêtée

    L'un à l'autre accrochés

    Enfoncés dans le rêve

    Ou d'un même rocher 

    Un jour ils ont plongé