mot de l'éditeur : Le grand roman de Jean-Paul Dubois très attendu depuis "Une Vie française". Jean-Paul Dubois retrouve le souffle romanesque d"Une Vie française" dans ce livre qui devrait enthousiasmer ses fans. Aucun des « fondamentaux » ne manque à l’appel : Toulouse, un anti-héros (Paul Stern) et son épouse (Anna), un père encombrant, l’actuel président de la République, l’Amérique, les bateaux, les petits-enfants, etc. Cette fois, Jean-Paul Dubois nous conduit à Hollywood. Paul doit y réécrire le scénario d’un film dont il est l’auteur, pour le compte d’un producteur qui prétend en tirer un remake. En réalité, Paul est parti pour oublier la maladie de sa femme, en dépression profonde, le remariage scandaleux de son père et, de manière plus générale, son échec personnel. Embauché par la Paramount, il découvre un autre univers où le sexe, l’argent, la drogue, la célébrité, mais aussi le désespoir occupent une place centrale. Et puis, il rencontre Selma Chantz, employée comme lui par la Paramount. Et sa vie bascule. Car Selma est le double parfait d’Anna, avec trente ans de moins…Une femme fascinante et dangereuse.
Après un détour par le comique ( Monsieur Tanner) et l’inquiétante étrangeté ( Hommes entre eux ), Jean-Paul Dubois a écrit le grand roman que nous attendions. Tragique et drôle, jetant sur son époque un regard lucide, ce livre de la maturité garde néanmoins le charme des héros de Jean-Paul Dubois, éternels adolescents écartelés entre leur amour de la vie et leur sens aigu de la culpabilité.
mon avis : En dehors de quelques scènes hilarantes (dont celle du crématorium au début), j'ai trouvé ce livre plutôt moyen. Agréable à lire, certes mais bien en dessous de Djian (qui écrit un peu ce type de choses avec jet-setters cyniques, drogue, sexe et tout et tout), mais peut-être quand même un peu au dessus de Foenkinos (dont les romans sont anecdotiques).
Mais il se dégage quand même du roman, cette idée que les étapes de nos vies ne sont que des successions d'accommodements raisonnables (avec 2 m à accommodements, à bons entendeurs salut) , que pour sauvegarder les apparences, nous devons sans cesse faire des compromis et tirer un trait sur d'autres possibles.
Par ailleurs, j'aime beaucoup la couverture. Elle m'avait tapé à l'oeil dès la sortie du livre. Et je l'aime tellement qu'elle suffirait presque à me faire acheter ce livre (que j'ai emprunté pour cette lecture) et ce même bureau avec des tiroirs que d'un côté, mais peut-être pas la même chaise, encore que, dans un certain cadre pourquoi pas. Je me demande si on ne va pas revenir à une forme de rustique après cette folie du mobilier contemporain carré et translucide façon ikea.
lecture du 13.02 au 17.02.09
note : 3/5
à venir : insecte, Claire Castillon
Commentaires
Pour la petite histoire, le titre du livre dérive directement de l'actualité québécoise. Jean-Paul Dubois a indiqué s'être inspiré d'un article qui parlait des accommodements raisonnables au Québec. En 2007 et 2008, le Québec a vécu au rythme de la commission sur les accommodements raisonnables. Il s'agissait de réfléchir sur l'identité de la population québécoise alors que la mixité entre québécois "pure laine" et immigrants d'origines variées augmente. Les minorités ethniques ont légalement droit à des accommodements raisonnables, à savoir des aménagements pour leurs pratiques culturelles et (surtout) religieuses. La question était de savoir : qu'est ce que la société québécoise est vraiment capable d'accepter comme accommodements ? certaines pratiques ne menacent-elles pas l'identité québécoise ? Bilan en demi teinte suite à cet exercice : les médias ont fait de cette commission un véritable cirque et le gouvernement s'est félicité d'avoir mis en place une telle commission tout en rangeant son rapport sur un étagère qui va prendre la poussière.
Bref j'ai l'impression que le livre de Jean-Paul Dubois est bien éloigné de ce qu'on entend par accommodements raisonnables au Québec.
oui, d'ailleurs quand on fait des recherches sur ce livre sur google, on tombe beaucoup sur des liens concernant cette commission.
Très joli nom pour une commission.