Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

recensement des cabines # 71 - Sainte-Hélène-sur-Mer (56)

Quand j'étais ado, nous n'avions pas l'habitude d'aller à la mer qui ne se situait pourtant qu'à une demi-heure de Languidic. Par ailleurs, je n'avais pas appris à nager en école primaire. Alors, lorsque tonton Michel m'a offert un vélo qui ressemblait un peu à celui-là,

DSC08344.JPG

je me suis mis à pédaler, j'allais souvent autour du Blavet et puis un jour je me suis dit "pourquoi ne pas aller à la mer ?". J'avais quoi 16 ans et demi, jouant rarement les tombeurs même si parfois je me retrouvais souvent groggy avec des larmes plein le coeur (après avoir été largué par Loraine ou Sophie, hein, je meuble ikea). 

La plage la plus proche était Plouhinec et se situait à 28 kms de Languidic. Je me souviens très bien du trajet : Languidic (cabine) - Brandérion (Cabine) - Nostang (Cabine) - Sainte-Hélène (Cabine) puis Plouhinec (cabine ?). Je partais donc en début d'après-midi sans rien dire à personne, sans serviette ni maillot de bain et je me sentais bien !

Ah ! cette vie de mon enfance, la grande route par tous les temps, sobre naturellement, plus désintéressé que le meilleur des mendiants, fier de n'avoir ni pays, ni amis, quelle sottise c'était - Et je m'en aperçois seulement ! (AR)

A la différence de Rimbaud, je me complaisais dans ma solitude. Je n'étais pas forcément un être épanoui mais c'est avec un brin de nostalgie que je me souviens de cette époque où je découvrais la littérature, la natation (et n'ayant pas de maillot de bain, je me baignais nu sur la plage déserte)...et l'économie aussi parce que je me rappelle que je posais plein de question à mon père sur la bourse parce qu'il y avait ce fameux encart avec les cotations dans le Ouest-France dont je ne comprenais rien.

Donc, j'enfourchais mon vélocipède et partais, libre comme le vent. Languidic, Brandérion, Nostang. A Nostang, les marécages commencent à  signaler que la mer n'est pas loin mais c'est en arrivant dans le bourg de Sainte-Hélène que je me sentais proche du littoral.

STE HELENE130816 (2).JPG

Il y avait l'avant Saint-Hélène et l'après. Aujourd'hui donc, après une introduction autobiographique longue et nostalgique, je vous fais visiter le bourg de Sainte-Hélène, qui s'appelle depuis peu officiellement Sainte-Hélène-sur-mer (raison du changement : trop de Sainte-Hélène en France). C'est une connaissance qui m'a informé de la présence d'une cabine dans ce joli bourg de caractère. Elle se situe à sa sortie direction Plouhinec au milieu d'un parking triste et près d'une cité pavillonnaire. 

STE HELENE130816 (3).JPG

Son numéro d'appel est le 36 60 35 (on est dans le Morbihan, est-il encore utile que je vous donne les 4 premiers chiffres ?). Quand on appelle, ça sonne et quand la sonnerie d'une cabine retentit on est surpris, on a l'impression de se retrouver 30 ans en arrière ou dans un téléfilm de Maigret. C'est une cabine à carte mais je ne me risque plus à tenter d'émettre d'appels. 

Le centre bourg est caractéristique des bourgs côtiers du Morbihan. Les murs sont blancs ou en pierre, les routes bitumées et pour peu qu'il fasse beau (comme en ce 13 août 2016) il n'y a pas beaucoup de contribuables à traîner dans la place. 

STE HELENE130816 (49).JPG

Quelques-uns cependant prennent du bon temps sur la terrasse de l'un des deux cafés du village (le Napoléon), café qui se situe à côté de l'épicerie moderne. 

STE HELENE130816 (42).JPG

STE HELENE130816 (46).JPG

Sainte-Hélène-sur-mer apporte un soin particulier au fleurissement du bourg. De grandes vasques contiennent des hortensias, pétunias, heuchères et autres fleurs en plastique aux couleurs marquées. 

STE HELENE130816 (20).JPG

STE HELENE130816 (18).JPG

De l'autre côté du Napoléon, il y a cette maison devant laquelle nous nous sommes arrêtés quelques instants. On a discuté avec son habitant qui nous a pris pour des touristes. Je n'ai pas démenti. Je me sens toujours un peu touriste quand je visite des bourgs. 

STE HELENE130816 (32).JPG

photo parmi d'autres...

STE HELENE130816 (55).JPG

A la fin, j'étais las de ce monde ancien. Après avoir lu les messages laissés par des retraités dans l'abribus,

abribus.jpg

je me suis endormi dans cet abri sempiternellement parrainé par Groupama, je me souviens avoir rêvé la nuit verte aux neiges éblouies, baiser montant aux yeux des mers avec lenteur, la circulation des sèves inouïes et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs :

STE HELENE130816 (58).JPG

Sainte-Hélène-sur-mer , (56700), Morbihan , bourgmestre  : Pierre Le Fur  (depuis 2014),  1156,3 hélénois, cabine téléphonique accessible handicapés et pouvant recevoir des appels d'offres. reportage réalisé le 13 août 2016. 

