Il est plus difficile qu'on pense de prendre des photos représentant des zones frontières ou ce qu'on appelle des non-lieux. On pourrait croire qu'il suffit d'aller photographier des terrains vagues ou des limites des zones industrielles, mais en fait, c'est assez complexe et ça demande une certaine inspiration. Je dis ça parce que j'ai tenté l'expérience et ce ne fut pas concluant (il faut dire aussi que mon pentax option 60 est une merde).
Tout ça pour mettre en relief le travail de Eric Tabuchi (découvert grâce à François Bon) qui est un peu de la même école qu'un Thibaut Cuisset ou qu'un Emmanuel Pinard. Enfin comme ça, je parle comme un mec qui en connais un rayon mais il n'en est rien. Il s'agit juste me concernant d'une passion...un peu limite.
Thibaut Cuisset
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les photos (sympas) d'Eric Tabuchi
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paysage avec zone # 2
Telerama a enfin mis en ligne l'article dont je vous parlais avant hier. Le voici. (signé Luc Desbenoit). Par contre, ils n'ont pas mis la photo..alors je l'ai photographié. C'est pas net mais ça donne une idée. fantastique..
Thibaut Cuisset, un Hérault contemporain. L’Hérault vu sans complaisance. Beau, même dans les lieux les plus ingrats.
Cette photographie a été prise dans l’Hérault, à côté de l’étang de Thau. Au premier coup d’œil, on se dit que c’est la zone. Un garage de tôles rouillées, une caravane qui attend le retour de ses propriétaires, des cabanes et un poteau de béton planté en plein virage et relié à d’autres poteaux par une géométrie de fils dans le ciel. Emu par cette scène éclectique, Thibaut Cuisset a installé le trépied de sa chambre photographique au beau milieu de la route, à l’endroit précis où l’attendait cette image – comme il l’avait vue en un éclair, au volant de sa voiture. Une image qui révèle peu à peu sa complexité et en devient fascinante. Non seulement à cause du dialogue harmonieux noué entre le fouillis végétal et le bric-à-brac du bâti, qui a poussé au petit bonheur la chance. Mais aussi à cause des informations qu’elle délivre sur la recherche précaire du bien-être dans ce département touristique à forte fréquentation populaire.
En une soixantaine de tableaux, ce photographe de 48 ans, réputé pour son travail sur les paysages du monde entier, dresse ici – et à la demande d’un mécène, l’entreprise Technilum – un portrait sans complaisance de l’Hérault contemporain. Sans dénoncer quoi que ce soit. Bien au contraire, le photographe métamorphose le banal et la laideur tels qu’il est convenu de les stigmatiser – zone pavillonnaire en plein champ, camping-car stationné en bord d’étang, bétonnage du littoral à la Grande-Motte… – en tableaux rythmés, épurés et sereins. Thibaut Cuisset n’a pas d’autres préoccupations que de décrire son temps, de raconter l’histoire à travers la géographie. Il invite le spectateur à se débarrasser de tout préjugé, à débusquer la beauté dans les lieux les plus ingrats (1). A regarder les choses telles qu’elles sont. Ou plutôt telles que lui parvient à les voir . -
paysage avec zone
Je ne suis pas un grand spécialiste de la photographie d'art mais je m'intéresse depuis quelques temps à un certain type de photos représentant à peu près rien du tout, des non-lieux, des terrains vagues, en marge, près des zones industrielles, en clair des endroits totalement improbables. Je me disais (pas plus tard que hier) que fasciné par ce type de clichés, il allait falloir me lever tôt pour en dégoter. Et bien figurez-vous que le Telerama de ce jour comporte un article sur un maître du genre, Thibaut Cuisset. L'article de Luc Desbenoit trouve les mots justes pour expliquer ce qui peut toucher dans ces 'anti-clichés'. Y'a pas à dire, le métier de journaliste, ça ne s'improvise pas et nous les blogueurs, on est vraiment des charlots... Rien que le titre déjà, il fallait le trouver. D'ailleurs, je l'ai récupéré pour cette note. Les articles de Télérama sont des modèles du genre. Ceux qui les écrivent ne sont pas des tabayos. Bon mais pour illustrer cet article exquis, il y a une photo..mais je ne trouve rien de tout cela sur le site du magazine (qui ne reprend pas tout l'édition papier). Cette photo est tout simplement non-magnifique et ne pousse pas à la réflexion. C'est ça qui est bien. Mais comme je suis un mec bien, je vais quand même illustrer cette non-note par une non-photo de Mr Cuisset (tapez Thibaut Cuisset dans google-image..). L'idée, maintenant est de passer à la pratique. ça tombe bien, demain je vais à Hennebont et je connais dans cette ville de magnifiques zones de rien. Demain soir, mon premier cliché ici !!