J'ai profité de ma pose de midi d'un mardi de mars pour me rendre à Plumergat sans avoir oublié de préalablement me rendre acquéreur d'un Américain jambon que j'ai enfourné sur le trajet. Je n'étais pas dans de bonnes dispositions, et je ne sentais pas ce bourg (peut-être à cause de son nom un peu rebutant) mais bon, il est impératif que je remplisse mon devoir nonobstant mes états d'âme et les contraintes du quotidien.
Grand-Champ-Plumergat : 6.5 kms,9 mn de route via la D133
Arrivé sur place, j'ai garé ma Peugeot-Talbot 206 sur un petit parking se situant devant l'une des 3 chapelles que compte le bourg (3 édifices sur un rayon de 200 mètres : le breton est très croyant et l'abbé de Plumergat ne doit pas savoir où donner de la tête et de l'hostie) .
Il était 12:30 au clocher de l'église mais aucune fille n'est sortie de la mairie.
Mais venons-en au sujet. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais sur la première photo, on note la présence d'une cabine téléphonique située elle-même sous un abri, une sorte de belvédère, pourrait-on dire, qui doit servir aussi d'abribus et de lieu de rassemblement des jeunes possédant une mobylette débridée et qui se font des check pour se saluer.
Le téléphone ne fonctionne pas mais c'est la première fois que je tombe sur une cabine avec un double abri. Dans cet inventaire un peu particulier, on s'enthousiasme pour pas grand chose. Après donc, j'ai fait mon petit tour. Il faisait beau mais le vent d'est était frais (pléonasme). Le village était tranquille, peut-être parce que l'imposant commerce principal était fermé (nous étions mardi, son jour de fermeture). Et puis pour quelle raison, y-aurait-il de l'agitation à cette heure quand tous les villageois sont soit sur leur lieu de travail, soit à déjeuner, soit à se morfondre les volets fermés en attendant que le temps passe ?
Voici donc le bar de la place, sans cachet particulier. Aucune idée de l'affluence mais il dispose de pas mal de tables où il y a de quoi asseoir tous les lecteurs de Claude Simon de France ainsi que tous les ex usagers de ladite cabine en interruption de service.
On y vend des journaux (Ouest-France, le Télégramme et la Gazette du Centre Morbihan avant tout sans doute, très peu de d'humanité) , magazines (Passion Cabines bientôt), gaz, tabac, jeux à gratter (genre tacotac), cartes téléphoniques et dans un bourg de quand même 3700 habitants, on peut considérer que l'affaire doit être rentable. On ne peut pas dire que la vitrine soit très avenante mais qu'importe après tout si l'accueil est chaleureux et si la bière est servie sous forme liquide. Autre angle :
Le bureau de poste tout près de la mairie se fait discret mais il a au moins le mérite d'exister. Il est ouvert le mardi de 10:00 à 11:25 et le samedi de 09:00 à 10:55 (sauf le deux premiers mardis du mois et un samedi sur deux) ...mais je vous rassure, la levée se fait tous les jours. J'en ai profité pour y glisser une missive à l'attention d'un organisme social œuvrant pour le bien-être de la population.
*
Sinon dans le bourg , l'architecture est assez hétérogène, mêlant chaumières, maisons blanches et néo-bretonnes. Comme dans tous les bourgs de ce genre, on remarque beaucoup de maisons inhabitées depuis la présidence de Pompidou et quelques autres en vente par l'intermédiaire de l'unique agence immobilière ayant résisté à la crise : Park i.
Dans une rue qui rejoint la route principale, une pizzeria détonne un peu. Fermée également car ouverte uniquement du mercredi soir au jeudi midi nous informe le site web -)
Quand on descend encore, on a la possibilité de reposter une lettre (qui a dit que les services publics désertaient les bourgades rurales ? 2 boîtes à lettres dans un même village, que demande le contribuable ?) Pour joindre l'utile à l'agréable, j'y ai posté une autre lettre à l'attention d'un quincaillier qui me doit de l'argent. Comme quoi, tout en faisant du tourisme, j'en profite pour régler quelque affaire courante.
Quand on descend encore la rue, on trouve ce troquet sans nom et sans âme au bord de la grande route. J'aurais pu entrer pour voir déjà si c'était ouvert mais comme je le disais, j'étais dans un jour sans et j'entendais au loin comme la rumeur des langoliers.
Un kilomètre plus loin, sur la route de Mériadec (village faisant partie de la commune de Plumergat où j'avais l'intention de faire une brève incursion), j'aurais même pu m'acheter des souliers neufs mais le temps commençait à me manquer et l'appel de Mériadec se faisait de plus en plus pressant.
Mais des travaux sur la route m'obligèrent à faire demi-tour et pour tuer le temps, j'ai erré dans cette zone dite 'artisanale' à la recherche d'un événement insolite qui aurait pu redorer le blason (sur lequel, au sens propre - c'est à dire le drapeau de la mairie en illustration plus bas - se distingue 3 épis de seigle, seule céréale parvenant à pousser sur les terres de ces lieux maudits) du triste bourg de Plumergat et ce n'est pas ce ancien bâtiment professionnel transformé, semble-t-il en studios qui allait sauver l'honneur.
En repartant, je suis repassé par le bourg historique, ses trois clochers étaient toujours là, sa cabine hors d'usage aussi. Où j'apprends sur un panneau publicitaire qu'un café intitulé café de la mairie a échappé à mon attention, ainsi que d'autres commerces (sans doute disparus pour quelques uns) :
Tout ça pour dire que ce reportage n'est pas exhaustif. N'oubliez pas qu'à la base, il s'agissait de faire un inventaire des cabines et de profiter de ce blog pour le faire partager. Après, la petit virée dans le patelin, c'est la cerise sur le gâteau et parce que j'ai toujours eu l'intime conviction qu'un village ne se résumait pas à sa cabine téléphonique.
Voici le blason avec ses épis de seigle et ses 11 hermines noires comme autant de chapelles disséminées sur la paroisse :
fenêtres avec des beaux rideaux :
reportage le 24.03.2015 ( le prochain, peut-être à Landaul)
Loïc LT
Commentaires
Les filles sortent de la mairie à 5 heures, non ? Sinon, c'est vrai que ça fait bizarre, ces villages vides. Mais ce n'est pas l'apanage de la Bretagne. En tout cas, vivement cet été, il ya aura des géraniums aux fenêtres !
A 5 heures ? Pas forcément, les filles qui sortent des mairies ne sont pas forcément des employées.
Par contre, une chose était vraie : le vent d'hiver soufflait en avril.
Tiens, tu parles de géraniums, j'adore ces fleurs mais cette année, j'hésite à en mettre....ça me crève le cœur mais c'est juste pour une raison pratique : il faut les arroser tous les jours et en revenant de vacances, je les retrouve souvent dans un triste état. Et je veux pas embêter les voisins ou les amis avec ça. Bon, on peut atténuer les besoins en les mettant à l'ombre mais quand même, c'est gourmand en eau...et en engrais (si on veut des grappes de fleurs qui tombent comme sur les cartes postales).
Je me tâte encore.
Ah zut, c'est gourmand en eau ? ça ne fait pas mes affaires ça : mon balcon est plein sud et les jardinières se déssèchent très vite !
Et ben, si tu comptes partir quelques jours, évite les géraniums. En plus, en Gironde, il fait quelques degrés de plus qu'ici.