Loïc LT

STE HELENE130816 (54).JPG

Commentaires

  • Cher Loïc,
    Il y a de la tenue dans tes billets sur les cabines. La dame qui t'a branché sur un livre a raison. Tu devrais le faire. Même sans beaucoup changer de choses. Il faut juste ordonner ta folie (ta folie au sens rimbaldien, hein! C'est un compliment).

  • Merci Gamb. Les encouragements sont toujours les bienvenus. J'en ai besoin d'autant qu'après autant de CR cabines, je me demande si je me répète pas un peu.

  • surtout les cabines sont un prétexte pour visiter la Bretagne... et ta vie de petit breton, bravo!

  • Mais non, continue de nous raconter la Bretagne et ses moyens de communications modernes. On veut savoir ! La poésie réside aussi dans la répétition. J'y pense, mais où est donc passée la fidèle Carla ?

  • Ah oui, Carla, on se parle en message privé désormais -)

  • N'empêche, tous ces bourgs vides, cela ne manque pas de m'interroger : où sont les gens ? Y a-t-il un couvre-feu d'ordonner dans toutes ces contrées ? Que les cabines téléphoniques soient vides, passe encore - on peut comprendre la frilosité des gens devant la nouveauté -, mais tous ces décors alentours sans figurants... Où donc est la vie ? Où se joue la scène ? Quelque chose m'échappe qui me laisse triste quant à nos vies contemporaines. Des bourgs pour rien.

  • Il y a une chose qu'il faut savoir déjà, c'est que lorsque je prends les photos, j'essaie d'éviter de prendre les aspérités à savoir les voitures et les êtres humains -)...parce qu'il y en a quand même un petit peu mais c'est vrai que très peu. Car qui habite le centre de ces bourgs ? Ce ne sont pas les jeunes ménages qui s'entassent dans les cités pavillonnaires périphériques et qui viennent rarement faire leurs courses dans le bourg (même si l'épicerie est moderne).
    Dans le centre des bourgs, la moitié des habitations est vide et les anciens commerces sont restés tels quels. On se demande d'ailleurs à qui appartient tous ces bâtiments. Y-a-t-il des héritiers ? Si oui, pourquoi laissent-ils ces propriétés à l'abandon. Pour le reste, des maisons avec pignon sur rue sont habitées par des retraités qui sortent très peu (certains sont en situation de dépendance).
    Tout ce que je dis est banal mais c'est dommage que les jeunes ménages préfèrent construire des maisons contemporaines en périphérie du bourg plutôt que d'investir dans les demeures du bourg dans lesquelles il y a du potentiel et des jardins intérieurs fermés.
    La scène se joue donc ailleurs, sauf pour moi qui n'y trouve que du bonheur ! Je me sens bien dans ces espaces vides et chargés d'histoire.
    Voilà pour la minute 'urbanisme de comptoir' !

  • Oui, il faudrait une politique visant à repeupler ces bourgs. Vides les vrais bourgs, pleins les faubourgs. Vides les églises, Pleins les zones commerciales. Vides les têtes, pleins les placards. Vides les cabines téléphoniques, pleines les boîtes mail. Les temps changent...

  • Moi, les églises vides...ça me dérange pas trop -)

  • C'est vrai que les temps changent :

    Au temps des jupes-culottes, j'étais cool à l'école
    Mangeais à la cantine, y avait pas de vache folle
    A la télé, j'étais fana d'Ayato
    Dans la rue, c'était l'aiguiseur de couteaux
    Le must à l'époque était le pat d'Eph
    Folon, Gilles Villeneuve et Michel Polnareff
    Créateur d'avant-garde avant Gaultier
    Je choquais, mes blue-jeans avaient quatre ourlets
    Tu peux me nommer rappeur nostalgique
    Néo-romantique aux actions bucoliques
    Avant pour les gosses les grands étaient des mythes
    Regarde, maintenant c'est les parents qui flippent

    mc-solaar

  • Ah, Solaar ! Voilà un qui n'a pas été égalé dans son genre. Que devient-il ?
    J'ai beaucoup de ses paroles imprimées en moi. Va savoir pourquoi !
    "Avec sa tunique, elle était unique"...

  • " Et Dieu sait quelles sont les séquelles "

    Petite nostalgie chez moi de l'heure de gloire de ce grand poète...

  • Coucou, je suis toujours là. C'est joli, Sainte-Hélène, surtout avec toutes ces fleurs. C'est l'été : fleurs et soleil, tout village embellit !
    Pour le vélo : j'avais oublié, mais oui, les vélos (hommes) avaient autrefois ces drôles de guidons.

  • Celui-là appartient à Jean, le grand frère de Martine ( Martine fait de la bicyclette).

Les commentaires sont fermés.