Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

printemps des poètes (5)

Au printemps 1871, Rimbaud avait résolu de nous donner une heure de littérature nouvelle et il commençait de suite par un psaume d'actualité :

Le Printemps est évident, car
Du coeur des Propriétés vertes,
Le vol de Thiers et de Picard
Tient ses splendeurs grandes ouvertes !

0 Mai ! quels délirants cul-nus !
Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières,
Écoutez donc les bienvenus
Semer les choses printanières !

Ils ont shako, sabre et tam-tam
Non la vieille boîte à bougies
Et des yoles qui n'ont jam, jam...
Fendent le lac aux eaux rougies !

Plus que jamais nous bambochons
Quand arrivent sur nos tanières
Crouler les jaunes cabochons
Dans des aubes particulières !

Thiers et Picard sont des Eros,
Des enleveurs d'héliotropes,
Au pétrole ils font des Corots :
Voici hannetonner leurs tropes....

Ils sont familiers du Grand Truc !...
Et, couché dans les glaïeuls, Favre
Fait son cillement aqueduc,
Et ses reniflements à poivre !

La Grand'ville a le pavé chaud
Malgré vos douches de pétrole,
Et décidément, il nous faut
Vous secouer dans votre rôle...

Et les Ruraux qui se prélassent
Dans de longs accroupissements,
Entendront des rameaux qui cassent
Parmi les rouges froissements !

medium_cri_peuple_03.jpgJe ne vous retranscris pas ce poème parce que c'est le printemps. Contrairement aux apparences, Rimbaud se foutait du printemps. Non, pour une raison qui me dépasse, c'est le poème qui me trotte dans la tête en ce moment. J'ai toujours un truc qui me trotte dans la tête. Quand ce n'est pas une mélodie, c'est une expression et en ce moment, c'est ce poème. Ici, bien sûr, c'est du printemps révolutionnaire dont il s'agit (commune de Paris) Au delà du fond, c'est la rhétorique utilisée qui me plait ici. Tout ces noms propres, ces noms de villes et termes peu courants (banbochons, tropes..). Sur le fond des choses quand même, je vous invite à aller sur cette page : http://rimbaudexplique.free.fr/poemes/chantdeguerre.html

Je ne suis pas si calé sur cette période de notre histoire dont tous les rimbaldiens débattent sur le fait de savoir dans quelle mesure le poète participa à la Commune. En tout cas, s'il n'y participa pas dans les faits, son coeur y était, à n'en pas douter. La révolte, c'est l'action.

Commentaires

  • merci pr le lien et pr le poeme!

  • j-6avant l election:
    ca merite un bisou

Les commentaires sont fermés.