La vraie gloire est ici.
Pour arriver à Triqueville, il faut être armé de courage, de fusils et de tout ce qu'il faut pour se défendre. Car dans ce bourg de 300 habitants, on fait plus que de se méfier des étrangers. Mais je suis fort et libre. Je suis rentré dans le village la fleur au fusil et la rose à l'épée. Les habitants me surveillaient à travers les croisées.
J'ai garé l'auto près du cimetière où est enterré Gambetti. Je n'ai pas pas déposé de gerbe car je ne suis pas du genre. Je ne comprends pas l'utilité des cimetières. Non mais sérieux, je n'ai pas peur de la mort mais quand je me projette dans l'avenir, j'ai comme une crainte....enfin passons sur ces macabres considérations.
Nos lieux, nos instants, à jamais uniques !
L'hôte invisible
Porte close,
Songe ouvert,
Tel est l'accueil
De la demeure humaine.
Le village est tellement petit que je me demande comment peuvent y vivre 300 volubiles libéraux ? Sans doute disséminés dans la nature à clamer des poèmes de François Cheng... Je n'ai pas vu la mairie. Mais où les Triquevillais iront-ils voter pour François Fillon ? En tout cas, les panneaux d'affichage sont prêts.
Mais venons-en au sujet. Une cabine, modèle de Paris est située sur un parking à la sortie du village. Je me suis permis de me garer sur ce parking interdit à tous véhicules motorisés, ainsi qu'aux vélos et tout ce qui peut aider un être humain à se déplacer. D'ailleurs, il n'est pas autorisé de s'aventurer sur ce parking. C'est indiqué à l'entrée. Sous peine d'amende. Alors, pour accéder à la cabine, il faut soit faire un grand bon en avant, soit se faire héliporter (t'imagines, Julie). On peut trouver d'autres systèmes, mais à quoi bon se casser le cul puisque ladite cabine est hors-service ?
Pour se mettre à l'abri d'une horde de communistes sortis des bois ( Philippe Torreton, originaire du village en tête) munis de gourdins et de hallebardes, peut-être ? Mais de toute façon, on ne pourrait pas y loger plus de quatre ventripotents !
visite le dimanche 16 avril 2017. Arrivé à 16:52, départ à 17:03. Maire : Mathias Baptist . Canton de Pont-Audemer. 300 libéraux vivant du RSA. cabine téléphonique, modèle de Paris numéro : 02 32 42 33 68.
Ecrit à Conteville dans l'Eure le 17 avril 2017
Loïc LT
Commentaires
Le cas Triqueville vu par Nicolas Jegou :
http://www.jegoun.com/2017/04/triqueville-vote-macron.html?m=1
Voici le texte :
Vous ne connaissez pas Triqueville ? Peu importe. Moi non plus. Un copain en parlait dans Facebook. Le nom m'a évidemment amusé et je me suis mis à imaginer une bourgade de 300 habitants, paisible. Comme partout, le scrutin de dimanche est le principal sujet de discussion entre les âmes locales. J'imagine qu'ils n'ont plus de bistro pour discuter politique. Ils n'ont plus de commerce. Ils n'ont plus de service public.
Ils sont la France périphérique ou périurbaine, celle qui doit voter FN. Ils sont dragués par des politiciens péripatéticiens voire péripathétiques.
Ils s'en foutent. La vie continue. Ils ont raison.
Moi, hier, j'ai fait un billet pour dire que, finalement, j'allais voter Macron. Qu'est-ce que j'ai pris dans la gueule ! C'est à plier de rire. Mon dieu ! On m'accuse de ne pas être de gauche tout en critiquant le fait que je prétends l'être. Je ne peux même pas dire que je m'en fous : ça m'énerve. Nous avons tant d'andouilles dabs les réseaux sociaux qui ne connaissent pas Triqueville.
Sans compter les andouilles préparées avec des poireaux.
Je viens d'assister à une engueulade entre deux copains dans Facebook dans les commentaires d'un de mes billets. J'ai donné raison à un. A raison. En plus, il serait bien à Triqueville. Smiley.
À chaque élection importante, on s'engueule dans les réseaux sociaux. Mais autant j'ai le sang chaud, jamais je me fâche avec des amis dans les réseaux sociaux ou ailleurs pour des raisons électorales. Je pourrais habiter Triqueville. S'il y avait un bistro dans ce patelin, je m'égueulerais un soir et repasserai le lendemain pour mettre une tournée générale. Et on serait tous à nouveau copain.
Pas dans les réseaux sociaux. Je me demande si les utilisateurs ne confondent pas avec la vie réelle. Un désaccord politique et c'est le drame. Et les rancœurs s'accumulent. Tant pis. À Triqueville, on s'engueule en restant potes parce que tout le monde a besoin de tout le monde.
Triqueville va voter Macron parce que tout le monde s'aime et qu'on se fout de toutes vos conneries.
10 ans (non, 11 et 3 mois) que je tiens un blog politique. Mon billet d'hier, où je dis que je vais voter Macron, est celui qui a eu le plus de visiteurs dans les 24 heures (d'autres en ont eu bien plus à cause de mots clés du temps où je buzzais mais jamais en si peu de temps sauf un, avec la vidéo d'un type qui se prétendait journaliste au Parisien - ce qui était faux - et insultait le barman).
Triqueville va voter Macron parce qu'on a besoin de sérénité. On a besoin d'oublier des clivages obsolètes. On a besoin de paix. On a besoin de voir l'avenir.
Vive Triqueville !