Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi

  • éloge du téléfax

    Ce matin, on a fait dans le surréalisme dans le plumard. Il était presque dix heures et ma femme voulait se lever parce qu’elle avait plein de choses à faire et qu’on avait prévu un nettoyage de printemps dans le jardin l’après-midi. J'aime pas les samedi parce qu'on  sort d’une semaine de cinq jours où on n’a pas vu le jour et ce sixième jour y’a toujours plein de choses à faire...l’administratif qui traîne, les courses, le ménage etc etc. Ce monde est d’une cruauté envers les salariés. Donc, moi, j’étais bien au lit sous la couette, on se tenait chaud, j’étais réveillé depuis longtemps, j’avais même déjà parcouru Ouest-France mais je serais bien resté la journée dans le noir à rien faire. Et j’étais d’humeur joviale et j’empêchais ma partenaire de se lever en l’encerclant et tout et je lui racontais des anecdotes de boulot, ce que je fais rarement et puis on s’est mis, je ne sais pas comment à parler de fax, ce mode de communication presque aussi ringard que les cabines téléphoniques mais qui fonctionne toujours très bien dans les entreprises. Je lui dis que je m’amuse au boulot à dire “je vais envoyer un téléfax” ce qui est le vrai nom du système tout comme on peut dire vélocipède pour vélo ou stylographe pour stylo. Si je voulais être plus pédant, je pourrais même dire fac similé. Je l’ai emmerdé dans le noir avec une histoire complètement inintéressante : dans mon job, nous avons un fournisseur qui possède un site internet sur lequel on peut passer des commandes. On remplit le formulaire, les quantités etc, on accepte les conditions mais au lieu de valider et d’envoyer  la commande comme cela se fait sur tout site internet qui se respecte (genre Amazon pour les particuliers), sur ce site, après avoir complété sa commande, il faut valider, cela créé un fichier pdf qu’il faut imprimer et envoyer par fax ensuite. C’est un truc à se prendre la tête d’autant que les concurrents de ce fournisseur fonctionnent normalement c’est à dire qu’on complète la commande, on la valide et on reçoit un mail comme quoi la commande a bien été prise en compte et quelques jours plus tard, on reçoit les produits. Mais chez ce fournisseur (marque très connue dont je taie le nom par pitié et parce que je ne citerai jamais aucun nom ou marque concernant mon énigmatique employeur), il faut envoyer la commande par téléfax. Donc je me rends dans la salle ou il y un monstre qui fait tout (photocopieur, imprimante, fax, café), je compose le numéro de fax du fournisseur, j’insère ma feuille, format A84 et j’attends tranquillement l’accusé de réception. Comme j’utilise très peu le télécopieur, je ne sais pas si on en envoie ou reçoit beaucoup dans l’entreprise mais que m’importe. Je racontais tout ça et franchement, le samedi matin après une semaine de taf, on n’avait vraiment rien d’autre à faire que de parler de boulot et de fax ?

    Et puis là, alors que je croyais la conversation close parce que, que dire d’autre à propos des fax le samedi matin quand l’un n'en a rien à foutre et l’autre veut se lever, elle me balance gentiment, l’air de rien, “ah ba, vous êtes en retard chez vous, dans ma boite, on reçoit les fax par mail”. La surprise passée, je suis resté dubitatif, nous étions encore plongés dans le noir et je ne savais pas si mon épouse faisait de l’humour ou pas...recevoir un fax par mail...pourquoi pas alors recevoir un mail par fax ou se faire livrer ses surgelés par chameau. Mais non, elle m’a dit qu’elle était sérieuse, que la secrétaire recevait les fax dans sa boite mail et qu’elle les transférait ensuite dans les boites mail des employés concernés. J’étais ahuri et en même temps mort de rire. Elle me dit que ça évitait de gaspiller du papier et que c’était plus pratique etc etc. Évidemment, évidemment mais j’ai mis du temps à comprendre. Cela ne rentrait pas dans mon cerveau endolori et en mode weekend. Elle a du me réexpliquer plusieurs fois et en fin de compte, on a bien ri.

    C’est pas très intéressant ce que je raconte ? Et bien, pourquoi êtes-vous resté jusque là ? Je ne vous oblige pas à lire mes notes. Bon, je ne traîne pas, j’aimerais vraiment que celle-ci, même si elle ne vaut pas un coup de cidre,  soit publiée avant minuit alors je vais imprimer ce texte et voir si je trouve quelqu’un dans le village qui possède un télécopieur et l’envoyer à mon éditeur de blog (si tant est que je trouve leur numéro de téléfax) en leur précisant que j’aimerais que le tout soit publié avant minuit. C’est pas gagné cette affaire. Mais si vous arrivez à lire cette note et qu'elle a été publiée le 27/02/16 avant minuit, c'est que j'ai réussi. On n'arrête pas le progrès !


    Loïc LT