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CR64 : les choses - Georges Pérec

9782264041289.jpgVivre, c'est passer d'un espace à un autre, ça c'est un fait, n'est-ce pas... mais c'est aussi passer d'une chose à un autre. C'est en substance ce que veut nous signifier Georges Pérec dans ce petit roman, où il nous montre, en prenant l'exemple de la vie d'un jeune couple de jeunes parisiens moyens, combien il subit  la société de consommation ou alors en profite, le tout dépendant en fait de la possibilité qu'il a (ou qu'ils ont individuellement) d'acquérir les choses. Voulant y échapper, les deux "consommateurs" décident d'aller vivre en Tunisie où Sylvie a trouvé une place d'enseignante. Mais là-bas, ils dépriment très vite dans leur grand appartement trop vide ou en se baladant dans la ville déserte..sans vitrines étincelantes. Du coup, retour à Paris...où on reprend les mêmes habitudes, les mêmes rêves et les frustrations qui vont avec.


J'ai lu les choses lors une nuit d'insomnie après avoir trop bu la veille de Café Grand-mère. Confortablement allongé sur mon matelas Epeda acheté à but et tout en écoutant le dernier album de Françoiz Breut avec mon tout nouveau petit joujou intitulé nokia n95, j'ai consommé goulûment ce produit culturel de code ISBN 2-266-02579-1. Au bout du compte, mon avis concernant ce produit est positif.

extrait :
L'économique, parfois, les dévorait tout entiers. Ils ne cessaient pas d'y penser. Leur vie affective même, dans une large mesure, en dépendait étroitement. Tout donnait à penser que, quand ils étaient un peu riches, quand ils avaient un peu d'avance, leur bonheur commun était indestructible; nulle contrainte ne semblait limiter leur amour. Leur goûts, leur fantaisie, leur invention, leurs appétits se confondaient dans une liberté identique. Mais ces moments étaient privilégiés ; il leur fallait plus souvent lutter : aux premiers signes de déficit, il n'était pas rare qu'ils se dressent l'un contre l'autre. Ils s'affrontaient pour un rien, pour cent francs gaspillés, pour une paire de bas, pour une vaisselle pas faite. Alors, pendant de longues heures, pendant des journées entières, ils ne se parlaient plus. Ils mangeaient l'un en face de l'autre, rapidement, chacun pour soi, sans se regarder. Ils s'asseyaient  chacun dans un coin du divan, se tournant à moitié le dos. L'un ou l'autre faisait d'interminables réussites.

moralité : l'argent fait le bonheur.

lecture : nuit du 26 au 27 décembre 08
note : 4/5
commentaire à venir : la mort Venise, Thomas Mann.(re...)

Commentaires

  • Ca fait toujours plaisir de voir un petit Perec sur un blog de lecture ! Je l'ai lu il y a longtemps et jamais relu (c'est un tort d'ailleurs). Je me souviens avoir trouvé la fin très triste, un peu comme si c'était pour Jérôme et Sylvie la fin de l'adolescence et qu'ils faisaient finalement le choix de la raison. La fin avait pour moi un goût un peu amer (comme ce café que tu bois), mais je divague peut-être car souvent je réinvente un peu mes lectures après coup.

  • J'ai beaucoup aimé ce roman.

    Il y a un peu de Jérome et de Sylvie en moi, notamment en ce qui concerne leur vision du monde du travail...
    "ils croyaient encore que tant et tant de choses pouvaient leur arriver, que la régularité même des horaires, la succession des jours, des semaines leur semblaient une entrave qu'ils n'hésitaient pas à qualifier d'infernale".

    A trop aimer leurs objets, à trop convoiter de futures possessions, leur couple manque cependant d'amour, de bon vieil amour humain, odorant et rapeux. Les personnages courent tout de meme apres leurs reves, qui s'appellent Divan en cuir, Fauteuil club,et Mosaique artisanale. Au lieu de s'imaginer sur une plage de sable fin, mojito à la main, ils jouissent déja en reve des beaux objets qui les entoureront...peut etre...un jour. Sans toutefois avoir le courage (ou la lacheté, au choix) d'accepter les règles du monde du travail et de s'y jeter pour obtenir enfin l'argent tant convoité, qui permettra d'accéder enfin à ce bonheur composé d'objets !

    Rien que d'en parler me donne envie de le relire !

  • J'ai relu ce livre pendant ces dernières vacances à l'Ile-Tudy. Ce no man's land était ma Tunisie à moi. Je dis ça, mais je n'ai pas attendu ces qques jours pour m'extraire de ttes les tentations de notre société de consommation. Ca s'est fait naturellement au cours de ces dernières années. Sans domicile fixe, ce n'est plus une priorité pour moi de renouveller ma déco. Je vis sur des acquis intemporels au goût assez sûr. Je reste très exigeante sur le goût des autres qui m'afflige régulièrement. Je peux me faire une idée arrêtée sur une personne, juste à voir son intérieur. Il y a des choses rédhibitoires. Parfois, il vaudrait mieux rien !

  • salut, si vous passez sur ce site avant lundi prochain, j'aimerais bien comprendre une chose: quelle est le but de ce livre. C'est un devoir que j'ai à rendre lundi en faite. J'ai plusieurs idées: montrer à quel point les gens d'aujourd'hui subissent la société de consommation. Ou à quel point pour les gens d'aujourd'hui, l'argent fait leur bonheur.Merci d'avance.

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