J’ai inventé aujourd’hui un poème qui vaut ce qu'il vaut. C’est un sonnet en hexasyllabes pas trop mal embranché (ça tombe bien, il est question d’un arbre) mais qui tombe un peu à plat (et sinon je cherche un autre mot que platitude, à bon entendeur). Le plus gros arbre de notre propriété est un érable et en général il commence à perdre ses feuilles dès la mi-août (sauf cette année).
Je ne considère d'ailleurs pas vraiment cet écrit comme un poème. J’essaie juste de faire des phrases normales, des choses que l’on peut dire au quotidien et d’insérer des rimes dans ces phrases tous les six pieds. J’aime la puissance de la rime, j’aime quand ça claque en fin de vers. La rime donne de l’énergie à un écrit. J'aime aussi qu'il y ait une musique, un peu à la Verlaine, que la musique emporte naturellement le lecteur vers le dernier mot. Mon modèle en la matière, c'est Henri Thomas. Après, je me le récite à moi-même en conduisant ou ailleurs et j’en tire un plaisir particulier. C’est comme une friandise que je mâche et qui ne fond jamais.
Voici les feuilles mortes
Tombant sur la chaussée
Alors qu’août nous exhorte
A rester dénudés.
Car l’érable pressé
De perdre un peu de poids
Lâche au cœur de l’été
Ce qui fait son éclat.
Et devant ce spectacle
De la décrépitude
Jamais je ne renâcle
Muni de mes outils
A rendre au sol meurtri
Sa noble platitude.
llt
Commentaires
peut-être par "couverture", en changeant les deux derniers vers.
Muni de mes outils
A rendre au sol meurtri ?
Du genre, "à ôter du sol meurtri
cette lourde couverture"
mais, cela ne va pas car on a 7 pieds...
Je n'ai rien contre l'heptasyllabe, mais là, il casse trop le rythme et puis 'à oter', y'a hiatus !