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une éducation chrétienne

Jusque l'âge de dix-sept ans à peu après, je suis allé à la messe tous les dimanches. La question ne se posait même pas pour ma soeur et moi de savoir si on devait y aller ou pas, c'était comme ça un point c'est tout. De même, on a été baptisé, on a fait de la catéchèse, la profession de foi, la confirmation etc. La totale donc. Mon père pourtant n'était pas quelqu'un de très autoritaire et en plus ce n'était pas un catholique extrême. Il avait des idées très modernes sur l'église catholique (dont il dit encore souvent qu'il préfère le protestantisme) et je pense que si j'en avais eu en la volonté, je crois que dès ma petite dizaine d'années, j'aurais pu me passer de cette corvée dominicale. Mais mon père n'était pas tout seul. Ma mère étant décédée alors que j'avais 6 ans, il s'était remarié très vite avec une dame qui elle, pour le coup, était un peu barrée, surtout d'ailleurs en ce qui concerne la religion. Je pourrais écrire des pages sur ce que la belle-mère nous a fait voir, c'est affolant. En fait, la concernant, plus elle vieillissait, plus elle devenait dévote et surtout intégriste. Ainsi, elle nous avait prédit la fin du monde pour 1999, et ce dès le début des années 90. Donc, pendant cette décennie de dingue, elle n'a eu de cesse de faire des stocks de conserves et surtout d'eau dont elle remplissait des dizaines de jerricanes qu'elle stockait ensuite dans l'immense grenier de la maison familiale.
Après coup comme ça, ça fait vraiment rigoler mais je vous assure que ce n'était pas simple à vivre au quotidien. Je me souviens que , après être rentrés du lycée (Notre Dame du Voeu va sans dire...), et alors que nous goûtions goulûment, ma soeur et moi assistions à l'entrée fracassante de la belle-mère, qui tenant un livre entre les mains, se mettait à nous lire des phrases entières de propos apocalyptiques. On se bouchait les oreilles, on fuyait mais elle nous suivait, tellement sûre d'elle et surtout toujours convaincue qu'elle allait arriver à nous convertir.
Vous comprenez qu'en quittant la maison familiale, j'étais devenu plus athée que Nietzche. Aujourd'hui je le suis toujours mais plus pour les mêmes raisons : je ne crois pas en dieu, point barre.

Il y a autre chose que je voulais dire à propos de la religion. En ces jeunes années où donc, je devais aller à la messe tous les dimanches (plus tous les jours de fête religieuse), j'enviais tous mes petits copains, mes voisins et mes cousins, qui eux, pour la plupart n'avaient pas à subir cette corvée. Quand j'en parlais à mon père ou à la belle-mère, ils me répondaient 'eux c'est eux, nous c'est nous". Pas de discussion ! Ceci dit,  la plupart de ces petits copains dont je parle faisaient quand même leur catéchèse, communion etc. Ils étaient baptisés et pour les parents non pratiquants, il allait de soi qu'il fallait que leurs enfants suivent le parcours religieux classique.

Et voilà où je voulais en venir : aujourd'hui, j'ai 36 ans, je vis en union libre, ne pratique  évidemment pas et j'ai deux enfants qui ne sont pas baptisés..et je remarque que pour la plupart de mes ex-petits copains qui avaient la chance d'avoir une éducation religieuse a minima, et bien c'est tout l'inverse : ils se marient à l'église, ils baptisent leurs enfants. Ils ne vont pas à la messe certes mais ils reproduisent exactement ce qu'on leur a imposé pendant leur enfance. Je ne sais pas quelle conclusion tirer de tout ça mais je me mets à la place de mon père qui constate que ses enfants ne font rien de ce qu'il aurait souhaité qu'ils fassent alors que les enfants des autres, ces autres dont je parlais plus haut et bien il reproduisent "bêtement" ce qu'ils ont vu et vécu enfants....si bien qu'au total, la religion fait encore partie de leur vie.

Que voilà un paradoxe qui me laisse songeur...

 

Commentaires

  • Pour ma part, sans que mon éducation ait été aussi stricte, j'ai tout de même eu à suivre des cours de cathé, faire le baptême et la communion.
    Je me souviens qu'en préparer la communion, le curé avait dit "nous dirons donc cette phrase (j'ai oublié laquelle) pour dire que nous nous préparons maintenant à la confirmation". Horreur malheur, j'attendais avec impatience la fin de la communion pour être débarrassé de la religion alors j'ai expliqué au curé que je ne voulais pas continuer (ce qui a fait rougir ma mère de honte quand elle l'a appris). Le curé a demandé aux autres s'ils voulaient aussi arrêter. Que nenni, tout le monde était prêt à aller à la prochaine étape... qu'ils disaient, personne n'a continué ! Et aujourd'hui je ne crois pas qu'il reste beaucoup de croyants parmi eux.

    Ah... non, vraiment, comme disait Bakounine, "si vraiment Dieu existait, il faudrait s'en débarrasser" !

  • même parcours que toi -sans la belle-mère, ma maman est toujours vivante et point bigote. et mêmes constatations que toi. Je ne crois pas en Dieu et mes critiques, parfois ironiques ou cyniques ne plaisent pas à ceux qui, pendant que moi, j'allais à la messe -jusque vers mes 17 ans aussi- allaient eux, jouer au foot -bon, finalement, la messe c'était peut-être mieux - ou restaient au lit. Donc, forcément, mon plaisir est de forcer le trait quitte à passer à leurs yeux pour "un bouffeur de curés" comme on dit chez moi, ce que je ne suis pas du reste. Chacun ses pratiques et ses croyances. Et comme Antoine, je finis par une citation qui me fait beaucoup rire : (de Woody Allen( "Non seulement Dieu n'existe pas, mais essayez de trouver un plombier pendant le week-end !"

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