dimanche 07 février 2016 (11ème bourg du périple)
Voilà, c'est Corlay qui a l'honneur d'être le cinquantième bourg bénéficiant d'une note sur l'espèce de blog ! C'est le hasard et ses habitants verront à quel point ça ne changera pas leur quotidien. Je voulais descendre vers le sud mais je ne sais pas pourquoi le nom Corlay me tentait bien. Les bourgs a deux syllabes ont souvent un supplément d'âme. Donc, j'ai pris la parallèle de l'équateur et je suis arrivé à Corlay à 10:00.
J'arrive à Corlay le portefeuille vide mais le coeur vaillant. A ce moment, j'ignorais évidemment le drame qui venait de se dérouler à Saint-Nicolas-du-Pélem. Attention, je ne dis pas que je ne suis pas le coupable, je vous donne une version, comme je l'ai fait à l'inspecteur Monamour mais qui vous dis que je dis la vérité ? En tout cas, ce n'est pas le décès de Beauchamp (que j'ignorais ou pas en arrivant à Corlay) qui allait changer mon programme. Je ne souhaite pas la mort des gens mais pour ainsi dire je ne connaissais pas Beauchamp ; pour moi c'était juste le type qui m'avait volé ma mallette.
A Corlay, la cabine téléphonique se situe près de la poste, un horrible bâtiment dans le genre de ce qui se faisait à une époque et en plus avec des barreaux aux fenêtres puisque jadis les PTT détenaient beaucoup d'argent liquide.
(A propos des PTT, j'ai remarqué quelque chose d'amusant ces derniers jours. Alors que les le sigle PTT n'existe plus depuis 1991, on voit le long des départementales où l'on enterre des lignes des petites pancartes jaunes avec indiqués dessus eau, edf et PTT. Donc, depuis 25 ans, ils n'ont pas changé leurs petites pancartes, à quoi bon après tout...il suffit de se comprendre. Le fonctionnaire d'EDF ne va pas se poser de questions en voyant un panneau PTT. Mais amusant quand même que ces choses immuables.)
Quelqu'un m'a pris en photo mais qui je ne sais plus, un quidam sans doute puisque je ne vois pas qui d'autre qu'un quidam pouvait passer à cet endroit à cette heure matinale. Heureusement qu'il existe encore des quidams qui errent dans les rues sans trop savoir où aller.
“Il y a des êtres mystérieux, toujours les mêmes, qui se tiennent en sentinelles à chaque carrefour de notre vie.” Patrick Modiano ( villa triste)
Mais jamais je ne croise d'originaux ou de curieux qui ont envie de discuter, de me détrousser ou si c'est une fille de me rouler une pelle. Ainsi va la vie du recenseur, qui en l'occurence ici n'a pas bien fait son boulot puisque je ne suis pas rentré dans l'habitacle pour vérifier tout ce qu'il y avait à vérifier. Au bout d'un moment, on se lasse.
Euh, je raconte des conneries en fait, il n'y a plus de mobiphone dans cette cabine comme l'atteste cette photo prise par le même quidam Lambda.
J'atteste que Corlay est un joli petit bourg. Mirez par exemple cet institut de beauté intitulé discrètement Swan, endroit accueillant et d'où l'on doit sortir belle comme une princesse pour aller à vêpres.
Un jour, ce bar fermera et puis, tombera en ruine et alors on décidera de le démolir. Cent ans plus tard, sur de vieilles photos, les habitants regretteront qu'on ait démoli les symboles d'une époque. Il en va de même de la Poste. Il faudrait avant de tout détruire penser l'avenir très lointain au lieu de crier 'mon dieu que c'est moche'.
En dehors de ces bâtiments, un peu en marge du centre-ville, Corlay vaut bien un petit détour.
Le bourg costarmoricain compte son lot de commerces abandonnés. C'est dur de choisir l'élu, celui qui pourrait être potentiellement vu par toute la planète. Allez tranchons pour cette droguerie.
