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  • une présentation du motel, par Bruce Bégout

    outside-the-motel.jpg" Le motel se présente comme un bâtiment simple, souvent de plain-pied, qui n'offre à sa clientèle passagère qu'un unique service : une chambre à coucher. De par sa forme ordinaire et ses matériaux rudimentaires, il ressemble à un entrepôt de marchandises, muni de fenêtres identiques et d'un hall d'entrée d'une simplicité spartiate, où une forte odeur de détergent insensibilise tout sens de l'hospitalité. Les chambres sont austères pour la plupart, pourvues de commodités essentielles (lits, douche, lavabo, télévision), proches d'une place de parking et reliées entre elles en un assemblage monotone. On s'y arrête pour passer une ou deux nuits au maximum, en marge de la ville, presque en marge de la vie, tant on n'accorde en général aucun intérêt affectif ou esthétique à ce séjour. Seul le prix modique nous y attire. Les facilités de paiement, l'accès immédiat, la simplicité des services, une place de parking garantie, comptent également pour beaucoup dans notre choix. La logique du peu régit de part en part notre usage du motel. Pour l'homme urbain, cette modicité du séjour n'est pas qu'économique ; elle n'épargne pas seulement son portefeuille, mais aussi ses nerfs. Favorisant une forme d'abattement tranquille, le motel entraîne en effet chez ses visiteurs une manière d'économiser gestes et paroles, de se laisser envahir par l'anesthésiante simplicité du Banal.
    L'atonie générale du bâtiment prêt-à-dormir se retrouve dans les façons frustes d'occuper l'espace : les formalités administratives qui accompagnent habituellement l'installation dans un hôtel sont ici réduites à leur plus simple expression. Il suffit de donner son nom ou plus simplement encore le numéro d'immatriculation de son véhicule, et, quelques secondes après, on peut se diriger vers sa chambre. De la même manière, tous les codes de sociabilité plus ou moins tacites qui organisent les relations au sein des bâtiments publics sont ici limités à quelques mots d'usage, au geste rudimentaire de prendre et de rendre sa clef. La codification minimale des lieux déteint sur le comportement humain. L'échange entre les clients se réduit à une entente mutuelle très pauvre qui consiste généralement dans la volonté de ne pas empiéter sur le domaine de l'autre, de ne pas lui faire d'ombre ni de lumière, cet autre présent et absent, devenu presque mystérieux par sa discrétion, que l'on devine furtivement au bout d'un couloir, en train de pénétrer dans sa chambre, ou toussant derrière les cloisons, mais que l'organisation spatiale du motel nous empêche absolument de rencontrer. Même si les voyageurs ou le gérant voulaient nouer une relation plus profonde, la structure des lieux les en dissuaderait. Dans un motel, tout est fait pour couper court à chaque tentative de constituer des "lignes de sympathie", des transitions douces d'une humeur à une autre, d'une parole à un geste. La disjonction règne en maître et renvoie chacun à sa propre existence privée sans porte ni fenêtre."

     

    p16 de "lieu commun" paru aux éditions allia. Ce que j'aime chez Bruce Bégout, c'est cette capacité à tout conceptualiser, même ce qui semble dénué de sens. Savoir tourner ses phrases, trouver les mots pour dire le quotidien, la banalité..poue enfin de compte parvenir à enchanter le désanchantement..

  • "A bigger Splash" de David Hockney

    David+Hockney+A+Bigger+Splash.jpgIl ne faut jamais désespérer des déménagements. Entre deux efforts, on fait une pause, on prend un livre au hasard dans un carton et puis on tombe sur une toile bouleversante.

    Le soir, on entre chez soi, on veut retrouver la chose, mais on ne se souvient ni du nom de la toile ni du nom du peintre. Et on tape tout un tas de mots dans google genre "peinture américain swimming" ou "tableau swimming plongeoir" pour finalement au bout d'un quart d'heure voir apparaître le chef d'oeuvre à l'écran.

    On est content ! On apprend qu'il s'agit d'une toile de David Hockney. Et que le type n'a pas fini de nous surprendre.  Et puis on fait une note ! Et on va faire dodo parce qu'on est fatigué.


  • babelio connecte nos bibliothèques.

    babelio2.jpgJe m'étais inscrit à Babelio courant 2007 et j'avais très vite laissé tomber l'affaire, trouvant que cela faisait doublon avec facebook ou ce blog. C'est vrai quoi, ce n'est pas le tout de s'inscrire à droite et à gauche, encore faut-il que les services soient utiles. En fin de compte, j'y suis revenu et j'ai passé ma fin de soirée de mercredi à entrer tous les livres lus ces deux dernières années..J'y suis revenu parce que j'en ai un peu marre du module book-machin-chose de facebook (trop lent) et puis surtout pour le côté esthétique : ça a un certain style de voir toutes les couvertures de ses lectures les unes à côté des autres (même si on ne peut pas les exporter comme tel). L'ensemble est quand même encore très imparfait. Allez, on va dire que c'est un site en devenir. Mais bon, y'a de l'idée..et puis pourquoi pas..à condition, encore une fois, de ne pas en être esclave.

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