Dimanche matin, nous avons pris notre petit-déjeuner dans une ferme bio qui se situe près du village de la Vraie-Croix à un quart d'heure de Vannes.
Camors- La Vraie-Croix : 51 kms, 54 mns (source Mappy)
C'était une idée de Prisca, cela s'appelait la fête du lait bio et moi, je ne suis pas têtu comme une mule et j'ai tellement de préjugés sur ce milieu que j'avais tout à gagner à y participer. Il est vrai que nous avons déjeuné copieusement (à tel point que le déjeuner fut rendu inutile), tout était à volonté. Des tables étaient installées dans une étable, il y avait pas mal de monde, nous mangions sur la paille et le choix était varié (pain, fromage, confitures...). Il y avait de quoi se remplir la panse à peu de frais ( 5€ de mémoire). Ça c'était le bon côté des choses. Après il a fallu faire sa propre vaisselle dans la joie et la bonne humeur de se retrouver entre gens qui ont compris que le bio, c'est bien, c'est solidaire et que les autres, c'est des méchants. L'envers du décor est tout autre. On avait déjà remarqué sur le parking les vieilles bourlingues polluantes avec les affichettes non à l'aéroport et non à la ferme des mille vaches. Contradiction donc entre désir de vivre écolo et conduire des poubelles qui brûlent 12 litres au cent. Sur place, on ne peut pas dire que l'accent était mis sur la présentation. La ferme fait un peu foutoir, le hangar est bringuebalant, les femmes souvent mal habillées (pantalons en tissus légers larges et qui ne sont pas allés chez le coiffeur depuis la mort de Mitrand). Je suis un peu de mauvaise foi, hein, je le dis de suite mais j'ai envie. Les hommes se laissent pousser la barbe et les toilettes sèches sont à peine camouflées par un rideau sommaire. Le site en général est moyen et ne peut prétendre à participer au concours des fermes fleuries. J'ai acheté une plante d'absinthe et une courge à une dame qui dormait sur un banc en se cachant du soleil par un chapeau de soleil en paille d'orge de Plumergat.
Voilà, pour le début de matinée. Repus, nous décidons de nous rendre à La Vraie-Croix, commune connue pour ses vieilles pierres et pour être un village fleuri. J'avoue qu'à ce moment, je ne pensais pas du tout aux cabines. J'étais encore en train de digérer le fromage de brebis frelaté et j'avais envie d'une petite mousse pour digérer tout ça. On a visité le village, un joli petit village peuplé de 1400 langroëziens.
On a tout de suite remarqué l'une des deux églises, la chapelle des templiers datant de 1611. Un bel édifice avec les abords fleuris et disposant d'un tunnel pour rejoindre l'autre côté du village.
Cette fougère arborescente n'a pas échappé à mon attention :
Ni d'ailleurs celles-ci qui doivent être des plumes d'autruche :
Voici une vue d'ensemble de la place avec son tulipier sur patte au milieu (dixit Prisca qui voit des tulipiers partout mais en en fait, c'en est bien) et au fond l'autre église (Saint-Isidore) , parce qu'il faut bien deux églises dans un patelin où pratiquent 50 habitants.
Il y a tout ce qu'il faut en commerce, l'habitant travaillant (ou étant assisté) dans le bourg a la possibilité de ne jamais en sortir. On regrettera que certains commerces aient refait des bâtiments à neuf (comme le comptoir de Steff avec son enduit béton) ou la boulangerie en pierre certes mais trop rénovée pour être dans l'esprit des lieux)
Je vous épargne tous les bacs à fleurs, les parterres à part peut-être celui-là avec ce que je crois être des absinthes (que je viens justement d'acheter) :
Ensuite, nous sommes allés nous rafraîchir les idées au Pierlaë café où nous avons pu profiter depuis la terrasse de la beauté du bourg. C'est à ce moment qu'il m'est venu l'idée de demander au patron si cet humble village disposait d'une cabine téléphonique. La réponse fut claire et sans ambage : non et depuis longtemps. Bon, c'était juste comme ça, histoire de joindre l'utile à l'agréable. Nous quittons les lieux pour nous rendre sur Vannes (sans passer par Larré, village qui est au boulot est un sujet de moquerie avec mon collègue..)
En quittant le village, j'ai repéré tout de suite la cabine en face de l'école. Surprise donc et émoi dans la voiture. Il s'agit d'un type de cabine peut courant, elle se situe au milieu d'un parterre et elle fonctionne parfaitement. Mes filles l'ont essayée. Prisca a appelé ( 02 97 67 25 86 ) depuis son smartphone, cela a sonné etc etc. En plus de tous ces commerces, de ces deux chapelles, de ces fleurs, les habitants disposent en plus d'une cabine..et d'une ferme bio à quelques kilomètres. Le paradis sur terre.
Moralité de cette histoire : il ne faut jamais se fier aux autochtones quand on leur demande si leur commune dispose d'une cabine. J'avais failli me faire avoir à Landaul également et par un patron de café également, comme par hasard. Au fait, on m'a appris que le café de Renée qui se situe près de la gare de Landaul allait bientôt fermer...snif...
Après-midi, direction château de Penvern en Persquen. 1H30 de route quand même...
visite le 07.06.2015, beau temps. article rédigé le 12.06.2015
Loïc LT, recenseur de cabines téléphoniques ne faisant plus confiance aux patrons de café.
Commentaires
Oui, t'es quand même un peu de mauvaise foi, Loïc, sur le "bio" et son environnement.
On leur demande pas d'être des saints à tous ces petits mecs qui croient "qu'un autre monde est possible" ni d'avoir des bagnoles rutilantes!!!
Mais bravo pour ton reportage très vivant .. et même pour ton esprit caustique, j'aime bien!
Merci pour les compliments. J'essaie d'avoir un regard décalé sur les choses, je ne vois pas l'intérêt d'écrire des articles autrement.
Concernant le biyo (comme le prononcent ceux qui s'en moquent), j'assume tout à fait qu'il ne faut pas tirer un trait sur l'agriculture traditionnelle, dite intensive...parce que sans elle on ne pourrait pas s'en sortir, parce qu'elle fait des efforts (volontairement et sous la contrainte...de Bruxelles d'ailleurs, c'est ça qui est cocasse) et puis il ne faut pas oublier tous les efforts qu'on a demandés aux agriculteurs (bretons en particulier) pour se moderniser depuis 40 ans.
L'agriculture a pleinement rempli sa mission, on ne peut pas dire que les français sont plus malades qu'avant parce qu'ils bouffent de la merde et puis l'agriculture exporte beaucoup, c'est un fer de lance de notre économie.
Pour revenir au bio, je préfère voir de grosses exploitations s'y convertirent plutôt que de compter sur des doux rêveurs, qui sont bien sympathiques et qui ont leur place mais qui n'ont pas vocation à remplacer les grosses exploitations. . Je me méfie de l'intégrisme bio comme de tout intégrisme.
Après, on organise des fêtes bio alors, ça fait parler, c'est très bien...A côté, personne n'aurait idée d'organiser des fêtes 'agriculture intensive' (si, il reste les comices agricoles ou le space même), du coup, par le prisme des médias, on a l'impression que le bio l'emporte.
Il faut que les deux systèmes cohabitent.