Tout à l'heure, l'esprit serein, je m'en allais tranquillement par la campagne (posey comme disent les jeunes), j'écoutais une compilation de Plastic Bertrand et il y avait dans le coffre de ma Talbot tout un fratras ( que la décence m'empêche d’inventorier ici) destiné à la déchetterie. Je contemplais le spectacle de la nature printanière, les pruniers et les cerisiers en fleurs et l'herbe des champs verte et luisante, les pissenlits agrémentant quelques pâtures et dans les jardins, les forsythias et les magnolias finissant de fleurir...lorsque tout à coup, sans crier gare saint lazare, au bord de la route, au milieu de nulle part, j'aperçois que se dresse une cabine téléphonique. Pris au dépourvu, je fis crisser mes pneumatiques rechapés Durandal pour faire demi-tour afin de me garer sur les lieux du drame.
Situons un peu les choses. Je suis parti de chez moi, de Camors donc, j'ai traversé Baud et ensuite pris la route vers le nord qui mène à la déchetterie intercommunale. Cette déchetterie fait partie de la commune de Pluméliau mais le lieu où se dresse la cabine (lieu-dit Kerchassic m'informe l'écriteau sur l'abribus) se situe sur la commune de Guénin où j'avais déjà fait un reportage. Il s'agit donc d'un avenant de l'inventaire # 6 qui ne fit pas couler beaucoup d'encre. Il faudra s'y habituer, je ne suis pas à l'abri d'un oubli surtout si lesdites cabines se situent en d'improbables endroits.
Mais l'endroit n'est pas si improbable en fin de compte car à quelques mètres un restaurant ouvrier qui marche bien (j'y ai mangé une fois avec un type qui me devait de l'argent...un certain Beauchamp de mémoire) fait le bonheur de ventres creux. Donc, j'imagine qu'à une époque pas si ancienne ( 15-20 ans), la cabine devait servir aux routiers et artisans s'y sustentant.
Aujourd'hui, ladite cabine ne sert plus d'autant qu'elle ne fonctionne pas. Comme ça, c'est réglé. Elle ne sera jamais réparée (j'ai arrêté d'être naïf). Elle sera démontée un jour, peut-être...car les ptt semblent plus pressés de raccorder la fibre optique dans les villes que de démonter lesdites cabines.
Je suis rentré dedans après avoir réussi à ouvrir la porte dont des herbes sauvages avaient envahi le pied pour faire l'état des lieux et j'ai eu l'impression que personne n'y avait mis les pieds depuis la chute du mur de Berlin. Les araignées y ont fait leur domaine. J'ai même vu dans un coin une fougère tenter de s'y développer. Je peux quand même donner son numéro de téléphone pour le principe....mais à quoi bon ; si ça se trouve le numéro a été réattribué.
Vous pouvez essayer d'appeler pour rigoler mais ce serait perdre son temps. Déjà quand j'essaie d'appeler dans les cabines en service, ça ne répond jamais...alors là..
Voici le restaurant le dauphin (buffet à volonté, CB et chq non acceptés). Vers le fond, sous l'espèce de jolie terrasse suspendue, c'est l'endroit vers lequel s'est enfuit Beauchamp à la fin du repas lorsque je lui ai rappelé ce qu'il ne me devait pas. On n'a jamais retrouvé sa trace sauf dans un roman de Modiano.
Aujourd'hui les cabines servent avant tout de supports publicitaires. Le CAP3000 dont les affiches peu engageantes placardent ladite cabine est un dancing où je suis allé quelques fois (j'y ai même vu en 'spectacle' Patrick Hernandez et Plastic Bertrand). C'est un night-club plutôt branché qui se situe entre Languidic et Hennebont et qui attirait dans les années 90 (aujourd'hui, je ne sais pas mais vu les affiches, ça doit être encore chébran comme disait François Mitterrand) surtout de jeunes lorientais de souche et des languidiciens de tronc (et quelques hennebontais 'branchés -)
Voici la campagne environnante et on devine derrière les trois jolis poteaux d'Electricité De France, la voie express D768 (oui, tout à fait, il existe des départementales à 2X2 voies) qui relie Baud à Pontivy car il faut savoir qu'aujourd'hui on peut faire Baud-Pontivy en un quart d'heure à peine, épatant, non ? :
reportage réalisé le 18.04.2015. Moyens techniques : véhicule talbot 2006 et APN Sony Cybershot. météo : gris, 15°. travail de mise en page réalisé directement sur la plateforme BlogSpirit (parfois j'écris d'abord sur le traitement de texte de OpenOffice 4.0.1). GPS : 47.7889830, -3.2498820
Loïc LT
Commentaires
mais dis moi cette Luyanna à la sauce bretonne, ça a l'air très appétissant!!! Hum! Pas le moindre mérite de la dite cabine de nous faire saliver!
Quant aux couleurs du resto, wouahhh. je suis pas sûr que j'oserais, frileux que je suis! C'est ça qu'a foutu les boules à ton copain Beauchamp! Du mauve et du bleu, bien flashy! De quoi faire jaunir les forsitias, les genêts et même les ajoncs.
Faudrait en parler à Gilles Servat!
J'ai fait des recherches sur cette 'starlette'. Elle a fait quelques titres sans intérêt et écume les boites de nuit de campagne. Je n'envie pas sa vie...à des années lumière de celle de Beauchamp (qui cultive le mystère et qui s'enfuit comme une ombre).
Mais dis-moi... pas l'ombre d'une quincaillerie dans ce petit village aux couleurs mmmhhhh... surprenantes ?
Je ne sais pas si on peut appeler ça un village. ll y a juste un restaurant et deux ou trois maisons. Oui, si, on peut dire que c'est un village. Mais de là à ce qu'il dispose d'une quincaillerie -)
Mais dis moi Loïc, ton copain Beauchamp ne serait-il pas un descendant de Pierre-François Godard de Beauchamp, auteur dramatique, historien du théatre et romancier français (1689-1761) à moins que ce ne soit Robert Beauchamp, peintre de l'Ecole de San-Francisco! Je pencherais plutôt pour cette deuxième solution!
Bonne journée ensoleillée.
Nullement. Beauchamp est un ami d'un certain Dé Magdebourg et tous les deux connurent une certaine Rose-Marie, une ancienne amie de Jimmy Sarano (avant que ce dernier ne parte faire de la radio à Tanger, la radio s'appelait (ou s'appelle, elle existe peut-être encore) Radio-Mundial, elle émet dans toutes les langues et fait surtout dans le feuilleton radiophonique dont Jimmy écrit les scénarios).