Lorsque j'ai écrit mon petit bouquin sur l'histoire de ma famille maternelle, j'ai appris que mon grand-père était né à Saint-Caradec-Trégomel. Personne n'a su m'expliquer pourquoi et beaucoup d'ailleurs sont sceptiques sur la chose. Cela reste le mystère d'Emile. C'est donc à lui que je pensais lorsqu'après avoir quitté Kernascléden poursuivi par une nuée de chauve-souris, je me rendais joyeusement et prudemment, donc vers le nord, à mi-chemin entre Kernascléden et Le Croisty, le terminus de ce périple fou.
Lorsque je suis arrivé sur zone, j'ai fait le tour du bourg mais je n'ai pas trouvé l'édicule motivant mon déplacement. J'étais un peu déçu parce que je voulais vraiment faire une note sur St-Ca. Et puis, tout à coup, n'y croyant plus et près à repartir avec mon désarroi, je tombe nez à nez non pas avec une cabine téléphonique mais un mobiphone public installé dans un abribus en pierre.
Bon, j'étais content et en même temps cette découverte inattendue m'obligeait à prendre quelques photos de ce bourg, copie conforme des précédents bourgs visités. Je ne suis pas sorti de ma Peugeot Talbot mais j'ai quand même réussi à choper le numéro de l'inespéré téléphone : 02 97 51 67 35.
Ensuite, j'ai fait mon petit tour à 20 à l'heure mais comme à Lignol, je n'ai croisé aucun caradocéen (nom des habitants). Saint-Ca contient son lot de commerces fermés comme on l'imagine :
Mais les pages jaunes indiquent qu'un certain Franck Hilaire tient un bar dans la commune mais ce n'est pas le bar de St-Ca puisque la rue ne correspond pas. Google ne ne donne aucune réponse concernant ce bar. Il doit être fermé. Le bar de Franck est ailleurs mais je ne l'ai pas vu et je n'ai pas insisté.
Ohé, les gens, vous êtes où ?
Et dans cette rue ? Personne non plus. J'ai peur. Allez savoir peut-être que Beauchamp que je recherche depuis tant d'années se cache dans une de ces maisons. C'est la planque idéale, me direz-vous.
Je ne me souviens plus si cette église aux belles proportions se situe au centre du bourg ou en périphérie. J'ignore son nom également. Il se pourrait que ce soit l'église Saint-Caradec datant du XVIIe. Le même site m'informe aussi qu'il exista deux Saint-Caradec dont l'un aurait rencontré le roi Arthur. D'autres chapelles sont disséminées sur le seigneurie de Saint-Caradec-Trégomel (dirigée de main de maître par la comtesse Maryannick Guiguen qui doit être très affairée à veiller à la bonne marche de l'état d'urgence. Pour le couvre-feu, c'est moins difficile, je me comprends -)
Je ne sais pas si j'ai autre chose à rajouter. Vous dire que tous les ans, a lieu sur le fief un festival qui s'appelle le festival des chevaliers de la Terre, preuve qu'il y a de la vie sur la commune.
Il est temps de partir. Je ne vois strictement rien d'autre à dire et je ne tiens pas à tomber en dépression après avoir fait trois fois le tour de ce bourg fantomatique encore marqué par le passage de Marion du faouët (deux de ses rejetons y sont même nés). Marion y commit quelques méfaits comme le pillage en 1751 des grains du grenier du château de Kermerien (un beau château d'ailleurs). Vous voyez qu'il y a toujours quelque chose à dire !
Mais quand même, adieu Saint-Caradec-Trégomel. En route pour Le Croisty !
Saint-Caradec-Trégomel (56540), Morbihan, 464 caradocéens, nombre de chauve-souris non recensé, maire : Maryannick Guiguen (étiquette UDF ? aucun chevalier ou troubadour n'a apporté la nouvelle que l'udf n'existe plus depuis 10 ans), reportage réalisé le 02 janvier 2016 en fin de journée. temps doux.
Loïc LT