Au printemps 1871, Rimbaud avait résolu de nous donner une heure de littérature nouvelle et il commençait de suite par un psaume d'actualité :
Le Printemps est évident, car
Du coeur des Propriétés vertes,
Le vol de Thiers et de Picard
Tient ses splendeurs grandes ouvertes !
0 Mai ! quels délirants cul-nus !
Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières,
Écoutez donc les bienvenus
Semer les choses printanières !
Ils ont shako, sabre et tam-tam
Non la vieille boîte à bougies
Et des yoles qui n'ont jam, jam...
Fendent le lac aux eaux rougies !
Plus que jamais nous bambochons
Quand arrivent sur nos tanières
Crouler les jaunes cabochons
Dans des aubes particulières !
Thiers et Picard sont des Eros,
Des enleveurs d'héliotropes,
Au pétrole ils font des Corots :
Voici hannetonner leurs tropes....
Ils sont familiers du Grand Truc !...
Et, couché dans les glaïeuls, Favre
Fait son cillement aqueduc,
Et ses reniflements à poivre !
La Grand'ville a le pavé chaud
Malgré vos douches de pétrole,
Et décidément, il nous faut
Vous secouer dans votre rôle...
Et les Ruraux qui se prélassent
Dans de longs accroupissements,
Entendront des rameaux qui cassent
Parmi les rouges froissements !
Je ne suis pas si calé sur cette période de notre histoire dont tous les rimbaldiens débattent sur le fait de savoir dans quelle mesure le poète participa à la Commune. En tout cas, s'il n'y participa pas dans les faits, son coeur y était, à n'en pas douter. La révolte, c'est l'action.
Commentaires
merci pr le lien et pr le poeme!
j-6avant l election:
ca merite un bisou