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Auray-Vannes : J-2

Le semi-marathon Auray-Vannes se court comme son nom l'indique entre Auray et Vannes, deux villes du sud-Morbihan situées au bord de l'Atlantique. Mais on ne voit jamais la mer pendant la course...et c'est bien là son principal défaut. Comme de fait, le circuit emprunte la départementale 101, une route quelconque et sans âme qui longe la mer mais de loin...En plus d'être monotone, cette route peu ombragée est relativement cabossée. Pour un coureur à pied, c'est un enfer...d'autant plus qu'il y fait toujours chaud. Le dimanche 14 septembre 2014 ne dérogera pas à la règle :

AV2014.jpg

25° à l'ombre, ça fait combien au soleil...30, 35, je ne saurais dire..Le chaleur sera donc le premier ennemi du coureur, plus d'ailleurs que les bosses tant redoutées mais qui en fait ne sont pas si méchantes.

 

Profil-AURAY-VANNES-21km.jpg

L'entrée dans le bourg du Bono constitue la première difficulté. C'est une courte bosse mais très raide...à même de briser les ardeurs de tous les innocents partis la fleur au fusil. Après, d'autres bosses se succèdent. Les crampes apparaissent. De toute ma vie de jogger, je n'ai réellement souffert de crampes que dans cette course..dès le 10ème km même..Pas d'explication. Auray-Vannes est un enfer de A à Z. Tu le sais avant le départ et donc tu n'es surpris de rien.

 

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Un moment, tu tombes sur un participant dont l'allure semble te convenir. Tu te dis que tu es en capacité de le suivre. Ce que tu fais...erreur..car règle de base de ce semi-marathon : chaque coureur que tu penses  pouvoir suivre finit par te dégoûter de la vie. Nulle fringale, nul épuisement...il va son chemin tranquillement et contrairement à toi ne souffre pas. Va donc cher inconnu, tu n'es que l'avatar de mes anciens camarades de classe et amis, le blond de Gad Elmaleh. Il y a des gens touchés par la grâce. 

La course à pied est l'école de la vie. Rien ne se passe comme prévu. Tu as un beau établir une stratégie de course, elle part très vite en fumée. Alors, tu te retrouves seul en compagnie d'un fardeau, d'un terrible fardeau : ton corps..qui n'a plus aucune ressource..telle une auto sans carburant que tu tentes en vain de mener à son terme en profitant des descentes où tu peux rouler au point mort.

Tu devines des gens au bord de la route, des milliers de gens qui sont venus pour te supporter mais tout cela te semble vain. Tu penses à des moments de joie, de détentes, les réveillons de noël, les après-midi d'été dans le hamac à lire du Simenon, les soirées d'hiver au coin du feu à lire du Modiano...tu es tellement mal que tu te dis que tu ne t'en sortiras pas. 

Alors arrive la ville ! Vannes-ville-monde. D'abord c'est un faubourg aussi élégant qu'une belle rue de Paris. Le stade n'est pas loin mais si loin en même temps. Est-il permis de souffrir à ce point ? 

Le stade et sa surface si douce sur laquelle il faut encore courir, encore souffrir. Ce matin encore, j'avais prévu  sprinter, puiser dans mes réserves pour faire bonne figure... mais c'est impossible, je ne suis plus que fatigue et souffrance. Le corps a abdiqué. Mais je suis en vie !

En vie !

Scénario catastrophe ou réaliste..verdict dimanche. 

Loïc LT

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