Mais j'aurais pu tout aussi bien pu choisir cette chose. Sur la porte, c'est marqué Jacquard Français, indication qui mérite qu'on s'y arrête. Moi, quand j'entends ou lis Jacquard, je pense aux pulls moches qui étaient revenus un peu à la mode dans les années 90. Alors figurez-vous que Jacquard Français existe encore, dispose d'un site internet et qu'on y vend presque tout pour la maison...sauf des pulls. Je crains pour les corlaysiens qui y croyaient encore que ce magasin ne sera jamais repris et je ne vais même pas prendre la peine d'expliquer pourquoi. Qu'EDF fasse déjà son boulot et on pourra en reparler mais bon, ce serait perdre notre temps.
Ce café intitulé Carpé Diem (qu'on doit y être bien près de l'âtre le soir quand il fait froid dehors et que le pot-au-feu est presque prêt) qui ose le rose occupe un bâtiment érigé en 1615. Il fait café, tabac, presse et je suis sûr qu'on peut y faire dormir son cheval. Je ne vois point de boucle d'attache pour la plus noble conquête de l'homme (quoi qu'en zoomant j'ai quelques doutes à certains endroits) mais j'imagine bien des écuries à l'arrière.
Quand on sort du Carpé Diem, des vieux panneaux de signalisation nous mettent dans l'embarras. Où aller et pour que faire ? Moi, ça ne m'impressionne pas, je ne vais dans aucune de ces deux directions. Je ne suis pas influençable.
Voici une autre vue du bar et plus loin, on croit deviner l'enseigne d'un apothicaire et tout au fond, il m'est d'avis que c'est la mairie. Il y a encore plein d'endroits sympas à Corlay mais je ne peux pas tout mettre. Je garde les photos en stock, pour moi, bien au chaud.
La preuve que Corlay vit encore : on y fait même de l'exportation (juste de jeunes bovins mais il faut un début à tout).
Corlay, (22320), Côtes-d'Armor , maire : Pierre-Yvon Corbel ( liste : -ensemble, réouvrons Jacquard Français-) , 980 corlaysiens. reportage le 07 février 2016 ( arrivée à 10:00, départ à 10:49) météo : se couvrant. direction : Sainte-Tréphine
Loïc LT
J'ai pas trouvé les piles ! Pourtant, j'avais besoin, je commençais déjà à manquer d'énergie.
Commentaires
Il est original, ce bar aux huisseries roses. Il donne envie d'en pousser la porte.
Corlay, voilà une station qui me touche tout particulièrement. Quand j'étais à Priziac, j'ai fait la connaissance d'une collègue qui y habitait une petite maison, non loin du lac. A cette époque, je vivais seule à Langonnet et je lui rendais régulièrement visite. J'ai dû y dormir une fois ou l'autre car je me rappelle y avoir acheté des croissants un matin. Voilà maintenant près de 10 ans que cette amitié existe via une correspondance manuscrite. Cette personne est comme une sœur, exigeante avec moi mais en même temps elle me protège. Depuis, elle a vendu sa maison "de jeune fille". Corlay, pour nous, relève de la mythologie : lieu sacré, temple d'une époque où tout restait encore à définir. Mais la vraie vie allait bientôt nous rappeler à l'ordre...
Oui, il y a un lac et un château près du bourg mais je ne m'intéresse pas aux périphéries des bourgs. Je suis obligé de me fixer des contraintes.
Toi, tu contredis la citation de Modiano : j'ai l'impression que tu as partout, non un être mystérieux mais un être réel, qui se tient en sentinelle à chaque carrefour de ta vie.
Oui, Carla, quand je vois tous ces bars pittoresques devant lesquels je suis passé, je me demande pourquoi je n'ai rarement eu envie d'en pousser la porte. En tout cas, ce weekend là...mais pour boire quoi, pas d'alcool puisque je conduisais, pas de café puisque je ne supporte plus trop le vrai café. Or, à part l'alcool et le café, rien ne m'intéresse.